[Gustave est un PNJ récurrent interprété par Ajartiel.]
Nom : Il n'en a pas.
Prénom : Gustave est le prénom qu'il s'est choisi en arrivant à la CAT. Avant cela, il s'appelait Följerräam.
Surnom : Aucun dont il n'ait connaissance
Âge : Il est né en 1862. Il avait donc 143 ans au moment où il est arrivé à la CAT, en 2005.
Sexe : Masculin
Race : Elfe
Totem : Gahöga, un tamia de Sibérie femelle
Histoire :--2005--
Följerräam, éclaireur elfe de troisième rang, n’était pas quelqu’un de notable. Éduqué dans les plus pures traditions elfes, au coeur des froides forêts d’Europe du Nord, il savait quel était sa place, son rôle, ses droits et ses devoirs. Il était assidu, fiable, respectable. Parce qu’une chaîne ne sera jamais plus forte que son maillon le plus faible, la communauté ne tolérait aucune imperfection de ses membres.
Il avait bien sûr eu des parents, mais la communauté entière était aussi soudée qu’une seule famille et, comme tous les enfants elfes, il avait été élevé par autant de tuteurs qu’il y avait eu d’adultes autour de lui. La communauté des elfes de Kallmyys, sa communauté, était hautement structurée. Dévouée à la protection de la Vie, elle s’organisait en castes, assurant une efficacité maximale de chacun de ses membres.
Följerräam l’éclaireur n’était pas en position de prendre une décision. La caste des éclaireurs n’avait pas ce pouvoir. Alors, lorsqu’il se fit intercepter par une elfe étrangère qui s’adressa à lui comme s’il pouvait l’aider, il arqua juste un sourcil.
« J’appartiens à la CAT. J’ai un message pour votre clan, une offre d’alliance. », fit-elle, avec son drôle d’accent.
« Quel est ton message ? », somma-t-il, acceptant à contrecoeur d’excuser le total manque de manières dont elle faisait preuve. Elle était de toute évidence étrangère. Les elfes de Kallmyys étaient autarciques, mais leur dévotion envers la Vie les obligeait à tendre la main à toute âme honnête.
« Je m’appelle Genevieve. Quel est votre nom ? », demanda-t-elle, ajoutant à l’insulte. Il plissa juste des yeux et fit mine de partir. Cela eut l’effet escompté et elle s’empressa de s’expliquer.
Le message était long. Il y était question d’un ennemi humain à combattre et d’une union avec d’autres races. Mais Följerräam n’était ni décideur ni parlementeur, il était éclaireur. S’efforçant de chasser toute opinion, il sema l’elfe inconnue entre les arbres et ramena juste le message à ceux qui devaient l’entendre.
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« Improbable et inintéressant. », fut la réponse de la caste des décideurs, qui n’accordèrent que quelques minutes, tout au plus, à la demande. Alors Följerräam inclina la tête et oublia cette histoire...
Du moins, il aurait dû. Il n’avait pas été élevé pour s’émouvoir. Le regard franc de l’elfe étrangère et l’urgence dans son ton de voix n’avaient aucune raison de l’atteindre. Följerräam dû se faire violence mentalement pour ignorer la culpabilité, alors qu’il acceptait de céder au doute, quittant son logement ce soir-là pour se mettre en quête d’informations supplémentaires.
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« Comment oses-tu ? », tonna Vanhaagäl de la caste des décideurs, le dominant de toute sa hauteur alors qu’il courbait humblement l’échine devant elle.
« J’ai pensé– », tenta-t-il calmement avant d’être brutalement interrompu.
« Pensé ? Pensé !? », s’exclama Kiihkeäres aux côtés de Vanhaagäl, outré. « Ce n’est pas ta place de penser ! Tu observes et rapportes l’information, éclaireur. Rien d’autre ne t’es demandé. »
Följerräam serra les dents, le regard rivé au sol. De ses cent-quarante-trois ans, il n’avait fait que suivre les lois aveuglément. Il ne cherchait pas à les enfreindre et il regrettait d’avoir eu à... les contourner. Mais le conseil devait entendre ce qu’il avait à dire. Il avait vu un homme dans la forêt, lui avait parlé, et cet homme ne promettait rien de bon. L’elfe étrangère, Genevieve, devait être écoutée, à tout le moins.
« J’ai parlé à un homme– »
Il fut à nouveau interrompu, cette fois par des exclamations indignées. Il inspira nerveusement, son coeur battant fort dans sa poitrine, et il s’agenouilla. Gahöga, son totem, n’osa pas émettre le moindre son, mais il la sentit contre son torse, se voulant rassurante. Le conseil ne voulait rien entendre.
« J’ai– »
« Silence ! », rugit Vanhaagäl. Elle s’avança rapidement et s’arrêta tout juste devant la forme prostrée de Följerräam avant de reprendre la parole, sèchement :
« Alors comme ça, non seulement tu t’aventures en dehors de notre territoire sans permission de quiconque, mais tu parles à des hommes, toi ? Följerräam... Ah ! Mérites-tu vraiment ton nom ? Si tu tiens tant à te libérer de tes devoirs d’elfe, à souiller ta race et ton rang, peut-être ta place se trouve-t-elle parmi les hommes. Tu veux aller les rejoindre ? »
« Non, je– »
Idänso, le totem renard polaire de Kiihkeäres surgit dans son champ de vision périphérique, claquant sa mâchoire férocement.
« Tu pourrais t’habiller comme eux. Violer les lois de la nature comme eux. Te promener parmi eux comme l’un des leurs. Peut-être te faut-il un nouveau nom ! Comme... Gustave ! Un nom bien humain ! »
Följerräam se courba jusqu’à ce que son front touche le sol et ferma les yeux, finalement silencieux. Il ne les convaincrait pas.
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Deux jours. Deux levés de soleil. C’est tout ce qu’il fallu avant que la prophétie de l’elfe étrangère ne s’abatte sur eux avec la violence d’une tempête. Le campement elfe fut attaqué par une armée portant des armes autrement plus dangereuses que des arcs et des flèches. Ils abattirent leur haine sur les elfes en brûlant et tuant. Une poignée d’individus seulement en réchappa : Följerräam, ainsi que trois adultes et une enfant.
Les cinq elfes trouvèrent refuge dans une crevasse, presque au chaud, presque à l’abris.
Il était éclaireur, pas décideur ni parlementeur. S’il s’en était tenu à sa place, à son rang, peut-être son peuple aurait-il été épargné. Il avait été stupide de vouloir chercher des preuves de ce que l’elfe étrangère avait annoncé. Il avait été téméraire en abordant l’homme, ‘‘l’agent de la WEF’’, pour lui soutirer des informations. Il avait été cavalier et borné d’oser se présenter directement devant les décideurs sans passer par les parlementeurs. Il avait bafoué les façons de faire, l’ordre des choses. Tout était de sa faute. Plus jamais ça ne devait arriver. Il devait être parfait à partir d’aujourd’hui, ne permettre aucun écart.
Följerräam croisa le regard des trois autres elfes adultes. Chacun d’eux baissa respectueusement la tête et il réalisa avec aigreur que ce qu’il restait de plus haut placé de son peuple, c’était un éclaireur de troisième rang.
Ils endurèrent quatre jours supplémentaires d’incertitude avant que Genevieve ne réapparaisse.
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Följerräam se réveilla dans un lieu inconnu, une construction humain froide et sans vie, sur un lit forgé à l’image aseptisée des hommes. Son premier réflexe fut de vérifier que ses confrères étaient bien à ses côtés, comme promis. Ensuite seulement il s’autorisa à relaxer légèrement, Gahöga serré contre lui. Il les avait sauvés.
« Bienvenu à la CAT. », fit la voix de l’elfe étrangère, qu’il n’avait pas remarquée, dans un coin de la pièce.
« Ils disent que vous êtes leur chef. », indiqua-t-elle en désignant les quatre autres elfes et tous les regards se vrillèrent sur lui.
« Quel est votre nom ? », redemanda-t-elle ensuite poliment.
Le regard de Följerräam croisa tour à tour celui inquiet, mais confiant, de chacun de ses compagnons avant qu’il ne réponde, sans plus d’hésitation :
« Gustave. »
Celui qui n’oublierait jamais que les erreurs ne pardonnent pas.
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La CAT s’avéra être un lieu construit sur de bonnes intensions, mais l’elfe étrangère – Genevieve – avait malheureusement souffert d’être séparée de ceux de sa race. Elle avait grandit parmi les hommes et ne connaissait que peu les traditions elfes. Alors Gustave prit en charge le rôle de la conseiller. D’abord parce qu’il était inacceptable de réunir des peuples elfes sans combler les traditions de chacun et qu’il aurait insisté même si elle n’avait pas écouté... mais aussi, surtout, parce qu’elle était prête à entendre ce qu’il avait à dire.
Gustave n’avait jamais désiré un poste de chef. Il n’était qu’un éclaireur. Mais lorsque, en 2008, son amie fut faite prisonnière par la WEF, que la CAT eut besoin d’une personne capable d’assumer un intérim, il était le choix logique.
Caractère : Gustave a vécu la presque totalité de sa vie avec la pression de devoir être parfait en tout, il est donc perfectionniste à un niveau malsain. Il est extrêmement strict (envers lui-même tout comme envers les autres) et se montre acharné dans chacune des tâches qu’il entreprend. Il se consacre corps et âme à son travail de chef des elfes par intérim, indifférent à l’idée que cette dévotion absolue le fait paraître froid et hautain. Il l’est probablement réellement, de toute façon.
Gustave ne jure que par les traditions et les lois. Pour cette raison, il est étroit d’esprit, voire raciste. Il considère que les vampires sont une aberration et ne soutient pas l'idée qu'ils soient acceptés à la CAT, mais se plie avec mécontentement à la volonté d'Onoma. Il pense un peu pareil pour ce qui est des anges, bien qu’il les tolère mieux. En effet, ces deux races ne se conforment pas au cycle de la Vie, ce qui est un non-sens aux yeux de Gustave. Le cas des vampires est cependant pire, puisqu’ils existent par la mort d’autrui.
En prenant le temps de le connaître (ce que personne ne réussi à faire malheureusement), on réalise cependant que Gustave est avant tout extrêmement anxieux. Il s’interdit la moindre erreur et se réfugie dans les règlements dans une quête impossible pour se pardonner la mort de son peuple et assurer un avenir meilleur pour tous les elfes. Parce que le moindre faux pas peut être fatal.
Le totem de Gustave, Gahöga, est plus posée que lui. Elle s’abstient généralement d’émettre des opinions hâtives et fait preuve de sagesse dans ses suggestions. Elle s’exprime toutefois assez peu, bien moins intéressée par l’ordre et la discipline que ne l’est son elfe.
Amours/Ami(e)s : Pour des êtres pouvant vivre plus de 1000 ans, le besoin d’engendrer une progéniture n’est pas nécessairement pressant. La communauté de Kallmyys, d’où vient Gustave, ne comptait donc que peu d’enfants elfes à la fois. Il avait 61 ans d’écart avec l’elfe dont il était le plus près, en terme d’âge, et n’a jamais pu forger d’amitiés enfantines autres qu’avec des adultes. Cela explique en partie qu’il soit très sérieux dans ses relations interpersonnelles.
Il s’est lié d’amitié avec Genevieve dont il a été le conseiller pendant de nombreuses années, avant qu’elle ne soit enlevée, puis qu’elle prenne du recul par rapport à ses responsabilités de chef. Genevieve a été l’une des premières personnes à lui offrir la possibilité de s’exprimer, en plus de lui faire confiance, et il la respecte énormément pour ça. Il lui est entièrement loyal, même s’ils sont rarement d’accord sur beaucoup de choses. Mais ce n’est pas la faute de Genevieve si elle n’a pas la même connaissance que lui des traditions elfes, après tout.
Gustave s’entend bien avec Joëlann et Léanne (et il s’entendait bien avec Émilienne avant ça). Il ne les qualifierait pas nécessairement d’amies, mais elles sont des collègues convenables. Il n’a pas tellement connu Tallulah, puisqu’elle est décédée avant qu’il ne soit intégré parmi le groupe de meneurs, et évitait Azari dans la mesure du possible. Il trouve Ajartiel exaspérant, mais supporte mieux sa présence que celle de monsieur Anderson, qu’il trouve effrayant.
Il est proche des quatre elfes qui ont été rescapés du campement de Kallmyys avec lui. Avec Genevieve, ils sont probablement les seuls avec qui il se sent un peu à l’aise, mais la distance se creuse avec les années. Gustave prétend que ça ne le dérange pas.
Plus jeune, il a eu quelques flirts, mais n’a jamais été en couple et il suppose que c’est mieux ainsi. Et puis, il n’a même pas 200 ans !
Physique : En apparence, comparativement à un humain, Gustave donne l’impression d’avoir dans la vingtaine. Il a les cheveux et les yeux bruns. Ses cheveux sont assez longs, lui arrivant un peu en-dessous des épaules, et il les garde généralement attachés en une queue basse. Il a l’air sévère et ne sourit presque jamais.
Lorsqu’il ne porte pas son uniforme de cérémonie, affichant ainsi son poste à la CAT, Gustave revêt des habits traditionnels elfes de son peuple : tunique et pantalons épais, aux couleurs forestières. C’est le seul moment où on peut le voir avec de rares bijoux.
Gustave est élancé et assez grand, mesurant environ 1m85. Il s’entraîne pour rester en forme et apte au combat, mais n’est pas tellement musclé et ne cherche pas à le devenir. Malgré une grande agilité, il adopte la plupart du temps une posture très droite qui laisse croire qu’il est inepte loin de la paperasse d’un bureau, alors que ce n’est pas le cas. Il a été éclaireur, après tout...
Crédit pour l’avatar : Matt MobleyGustave est l'auteur des trois cours sur les
elfes.
Joué par le
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