Le vol ne duras que quelques heures mais celui-ci sembla persister pendant une éternité de temps pour la petite vampirette. Calahan étant occupé aux commandes, elle devait trouver une façon de s’occuper un peu l’esprit pour éviter de penser à Khloé. Elle lui avait laissé une chance de la suivre et elle ne l’avait pas pris… ça s’était arrêter là. Il n’y avait plus rien à dire ou même à ramoner dans son esprit. Elle se leva de son siège et fis les cents pas quelques instants avant de retourner prendre son siège… Et se releva. Les engins de la CAT n’étaient pas comme les avions commerciaux. Pas de magasines de tourisme barbant ou de catalogue « Sky Mall ». Rien. Elle décida d’aller embêter son ami dans le cockpite malgré tout.

« Alors », commença Stella. « J’imagine que je n’ai plus ma chambre hein ? »

« De ce que j’ai compris, la plupart de tes choses ont été placé en entreposage. Ça aurait été trop évident s’ils s’étaient débarrassées du tout. Il y a peu de secret à la CAT, quelqu’un aurait vu quelque chose. D’ailleurs, je suis surprise que le tien soit resté aussi clôt aussi longtemps. », répondit Calahan les yeux toujours rivés devant lui. « Faudra voir avoir Anderson mais je crois qu’il en a plein les mains en ce moment. Vous avez une nouvelle venue chez les Vampires. Elle a presque 1500 ans ! Peu l’on vue mais on sait seulement qu’elle a un sale caractère. »

Stella haussa ses sourcils. 1500 ans ? Wow. Bien sûr, les vampires étaient immortels mais vivre aussi longtemps ? Ça devait être lourd. Normale qu’elle ait une attitude aussi barbante. Si elle se fiait a ses expériences passé avec Rose et Hazel, cette nouvelle venu ne serait pas du gâteau. Probablement snob, ennuyante, hautaine… Ugggghhhhhhh. Pourquoi il n’y en avait pas plus de jeunes ? On ne pouvait pas lui en vouloir de passer tout son temps en compagnie des anges et des fées si ils arrêtaient pas de ramasser de vieux trucs.

« Sinon… D’autres petits ragots intéressants ?! », demanda Spotlight, désireuse de ne pas être trop en retard dans les potins.

Calahan retint un léger rire. « Si, mais ce n’est pas petit. Et ça concerne ton ange préféré. Préféré à part moi je veux dire. »

Elle lui répondit avec une simagrée qu’elle fit dans son dos avant de demander : « Donc, c’est quoi qui se passe ? »

« Je devrais laisser Ajartiel te le dire… Mais… Pourquoi pas, c’est plus amusant comme ça. Tu te rappelles de Léanne ? La chef des fées ? »

« Bah oui. Pourquoi ? », fit Stella en hésitant.

« Et bien, c’est ça le truc… Ils sont un couple. Ou du moins on pense. Ce n’est pas claire leur affaire. Mais on sait qu’ils passent pas mal de temps avec l’un et l’autre… la nuit. »

Stella ria légèrement. Ajartiel en couple ? Ça devait être une blague ! Elle l’aimait bien, c’était son meilleur ami après tout, mais… en couple ? L’image ne rimait avec rien qui vaille. Avec Léanne surtout ? Overorganized Léanne ?

« Ajartiel and Léanne sitting on a tree. K, I, S, S, I, N, G, ! » chantonna la vampire en riant.

« Mouai, je ne ferais pas ça devant eux si j’étais toi. », trancha l’ange. « On est presque arrivé. Tu devrais aller te rasseoir. J’ai une surprise pour toi. »

Stella lui jetta un coup d’œil perplexe avant d’aller s’asseoir dans son siège serrant contre elle son sac. Elle allait devoir retrouver Ajartiel rapidement en arrivant. Elle devait s’excuser mais surtout, il devrait élaborer sur sa situation avec Léanne. Ça servait à sa les meilleurs amis, non ?

Une fois atterris, Calahan guida la vampire vers la porte où les attendaient Garrick, les mains dans le dos. Elle ne put s’empêcher de le serrer dans ses bras, heureuse de retrouver son compatriote de mission. L’elfe était un peu surpris mais souris doucement.

« Calahan m’a demandé de ressortir ça. J’ai vérifié avec Anderson et tu peux le reprendre mais va falloir que tu ailles le voir rapidement. Je crois qu’il a quelques questions pour toi. »

Stella fit la moue. Anderson était un choix sensible comme chef depuis le départ d’Azari mais il était tellement… imposant ? Rien à voir avec Lyra. Garrick ramener un de ses bras vers l’avant et ouvrit sa main en direction de Stella qui découvra ébahit…

« Mon iPod !!! » S’exclamat-elle en saisisant son précieux lecteur de musique rouge.

« Je crois que la batterie est vide mais comme on ne te voit jamais nulpart sans lui. J’imgine qu’il t’a manqué ! »

« Merci les gars », fit Stella un peu émue. « Mais maintenant… »

« Oui, oui, va voir Ajartiel ! » clama Calahan. « Je crois qu’il devrait être dans le salon. »

La petite vampirette partie à toute vitesse. Elle descendit les escaliers rapidements en directions du salon des anges. Elle reconnue quelques visages familiers au passage, d’autres moins. Mais ce n’était pas une priorité. Elles les verraient plus tard. Ses bottes cognaient fortement sur les marches en métal. Stella calma sa cadence en approchant du salon, optant pour une intervention plus en catimini.

En arrivant dans le salon, elle observa tout autour d’elle rapidement. Il était là… bien encrer dans un fauteuil. Elle essaya de voir ce qu’il faisait mais n’arrivait pas à discerner à qui il donnait toute son attention.

Elle s’appocha doucement dans le dos de son ami ailé et lorsqu’elle fut à quelques centimètres de lui, elle lui plaqua les mains sur les yeux pour le surprendre.

« J’ai deux crocs, des cheveux roses et j’ai une bonne excuse. Qui suis-Je ?! »

Environ deux semaines s’étaient écoulées depuis la pire nuit de la vie d’Ajartiel. Bon, réalistement, il avait vécu pire. Il y avait quand même eu une nuit, quelques siècles plus tôt, qui avait précédé une exécution publique par le feu à laquelle il était aux premières loges. Un peu difficile de trouver le sommeil, dans ces circonstances... Et puis, contre toutes attentes, il avait aussi eu une nuit, encore pire, suivant celle-là. Et pas mal d’autres après, qui lui avaient fait vivre un enfer... Il y avait aussi la fois où– BREF. Il n’essayait pas de faire une liste ordonnée. Il avait juste quand même eu une nuit merdique, deux semaines plus tôt. Voilà.

Suite à sa décision unilatérale de prendre de la distance par rapport à Léanne, sa vie ne s’était pas pour autant soudainement mise à aller mieux (ce qui aurait quand même été vraiment appréciable). Non seulement il devait gérer/oublier le décès d’Hannah, mais, en plus, il venait de rajouter par-dessus un sentiment de... rejet, ou quelque chose. Il n’avait pas envie de mettre un mot sur le truc, parce qu’il n’avait pas envie de prendre le temps de le contempler. Il se sentait juste mal et il n’était pas conçu pour ça. Ce n’était pas lui.

Il était parti de chez Léanne, avait royalement ignoré le gardien du Sas de la CAT, forcé la porte, et volé pendant un bout de temps. Quand il était revenu, il y avait Émilienne qui l’attendait. Émilienne ! Franchement.

Ajartiel avait eu envie de tous les envoyer promener et de partir pour de vrai. Ah, la tête qu’ils auraient fait ! Mais bon, au final, il devait être trop peureux ou peu importe... Il faut croire qu’il en était rendu là dans sa vie, à être trop lâche pour tout plaquer sur un coup de tête. Beurk. Il préférait ne pas y penser et blâmer la fatigue qui engourdissait son cerveau. Sans un mot pour Émilienne, il était juste parti s’enfermer dans sa chambre. Elle n’avait pas suivi et il ne l’avait pas revue depuis.

Ensuite, il avait dormi.

Pire. Erreur. Du. Monde.

Au moins il n’y avait pas eu un piaf qui l’observait quand il s’était levé...

Pendant quelques jours, Ajartiel avait continué à combattre le sommeil, ne cédant que lorsqu’il n’avait plus le choix. Il avait négligé ses tâches de Chef de race, mais ça n’avait pas dû choquer grand monde. Émilienne lui avait peut-être quand même ficelé une excuse. Comme si ça lui importait... Il avait eu besoin de temps pour mettre de l’ordre dans sa tête et il s’était, la majorité du temps, caché dans la forêt des Elfes ou en dehors de la base.

Il s’était attendu à ce que Léanne lui mette la main dessus, mais elle ne l’avait pas fait. Réalistement, c’était probablement parce qu’il avait intensifié à un niveau hors du commun sa volonté d’éviter la Fée, mais Ajartiel préférait essayer de se convaincre que c’était parce qu’elle ne l’avait pas vraiment voulu. Il avait besoin que ce soit ça.

Il avait appris, sans pourtant chercher à savoir, que la chef des Fées était partie en mission, dernièrement, et qu’elle y était encore. D’ici à ce qu’elle revienne, il espérait avoir réussi à retrouver un rythme de sommeil raisonnable. À partir de là, il serait facile (probablement) de juste retomber dans la dynamique normale des choses, avec Léanne et lui qui n’étaient pas plus proches qu’elle ne l’était des autres Chefs. Lorsqu’il était épuisé, il avait du mal à mentir avec toute la solidité dont il savait normalement faire preuve. Et, présentement, ses nuits étaient juste... Ugh.

Le point positif, avec Léanne loin, c’était qu’il pouvait un peu baisser sa garde. Ainsi, Ajartiel était-il, à cet instant, vautré au milieu du salon des Anges.

Il était moins en privation de sommeil que deux semaines plus tôt (et, physiquement, avait donc assez bonne mine), mais il avait quand même envie de faire une sieste. Cependant, il avait aussi très envie de ne pas laisser son cerveau le tourmenter avec des vérités qui étaient bien mieux enfouies dans le très profond de son subconscient et il était encore à risque de ça. Ses barrières mentales de déni n’étaient pas encore entièrement en place.

Pour s’occuper, le chef des Anges avait mis la main sur un casse-tête à dénouer composé de quatre boucles métalliques. Malheureusement, il avait trouvé la solution assez vite, mais il s’amusait quand même à le faire et le défaire... Un peu plus tôt, Jean-Baptiste était venu le voir et ils avaient discuté littérature...

Enfin un peu de normalité !

Ajartiel glissa les boucles du puzzle en place pour une énième fois, se disant qu’il faudrait bien qu’il passe par-dessus sa paresse et aille se chercher un livre à la place, lorsque deux mains lui couvrirent soudain les yeux.

« J’ai deux crocs, des cheveux roses et j’ai une bonne excuse. Qui suis-Je ?! », déclara joyeusement une voix, tandis qu’Ajartiel mourait métaphoriquement d’une crise cardiaque imaginaire.

Est-ce que c’était..?

Sous le choc, le Magyar laissa tomber son jouet et attrapa les poignets de la nouvelle venue pour éloigner les mains de son visage et se contorsionna le cou pour voir leur propriétaire.

« Spotlight ? », souffla-t-il sans y croire. Pourtant, c’était elle. Ou une hallucination, mais il voulait bien jouer le jeu si c’était ça.

« Attends. Quoi ? »

Il la relâcha et se leva brusquement, le casse-tête tombant par terre dans un tintement, simplement pour mieux attraper la vampire par le cou et la serrer contre lui. Il avait BESOIN de ça. Pourtant, la seconde suivante, il l’éloigna brusquement de lui, la tenant à bout de bras par les épaules pour la dévisager.

« Qu’est-ce que tu fous là ? Dans le sens de : Pourquoi t’y étais plus depuis, genre, cinq ans ? », s’enthousiasma-t-il. « Tiens, d’ailleurs... Je suppose que je devrais être fâché ? Silence radio pendant huit ans... Tsss... »

Un sourire amusé s’étira sur les lèvres de l’Ange et il haussa les épaules. En réalité, il s’en foutait complètement du pourquoi du comment. Il attrapa le poignet de Stella et la traîna en direction d’un sofa.

« Alors, dis-moi... L’ennui a finalement vaincu toutes tes résolutions ? Chapeau d’avoir réussi à tenir dix ans loin de la majestueuse présence de LPM, mais tout le monde finit par céder. », s’amusa-t-il en se laissant tomber sur le canapé.

« Spotlight ? »

Un grand sourire se dessina sur le visage de la vampire alors que son ami ailé se retournait sur lui-même pour lui faire face. Elle voulue ajouter un : « Surprise ! » mais fut interrompue par une accolade soudaine. L’étreinte d’Ajartiel lui était réconfortante mais elle n’eut même le temps de lui retourner le câlin à son tour, qu’il la repoussa, le tenant par les épaules.

Elle ouvrit la bouche pour essayer de répondre à la première question de l’ange mais fut aussitôt couper par une autre. Et bien dis donc, elle se doutait qu’il serait content de la voir (ou pas, il aurait bien pu lui faire la moue en réponse à son absence prolongé) mais son enthousiasme était adorable.

Se laissant traîner par le poignet, elle passa par-dessus l’appuie bras du fauteuil avant de se laisser tomber lourdement sur celui-ci. Elle aperçût une table base non loin du canapé et l’accrocha du bout de sa botte en étirant sa jambe le plus possible pour l’amener vers elle. Lorsque celle-ci fut à une distance rapprocher, Stella déposa ses pieds chaussés de ses usuels bottes de combats noire, jambes croisées avant de tourner sa tête vers le chef des anges.

« Alors, dis-moi... L’ennui a finalement vaincu toutes tes résolutions ? Chapeau d’avoir réussi à tenir dix ans loin de la majestueuse présence de LPM, mais tout le monde finit par céder. »,

La vampire fis rouler ses yeux de façons dramatique et croisa ses bras sur sa poitrine. Décidément, il n’avait pas changé le moindrement. Tant mieux, elle s’en serait voulu s’il avait décidé de se trouver une nouvelle personnalité pendant son absence. C’était bien son idiot ailé préféré. Elle eut peur que le décès de Sarah-Ève n’aie eut un impact trop fort sur son caractère. Elle savait combien ils avaient été proche et avait immédiatement pensé à lui lorsque la nouvelle du décès eut rejoint la base du Nord-Ouest. Elle aurait bien voulu être à ses côtés lorsque c’était arrivé. Surtout que de le savoir en relation avec Léanne aurait pu être un autre signe d’un genre de maturation spontané. Mais non ce n’était pas le cas. Toujours le même égo bien enflé. Ouf !

« Bon, premièrement j’étais parti un peu plus de 3 ans, pas 10. », fit Stella avec un air faussement offusqué en montant dans les aires un index. « Tu m’ajoute des années de vie et… euh…. Non. S’il y a bien un avantage à avoir 14 ans pour toujours c’est que je peux toujours agir de la sorte tant que personne d’autre ne connaisse mon âge. Sinon ça vole le punch, la surprise ! »

Elle garda un air sérieux avant de lever un deuxième index mais de l’autre main cette fois avant de poursuivre ne laissant pas à un instant à l’ange pour qu’il ne puisse placer un seul mot. Il ne l’avait pas laisser répondre plus tôt, à son tour d’attendre.

« Deuxièmement, ce n’était pas trop mon choix. J’ai été la victime de facteurs aggravants, de complications, probablement une bonne dose de manque de communication et surtout du manque de suivi administratif de Lyra. Tu penses que je voudrais de mon plein grée être envoyer ailleurs sans toi ? Come on ! Je suis quoi sans mon meilleur ami ?! »

Elle termina la dernière phrase avec un grand sourire et décroisa ses bras pour tracer dans les aires, avec ses deux index levés, un cœur.

« Enfin, tout ça pour dire que tu m’as manqué vieux shnoque ! »

Stella eut la brillante idée de rapprocher une table basse pour servir d’appui-pied et, suivant son exemple, Ajartiel étira une jambe pour s’y appuyer. Manque de savoir-vivre ? Ouais, ben la seule personne en autorité pour critiquer ce mésusage du mobilier était probablement le chef des Anges et Ajartiel savait de source sûre que le mec en question s’en tapait.

L’Ange replia son autre jambe sous lui et se redressa sur son assise pour tourner toute son attention vers son amie.

Il n’était pas certain depuis combien de temps exactement il ne l’avait pas vu. Trop longtemps. Spotlight et lui avaient le même genre d’énergie, ce qui fait qu’ils s’entendaient sans aucun mal. Bien sûr, considérant qu’une grande part de cette vitalité se définissait par leur sociabilité, comment aurait-il pu en être autrement ?

Et puis, un jour, quelqu’un (Ajartiel ne se souvenait même pas qui...) lui avait dit que Stella avait été transférée pour un poste dans une des bases annexes de la CAT. Comme ça, en passant. Pouf ! Partie.

Heureusement, les postes en dehors de la base principale étaient tous temporaires. Avec des durées variables, certes, mais le Magyar s’était dit que la vampire finirait bien par revenir. Il n’avait pas imaginé que ce serait aussi long, mais...

« Bon, premièrement j’étais parti un peu plus de 3 ans, pas 10. »

Ajartiel exagéra lourdement un grand roulement d’yeux, avant de dévisager son amie. Trois, dix... Pareil !

Elle se plaignit ensuite qu’il ait osé la vieillir et, amusé, l’Hongrois voulut répliquer quelque chose. Elle ne lui laissa cependant pas le temps de placer un mot, le coupant alors qu’il ouvrait la bouche. Il se contenta donc de sourire devant la fougue de la pseudo-adolescente.

Ajartiel n’était pas sûr de savoir qui était Lyra. Ayant pris pas mal de recul par rapport à tout ce qui touchait aux missions depuis deux ans, il n’était que semi au courant des magouilles hors-base. Lyra était peut-être la personne actuellement en charge de peu-importe-l’endroit-exact qui avait hébergé Stella ?

« Je suis quoi sans mon meilleur ami ?! », demanda joyeusement la vampire, avant de dessiner un coeur dans les airs avec ses doigts.

Appréciatif du compliment, Ajartiel éclata de rire. Ce qui, d’ailleurs, faisait foutrement du bien !

« Enfin, tout ça pour dire que tu m’as manqué vieux schnock ! »

« Vieux schnock ? Wow. Ça fait mal ! », s’exclama le chef des Anges, en posant dramatiquement une main sur son coeur. Son sourire démontrait toutefois que sa vexation était entièrement fausse.

« C’est ma titanesque sagesse qui donne cette impression, mais, je n’aurais pas cru que même toi tu te ferais berner. », ajouta-t-il, avant de prendre un air espiègle.

« C’est peut-être parce que tes souvenirs de moi se sont estompés. Tu sais, après douze ans au loin... », remarqua-t-il en appuyant bien le mot “douze”.

Il redevint ensuite un peu plus sérieux et demanda, en souriant toujours :

« Et donc, tu faisais quoi là-bas ? »

Le rire de son ami lui fit chaud au cœur lorsqu’elle eut terminé ses simagrées. Elle n’avait pas menti, il lui avait énormément manqué dans les trois dernières années. Leur amitié avait quelque chose de particulier, probablement parce qu’ils tous les deux des grands-enfants. Tien, dans un contexte hors de la CAT ils auraient surement un de ses sacrer délires tous les deux.

Il l’avait rejoint dans son élan d’étirement des jambes sur le mobilier, cimentant qu’il s’en tapait bien de ce qu’elle faisait avec les meubles mais elle s’en doutait bien. Mais cet ajout de confort permis à Stella de se détendre davantage. S’enfonçant un peu plus creux dans le fauteuil.

La vampirette roula ses yeux, tout en souriant, et soupira à la fausse vexation d’Ajartiel. Ouai ben, il était vieux donc… Deal with it, I guess. Il pourrait lui faire la même blague quand elle sera plus vieille aussi. Bien que le fait de vieillir semblait maintenant un peu étranger à la vampire. Se résillier à ne jamais vieillir était clairement l’option la plus saine. Il n’y avait aucun mal à vivre un peu dans le déni…

« C’est ma titanesque sagesse qui donne cette impression, mais, je n’aurais pas cru que même toi tu te ferais berner. »,

Stella haussa les sourcils en réponse à l’air malin de son ami ailé avant de toussoter et d’ajouter : « Je ne parlerais qu’en présence de mon avocat. Merci ». Elle avait dit sa phrase avec un faux airs de prestance qui ne collait surement pas à la vampirette.

Elle retint un petit rire lorsque l’ange insinua que ses souvenirs c’était peut-être estompez. S’il y avait bien une chose difficile à oublier c’était bien Ajartiel et ses farces. Il avait le premier catien qu’elle avait rencontrer à son arrivé à la salle de réveille et avait été immédiatement charmer par son humour. Tien ca semblait avoir été il y a toute une vie déjà...

« Et donc, tu faisais quoi là-bas ? »

Ah. La question redoutée. Surtout que le ton un peu plus sérieux de l’ange indiquait qu’il était probablement investi dans une vrai réponse. Mais en même temps… Quelle tactique d’approche utiliser ? Dire toute la vérité ? Non, ce qu’Ajartiel ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal. Il était évident qu’à un moment donné la réalité allait ressortir mais peut-être… pas tout de suite. Il était tellement content de la voire ! La dernière chose qu’elle voulait était bien de lui bousiller le moral.

En même temps, elle ne pouvait pas lui mentir non plus. Son stratagème l’avait déjà un peu mis dans le pétrin. Il est certain qu’Anderson lui ferait savoir, de façons très courtoises, que son plan avait été périlleux et hautement mal vue. Même s’il applaudirait surement la loyauté de Garrick et Calahan… Au fait, est-ce que Anderson allait en parler au chef des anges ? Ah merde. C’était sûr… Calahan était un ange lui aussi, son chef était Ajartiel après tout et il avait été attrapé à mentir. Peut-être que la vérité passerait mieux si elle venait directement de la vampirette ?

Oui, c’était la chose sage à faire. Stella regarda autour d’elle quelques instants, appuyant ses mains sur le sofa d’articuler, un peu indigner :

« Au fait. C’est pas juste, hein. Vos causeuses sont beaucoup plus confortables ici qu’au salon des vampires. Tssssss, pourquoi vous avez tous les trucs cool vous, les anges, et moi je suis campé avec les coincés ? »

Ouai, bon, parce que faut pas s’attendre à ce que Stella fasse le truc le plus sage, non plus.

« Au fait. C’est pas juste, hein. Vos causeuses sont beaucoup plus confortables ici qu’au salon des vampires. Tssssss, pourquoi vous avez tous les trucs cool vous, les anges, et moi je suis campé avec les coincés ? »

Pas dupe, Ajartiel haussa un sourcil, étonné. Son colossal talent d’observation (uh uh !) lui soufflait que Spotlight cachait un truc. Peut-être y avait-il une histoire honteuse derrière cette tentative d’éviter la question ?

Ce n’était probablement pas parce qu’elle s’était fait virer. On n’avait jamais vu monsieur Anderson renvoyer quelqu’un ! Donc peut-être quelque chose de plus personnel, comme une histoire de coeur ou une humiliation qu’elle voulait taire. Pourquoi le cacher même à lui ? Ça, le Magyar n’en savait rien. Il n’allait toutefois pas insister.

« Je vais déduire de cette subtile réponse qu’ils t’avaient refilé le pire truc du monde, genre, trier de la paperasse, et que tu vis avec la honte d’avoir accepté. T’inquiète, tu ne descends pas dans mon estime pour autant. », s’amusa le chef des Anges.

L’instant suivant, il entra dans le jeu de Stella et jeta un regard appréciatif au sofa qu’ils partageaient tous les deux. Souriant de plus belle, il se passa une main dans les cheveux d’un air vaniteux en répondant :

« Ce sont les plus cools parce qu’ils sont à la hauteur du chef responsable. »

Et puis il prit un air pensif, portant presque une véritable considération à la remarque.

« Azari se foutait probablement complètement de cette décision, donc il a dû dire oui à la première suggestion qu’on lui a faite. Et monsieur Anderson a une bande de coincés à gérer, donc le mobilier doit être dans le bas de la liste de ses priorités. »

Le sujet était complètement futile, parce qu’Ajartiel était à peu près sûr que les seules vraies différences entre le mobilier des troisième, quatrième et cinquième sous-sols étaient dans la couleur. Il n’allait pas si souvent que ça traîner chez les autres races, mais... de mémoire.

« Peut-être que tu peux déposer une requête formelle à ton chef. Ça doit prendre trois ou quatre formulaires, mais ça va, tu dois avoir l’habitude. », nargua-t-il.

« Ou alors tu demandes au chef des Anges de te refiler un pouf de son étage. Je suis sûr qu’il dira oui. »

Stella perdit son sourire devant les tribulations d’Ajartiel. Uuugh, non. Elle ne pouvait pas le laisser s’imaginer des trucs de la sorte. C’était comme lui mentir et la vampirette n’y était ni douer, ni encline vers le mensonge. En fait, même si elle était plutôt du genre à pousser le passé le plus loin possible et vivre dans le présent, elle préférait vivre une vie honnête. Ironique de penser qu’elle aurait été morte laissant derrière un mensonge bien construits…

Cette tendance à l’honnêteté été surement le secret derrière sa bonne humeur constante. Facile de vivre bien quand on ne vit pas dans le regret. Elle força, cependant, un sourire alors que le chef des anges s’amusa d’un commentaire.

Elle apprécia, néanmoins qu’il se prête au jeu. Démontrant, à sa façon bien à lui qu’il respectait sa décision de rester silencieuse. Se passant une main dans les cheveux et élaborant les possibles raisons derrières les lacunes modulaires du salon des vampires… Bien que celle-ci était inexistante. Elle avait déballé n’importe quoi.

La blague sur les formulaires fut le clou dans le cercueil. Non, impossible. Elle ne pouvait pas laisser ça comme ça. Par ailleurs, elle n’y avait rien de siiiiiiiiii grave, non ? Elle était toujours en vie après tout ! Ça devrait être une raison de réjouissance !

« Ou alors tu demandes au chef des Anges de te refiler un pouf de son étage. Je suis sûr qu’il dira oui. »

Elle offrit à Ajartiel un regard espiègle. Ah, voilà. Elle se servirait du pouf comme d’une monnaie d’échange ! Par ailleurs, c’est vrai que ça serait bien un pouf dans son salon pour y écouter de la musique, à condition que personne ne le lui vole. Peut-être qu’elle pourrait le cacher dans sa chambre… Elle soupira avant de tenter quelque chose.

« Le pouf contre la vérité ? Ça me semble juste, non ? », demanda-telle

La vampire leva ses mains à son front et se frotta les tempes rapidement avant d’ajouter : « De toute façons, tu vas surement finir par en entendre parler. Autant mieux que tu l’entendes de moi que d’Anderson. Ça ne sert à rien de jouer l’autruche. »

Elle ramena une jambe vers elle et la glissa sous elle pour faire face à l’ange. Et pointa vers lui un doigt sévère.

« Mais tu dois me promettre un truc ; que tu ne te fâcheras pas. Ni contre moi, ni contre Calahan. Parce que le passé c’est le passé et ça ne sert à rien de le mâcher pendant dix-milles ans. Je crois qu’on déjà établit, toi et moi, qu’on voit du même œil là-dessus. »

Elle baissa son doigt et offrit à Ajartiel un regard doux, essayant d’approcher le tout avec le plus doigté ou de tact possible. Une qualité qu’on ne retrouvais habituellement pas chez la vampirette.

« Est-ce que tu rappelles de c’était quand exactement la dernière fois qu’on s’est vue ? Genre les circonstances ? »

Le pouf contre la vérité ? Juste ? Ajartiel était trop perplexe pour répondre, surtout que Spotlight avait soudain pris un air plus sérieux. Le Magyar n’avait pas besoin de la vérité ni du pouf. Elle pouvait tout garder, il ne cherchait pas à marchander.

« De toute façon, tu vas sûrement finir par en entendre parler. Autant mieux que tu l’entendes de moi que d’Anderson. Ça ne sert à rien de jouer à l’autruche. »

Ah. Donc, en fait, il n’y avait même pas place au marchandage.

Ajartiel n’aimait pas le tournant qu’avait l’air de prendre cette discussion. Il supposa que Stella avait besoin de ce laïus d’auto-encouragement pour se convaincre d’avouer la raison de sa honte, mais si c’était pour la mettre dans un état du genre, l’Ange aurait préféré qu’elle s’abstienne.

Les autruches étaient des animaux plein de noblesse, okay ?

« Mais tu dois me promettre un truc ; que tu ne te fâcheras pas. Ni contre moi, ni contre Calahan. Parce que le passé c’est le passé et ça ne sert à rien de le mâcher pendant dix-milles ans. Je crois qu’on a déjà établi, toi et moi, qu’on voit du même œil là-dessus. »

Non, mais, plus elle parlait et pire c’était ! Ajartiel avait suffisamment de contrôle sur lui-même pour n'afficher qu’une expression un peu curieuse et faussement amusée. Néanmoins, derrière ce masque dépourvu de toute inquiétude, il était en train de se demander si elle s’apprêtait à lui annoncer qu’elle avait tué quelqu’un.

Pour une obscure raison, Calahan, dans les parages, l’avait aidé à cacher le corps. Mais Anderson leur était tombé dessus. Ou quelqu’un d’autre, qui l’avait dit au chef des Vampires. Et puis...

« Est-ce que tu te rappelles de c’était quand exactement la dernière fois qu’on s’est vue ? Genre les circonstances ? », demanda Stella, coupant l’imagination de l’Ange dans son élan.

Ajartiel eut besoin de quelques secondes de réflexion, mais le contexte finit par lui revenir.

« Juste avant que tu partes pour une mission. », répondit-il. Son expression pensive céda la place à un grand sourire l’instant suivant.

« Tiens, d’ailleurs, tu savais que je n’en fais plus ? J’ai pris ma retraite des missions, depuis environ deux ans. », déclara-t-il.

Ce n’était pas une information annoncée, officielle, ou quoique ce soit. Il l’avait formellement dit à Émilienne, mais, en dehors de ça, il se contentait de juste refuser qu’on l’envoie ailleurs. Les Chefs devaient probablement avoir fait leurs déductions... ou parlé avec l’ancienne chef des Fées. Ajartiel s’en foutait un peu, honnêtement. Quant aux autres Catiens... et bien, si des gens avaient remarqué, personne n’avait rien dit.

C’était donc seulement la deuxième fois qu’Ajartiel formulait à voix haute cette décision.

Une perche tendue dans l’espoir que Spotlight revienne à une discussion plus joyeuse. Le passé, c'est le passé, non ?

« Smooth », remarqua Stella avec un mécontentement évident devant lequel Ajartiel ne fit que sourire davantage, effrontément.

Ouais, peut-être qu’il brisait tous les efforts que venait de faire la Vampire pour essayer de se convaincre de lui raconter son histoire, mais n’était-ce pas lui rendre service ? Si le récit ne lui venait pas naturellement, pourquoi le forcer ? Elle aurait dû le remercier !

Spotlight tenta de se venger en remarquant que, si ça ne venait pas d’elle, ça viendrait de monsieur Anderson, mais le chef des Anges ne fut pas trop effrayé. Il ne comprenait pas pourquoi il était à ce point concerné qu’il devrait se taper une rencontre avec le taciturne Vampire... Monsieur Anderson ne risquait-il pas juste de régler les détails par lui-même ? Après tout, Stella était de son étage, pas de celui d’Ajartiel. Peut-être à cause de Calahan..? Meh. Il verrait bien plus tard.

« Ma version est beaucoup plus fun. Y’a du suspense, de l’action, même de la romance ! Si, si ! Point bonis pour une super cicatrice ! »

Ah, ça, c’était tout de même de meilleurs arguments ! Et puis Stella était soudainement beaucoup plus enthousiaste. Elle aurait peut-être dû commencer comme ça au lieu de lui faire un disclaimer présageant les pires trucs, avec la tête sérieuse de quelqu’un qui annonce un décès.

La curiosité d’Ajartiel était finalement piquée et, amusé, il haussa un sourcil inquisiteur en attendant de voir si son amie allait finalement se lancer dans son histoire en dépit du manque d’encouragements de son auditoire.

« Plus de mission pour Ajartiel ? Wow. Qu’est-ce qui s’est passé ? Oh, ça doit être ta nouvelle copine, hein ? »

... sérieux ?

« Tu commence à passer trop de temps tout seul avec quelqu’un et, tout d’un coup, risquer de se faire exploser en mission semble moins attrayant ? »

SÉRIEUX ?

Ajartiel laissa retomber sa tête vers l’arrière, sur le dessus du dossier du sofa, avec un long gémissement mental plaintif. Quelque chose avec beaucoup de syllabes, du genre “Uuuuuuugh” ou “Aaaaaaarg”, mais comme ce n’était que dans sa tête, ça restera imprécis.

En fixant le plafond, il se demanda depuis combien de temps Stella était revenue pour avoir déjà été mise au fait de cette FOUTUE rumeur. Ou alors les Catiens en parlaient entre eux même hors de la base, lors des missions ? À quel point est-ce qu’ils manquaient tous d’aventures dans leur vie respective pour encore débattre de ça après des mois ?

Ce n’était évidemment pas pour Léanne qu’Ajartiel avait arrêté les missions. Il n’était même pas avec Léanne depuis deux ans. Pas qu’il soit “avec” elle, de toute façon. Ils étaient amis. “Avaient été” amis ? BREF. Ce n’était pas un sujet joyeux. Et ça n’aurait dû intéresser personne.

Ajartiel redressa la tête et jeta à Stella un regard faussement mauvais. Il n’était pas vraiment fâché contre elle, parce que c’était Spotlight, mais il devait bien sauver les apparences.

« Super cicatrice, uh ? Malgré la super-guérison vampirique ? Ça devait être une super-blessure ! », fit ensuite innocemment le Magyar.

Stella tenta de retenir un rire qui glissa malgré elle, entre ses mains qu’elle plaqua directement sur sa bouche face à la réaction du Magyar. Décidément, à voir la tête d’Ajartiel se balancer vers l’arrière de la sorte, elle avait touché une corde sensible. Stella : 1, Ajartiel ; 0. Quoique sa réaction ne laissait transparaitre aucune confirmation ou désinformation de la rumeur…

L’ange lui jetta un regard se voulant mauvais auquel elle répondit avec une grimace. De ce que Calahan lui avait dit, la rumeur c’était répandue comme une traînée de poudre. Ouai, bon, c’était à prévoir quand même. Deux chefs qui entrent en relation, que ce sois amoureuse, amical ou purement physique allait nécessairement attirer l’attention. Surtout que la vie à la base pouvait rapidement devenir redondante. Il y avait toujours les missions mais sinon… La routine, le tralala de l’entrainement, les collègues… Bref, la CAT pouvait un peu se résumer comme être éternellement au Lycée, seulement avec un peu plus de risques. Ragots compris. C’était à ses risques et périls hein ! Elle n’était quand même pas s’excuser qu’il se soit lui-même mit dans l’embarras.

« Super cicatrice, uh ? Malgré la super-guérison vampirique ? Ça devait être une super-blessure ! »

Oh ! C’était le signal, le bon moment ! Surtout que, s’il vivait avec les répercussions de ce qui se racontait sur lui et Léanne, une distraction serait surement la bienvenue. Et, oh, une distraction pour lui, elle avait !

« Pfff ! Tu ne peux même pas t’imaginer. » fit Stella feignant un ton ennuyé. « J’ai failli y laissé ma peau, si, si ! Une chance que je croie à la cause ! »

Elle se leva debout, d’un bon, et contourna la table pour faire face à son ami ailé. Tant qu’à revenir sur cette fatidique soirée, pourquoi ne pas en faire un petit coup de théâtre ? De plus, elle lui avait bien promis une version pas mal plus fun. Fallait au moins faire un effort. Elle n’était pas une super actrice mais ça allait devoir faire.

« Je suis en mission, tu vois ? Un truc simple. Sauf que c’était, probablement un set up ! Quand je rentre le bidule dans l’ordinateur, tous les écrans clignote et y’a une alarme ! », commença à décrire Stella en ouvrant les bras avec un air alarmé.

« Alors moi et les gars on court, hein, parce que on entend la W.E.F. derrière nous et ils n’ont pas l’air content de nous voir. Un peut-être trop… enfin bref. Ça cris. Et puis… BANG ! »

Le vampire se laissa tomber solidement sur le dos, sur le plancher, en même temps qu’elle termina le dernier mot. Tout en restant allongé sur le sol, elle continua : « Alors, là, je ne me sens pas bien tu vois. Mais j’ai l’adrénaline dans le tapis donc je me relève et je continue de courir. Finalement, à la sortie je tombe parce que, hein, je saigne beaucoup tu vois »

Spotlight se releva sur ses coudes avec un air un peu plus sérieux. « Les gars me ramène à l’avion et puis on repart mais je me souviens plus trop de la suite. Juste le sentiment horrible que c’était la fin. Mais… NON ! »

Elle se releva tout aussi rapidement qu’elle c’était laisser tomber et repris place sur le sofa en se laissant tombé lourdement aux côtés d’Ajartiel, une jambe repliée sous elle et un bras appuyé lâchement sur le dos de la causeuse. Elle lança un bref regard à son ami avant de poursuivre d’un se voulant doux.

« Et c’est comme ça que je me suis ramassé avec ça… Tadam ! »

La vampire pris le soins de vérifier que personne ne leur accordait aucune attention trop malintentionné (malgré le petit stunt qu’elle venait de faire, uh, uh.) et tira légèrement sur le col de son t-shirt noire pour exposer la fameuse cicatrice. Elle n’était pas placée à un endroit trop indécent (heureusement), juste sous la clavicule. D’ailleurs, Délia lui avait expliquer à plusieurs reprises à quel point elle avait été chanceuse dans sa malchance. Quelques petites artérioles avaient été sectionner mais les plus importantes avait été épargné par le projectile de l’ennemi.

La cicatrice n’était pas tout à fait similaire à celle habituellement associé à une blessure par balle. La point d’entrée de la balle avait créer un creux en son centre mais de celui-ci s’étendait 6 branches de quelques centimètres de longueur donnant à la cicatrice, presque ironiquement, une allure d’étoile.

Délia avait émis quelques hypothèses quant à la forme de la blessure. La plus probable était que la W.E.F. avait spécialiser leurs équipements pour faire face aux créatures magiques. Une simple balle pouvait bien blesser un sorcier, un elfe ou encore une fée mais les vampires et les anges avait des particularités de guérisons spécifique. Ainsi, s’ils voulaient faire mal et descendre des Catiens, il leur fallait un arsenal un peu plus développé, un coup duquel il était plus difficile de s’en remettre. Nan mais quelle bande de tarée, sérieux. La peur avait consumé leurs esprits logiques.

Depuis que le choc était passé, la vampirette était plutôt fière de sa cicatrice. C’était un peu comme un badge d’honneur. Ils n’avaient pas réussi à la tuer ! Ah, vlan ! Dans tes dents la W.E.F ! Elle avait simplement (et à son plus grand désarroi) été retirer de la possibilité d’allée en mission pour quelques temps mais elle avait déjà hâte d’y retourner. Elle avait des fesses à bottés, après tout !

Elle marqua une pause, attendant de voir comment l’ange réagirait cette première nouvelle avant de lui parler de la requête particulière qu’elle avait fait à Calahan et Garrick.

La pique à propos de Léanne avait peut-être été une façon détournée pour Stella de motiver Ajartiel à quémander l’histoire qu’elle voulait lui narrer. Même si c’était ça, l’Ange se fichait un peu d’être “tombé dans le piège”, car, dès qu’il eut posé sa question, le sujet de la rumeur tomba aussitôt dans l’oubli. Parfait.

« J’ai failli y laisser ma peau, si, si ! Une chance que je crois à la cause ! »

La première partie de la proclamation fit sourire le chef des Anges, qui n’y crut pas à cause du ton employé. Et puis, il l’aurait sûrement su si Spotlight avait failli perdre la meilleure des deux parties du qualificatif de “morte-vivante”. La seconde part de la remarque de la Vampire, le Magyar l’ignora. “La cause.” Haha...

Stella se leva pour pouvoir mieux donner vie à ses paroles et Ajartiel, amusé, se cala dans le sofa pour la regarder gesticuler.

« Alors, là, je ne me sens pas bien tu vois. »

« Uh. Uh. », commenta Ajartiel, en souriant, alors que son amie continuait de parler, couchée par terre après s’être prise une balle de fusil imaginaire.

Il fallait l’admettre, ça aurait de toute évidence été moins divertissant venant de monsieur Anderson. L’Ange essaya d’imaginer le chef des Vampires, étalé par terre, à relater une mission avec la fougue de son élève. Si ça arrivait un jour, il voulait être là. Il serait prêt à payer pour assister à ça. Tiens, avait-on déjà vu monsieur Anderson saoul ? Peut-être qu’il devenait soudainement divertissant. Après tout, avec Léanne- Ah. Nop. L’esprit d’Ajartiel n’avait pas envie d’aller dans cette direction.

« Juste le sentiment horrible que c’était la fin. Mais… NON ! »

Suspense, action. La Vampire n’avait pas menti. Est-ce qu’il pouvait l’engager pour lui faire le compte-rendu des rapports qu’il ne voulait pas lire ? La majorité des Catiens avait un style narratif tellement trop ennuyeux, surtout à l’écrit...

« Et c’est comme ça que je me suis ramassé avec ça… Tadam ! »

Spotlight révéla alors une cicatrice et Ajartiel, sans aucune gêne, s’approcha pour mieux voir, sans penser que, d’un point de vue externe, il donnait probablement l’air d’essayer de reluquer de près le décolleté d’une adolescente. C’était Spotlight. Il ne la voyait pas comme ça !

Bref, le truc avait une drôle d’allure. Un peu comme une étoile. Ce qui était tout à fait parfait pour Stella Spotlight. Est-ce qu’elle avait vraiment reçu une balle ? Ajartiel ne considéra pas la question. Et ses implications.

Il avait eu le suspense et l’action. Il manquait un dernier élément. Sauf que le chef des Anges n’allait sûrement pas frôler le sujet de la romance. Trop risqué.

« Je m’incline humblement devant cette fantastique version. », fit-il plutôt, joignant le geste à la parole en faisant mine de lever le chapeau qu’il ne portait pas. « J’aurais dû filmer. Et mettre monsieur Anderson au défi de faire mieux. »

Ajartiel se recula de nouveau, s’appuyant confortablement contre le coussin derrière lui.

« Tu vas adapter ton style vestimentaire, pour pouvoir afficher cette badassittude ? »

L’ange semblait investi dans l’histoire interactive que lui présentait Stella. Il finit même par lui présenter ses politesses avant de mimer qu’il levait un chapeau haut de forme invisible. Politesse à laquelle elle répondit par un petit signe de tête.

« J’aurais dû filmer. Et mettre monsieur Anderson au défi de faire mieux. »

L’idée fit rigoler la jeune vampire. Pff, il n’avait même pas été là, comment aurait-il pu faire mieux ? Elle avait eu l’expérience one on one avec la balle. D’ailleurs, Stella avait la ferme conclusion que peu importe à quel point on essaie d’imaginer comment on se sentait après s’être retrouver avec une balle loger dans la poitrine, il fallait le vivre pour le savoir. Mais, en même temps, elle ne souhaitait pas l’expérience à personne, en vrai. Ca avait été plutôt terrible, les soins, la réadaptation, uugghhh. D’ailleurs, elle avait dû réapprendre à utiliser son bras gauche.

« Tu vas adapter ton style vestimentaire, pour pouvoir afficher cette badassittude ? »

« Pour afficher quoi ? Que j’ai esquiver le "peak" de la puberté d’à peine quelques mois ? Non merci. », grogna l’éternelle adolescente.

D’ailleurs, ça venait d’où ce commentaire sur le style vestimentaire de Stella ? L’ange n’était pourtant pas du genre à trouver un tant soit peu d’importance à la façon que quelqu’un s’habillais. Est-ce qu’il essayait de changer le sujet ? Peut-être qu’il sentait que la partie qui risquait de le mettre plus en colère allait arriver prochainement, résultant en un évitement total de la situation.

« Oh mais j’ai pas fini, hein ! », ajouta Stella comme sursautant à son propre fil de pensé. Elle fronça les yeux légèrement, un peu incertaine de la prochaine approche à prendre.

« Y’a pas que moi qui croyait que j’étais en train de mourir. Garrick et Calahan aussi. Du coup, je leur ai fait une demande un peu particulière. Une demande idiote mais qu’ils ont tout de même respecté… »

La vampirette se mordit la lèvre inférieure. Sa demande avait été bien intentionné, Spotlight n’aurait jamais voulu causer de tort à qui que ce soit. Cependant, de devoir le dire à haute voix lui laissait un goût amer dans la bouche. Ultimement, elle savait qu’elle avait été dans la faute avec sa demande particulière. Si la vérité, du moins la vérité que connaissais les membres de sa mission, avait sorti au grand jour et qu’elle était revenue comme ça, du jour au lendemain : « Bam je suis en vie ! », la situation serait peut-être mieux ? Ou pas. De toute façon, Ajartiel semblait ne pas être particulièrement perturbé par la balle qu’elle avait reçue.

« Je leur ai demandé de mentir. Sur le rapport de mission… », avoua finalement Stella sur un tons neutre, tout en fixant son ami ailé dans les yeux. Bon, il trouverait surement ses explications barbantes à partir d’ici, en comparaison avec son coup de théâtre précédent mais elle s’imaginait mal mimer le reste.

Préférant ne pas laisser l’ange divaguer inutilement dans sa tête ou s’imaginer des conclusions absolument farfelues (Il aurait bien été son genre de sortir un truc sans absolument aucun lien avec la conversation actuel juste parce que) elle reprit la parole rapidement, bloquant toute éventuelle blague il aurait pu vouloir lancé en sa direction. C’était quand même un sujet un peu sérieux…

Elle fit des yeux doux à l’ange avant d’expliquer : « En fait, je ne voulais pas faire de la peine. Je préférais que tu m’en veuille pour toujours d’être partie sans avoir dit au revoir que… Tu sais… Morte, morte. »

C’était la première chose à laquelle elle avait pensé alors qu’elle se sentait dépérir. Elle avait, même, demander à Lyra de ne pas mentionner à qui que ce soit d’extérieur à la base l’étendue de sa blessure. De peur qu’on ne s’inquiète pour elle. Elle n’avait pas besoin de ça. Elle était une grande fille après tout, elle pouvait se gérer tout seul. Pas besoin que personne ne perde du sommeille à son sujet…

« Pour afficher quoi ? Que j’ai esquivé le "peak" de la puberté d’à peine quelques mois ? Non merci. »

Ajartiel ne comprit pas immédiatement à quoi elle faisait référence, n’ayant pas eu en tête le genre de vêtements que Stella imaginait, visiblement. Lorsque son cerveau capta l’insinuation, il se cacha le visage du plat de la main. Il pensait à des épaules dénudées, pas à des décolletés plongeants. Stella était une fille de quatorze ans, franchement. Uh. Il laissa retomber sa main et jeta un regard mi-découragé mi-amusé à son amie, mais ne répliqua rien parce qu’elle avait sûrement fait exprès de comprendre de travers et il n’allait pas tomber dans le panneau et nourrir sa fausse naïveté.

Et puis, elle n’avait pas fini son histoire.

« Y’a pas que moi qui croyait que j’étais en train de mourir. Garrick et Calahan aussi. Du coup, je leur ai fait une demande un peu particulière. Une demande idiote mais qu’ils ont tout de même respectée… »

Spotlight se tut, hésitant de toute évidence à continuer. Le chef des Anges haussa un sourcil expectatif. Est-ce qu’elle voulait qu’il quémande la suite ? Ce n’était pas fairplay, de balancer une phrase cryptique. Il n’allait pas non plus essayer de deviner. Ça aurait pu être vraiment n’importe quoi...

« Je leur ai demandé de mentir. Sur le rapport de mission… », termina Spotlight avec beaucoup trop de sérieux.

Mentir sur des rapports, tout le monde le faisait à plus ou moins grande échelle. Il n’y avait pas de raison de se prendre la tête avec ça. Par rapport à quoi est-ce que le trio avait menti ? Il n’était pas difficile de le deviner, mais Ajartiel s’obligea à ne pas y accorder même une seconde d’attention. Il en déduisait assez pour savoir qu’il ne voulait pas savoir.

« En fait, je ne voulais pas faire de la peine. Je préférais que tu m’en veuilles pour toujours d’être partie sans avoir dit au revoir que… Tu sais… Morte, morte. »

L’Ange se remit à sourire.

« Donc, ta dernière pensée, croyant que tu allais mourir, c’était pour moi ? Je suis flatté ! », se moqua-t-il gentiment. « La dernière fois que j’ai failli mourir, ma dernière pensée a été que je n’aurai finalement jamais atteint un niveau impressionnant en jonglerie de stylo. Maintenant, je me sens mal. »

Le regard qu’il offrit à la Vampire démontrait évidemment que ce n’était pas le cas. Ajartiel ne se sentait pas mal et l’histoire elle-même était fausse, de toute façon. C’était sa façon de dédramatiser le récit qu’elle venait de faire, parce qu’il n’allait bien sûr pas regarder en face un quelconque sentiment désagréable. Peu importe ce qui s’était ou non passé. Stella était, en ce moment, en pleine forme. Ça lui suffisait.

« Mais bon, tu t’inquiétais pour rien, de toute façon. Spotlight est éternelle. Tu ne m’aurais pas fait la honte de mal porter le surnom que je t’ai donné. », ajouta-t-il nonchalamment. Et c’était là tout ce qu’il dirait sur le sujet !

Il aurait probablement dû demander pourquoi il avait fallu trois ans avant qu’elle revienne à la base, mais peut-être que la réponse lui déplairait, donc il préféra éviter de soulever le sujet. Il avait déjà le reste à nier, c’était suffisant pour son esprit pas si bien reposé. Il avait assez géré/évité de sujets lourds comme ça, dans les derniers temps.

« Donc, ta dernière pensée, croyant que tu allais mourir, c’était pour moi ? Je suis flatté ! »

Stella lui fit un petit signe de la main voulant dire « Oh mais laisse tomber ! ». Bah ouai, passé près de la mort ça brassait des émotions, de l’émotivité. D’ailleurs, elle avait d’autres amis à la CAT mais il était surement son ami le plus significatif à la base. C’était donc normal qu’elle ait pensé à lui, non ? Mais en même temps, elle savait bien que l’ange et lui avait un talent particulier pour passer outres des émotions ou des sujets difficiles. Elle avait découvert cette similitude entre les deux éternelles-adolescents il y a de cela toutes ces années peu de temps après son arrivé à la CAT lorsqu’elle l’avait embrassé. Elle ne put s’empêcher de pensé qu’elle aurait sans doutes dit la même chose à sa place et…

« (…)ma dernière pensée a été que je n’aurai finalement jamais atteint un niveau impressionnant en jonglerie de stylo. Maintenant, je me sens mal. »

Hein… ?

La vampire arqua un sourcils avant inquisiteur avant de lancer à l’ange un regard mauvais lorsqu’il mentionna la source de sa déception lors de son dernier rapprochement avec la mort.

En quelques secondes, Stella se sentit passé d’une émotion a une autre de la colère ? De la tristesse ? De toute évidence, il ne la croyait pas, ou du moins ne voulait pas la croire, alors il détournait l’attention vers autre chose. Elle fronça les sourcils, incertaine de quoi répondre. Elle voulue ouvrir la bouche pour répondre, probablement quelque chose de mauvais dans les lignes de : « Tu peux bien t’étouffer avec ton stylo » (réplique à laquelle il aurait répondue qu’il ne pouvait pas s’étouffer vue sa disposition angélique), lorsqu’il la coupa à nouveau.

« Mais bon, tu t’inquiétais pour rien, de toute façon. Spotlight est éternelle. Tu ne m’aurais pas fait la honte de mal porter le surnom que je t’ai donné. »

La vampire lui offrit un regard triste avant de se jeter au cou de son ami ailé. Son dernier ajout avait éteint toute animosité que pouvait avoir Stella au premier commentaire de l’ange. Il avait des façons bien étrange de montrer son amitié mais c’est ce que la jeune vampirette y compris.

Nan mais quel idiot. Elle n’était pas éternelle et il était tout particulièrement stupide que de prétendre autrement mais avec le décès encore récent de Sarah-Ève, peut-être était-ce ce qu’il avait besoin de se dire ? Si c’était le cas, elle pouvait bien jouer le jeu pour lui. Elle avait survécu après tout. Peut-être que c’est elle qui en faisait tout un plat ? Enfin, bref, valait peut-être mieux qu’il le prenne à la blague que de toute autres façons. Elle lâcha son étreinte avant de retourner s’enfoncer dans le fond du fauteuil. Elle replaça ses bottes sur la table et frotta les bouts celles-ci ensemble. Tout en grommelant : « T’es le pire tu sais ? ».

Et puis elle sourit, oh. Oohhhhhhhh. Ah ouai, Léanne, ça l’avait énervé plus tôt, tient. VENGANCE ! Bon, elle savait bien qu’il n’aurait rien dit pour la blesser. Même plus tôt, c’était juste mal placé dans la conversation actuel son anecdote du stylo… Elle offrit à l’ange un sourire mesquin avant de souffler sur un ton un peu plus sarcastique et de bien évidence moqueur : « Moi je suis là, toute vulnérable, à coeur ouvert et t’abuse. Tsssss. Je me demande bien comment Léanne peut t’endurer en plus des heures de bureaux. »

Œil pour œil, dent pour dent. Ou whatever. Mais avec amour là.

Stella l’attaqua. D’un câlin, certes, mais Ajartiel sursauta autant que si elle lui avait sauté dessus avec une toute autre intention en tête. Oh ! Heureusement qu’il était trop fatigué et détendu pour penser à se défendre, hein ?

Ensuite, presque aussi soudainement que l’étreinte lui était tombée dessus, Spotlight le libéra de sa poigne de fer et reprit sa place sur l’autre moitié du divan. Le Magyar en fut déçu, même s’il ne le montra pas. Il était le premier à se plaindre des effusions émotives et il n’allait donc sûrement pas admettre, là, que ça avait fait du bien.

« T’es le pire tu sais ? »

Ajartiel fit claquer sa langue et leva un index en regardant la vampire avec grand sérieux.

« Le Plus Meilleur. », corrigea-t-il.

Et puis il retrouva le sourire, devant Stella qui faisait de même. Il ne s’attendait absolument pas à la prochaine réplique qu’elle lui sortit.

« Moi je suis là, toute vulnérable, à coeur ouvert et t’abuses. Tsssss. Je me demande bien comment Léanne peut t’endurer en plus des heures de bureau. »

Encore Léanne ? Mais..! Stella aurait sûrement moins fait la maligne si elle avait su comment s’était déroulé la dernière discussion entre les deux chefs... Ugh.

Cette fois, Ajartiel n’essaya pas de juste changer de sujet. Parce que ça aurait été beaucoup trop évident. La situation actuelle lui rappelait étrangement une certaine conversation qu’il avait eue avec un groupe d’Anges trop curieux, deux mois plus tôt. Cette fois, il garderait le contrôle.

« Meh. C’est quoi cette obsession avec Léanne ? », demanda l’Ange, feignant la surprise et cachant son exaspération par de l’humour.

Il aurait aimé savoir quelle version de la rumeur Stella avait en tête, pour déterminer à quel point les trucs qu’elle imaginait étaient faux, mais il n’allait sûrement pas demander, parce que peut-être qu’il imaginait lui-même des insinuations qui n’étaient pas là. C’était plausible. N’est-ce pas ?

« Tu m’envoies des signaux mixtes, là. Une seconde, j’ai le droit à un câlin, et l’instant d’après tu insinues que je suis insupportable ? », se plaignit-il avec amusement, détournant quand même un peu le propos, au final. Parce que s’il se contentait d’une question en lien avec Léanne, ça allait un peu à l’encontre de l’objectif de ne pas lui donner trop de place...

« Heureusement que j’ai aucun doute sur le fait d’être adorable et adoré. Sinon, je me sentirais blessé ! », continua-t-il en portant dramatiquement une main sur son coeur, mais souriant toujours.

Stella eu un genre de demi rire, un simple « Ah ! » exclamatif lorsque l’ange déballa son traditionnel « Le Plus Meilleur. » Le Plus Meilleur Pire, oui. Mais bon…

« Meh. C’est quoi cette obsession avec Léanne ? », clama l’ange d’un ton faux.

La vampirette écarquilla les yeux. Attend, il comprenait vraiment pas la fascination ? Genre, oui, les catiens étaient bien friand de ragots, plus fautes de trucs à faire que d’autres choses mais… Là on parlait d’Ajartiel et Léanne. Genre deux opposées. Faut croire que les contraires s’attirent, genre comme deux aimants. Mais dans ce cas qui était le plus et qui était le moins ? Nah, trop complexe comme réflexion. Stella se contenta d’essayer d’expliquer superficiellement :

« Nan mais, je sais pas depuis combien de temps ça se trame tout ça mais moi je viens TOUT JUSTE de l’apprendre par Calahan. Alors, ouai, je suis éberluée. », avoua la vampire sur un ton franc.

Elle ne jugeait pas la relation, bien qu’elle ne comprenait toujours pas comment ca avait pu se rendre là, ce n’était pas sa place mais elle avait bien des questions pour son ami ailé ! C’était arrivé comment ? Qui avait fait le premier mouvement ? Avait-il été un gentlemen au moins ? Quoique Léanne ce ne serait pas laisser faire sinon. De toute façon, il ne semblait pas vouloir en parler, ou c’est ce qu’elle en comprit lorsqu’il continua sur un tout autre sujet de conversation.

Elle n’avait aucun remord à jeter Calahan sous le bus non plus.

« Tu m’envoies des signaux mixtes, là. Une seconde, j’ai le droit à un câlin, et l’instant d’après tu insinues que je suis insupportable ? »

Ah, elle avait la réponse parfaite à ça. La vampire avec la jugeote plus rapide que son ombre.

« Pfffff. Je suis une femme maintenant, je peux être aussi contradictoire que je le veux. C’est un de nos droits de naissances. », dit-elle en se donnant un air faussement hautain.

Autant mieux que quelqu’un le lui dise, hein. Sinon il était pour avoir de sacrées mauvaises surprises si relation avec Léanne il y avait. D’ailleurs, elle ne savait toujours pas si les rumeurs étaient fondées ou non… Ella chercha quelque chose d’encore plus mâlin à ajouter mais l’ange continua : « Heureusement que j’ai aucun doute sur le fait d’être adorable et adoré. Sinon, je me sentirais blessé ! »

Spotlight souri en faisant rouler ses yeux. Ah, le faux égo d’Ajartiel. Il avait raison, il était bien mignon dans son maniérisme mais si seulement il savait oh combien il était facile de voir au travers du sur-affichage.

« Ça va, ton égo va passer dans le cadre de ta porte de chambre plus tard ? » se moquât la vampire sur un ton joyeux. « Ça parait que j’étais absente pendant 3 ans, sans personne pour te challenger. D’ailleurs, t’a fait quoi pendant 3 ans. À part minoucher la chef des fées ? »

Ah, fallait vraiment qu’elle arrête. Elle allait vraiment finir par l’ennuyer grave et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle prit un air navré : « Désolé. Je cherche pas le trouble, promis ! C’était plus fort que moi ! Trop facile ! Tu sais j’ai autant de tact qu’une bottine ! »

Il n’avait pas “minouché” Léanne pendant trois ans. Ni du tout, d’ailleurs. Stella avait sûrement dit ça juste pour obtenir une réaction, n’est-ce pas ? En tout cas, même s’il s’agissait juste d’une blague, Ajartiel en fut ennuyé. Elle le connaissait si peu qu’elle pensait, comme les autres, qu’il pouvait soudainement devenir mielleux et ennuyeux pour une femme ? Il avait une personnalité, merci bien. Que Stella pense qu’il puisse avoir couché avec Léanne, c’était une chose (qui avait été vraie, d’ailleurs, et qu’il aurait peut-être éventuellement pu admettre vu qu’il l’avait déjà avouée avant à d’autres gens), mais qu’elle le considère énamouré, c’était autre chose (de vexant).

L’Ange ne laissa cependant pas voir qu’il se sentait insulté. Il continua de sourire légèrement, confortablement installé dans le sofa, l’air de rien.

« Désolé. Je cherche pas le trouble, promis ! C’était plus fort que moi ! Trop facile ! Tu sais j’ai autant de tact qu’une bottine ! », s’excusa presque tout de suite la Vampire.

Le commentaire fit rire Ajartiel. Il avait envie d’être heureux et donc il allait l’être.

« Primo, y’a pas besoin de tact pour parler de sujets faux. », commença-t-il par faire remarquer. C’était une blague, mais qui contenait un fond de vérité. Ce que Calahan (Puisse-t-il se fracasser le petit orteil sur un coin de meuble, ça lui apprendra.) avait apparemment raconté à Spotlight était absurde et il fallait qu’elle le réalise.

« Secundo, Léanne et moi ? Tu dis toi-même que c’est impossible qu’elle puisse m’endurer plus que nécessaire. Même que t’es “éberluée” par l’idée. », poursuivit-il avec un regard où se lisait clairement un incisif “Franchement”, pour soutenir le premier élément de son énumération.

« Tertio », continua-t-il en se remettant à sourire à pleines dents. « Je peux passer à travers les murs. Alors qu’est-ce que j’en ai à faire qu’une porte ne soit pas en mesure d'accommoder tout l’étendu de ma superbe ? Je m’inquiéterai le jour où la pièce sera trop petite pour me contenir. »

Il s’étira, puis appuya l’arrière de sa tête dans ses mains jointes, incarnation de l’arrogance, comme s’il mettait le salon des Anges au défi d’être capable de lui servir de gîte encore longtemps.

« Mais pour répondre à la question initiale... J’ai pas foutu grand chose. Classiquement moi. »

Enfin... Il s’était tiré pendant un temps, en 2018... Avait failli mourir. Deux fois. Puis avait décidé de bouder les missions. Mais peut-être que l’histoire était trop vieille ou moins intéressante que des parties de jambes en l’air, si Calahan n’en avait pas fait mention à Stella. Certes, ça s’était moins su, aussi. Le Coréen n’était pas le seul à blâmer dans l’étrange choix des infos qui méritaient ou pas d’être tournées en rumeurs.

La confiance de Stella en la capacité qu’avait Ajartiel d’avoir une vie qui valait jour-pour-jour le coup d’être racontée était flatteuse. Ignorant totalement l’allusion au bras temporairement non-fonctionnel de la Vampire (parce que, non, il n’allait pas accepter d’enregistrer cette information), l’Ange s’enorgueillit plutôt du dernier commentaire, avant la question.

« Genre, pourquoi t’as arrêté les missions ? », ajouta ensuite Spotlight et il pencha un peu la tête sur le côté, souriant toujours légèrement en regardant distraitement autour, considérant comment répondre.

Parce que ça ne servait à rien ? Il était à la CAT depuis seize ans et les créatures anonymes de la Terre n’étaient pas plus prêtes de vivre en paix avec les Humains aujourd’hui qu’elles ne l’étaient au début des années 2000. Mais Ajartiel n’allait pas répondre ça. Trop pessimiste. Et puis, ce n’était pas vraiment ce qui motivait sa décision, parce qu’il n’avait jamais cru ou partagé les idéaux de la CAT, même seize ans plus tôt. Il aimait bien les missions pour des raisons totalement égoïstes. Il aimait sortir, l’aventure, le risque... L’objectif du truc lui importait peu.

Parce que la CAT ne méritait pas qu’il meurt pour elle ? Ça sonnait affreusement dramatique.

Par esprit de contradiction par rapport à ce qu’on attendait de lui ? Ouais, il avait 4 ans d’âge mental. Ce que Stella savait déjà.

« Je fais ma crise d’adolescence ? », tenta finalement l’Ange avec un regard espiègle pour son amie.

« Je n’ai définitivement pas fait “rien”. Franchement. », continua-t-il de façon plus assurée, avec un roulement d’yeux, en détournant un peu le propos. Pas tant quand même, vu que Stella avait aussi posé une question à ce sujet.

Sauf qu’après le départ de Spotlight... puis de Sarah-Ève... Il n’y avait pas des masses de gens prêts à l’accompagner dans ses conneries, par peur des conséquences. Donc, “des trucs de fou qui se trament”... euh...

En fait, la remarque admirative de Spotlight touchait du doigt quelque chose auquel le Magyar avait fait particulièrement attention à ne pas réfléchir. Pourquoi il n’avait pas d’exemples qui lui viennent en tête à donner à Stella ?

Ajartiel eut une pensée pour Hannah, qui dévia vers Léanne, mais qu’il chassa violemment avant de la laisser prendre pleinement place dans son esprit. Non. Il ne se sentait pas seul. C’était faux.

Ugh. Il fallait vraiment qu’il parvienne à recommencer à dormir convenablement. Et vite.

« Je suis pas sûr de voir quelle activité quotidienne est impossible à faire avec juste un bras. T’es sûre que c’est pas juste une excuse pour être paresseuse ? », reprit pensivement l’Ange, qui ne voyait finalement plus aucun problème à parler du bras explosé de Stella. Yep. Merveilleux sujet !

« Ha ! Je te mets au défi, tiens. Trouve moi un truc que je ne saurai pas faire avec juste un bras et je te prouverai que j’en suis quand même capable ! »

L’ange garda son comportement lasse. Penchant la tête sur le côté, cherchant autour de lui, surement une réponse à la question de la vampirette. Pourtant, elle n’avait pas envie qu’il lui balance n’importe quoi. Elle voulait la vrai réponse mais celle-ci ne viendrait pas et elle s’en doutait un peu.

La vampire fit rouler ses yeux et laissa un lourd « roooooooh, la, la. » lorsqu’Ajartiel lui répondit qu’il faisait sa crise d’adolescence. Quoi ? Encore ? Évidement avec le regard qu’il lui faisait, ce n’était pas tout à fait ça. Quoiqu’on ne pût jamais être trop sûr avec lui…

Elle fut tout de même rassurée qu’il assura ne pas avoir « définitivement pas fait “rien”. Franchement. ».

« T’es sûre que c’est pas juste une excuse pour être paresseuse ? »

« Moi ? Paresseuse ? » fit Stella avec un air faussement offusqué. « Je suis surement la personne la moins paresseuse ! Du moins, du mon étage là. Quoique c’est pas difficile à battre, la plus part des autres vampires préfère lire tout seul dans leur coin que faire tout autre chose plus ou moins amusantes. »

D’ailleurs, il s’agissait là d’une des raisons du certain aliénement entre Spotlight et les autres vampires. Elle avait passé quoi… tout au plus 12 heures transformé à l’extérieur avant d’être repêcher par la CAT ? Et puis elle avait rencontré Ajartiel, ce qui avait probablement limité son assimilation avec les autres de son espèce qui, eux, avait plutôt vécu dans la solitude comme la règle le voulait. Stella était restée elle-même et c’était très bien comme ça, merci beaucoup.

Elle arqua un sourcil au défi de l’ange. Nan mais ce n’était pas juste le bras le problème mais la fatigue qu’elle avait éprouvée. Même si les vampire avait une guérison plus rapide, ca gobait tout autant d’énergie, hein !

« Et bien euhm… » commença Stella. « Y’avais pas grands choses à faire sur l’autre base pur débuter hein. Mais s’habiller le matin est tout un challenge quand t’a un bras qui fonctionne plus du tout hein ! »

Heureusement que Khloé avait été là avec elle la plupart des matins. Son aide lui avait été précieuse. D’ailleurs, câliner avait été plutôt difficile au début mais ça, son ami ailé avait pas besoin de le savoir. De plus, pourquoi elle pensait à son ex là ? C’était pas le temps du tout ! Elle avait pas voulue finir. Bon. C’était fini. Bye. Ciao. Elle fronça les sourcils quelques instants, cherchant à trouver une autre tâche compliquer tout en chassant l’afro-américaine de ses pensées.

« Oh ! Je sais ! Essaye d’ouvrir une porte quand t’as déjà un truc dans ta seul main valide ! Je veux dire, tu peux toujours le mettre par terre ensuite ouvrir la porte mais c’est pas toujours une option ! » fit la vampire dans un élan d’enthousiasme, fière de sa réponse.

« Surtout quand tu ne peux pas juste passer au travers de ladite porte. Pffff, c’est pas juste, vous avez tous les pouvoirs OG les anges. D’ailleurs, vous ne pouvez même pas vous pétez le bras ! », ajouta Stella en faisant la mou.

« Et bien euhm… »

Avec un sourire en coin moqueur, Ajartiel coula un regard nullement impressionné en direction de son amie. Et l’excuse du “pas grand chose à faire”... Tsss... Paresseuse ! Il fallait qu’elle l’admette. Il n’allait pas la juger. Le chef des Anges était un mec d’une grande indulgence. Il était merveilleux comme ça. Si si. Il allait simplement la charrier pendant dix ans. Pas si pire.

« Mais s’habiller le matin est tout un challenge quand t’as un bras qui fonctionne plus du tout hein ! » était déjà un argument un peu plus solide, que le Magyar considéra silencieusement avec amusement, essayant de voir quelle pièce de vêtement pouvait être la plus problématique. Néanmoins, même s’il en conclu que ça pouvait sûrement demander une petite adaptation, il était certain de pouvoir y arriver sans trop de mal. Et, au pire, pourquoi se donner la peine de changer de vêtements ? Stella aurait pu vivre en joggings confortables pendant quelques semaines... Et affirmer bien haut que ce n’était pas de la paresse, mais une optimisation de son temps, si ça lui faisait plaisir.

« Oh ! Je sais ! Essaye d’ouvrir une porte quand t’as déjà un truc dans ta seule main valide ! Je veux dire, tu peux toujours le mettre par terre ensuite ouvrir la porte mais c’est pas toujours une option ! », s’exclama ensuite Spotlight.

Le sourire d’Ajartiel se fit aussi victorieux que la fierté de Stella était grande. Oh ! Mais il allait lui prouver qu’il pouvait ! Défi accepté ! Il était d’ailleurs un peu penché vers l’avant, sur le point de se lever, quand la vampire ajouta, d’un air boudeur :

« Surtout quand tu ne peux pas juste passer au travers de ladite porte. Pffff, c’est pas juste, vous avez tous les pouvoirs OG les anges. D’ailleurs, vous ne pouvez même pas vous pétez le bras ! »

Le Magyar, à demi-assis (ou à demi-levé...), se tourna donc plutôt vers elle, pour répondre.

« Ça ne marche pas si je tiens un truc. Moi je passe et mes vêtements aussi, parce qu’ils sont collés à moi, mais les objets ? Nan. », expliqua-t-il d’abord.

« Et puis je peux très bien me péter un bras si je veux. » Une phrase qu’il ne pensait pas dire un jour, tiens. « Sauf que ça guérira avec plus de facilité que pour vous autres, chétifs êtres faits de chair. »

Parce qu’il était “OG” ! Peu importe ce que ça voulait dire. Ajartiel ne connaissait pas cette abréviation. Et il n’y accorda pas de réflexion.

L’instant suivant, l’Ange était debout. Il attrapa un des coussins du sofa et se dirigea avec détermination vers la porte de sa chambre. Une fois devant, il se tourna en direction de Stella et, d’un geste théâtrale, plaça sa main gauche derrière son dos, tenant le coussin dans sa main droite.

« Démonstration numéro un ! », annonça-t-il.

Elize, qui passait devant lui à ce moment-là, s’arrêta sur son chemin et lui lança un regard interrogatif. Voyant toutefois que le chef des Anges ne s’adressait pas à elle, elle continua son chemin en secouant la tête d’un air mi-amusé mi-découragé.

Ajartiel posa le cousin en équilibre sur sa tête. Sa main libérée, il n’eut ensuite aucun mal à ouvrir la porte. Il la referma aussitôt et reprit le coussin pour mordre un coin et ainsi le tenir avec sa bouche. Encore une fois, il put ouvrir la porte sans mal et la refermer.

Pour la troisième démonstration, il avait pensé coincer le coussin sous son menton, mais il le glissa d’abord entre ses genoux, pour pouvoir, de sa main valide, retirer un poil qui lui était resté sur la langue. Détestable sensation. Mais, hey ! Entre les jambes, ça fonctionnait aussi. D’ailleurs, Ajartiel désigna le coussin à Stella pour lui montrer cette alternative numéro trois.

« Je continue ? », demanda-t-il en plaçant, comme prévu, le coussin sous son menton.

« Saluez ma grande imaginativité ! », scanda-t-il, le coussin maintenant sous son aisselle droite.

« Ce mot n’existe pas ! », lança une Ange, en riant, installée à une table avec des amis.

« Chut Khala ! Ne brise pas mon élan ! », répliqua Ajartiel. Il ignora ensuite les ricanements de l’Indienne pour reporter son attention entièrement sur Stella, revenant vers elle en tenant le coussin entre son épaule et son oreille.

« Y’a pas un homme intelligent qui a dit, un jour, que l’imagination était la plus puissante des armes ? Ou je sais plus... », réfléchit-il à voix haute, mais à un volume plus raisonnable que précédemment puisqu’il était de nouveau juste à côté de son amie.

Se tenant sur une jambe, il leva l’autre pour utiliser sa cuisse comme appui, y déposant le coussin en équilibre.

« Vas-y, chante mes louanges, Spotlight. J’attends. », la nargua-t-il en souriant avec arrogance.

« Ça ne marche pas si je tiens un truc. Moi je passe et mes vêtements aussi, parce qu’ils sont collés à moi, mais les objets ? Nan. »

La vampire fronça les sourcils a l’explication de son copain ailé. On lui avait surement expliquer en cours, a un moment donné, mais elle ne comprenait pas bien comment il pouvait y avoir un genre de pseudo discrimination sur ce qui pouvait ou pas se dématérialisé avec les anges. Genre, si Ajartiel collait un truc sur lui, genre sur sa peau, sa fonctionnerait ? Mais s’il avait un truc dans la poche de son pantalon, disons un portefeuille ou de la monnaie, ça cognerait contre le mur et ça tomberait sur le sol ? Ça ne défiait donc pas seulement toutes les lois de la physique mais bien celle de la logique aussi…

En même temps, c’était plutôt bien fait que leurs vêtements passent avec eux, hein. Ça aurait été un pouvoir bien inutile si ça n’avait pas été le cas. Pas trop utile en mission en tout cas. Quoi que ça peut toujours faire une belle diversion quelqu’un qui se matérialise nue comme un vers dans une salle pleine de soldat ! L’effet de surprise serait top ! Peut-être qu’Ajartiel voudrait retourner en mission si on lui proposait un plan débile du genre.

« Sauf que ça guérira avec plus de facilité que pour vous autres, chétifs êtres faits de chair. »

Ouai, c’est ça, elle réitérait. « OG » les anges, hein. Elle aussi avait une guérison plus rapide mais ça n’avait rien à voir avec celle des anges. On leur avait donné des ailes, pas besoin de se nourrir, la capacité de dématérialisé (avec leurs vêtements) … Faut croire que l’anomalies derrière l’apparition des créatures magiques avaient vraiment un penchant préféré vers les anges. Quoique que leur mort était souvent violente et dramatique… ça pesait un peu dans la balance… Maybe. Enfin bref, le débat n’était pas là !

L’ange se leva d’un bond, attrapant un coussin du sofa au passage et entrepris de cacher une de ses mains dans son dos, probablement pour imiter le bras meurtris du vampire. Spotlight arqua un sourcil. Pour de vrai, il allait prouver son point avec un coussin ?

« Démonstration numéro un ! »

Ah, ben, apparemment que si ! L’éternelle adolescente se redressa sur son assise. Intriguer par l’utilité de l’objet doux, léger et incasable pour démontrer l’aisance de ne disposer que d’un seul bras.

La vampirette se plaqua une main dans le visage lorsqu’Ajartiel se mit le coin de l’oreiller dans la bouche. L’équipe de ménage grognerait surement de le voir se placer des objets dans la bouche comme un bambin.

« Saluez ma grande imaginativité ! », clama l’ange en plaçant le coussin sous son bras. Stella, un moyennement impressionné envoya un regard désapprobateur en direction du Magyar. Surtout parce qu’elle ne voulait pas perdre la face devant lui. Néanmoins, une voix se fit entendre derrière elle : « Ce mot n’existe pas ! », ce qui fit glousser la vampire.

Spotlight se retourna sur elle-même pour faire face à l’ange dénommer Khala et, tout en la pointant du doigt, clama : « That’s my girl ! ». Rien de mieux que de la solidarité féminine lorsque confronter aux effronteries de la gentes masculines.

« Vas-y, chante mes louanges, Spotlight. J’attends. », fit l’ange d’un ton arrogant tout en balançant le coussin sur sa cuisse.

La vampire attrapa l’oreiller en vitesse et le serra contre elle. « Oh, Ajartiel, ça fait longtemps que je ne chante plus tes louanges. », répondit la vampirette.

Une intonation d’amusement se fit entendre venant de la table où se tenait le groupe d’ange un peu plus loins. Comme un « Ooooooooooh », un effet sonore dans un sitcom. C’était plutôt agréable d’avoir un auditoire. Dommage que les autres vampires étaient si peu friand d’interactions. Elle pourrait faire un carton avec eux s’ils n’étaient pas tous si coincé.

Pour ne pas laisser à Ajartiel le temps de renchérir, Stella saisis le coussin et lui lança au visage comme pour renchérir sur le fait que l’utilisation de sa pièce à conviction était bien peu adaptée à la situation.

« Et pour de vrai, un coussin ? Tu penses qu’ils font quoi sur l’autre base ? Des roupillons à longueur de journée ? » Se moqua la Vampire.

La vie sur la base du Nord-Ouest était, en fait, tout à fait similaire à celle de la base mère. Avec moins de gens, certes. Cependant, elle jouait un rôle tout aussi crucial au bon fonctionnement de la C.A.T.

« M’enfin… » tenta de préciser Spotlight « J’ai eu de l’aide aussi, hein. Je te parlais de romance plus tôt. Et bien il parait que quand quelqu’un t’aime bien, ils vont généralement être sympathique à ta cause quand t’es blessé. »

Autant que la séparation avait été (et était toujours, ça faisait juste quelques heures tout de même !) douloureuse, la présence de Khloé avait tout de même rendu le processus de récupération un peu plus facile. Et surtout moins ennuyant.

« Oh, Ajartiel, ça fait longtemps que je ne chante plus tes louanges. »

« Outch. », répliqua Ajartiel avec un sourire qui ne laissait pas deviner le fond de vrai dans son commentaire.

Il ouvrit la bouche pour ajouter autre chose, mais se retint à la dernière seconde et laissa le sujet mourir, se contentant de continuer à sourire doucement. Une blague comme quoi il allait suffisamment mal comme ça sans avoir besoin qu’elle piétine son égo n’était sûrement pas une bonne idée. Après, elle risquait de poser des questions et tout...

Il attrapa le coussin que Spotlight lui lança au visage et se laissa tomber à côté d’elle sur le sofa.

« Et pour de vrai, un coussin ? Tu penses qu’ils font quoi sur l’autre base ? Des roupillons à longueur de journée ? », argua-t-elle.

Ajartiel haussa les épaules.

« Ça ou autre chose... », fit-il sarcastiquement, plus pour lui-même qu’autre chose.

Sûr, les bases annexes de la CAT étaient des plaques tournantes ayant une grande utilité dans le relais des troupes, le transport de matériel, la circulation d’informations, et tous ces trucs dont le QG avait besoin. Mais si la mission du QG était risible, ses ramifications ne pouvaient pas vraiment être glorifiées, eh ? Alors entre faire peu-importe-quoi ou dormir...

Mentalement, le Magyar nota quand même distraitement que Stella, malgré sa protestation, ne chercha pas à offrir une alternative à son choix d’un coussin.

« J’ai eu de l’aide aussi, hein. Je te parlais de romance plus tôt. Et bien il parait que quand quelqu’un t’aime bien, ils vont généralement être sympathique à ta cause quand t’es blessé. »

Uh uh. Mieux valait ne pas trop essayer de voir comment la dernière phrase se reflétait dans la vie du chef des Anges. Choisissant l’amusement, Ajartiel prit un air conspirateur et se pencha vers Stella.

« Aww ! T’as besoin de l’approbation de ton meilleur ami ? Tu veux que je lui serve The Shovel Talk ? Je suis prêt ! », s’enthousiasma l’Ange.

Le vampire entendu le magyar soupirer quelque chose pour lui-même mais choisis de l’ignorer. C’était peut-être plus prudent comme ça.

« Aww ! T’as besoin de l’approbation de ton meilleur ami ? Tu veux que je lui serve The Shovel Talk ? Je suis prêt ! »

La remarque fit glousser la vampirette. Elle imaginait bien Ajartiel se parer d’une pelle devant Khloé, lui demandant comment elle osait prétendre être assez bien pour elle. Ou lui faire passer un test ultime pour officiellement faire partie de la bande.

Stella émit un long soupire et envoya sa tête vers l’arrière. « C’est un peu trop tard pour ça. »

L’éternelle adolescente redescendit sa tête et fixa ses bottes avec un petit sourire aux lèvres, repensant à toutes les débilités qu’elle avait commise avec sa petite amie pendant ce temps.

Ah, faudrait qu’elle enlève quelques chansons de son iPod d’ailleurs… Trop de risque de tomber sur des trucs qu’elles avaient chantonnés ensemble… C’est-à-dire la quasi-totalité de la discographie de Arcade Fire… Beuh… Elle adorait Arcade Fire.

« Elle est plutôt cool. Je crois qu’elle t’aurait plu en vrai. Quoique peut-être même que tu l’as déjà croisée. Je crois qu’elle est passé par ici au tout début avant d’être envoyé là-bas. »

La française envoya un coup d’œil vers son ami ailé. Ses déboires amoureux ne l’intéressaient surement pas après tout. Néanmoins, elle ajouta un peu de contexte au truc pour qu’il ait une petite idée de la raison de la rupture.

« Je voulais qu’elle rentre ici avec moi, mais elle voulait y rester. Donc, euh…. Sa perte, j’imagine. Ou n’importe quel autre truc dont on essaye de se convaincre dans des cas comme ça. », conclut la jeune fille en haussant des épaules. De toutes façons, ce n’était pas comme s’il y avait encore grand-chose à ajouter.

Probablement que les deux jeunes vampires auraient eu le temps de se convaincre mutuellement d’autres choses si elles avaient eu plus de temps. Mais on ne leur avait pas laissé le temps. Le temps que Stella convainque Khloé en fait parce qu’il n’était pas question qu’elle reste là-bas éternellement.

Enfin, si elle pensait à la situation d’une autre façon, Khloé elle avait été drôlement égoïste ! Elle voulait se mettre entre la française et son meilleur ami ailé, c’est ça hein ? Bah voilà. Ce qui t’arrive dans ce temps-là ! Tu te fais larguer ! Pfffff !

Elle envoya un petit sourire à Ajartiel, quand même bien dans sa décision malgré tout.