Sujet: Un effort de socialisation Dim 21 Fév - 17:05
« Alors, on y va ? »
Vivian releva les yeux de son livre. L’intégration de Julianna avait été, et étais toujours, un peu difficile. De la voir tout aussi agité pour quelque chose d’aussi banale qu’une soirée à la discothèque devait nécessairement démontrer qu’elle était prête à faire des efforts et socialisé un peu avec les autres. Si ce n’était pas des vampires, n’importe quelle autre race suffirait. Au moins, elle se ferait des amis. Mais Vivian savait bien, aussi, que si elle refusait d’y aller sa protégée n’y irait pas. Elle aurait besoin d’un point d’appui. Autant que Vivian aurait bien aimé avoir son samedi soir pour terminer Sapiens : une brève histoire de l'humanité, il était facile d’imaginer à quel point la jeune fille aurait préféré passer sa soirée ailleurs que dans le salon des vampires ou dans le dortoir comme elle en avait malheureusement prit l’habitude.
« Tu sais, ce n’est plus trop mon genre… » « Oh s’il te plait ! S’il te plait ! Je te prêterais quelque chose à mettre, je ferais ton maquillage ! » « Tu as un problème avec mes vêtements ? » demanda Vivian en arquant un sourcil
Au final, l’engouement de Julianna fit sourire la vampire. Qui, retournant son regard vers son livre, souffla : « Bon d’accord, si ça peut te faire plaisir. » La jeune fille retint un petit cri de joie et tourna les talons, filant promptement vers sa chambre.
Et puis, ça ne pouvait pas faire trop de tort à Vivian que de sortir de ses livres un petit peu. Après tout, n’avait-elle pas conclut avec Anderson qu’elle devrait faire des efforts au niveau social ? Voilà déjà un bon bout de temps qu’elle n’avait pas vu le chef des vampires, d’ailleurs… Leur dernière conversation dans son bureau c’étant arrêté abruptement il y a déjà un peu plus d’un mois de cela. Les deux vampires avaient fait preuve d’énormément d’ouverture l’un par rapport à l’autre mais la conversation avait pris une tournure plus aigre lorsque Charles tenta d’établir que les informations qu’avait la CAT sur Rhian et sa relation avec Vivian était immanquablement incorrect.
De plus, elle avait remarqué depuis la dernière semaine qu’un vampire tournait autour de Julianna; d’apparence plutôt jeune, visage plaisant et cheveux blonds. Julianna semblait s’en être amourachée ce qui agaçait tout particulièrement Vivian. Sa protégée étant bien jeune, la vampire ne savait que trop bien qu’il était facile de faire confiance à un jolie minois alors qu’il était probablement préférable de s’en méfier.
***
Vers vingt-heure, Julianna cogna chez Vivian. Elle entra, tout sourire, un petit coffre à maquillage dans les mains, des bottines à talon dans l’autre et des vêtements plier sur son bras. Elle jeta un regard curieux à son protégé qui était déjà maquiller et vêtue d’une petite robe de soirée noire. La jeune fille entra et déposa sur le lit de Vivian une jupe crayon noire taille haute et un top scintillant pourpre sans manches, dénudant les épaules et arborant un col en « V » bien prononcé.
« Tu rigole j’espère ? », demanda Vivian en croisant les bras.
« Oh, allez ! Soit bonne joueuse ! De quand date la dernière fois que tu t’es habillé pour une soirée électrisante entre jeunes ?! »
Vivian lui offrit un regard meurtrier, un peu piqué par la remarque sur les jeunes. Julianna lui répondit avec une grimace.
« Et pour ton information, la dernière fois c’était en 1928. » marmonna Vivian en agrippant les vêtements présentés devant elle. Se réfugiant dans le coin de la pièce, la vampire troqua son habituelle ensemble noire constitué d’une blouse et d’une longue jupe pour l’ensemble que Julianna avait préparé pour elle. Elle ne comprenait pas la mode juvénile des dernières années mais si ça pouvait faire plaisir à la petite… Alors qu’elle se retourna, elle remarqua que Julianna avait couvert les miroirs à l’aide d’épaisses couvertures. Ça allait être une surprise en plus ?
Lorsque Vivian fut changé, Juliana sortie une palette de fard à paupière. La vampire s’assis sur le coin du lit en face de sa protégée et ferma ses yeux, laissant la jeune fille s’afféré avec ses pinceaux, se laissant prendre au jeu.
Lorsque Julianna lui signala d’ouvrir les yeux, la jeune fille était en train de découvrir les miroirs. Vivian bondit devant la glace pour évaluer les résultats. Elle avait fait du plutôt bon travail, bien que le maquillage fût un peu lourd pour les habitudes de Vivian. Sur ses yeux scintillait une ombre à paupière noire, faisant ressortir le bleu glacial de son regard.
« Pas mal. » tranchât-elle. « Par contre, je me sens un peu à découvert… »
Julianna lui tendit une petite veste de cuir noire, un genre de perfecto mais plus cours que Vivian enfila aussitôt. Ah, beaucoup mieux. Elle glissa ses pieds dans les bottines noires et alors qu’elle se rapprocha du miroir pour faire son habituelle tresse, la jeune fille lui somma d’arrêter.
« Pas de tresse ce soir ! Un brin de folie Vivian ! »
Julianna se raprocha de sa compagne et lui ébouriffa les cheveux pour leur donner un peu de volume, mettant en valeur les cheveux noires ondulés de Vivian. Si quiconque devait la voir ce soir, ce serait un choc assuré. La jeune fille s’approcha de son mentor, une bouteille de vernis à ongle noire à la main. Vivian voulue grogner mais concéda aux idées de grandeurs de sa protégée.
Les deux femmes quittèrent la pièce, un sourire enthousiaste planait sur le visage de la jeune recrue. Vivian devait avouer qu’il était plutôt plaisant de voir Julianna aussi heureuse au lieu d’être absolument horrifié par chaque nouveau détail qu’elle découvrait sur son éternité nouvellement acquise. Peut-être avait-elle réussi à la convaincre que, finalement, la transformation n’était pas une si mauvaise chose que cela ? Bien sûr, il s’agissait d’un deuil à faire mais tranquillement cette nouvelle réalité allait devenir la norme. À la fin, tous les vampires finissaient par s’habituer à leur condition.
En arrivant à la discothèque, Vivian et Julianna se firent remettre leurs 3 coupons chaque. De l’extérieur on pouvait déjà entendre la musique résonnée. Vivian fit rouler ses yeux lorsque les première notes de musique électronique se firent entendre.
« Oh, j’adore cette chanson ! » clama Julianna en tirant Vivian par le bras vers la piste de dance. Celle-ci suivit de peine et de misère et se retrouva, perplexe, au milieu de la piste de danse. Si on pouvait appeler ça de la danse… Un mélange de déhanchement et de saut sur place. Julianna pris les mains de Vivian en tentant de la faire danser avec elle un peu. La vampire ne s’y laissa, cependant, pas entrainer. Elle fit signe à Julianna qu’elle allait vers le bar. Celle-ci lui répondit d’un hochement de tête et un sourire.
Vivian marcha vers long bar en métal et y pris place. Logan, le barman ce soir-là, s’approcha de Vivian avec un air légèrement moqueur lorsqu’il reconnue la vampire. Elle n’était pas une habituée de la discothèque mais elle y venait parfois lorsqu’il y avait une soirée plus tranquille ou lorsque le sorcier travaillait.
Elle aimait bien Logan. Il était grand, bien bâtit. Ses bras était couvert de différents tatouages créant deux manches particulières et colorés ce qui intriguait Vivian tout particulièrement. Elle ne savait pas grands choses sur lui, sauf qu’il était un sorcier avec un pouvoir de télékinésie qu’il aimait utiliser pour impressionner les jeunes filles au bar. Bien sûr, il avait essayé son coup sur Vivian lors de son arrivé mais en vain. Il n’eut comme réponse qu’un roulement des yeux et un soupire. De sa lamentable défaite en flirt avec Vivian, était née une nouvelle amitié.
« Je ne veux rien entendre », clama Vivian en lui tendant un coupon glisser entre son index et son majeur.
« Non, mais le look 2020 ça vous à ravir », tonna Logan avec un sourire. « Logan, je croyais que nous étions amis toi et moi », trancha Vivian sur un ton sarcastique. « L’habituel ? »
Vivian pencha la tête légèrement sur le côté comme pour dire « Qu’en pensez-vous ? ». Avait-elle déjà demandé autre chose qu’un verre de whiskey irlandais sur glace ? Le sorcier pris le coupon et revient quelques instants plus tard avec un verre mi-plein d’une liqueur ambrée dans lequel flottait un gros glaçon rond.
« Ce n’est pas votre genre de soirée habituelle Mme Green. », essaya-t-il amicalement. « Non, en effet… », trancha la vampire en portant son verre à ses lèvres.
Après avoir siroter une gorger, verre en main, Vivian se retourna vers la piste de danse pour vérifier ce que faisais Julianna. Sa protégée était toujours occupée à danser. Soulager de voir la voir aussi indépendante, la vampire retourna son attention vers Logan. Elle n’était pas une à répandre des ragots mais le sorcier, étant barman, semblait savoir tout ce qui se passait dans la base et il se passait toujours des trucs intéressants entre les catiens. Il l’a mis au vent des dernières nouveautés et passèrent plusieurs minutes à discuter de tout et de rien avant que Vivian ne commande un deuxième verre.
Près d’une heure depuis son arrivé à la discothèque, Vivian entendit une certaine commotion dans le fond de la piste de danse. Elle chercha la tête rousse de Julianna du regard et la retrouva coincé contre le mur, le vampire blond un bras autour de sa taille. La jeune fille avait un air apeuré sur le visage, une main sur la poitrine de l’homme essayant de le repousser.
Il ne fallut quelques secondes pour que Vivian traverse la pièce. Elle pouvait entendre Julianna se plaindre « Non mais lâche moi ! ». Personne ne semblait entendre les gémissements de la petite sous forte musique et l’agitation des danseurs. S’il y avait une chose pour laquelle Vivian n’avait aucune patience, c’était les hommes qui s’imposaient. Visiblement sa pupille avait envie qu’il décolle et il n’obtempérait pas. Vivian eut un soupire, tentant de rester calme, elle apposa une main sur l’épaule du vampire.
« Je la laisserait tranquille si j’étais vous », somma Vivian d’un ton sérieux.
Le vampire se retourna, un sourire amusé sur le visage. : « Sinon, quoi ? »
Vivian n’en croyait pas ses oreilles. Qu’elle arrogance et quel manque de respect. N’avait-il pas appris à respecter ses aînés ? Ne savait-il pas à qui il avait affaire ? Elle cligna des yeux à quelques reprises avant de répondre : « Par pitié, ne m’obligez pas à vous le demandez une deuxième fois… ».
Le vampire se retourna vers Julianna, envoyant ballotter l’avertissement de Vivian d’un geste lasse de la main et fit un mouvement d’épaule tentant de se défaire de sa prise. Bon, elle avait essayé la façons douce… Maintenant elle était agacée. Elle posa sa deuxième main sur l’autre épaule du vampire « J’ai dis… » et d’un mouvement des bras l’envoya promener sur le planché, quelques mètres plus loin : « …Laisser la tranquille ! »
Vivian saisis Julianna par les épaules et la guida rapidement vers la sortie de la discothèque et puis vers le réfectoire. Elle n’avait aucune idée si le vampire c’était relevé mais elle voulait tout autre risque d’altercation. Elle n’était pas une à être violente, bien… qu’elle déjà eu à avoir recours à la force dans le passé, elle préférait la diplomatie aux combats physiques. La salle de repas était pratiquement vide à cette heure, seulement quelques âmes grignotant un encas de fin de soirée s’y trouvait. Elle repéra une table vide et y fit asseoir Julianna l’air désemparé.
La vampire retira sa veste de cuir et la passa sur les épaules de sa compagne. Elle se sentirait bien dénuder à nouveau sans celui-ci mais tant pis. Récomforter Julianna passerait avant.
« Je reviens tout de suite. » assura Vivian. Elle marcha d’un pas rapide vers le comptoir où elle demanda deux tasses de thés qu’elle ramena aussi rapidement à leur table. Elle prit place à côté de Julianna et lui offrit un sourire sympathisant. La jeune baissa la tête et fixa sa tasse de thé.
« Tout allait si bien… » Commençât-elle d’un ton triste. « Oh, tu ne peux pas t’en vouloir. » Répliqua Vivian aussi tôt. « Mais, tu sais, tu ne dois pas avoir peur de t’affirmer parmi les nôtres. Certains vampires ont une tendance égocentrique. Une petite leçon n’a pas fait de tort à ton ami si tu veux mon avis… » « Il n’est pas mon ami » , gronda Julianna. « Heureuse de l’entendre dire », ajouta Vivian avec une grimace amicale. « Mais… Tu voulais aller à la soirée car tu savais qu’il serait là, non ? »
La jeune vampire lui répondit avec un sourire embarrassé : « Comment le savais-tu ? »
« Crois-le ou non mais déjà j’ai eu ton âge à un moment donné », blagua Vivian d’un ton doux en passant un bras autour de l’épaule de sa protégée. « C’est bien de suivre son cœur et ses envies. Mais il faut aussi savoir quand on a dépassé ses limites personnelles et agir en conséquence… »
Malgré son âge, la jeune vampire semblait parfois agir légèrement en adolescente. Par ailleurs, Julianna avait déjà mentionner avoir eu une mère absente ce qui devait avoir eu un certain impact négatif sur la jeune fille. Mais Vivian ne voyait aucun problème particulier dans les agissements et les attitudes de sa protégée, il lui faisait plaisir de la materner. Après tout, sa propre fille n’avait pas pu se rendre à cette âge… Au moins, maintenant, elle aurait une parcelle de cette expérience.
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Dim 21 Fév - 21:56
Monsieur Anderson appréciait énormément son travail à la CAT, l’amenant à donner de son temps sans vraiment compter. Il faut dire qu’il n’avait pas une vie personnelle très animée, de toute façon.
Cependant, malgré sa dévotion à la tâche, certains jours étaient plus exigeants et, conséquemment, semblaient plus longs que d’autres. Il ne l’aurait jamais avoué à voix haute, mais les jours où il devait travailler en étroite collaboration seul avec Gustave, quoique rares, étaient interminables. Aujourd’hui avait été un de ces jours.
En d’autres circonstances, sacrifier un samedi soir (apparemment le seul moment de disponibilité du chef des elfes, qui avait cependant laissé sous-entendre que c’était la faute du vampire) et le terminer à presque 22h00 ne l’aurait pas épuisé. Il venait toutefois de passer deux heures en discussion avec son collègue pour la préparation d’une mission dont Gustave allait prendre les commandes, et qui devait, entre autres, inclure deux vampires. “Discussion” était peut-être un terme trop flatteur. L’échange avait surtout consisté en Gustave rejetant systématiquement tout ce que monsieur Anderson disait, au travers d’insinuations pernicieuses.
Le chef des vampires chassa ces pensées amères. Gustave et lui avaient fini par arriver à un accord et c’était tout ce qui importait.
Il prit la direction du réfectoire de la base, espérant que, malgré l’heure avancée, Augustine ou l’un de ses aides y serait encore. Il ne s’était pas nourri depuis un peu plus de deux jours. Les cuisines seraient possiblement fermées à cette heure, mais peut-être resterait-il un sachet de sang ou deux, encore au chaud, pour les vampires mésadaptés à la vie diurne ?
La musique moderne de la discothèque se faisait entendre jusque dans les corridors qui la bordaient. Pour beaucoup de Catiens, la soirée était de toute évidence encore jeune. Monsieur Anderson n’avait à peu près jamais mis les pieds à la discothèque, peu intéressé par les fêtes généralement bruyantes qui s’y tenaient, ce qui contribuait à sa réputation (sûrement vraie) d’homme sévère. Sur son chemin, il croisa un couple enjoué qui se figea et le salua respectueusement en l’apercevant. Monsieur Anderson leur répondit d’un signe de tête sans s’arrêter, ne souhaitant pas ternir l’ambiance. Ce n’était pas parce qu’il était discret que les gens autour devaient l’être aussi.
Il atteignit le réfectoire et le trouva, effectivement, presque vide. On devait encore y servir quelques aliments ou breuvages simples, toutefois, l’heure des repas était apparemment passée.
Il se dirigea vers les cuisines en observant distraitement autour de lui, mais s’immobilisa en repérant un visage en particulier, familier sans l’être. Vivian ? Monsieur Anderson avait bien failli ne pas la reconnaître. Elle était vêtue et coiffée de façon bien moins modeste qu’à son habitude. Il s’agissait d’une surprenante vision qui ne concernait néanmoins pas le chef des vampires, car Vivian pouvait bien décider de se mêler à la foule de noctambules festifs du deuxième sous-sol si elle le souhaitait, n’est-ce pas ? C’était même une bonne chose. Cependant, Julianna était avec elle et la jeune vampire n’avait pas l’air au mieux.
Monsieur Anderson hésita. Vivian avait passé un bras réconfortant autour des épaules de Julianna, qui observait d’un air morose une tasse entre ses mains. Peut-être était-ce une histoire qui ne le concernait nullement, quelque chose sans grand impact et qu’une simple discussion entre amies pouvait régler. Néanmoins, il savait que l’intégration de Julianna à la CAT était encore fragile et qu’il pouvait donc, au contraire, s’agir de quelque chose où il était susceptible d’être utile.
« Monsieur Anderson ? »
Le vampire se tourna vers la personne qui venait de l’interpeller : un ange physiquement assez vieux qui travaillait normalement en cuisine. Didier, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut.
« Vous cherchez quelqu’un ? »
« Non. », répondit poliment le chef des vampires en jetant un nouveau coup d’oeil en direction de Vivian et Julianna.
Il était probablement raisonnable d’aller vérifier. S’il n’était effectivement pas le bienvenu dans leur discussion, Julianna n’aurait peut-être pas une assurance suffisante pour le lui dire, mais Vivian ne se gênerait pas. Dans le cas contraire, il était possible que Vivian soit soulagée de le voir intervenir.
La dernière fois qu’ils s’étaient parlé, la conversation entre Vivian et lui s’était terminée de façon abrupte et malaisante, du moins pour la vampire, mais monsieur Anderson n’en tint pas compte dans sa réflexion. Il n’avait pas menti en affirmant qu’elle n’était pas obligée de répondre à ses questions et, respectueux, il agirait donc comme si c’était l’option qu’elle avait choisie. Il aurait avec elle la même attitude qu’il avait toujours eu.
« Didier ? », interrogea le vampire à l’adresse de l’ange qui s’apprêtait à s’éloigner. Il attendit une seconde pour être certain, mais l’expression de l’aide de cuisine semblait indiquer que c’était bien son prénom.« Vous reste-t-il des rations de sang ? »
« Je crois bien. Pour vous ? Une préférence ? »
« Pour moi, oui. N’importe quoi fera l’affaire. Je ne suis pas difficile. »
Didier acquiesça et monsieur Anderson lui offrit un léger sourire reconnaissant avant que l’ange ne s’éloigne vers les cuisines. De son côté, le chef des vampires s’approcha de la table occupée par ses deux élèves.
Il s’arrêta à environ un mètre des deux femmes et croisa ses mains derrière son dos.
« Julianna. Vivian. », salua-t-il aimablement.« Pardonnez mon interruption si elle est malvenue, mais puis-je être d’une quelconque assistance ? »
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Mar 23 Fév - 21:40
« Monsieur Anderson ! », répondit Vivian d’un air doux en relevant la tête en direction du vampire. Elle ne l’avait pas vue entrer, trop concentrer sur sa protégée. Elle était bien embarrassé qu’il la croise de la façon dont elle était habillée, bien trop audacieux à son goût, mais ne laissa pas ce petit accros vestimentaire entacher son attitude usuelle.
Elle jeta un coup d’œil rapide à Julianna, tentant de lire combien elle avait le droit de discuter de la situation qui venait de se produire dans la discothèque. Cependant, même si elles essayaient de la cacher, il serait évident qu’à un moment donné Anderson aurait eu vent de l’intervention de la vampire sur la piste de dance. La jeune fille était toujours concentrée sur sa tasse de thé. Probablement un peu embarrassée que le chef n’ait débarqué pendant un moment de faiblesse. Vivian espéra tout de moins que sa protégée ne développe pas les mêmes problèmes d’ouvertures qu’elle.
« Merci de vos inquiétudes mais je crois que la situation est plutôt sous contrôle. Il y a eu une petite situation dans la discothèque mais rien de très grave. », ajouta l’Irlandaise en fixant ses grands yeux bleus dans ceux d’Anderson. Elle était immédiatement à l’aise peu lorsqu’il se trouvait dans le parage. Elle ne l’avouerait jamais mais sa compagnie lui avait manqué dans le dernier mois.
Elle soutint le regard de son chef quelques secondes lorsque la jeune fille à ses côtés toussota, détournant son attention vers celle-ci. Elle lui fit un clin d’œil puis dirigea discrètement son regard vers Monsieur Anderson. Vivian lui répondit en écarquillant les yeux. Qu’est-ce qu’elle voulait bien dire par là ? Elle ne se rappelait lui avoir parler d’Anderson de façons bien exhaustive peut-être qu’elle savait seulement qu’ils se parlaient à l’occasion. De toute façon, bien qu’elle essayât, elle ne comprenait rien au jeune. Surtout ceux issues de la génération de la rouquine.
« Vous m’excuserez mais je crois que je vais aller me reposer. » dit Julianna en se levant doucement. « Je réessaierai la semaine prochaine c’est tout. Bonne soirée à vous deux ! »
La jeune fille saisis sa tasse de thé et se dirigea la sortie doucement. Vivian sursauta doucement, déjà ? La nuit était encore jeune et elle abandonnait aussi rapidement ? Surtout qu’elle c’était laissé entraîner dans un véritable changement d’apparence de A à Z pour faire plaisir à Julianna. Alors qu’elle lui souhaitait une bonne nuit, Vivian remarqua que sa protégée portait toujours la veste de cuir, la laissant ses épaules dénudées. Elle essaye de l’arrêter : « Julianna ! Oh ! La v… ». Trop tard, elle était déjà trop loin.
Oh et puis merde. Elle fit rouler ses yeux et retourna son attention vers le chef des vampires, un demi-sourire poli sur le visage. Elle appuya ses coudes sur la table, les bras croisées devant elle essayant tant mieux que mal de cacher ses épaules dénudées et ses bras avec ses mains.
« Et bien il semblerait que j’ai perdu ma compagnie pour la soirée », fit Vivian lasse. Elle se ressaisit rapidement avant d’ajouter sur un ton polie : « Il y a quelques temps que je ne vous aie pas vue. Me feriez-vous l’honneur de vous joindre à moi pour une humble tasse de thé ou peu importe ce qu’est votre breuvage de choix ce soir ? »
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Mer 24 Fév - 22:12
Comme le chef des vampires l’avait anticipé, Julianna ne semblait pas particulièrement enchantée de le voir, ne donnant même pas signe de l’avoir remarqué approcher. Heureusement, Vivian se chargea de la conversation.
« Merci de vos inquiétudes mais je crois que la situation est plutôt sous contrôle. Il y a eu une petite situation dans la discothèque mais rien de très grave. »
Monsieur Anderson rendit son regard à la vampire, attendant qu’elle élabore, mais elle n’en fit rien. Vivian n’était peut-être pas à la CAT depuis longtemps, mais, d’instinct, le chef des vampires avait confiance envers son jugement des événements et n’insista donc pas pour connaître les détails de cette “petite situation”. Probablement une histoire entre amies, quelque chose qui ne concernait pas une figure d’autorité.
Le chef des vampires allait s’excuser de les avoir dérangées et partir, lorsque Julianna attira sur elle l’attention en toussotant. Vivian se tourna vers la rouquine et, après un bref échange silencieux que monsieur Anderson ne put interpréter, ne pouvant voir le visage de Julianna, la jeune vampire décida de prendre congé.
« Bonne soirée, Julianna. », répondit poliment monsieur Anderson, incertain de ce qu’elle prévoyait réessayer la semaine prochaine, mais présumant que cette remarque n’était de toute façon que pour Vivian.
D’ailleurs, la vampire tenta de retenir son amie, mais trop tard. Elle se retrouva soudain seule, son nouveau style vestimentaire encore plus marqué maintenant que son amie n’était plus là pour l’appuyer.
« Et bien il semblerait que j’ai perdu ma compagnie pour la soirée »
Par chance, elle n’en semblait pas trop incommodée et monsieur Anderson, demeurant incertain face à la bienvenue de sa présence, lui retourna son sourire poli.
« Il y a quelques temps que je ne vous ai pas vue. Me feriez-vous l’honneur de vous joindre à moi pour une humble tasse de thé ou peu importe ce qu’est votre breuvage de choix ce soir ? »
La façon dont Vivian formula la suggestion laissait croire qu’il s’agissait de plus qu’une proposition que la courtoisie obligeait. Il était conséquemment raisonnable de croire qu’elle ne lui tenait pas rigueur de sa précédente curiosité. Puisque monsieur Anderson était de toute façon venu au réfectoire pour manger, il n’avait pas tellement de raison de refuser l’offre. Sans compter que cela lui changerait les idées après sa trop longue soirée.
Sans un mot, après un bref coup d’oeil en direction des cuisines (dont Didier n’était pas encore ressorti), il bougea enfin de l’endroit où il était resté immobile tout ce temps et prit place face à la vampire.
Une fois assis, son regard glissa brièvement sur les boucles lâches d’un noir ébène tombants sur les épaules découvertes de Vivian et monsieur Anderson haussa un sourcil curieux.
« La discothèque, hum ? Votre idée ou la sienne ? », demanda-t-il d’un ton sérieux.
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Jeu 25 Fév - 0:16
Anderson accepta l’invitation de la vampire sans mot, prenant simplement place face à elle. Elle lui offrit un demi-sourire, satisfaite. Elle fut tentée, d’abord, de lui demander courtoisement comment s’était dérouler sa journée. Tentant probablement de détourner l’attention vers d’autres sujets que son étrange soirée mais elle fut prise de court par une simple question de son chef.
« La discothèque, hum ? Votre idée ou la sienne ? »
Vivian arqua un sourcil avant de répondre spontanément par une autre question : « Vous blaguez je l’espère ? »
Elle aurait aimé croire qu’il s’agissait d’une plaisanterie mais le ton sérieux de son chef en disait tout autrement. Elle n’allait plus dans les discothèques depuis longtemps. Biensûr, elle s’y était laissé entraîner à quelques reprises par Ben dans les années soixante-dix mais elle pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de fois. Certains pourrait dire que les club Jazz lors des folles années était un peu l’ancêtre des boîtes de danses actuels mais ce n’était pas pareille. À l’époque c’était le gagne-pain de Vivian, elle n’y allait seulement que par nécessité. Bien qu’elle y eût vécu des soirées plutôt endiablées à quelques reprises. Elle soupira doucement et offrit à Anderson, donc, une quelconque réponse.
« Croyez-moi, j’aurais préféré un samedi soir tranquille mais Julianna tenait à y aller. Cependant, après avoir passé quelques semaines avec elle, il était évident qu’elle ne daignerait pas y aller sans soutient supplémentaire. Il me faisait plaisir de lui offrir mon support. Surtout que je ne l’avais jamais vue aussi enthousiaste depuis son arrivé. » expliqua la vampire de façons sommative.
Si le chef des vampires avait initialement laissé entendre que les actions de l’Irlandaise envers la jeune vampire était à encourager, peut-être que cette fois trouverait-il qu’elle était peut-être allé trop loin ?
« Néanmoins, cette petite sortie venait avec des engagements plus importants qu’initialement anticipé. » ajouta Vivian en désignant d’un geste rapide des mains son accoutrement particulier.
« Vous aimez ? » finit-elle à la blague tout en portant sa tasse de thé à ses lèvres.
La question était risquée mais une éventuelle réponse l’amuserait. Par ailleurs, elle était presque certaine qu’elle ne recevrait qu’une demi-réponse vague comme était l’habitude d’Anderson. Pourtant, bien que leur dernière conversation c’était terminer de façon plutôt abrupte, elle avait bien l’impression d’avoir pu entrevoir derrière la façade stricte du chef des vampires et avoir eu un peu plus accès à Charles. Sa présentation actuelle, cependant, ressemblait plutôt le professionnalisme qu’il dégageait usuellement. Se laisserait il tenté vers un esprit plus près de la camaraderie à nouveau ?
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Ven 26 Fév - 23:50
« Vous blaguez je l’espère ? », demanda Vivian, si naturellement qu’elle aurait pu sembler offusquée. Monsieur Anderson ne se rétracta cependant pas.
Sa question n’avait effectivement pas été aussi sérieuse qu’il l’avait laissé paraître, son objectif premier ayant simplement été d’ouvrir la discussion. La réaction de Vivian, toutefois, en plus d’être quelque peu amusante, était intéressante. Après tout, était-il vraiment impensable que l’idée soit venue d’elle ? Elle ne projetait pas l’image d’une fêtarde, mais il y avait bien des traits de personnalité qu’elle affichait et que le chef des vampires savait être au moins partiellement factices. Elle aurait pu, pour un soir, avoir envie du bruit et des gens. Ou, considérant la présence de Julianna avec elle, il aurait pu s’agir d’une proposition pour donner confiance en elle à la jeune vampire.
Avec un soupir, Vivian expliqua d’ailleurs quelque chose dans ses eaux là, comme quoi, bien que ce ne fut pas de son initiative, sa soirée était le résultat de l’enthousiaste jeunesse de Julianna. C’était agréablement inattendu, sachant que monsieur Anderson avait craint que la vampire novice ne se referme sur elle-même. Il avait tenté de faciliter son intégration, mais les difficultés de Julianna résidaient autant dans son arrivée récente à la CAT que dans le fait qu’elle n’était vampire que depuis peu de temps... et jeune, à peine adulte. Si les deux premiers points étaient usuels pour monsieur Anderson, le troisième lui compliquait un peu la tâche. Une jeune femme avait besoin d’amitiés que le chef des vampires ne pouvait forger à sa place. Elle avait besoin de ses pairs et Julianna avait apparemment du mal à se joindre à eux. Il était rassurant que Vivian puisse jouer ce rôle.
Le chef des vampires était également content de constater la place que se choisissait progressivement Vivian dans leur organisation.
« Vous aimez ? », l’interrogea ensuite la vampire, mine de rien, en référence à son apparent compromis vestimentaire.
Monsieur Anderson la dévisagea suspicieusement pendant une seconde, alors qu’elle buvait une gorgée de thé.
Il s’agissait probablement d’une innocente taquinerie. Même en imaginant qu’elle ait pu être insécure par rapport à ses charmes, ce que monsieur Anderson considérait fort peu plausible, Vivian n’avait certainement rien à faire de l’opinion qu’il pouvait avoir sur le sujet. Néanmoins, si elle espérait le piéger, il espérait de son côté être assez malin pour ne pas se faire prendre.
« J’aime que vous ayez accepté de jouer le jeu pour une jeune femme qui en avait besoin. », répondit-il sincèrement, exploitant sans remords l’imprécision dans la question de la vampire.
Il n’hésita toutefois pas à continuer sans trop dévier du propos. Premièrement parce qu’il était curieux et, deuxièmement, parce que si le sujet amusait Vivian, n’était-ce pas une forme d’invitation à poursuivre sur cette voie ?
« Peut-être est-ce le fait de mon évident manque d’expertise en mode féminine, mais j’ai du mal à cerner la raison de votre déplaisir, sachant que vous n’êtes pas moins à votre avantage vêtue ainsi qu’autrement. Si la chose était à ce point souffrante, je peine à croire que vous ne l’auriez pas refusée. Ce qui m’amène à être curieux sur ce qui serait, éventuellement, votre limite... Et s’il s’était agi d’une soirée costumée ? ou d’un karaoké ? »
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Dim 28 Fév - 19:23
La vampire reposa sa tasse rapidement sur la table et dévoua toute son attention à son chef. Sa question avait été une peu audacieuse mais il s’agissait souvent des questions auxquels Anderson lui fournissait les meilleures réponses. Comme quoi, il était peut-être favorable de sortir le chef des vampires de sa zone de confort une fois de temps en temps si elle voulait véritablement à la connaître. Il était certain qu’il ne le ferait pas pour elle.
« J’aime que vous ayez accepté de jouer le jeu pour une jeune femme qui en avait besoin. »
Vivian n’eut comme réponse qu’un simple haussement de ses épaules. Ce n’était pas comme si ça avait été un gros sacrifice. Par ailleurs, le plaisir qu’elle avait face au désir de Julianna à sortir de ses habitudes était bien plus grand que le petit inconfort qu’elle avait encouru. Il était évident, par contre, que Logan n’allait pas la lâcher avec cela lors de sa prochaine visite au bar de la discothèque.
Monsieur Anderson répondit à la taquinerie de la vampire par une autre taquinerie amicale. Vivian ne put s’empêcher d’échapper un sourire alors qu’il reprit la parole pour répondre un peu plus directement à sa question. Elle était bien heureuse de retrouver l’ami avec lequel elle avait eu une longue conversation dans le bureau plutôt que Anderson le chef. Alors qu’elle s’en voulait toujours un peu d’avoir quitté la conversation rapidement, elle devait concéder que si elle voulait former une quelconque amitié avec lui, il lui faudrait être ouverte quant à son passé. Même pour les passages plus difficiles, après, n’étais-ce pas ce à quoi servait ces dits amis ? Si elle se refermait sur elle-même à chaque fois, il était évident que cela rendait les rapports plus ardus. Elle devrait, au moins, faire l’effort d’essayer la prochaine fois…
« (…) sachant que vous n’êtes pas moins à votre avantage vêtu ainsi qu’autrement. »
Vivian arqua un sourcil. Était-ce un compliment ? La formalité de la phrase pouvait peut-être seulement dégager une certaine politesse. En même temps, il était un peu idiot de la part de la vampire d’être surprise. Sa question fut plutôt directe et laissait peu de d’espace pour une réponse négative. Elle lisait probablement trop entre les lignes, ou du moins elle y entendait ce qu’elle voulait y entendre. Cependant, ledit compliment, qui n’en était peut-être pas un, la flattait. Bien que ce n’était pas comme si Vivian était complètement ignorante quant à ses charmes ou que son égo le nécessitait.
« Ce qui m’amène à être curieux sur ce qui serait, éventuellement, votre limite... Et s’il s’était agi d’une soirée costumée ? ou d’un karaoké ? »
La vampire eut un petit un rire, qu’elle dissimula derrière se lèvres qu’elle pinça rapidement surprise par la question de Charles. Elle l’imaginait difficilement, lui, dans ce genre d’évènements. Mais peut-être qu’il y avait toute une facette plus fêtarde d’Anderson dont elle ignorait complètement l’existence. Ou encore, aimait-il se prêter aux jeux lorsque requis ? Si, de toutes façons, il y participait, ce devait être de façons beaucoup plus sobres qu’éclectique.
« Une soirée costumée ? J’imagine que cela dépend du contexte mais j’aimais bien les bals masqués dans le passé lorsque ceux-ci furent populaires. Toute raison de portée une jolie robe est une bonne raison à mon humble avis. Mais je préfère tout de même être un peu plus vêtue que trop peu. » avoua-telle à la blague.
Elle s’était assurée, il y a une ou deux décennies de cela, de toujours être la mieux accoutré pour ce genre d’évènement. Préférant les costumes plus jolis aux plus loufoques. Les grandes robes serties de pierres chatoyantes sous les chandeliers et aux couleurs habituellement peu présente dans ses ensembles. Elle s’était, d’ailleurs, déjà déguisée en fée mais d’une façon dont probablement peu de fées auraient attester à son réalisme. Elle devait avoir encore la robe et les ails agencés quelque part dans ses affaires à New York…
« Pour ce qui est du karaoké… Disons que ma mince connaissance de la musique actuelle fait de moi une bien mauvaise joueuse à ce genre d’occasion. De plus, au risque de paraître un peu maniériste, je ne suis pas certaine que de comprendre l’engouement d’allé assisté à l’humiliation cantatrice publique de quelques-uns. »
Ayant déjà tiré ses propres conclusions quant aux réponses d’Anderson, elle décida de changer de sujet et de ramener la conversation actuelle vers celle qu’ils avaient laissé derrière dans le bureau du chef. Connaissant la diplomatie du chef, il était plausible d’envisager qu’il ne la ramènerait pas dans l’avant plan, voulant surement éviter un autre malheureux malais. Néanmoins, la vampire avait l’impression que leur précédent échange n’avait pas eu de véritable finalité ce qui l’agaçait tout particulièrement.
Elle joua avec sa tasse distraitement, la faisant tourner sur elle-même doucement entre ses mains avant d’essayer : « Avez-vous eu la chance d’écouter tous les CDs ? »
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Lun 1 Mar - 20:47
La question fit rire Vivian, tandis que monsieur Anderson resta courtoisement neutre. Il n’avait aucun mal à l’imaginer dans un bal masqué, effectivement. Quant au karaoké... Il déduisit de sa réponse qu’elle ne se considérait pas particulièrement douée pour le chant. Vivian n’était assurément pas le genre de femme à prendre le risque de peut-être mal paraître si elle pouvait l’éviter.
« Avez-vous eu la chance d’écouter tous les CDs ? », demanda posément la vampire, ensuite.
Monsieur Anderson acquiesça, mais n’eut pas le temps de réellement répondre, car Didier s’approcha. L’ange déposa entre les deux vampires un gobelet isotherme opaque, jeta un coup d’oeil respectueusement curieux à Vivian, avant de tourner son regard vers le chef des vampires.
« Le stock est plutôt bas, à cette heure, mais je peux aller en chercher davantage, si besoin. », fit l’aide de cuisine.
« Ne vous donnez pas ce mal. Ça ira, merci. », déclina poliment monsieur Anderson. L’ange avait déjà fait plus qu’il n’aurait dû en venant le servir à table et le chef des vampires ne désirait pas d’autre traitement de faveur. Au pire, il reviendrait le lendemain, à une heure de plus grand achalandage.
« Bonne fin de soirée, alors. », répondit Didier, saluant chacun des deux vampires d’un signe de tête courtois avant de retourner à son poste.
Monsieur Anderson se saisit de son repas et le fit glisser vers lui, mais porta plutôt son attention sur Vivian.
« Je n’étais pas certain si vous vouliez les récupérer ou non. Je suis éventuellement allé les rapporter à la bibliothèque, pour ne pas dépasser le délai de location. »
Il fit distraitement tourner le gobelet sur la table, entre ses doigts, songeant combien il lui était rare de prendre un repas en compagnie de quelqu’un. Cette pensée un peu ridicule le fit légèrement sourire.
« Je connaissais l’oeuvre de von Henselt. Avec l’Angleterre, l’Allemagne est le pays où j’ai passé le plus d’années de ma vie. J’y étais notamment en 1836. Il avait donné une série de représentations. »
Il se souvenait de l’année avec facilité. La deuxième moitié des années de la décennie 1830 avait été particulièrement difficile pour monsieur Anderson, marqué par le décès de Dorothy en 1834. Cette période de sa vie était à la fois douloureusement claire et empreinte d’une langueur confuse. Pendant un temps, il avait pris plus de temps pour lui qu’il n’en avait donné à autrui. Il avait notamment vu Adolf von Henselt, et d’autres, en concert.
« Vous aviez noté “Parfait exemple de poésie musicale” pour Wiegenlied. Je suis d’accord. Si j’avais à faire un top trois dans votre liste, je l’y mettrais. Avec Alexandra Stréliski et... Michael Haydn, je crois. »
Il prit finalement une petite gorgée de son repas, avalant sans prendre le temps d’en savourer la flaveur ou l’enivrante sensation de céder à la Soif. Vieux réflexe qu’il avait quand il n’était pas seul, il parvint à afficher une expression qui n’était pas bien différente de s’il n’avait avalé que de l’eau. Au prix d’un effort volontaire, il se concentrait plutôt sur la discussion.
« Quoique j’ai trouvé “Irlandaise” intéressante, ce qui me fait hésiter. »
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Dim 7 Mar - 14:43
Avant même qu’Anderson ne puisse répondre avec plus qu’un simple mouvement de la tête, Vivian vue du coin de l’œil l’aide cuisiner lui ayant remis les tasses thés un peu plus tôt avancer vers eux. Elle répondit à son air curieux pour un simple sourire, tournant sa tête doucement en sa direction. Le dévisageât-elle de la sorte à cause de son accoutrement ou parce qu’elle allait tenir compagnie au chef pendant son repas ? Elle ne le connaissait pas particulièrement cependant, il n’avait, donc, aucune raison d’être surpris. La seconde option devait être la bonne, ce qui lui fit tout particulièrement plaisir. Elle retourna son attention vers le chef des vampire lorsque celui-ci ce vit se faire servir son repas. Vivian haussa ses sourcils impressionnés. Eh bien, être chef de race devait avoir ses avantages.
La vampire offrit à l’aide un petit signe de la tête courtois en réponse à ses salutations avant de tourné son regard vers Anderson qui fit la même chose.
« Je n’étais pas certain si vous vouliez les récupérer ou non. Je suis éventuellement allé les rapporter à la bibliothèque, pour ne pas dépasser le délai de location. »
La vampire lui offrit un petit signe de la tête en guise de remerciement. Elles les avaient déjà écoutés tant de fois chacun et, surtout, elle ne les avaient sorti que pour lui-même si elle avait complètement oublier de repartir avec lors de sa prompte sortie.
Elle fut agréablement surprise d’apprendre qu’Anderson ne connaisse l’œuvre de Von Henselt, n’étant pas particulièrement aussi connue que d’autres compositeurs de son époque. Elle ne put, cependant, retenir un petit sourire. 1836… À peine vingt ans avant qu’elle ne se rende à Berlin, ancienne capital de la Prusse, pour épouser der Lord Karl von Autermann. Il était étrange de penser qu’ils auraient pu être à la même place au même moment. Peut-être leurs passages s’étaient-ils croisés dans le passé ? Dans une même soirée durant laquelle ils n’auraient pas eu à se parler, peut-être seulement un frottement d’épaule dans la foule… C’était peu probable mais possiblement un brin romantique.
« Si j’avais à faire un top trois dans votre liste, je l’y mettrais. Avec Alexandra Stréliski et... Michael Haydn, je crois. »
Ah, des trucs plus simples alors. Il faudrait qu’elle se rappelle lui montrer Biba Dupont. Si il avait Stréliski et Haydn, ce serait tout à fait dans ses cordes.
« Irlandaise se voulait un hommage aux immigrants irlandais arrivant à New York vers 1920 en y reprenant des airs plus traditionnels. », commença Vivian en réponse à Anderson quant à l'intérêt qu'il démontrait pour la chanson de Fritz. « Bien que les instruments y étant utilisée soient bien loin des ceux que moi j’ai connu. Cependant, l’usage du fiddle y est bien représenté. Je crois que l’esprit joyeux mais un peu cynique y a été bien véhiculé »
Elle avait mentionné les CDs en espérant réintroduire doucement leur dernière conversation. Il n’était pas trop du genre de Vivian de s’ouvrir sans raison particulière, il fallait un temps une raison… Elle aurait bien aimé, à ce moment même, avoir le même pouvoir de télépathie que les sorciers, et qu’Anderson, avaient. Il lui aurait été plus facile de pouvoir chuchoter dans l’esprit de Charles qu’elle était possiblement prête à parler de ce qui s’était passé avec Rhian que de le dire à voix haute. La vampire avait une difficulté particulière avec l’expression de ses émotions, omis peut-être la colère et le dégoût. Cependant, plus souvent qu’autres choses cette même colère cachait une tristesse inavouée. Elle continua, donc, son anecdote vers un autre. Incertaine des prochaines étapes à prendre. Peut-être qu’il faudrait mieux laisser Anderson terminer son repas avant d’embarquer dans des sujets plus vifs.
« Il y a une comptine traditionnelle à propose d’une bande de lapins dansant dans un champ d’orge. Un des lapins se cassait la patte, l’autre dressait son testament et le dernier s’endormait dehors et finissait par mourir de froid sous la première neige. Pourtant l’air était joyeux et se voulait dansant. », dit la vampire pour appuyer son explication avec un sourire mélancolique.
…Et comme il n’en est plus surprenant, Vivian redirigea la conversation vers Anderson. Un peu apeurée que peut-être, la mention de la comptine n’amène le sujet des enfants. Rhian elle serait prête à en parler, oui. Les enfants ? Peut-être quand elle arrêterait d’avoir ses horribles cauchemars…
« Alors l’Allemagne, uh ? J’ai adoré mon temps à Berlin durant le 19em siècle. Il s’agissait d’un milieu culturel enivrant à l’époque. Qu’est-ce qui vous y a entraîné et pourquoi y être resté aussi longtemps ? »
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Lun 8 Mar - 0:37
Le cynisme camouflé de gaieté des Irlandais était une forme d’expression qui laissait monsieur Anderson perplexe et il ne sut quoi répondre au résumé que Vivian fit d’une comptine de son pays. Il y avait peut-être un trait d’humour à soulever, par rapport à l’éternel antagonisme des Anglais et des Irlandais, mais le vampire choisit plutôt de se garder de commenter et il prit une gorgée de son repas.
Malgré la conversation qui n’avait rien d’inconfortable, Vivian lui semblait plus distante que lors de leur dernière rencontre. Peut-être avait-il imaginé l’hésitation de la vampire avant sa question sur les CD, et peut-être voyait-il plus dans le manque d’éclat actuel de son sourire qu’il n’y avait réellement à percevoir, mais peut-être pas. Lire le langage non-verbal des gens était l’une des forces de monsieur Anderson et son instinct lui dictait de s’interroger.
Il se demanda si un malaise persistait découlant de la fin de leur discussion dans son bureau, plus d’un mois auparavant. Il n’avait, personnellement, aucun mal à passer outre, mais peut-être Vivian était-elle craintive de ses intentions. Il était probablement préférable de lui offrir des excuses et une confirmation qu’elle n’avait pas à être sur ses gardes face à la possibilité qu’il récidive. Autrement, elle ne pouvait le savoir, après tout.
« Alors l’Allemagne, uh ? J’ai adoré mon temps à Berlin durant le 19e siècle. Il s’agissait d’un milieu culturel enivrant à l’époque. Qu’est-ce qui vous y a entraîné et pourquoi y être resté aussi longtemps ? »
« J’ai pas mal voyagé, même du temps où j’étais humain. J’ai visité d’autres endroits, mais je crois que, en dehors de ma contrée natale, la personnalité allemande me rejoignait plus que les autres. J’y suis périodiquement revenu. », répondit d’abord le chef des vampires.
« Les langues ne sont pas ma force. Après tous les efforts que j’ai mis pour apprendre l’allemand, il aurait été bête de ne pas en faire usage. », ajouta-t-il légèrement, avant de prendre une nouvelle gorgée de sang.
S’il devait vivre pour l’éternité, il paraissait utile d’au moins être bilingue. L’allemand n’était pas la langue la plus simple, mais elle offrait un complément intéressant à l’anglais et, sur ces bases, il avait été capable de se débrouiller dans plusieurs autres pays. Au final, ça avait toutefois plutôt été le fruit de son ressenti et non un choix réfléchi.
Il essuya machinalement une goutte de sang sur le bord de son gobelet avec son pouce avant de décider d’aborder le sujet qui risquait de mettre Vivian mal à l’aise.
« Je me rappelle que vous aviez demandé, mais je ne crois pas vous avoir vraiment dit qu’est-ce que j’avais fait parmi les humains, en Allemagne ou ailleurs. »
Il jeta un regard incertain à son interlocutrice, cherchant confirmation.
« Je n’occupais généralement pas le même emploi plus de quelques années, pour des raisons évidentes. Il y en a donc eu beaucoup. À quelques exceptions près, il s’agissait tous de postes en lien avec la relation d’aide. J’ai accompagné, entre autres, des démunis, des toxicomanes cherchant à changer de vie, des vétérans abandonnés, d’anciens prisonniers sans attaches... La liste est longue, mais ils ont tous en commun d’être en quête d’un soutien dans leur processus de changement. On peut souhaiter le changement, mais il s’accueille pourtant rarement à bras ouverts. Il y a un deuil à faire de la personne d’avant, même si l’idée semble absurde quand l’objectif originel consiste juste, apparemment, à renier cette personne, parce qu’on ne veut plus être telle qu’elle était. Le principe de récidives vient notamment de là. »
Il n’était probablement pas nécessaire de trop s’étendre sur cet aspect. Même si le sujet fascinait monsieur Anderson, il n’élabora pas davantage et revint à l’essentiel :
« Les gens se pensent donc prêts au changement, mais n’y arrivent pas nécessairement d’eux-mêmes, pour des raisons qui vont au-delà de la stigmatisation et des barrières sociétales. L’un de mes rôles était simplement de pointer ce qu’ils préféraient nier. Je constate un élément inconfortable et je lance une question qu’on ne veut pas entendre. »
Il fit un léger sourire d’excuse à Vivian, certain qu’elle voyait où il voulait en venir.
« Ce n’est pas mon rôle à la CAT. Nous avons des gens spécialisés pour ça et j’ai des tâches différentes à accomplir, plus en lien avec le fonctionnement global de la base qu’avec le développement individuel de ses membres. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Parfois, je soupçonne un élément problématique et mon instinct me pousse à... vouloir aider ? Alors que je devrais m’abstenir. Je n’ai ni confirmation qu’il y a un besoin d’aide ni que cette aide potentielle est souhaitée. »
Il prit une gorgée de son repas, considérant lui-même l’explication qu’il venait de donner, mais poursuivit sa pensée sans laisser de silence inconfortable s’installer :
« Je n’ai pas menti. Je n’attends pas de réponse. », clarifia-t-il.« Et vous avez même le droit de me reprocher ma curiosité. Je ne m’offusquerai pas. »
Monsieur Anderson offrit à Vivian un léger sourire encourageant. Cependant, au cas où il avait effectivement touché une corde sensible, il décida de ne pas l’abandonner à cette seule proposition, qui lui laissait tout de même la charge de poursuivre la conversation d’elle-même, et lui offrit une porte de sortie facile, si elle le souhaitait :
« Parlant de curiosité, je me demande... Après autant d’années sur Terre, combien de langues avez-vous apprises ? Sprechen Sie Deutsch ? »
[*"Sprechen Sie Deutsch ?" = "Parlez-vous allemand ?"]
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Lun 8 Mar - 20:31
Vivian s’était attendu à une réponse courte, possiblement faible en implications de la part de son chef. Peut-être qu’il aimait les galeries d’arts, ou tout simplement le rythme de vie dans la contrée germanique… Comme il l’avait si ben mentionner l’attitude allemande était comparable à celle des anglais. Peut-être qu’il y avait un certain réconfort à lier une nouvelle expérience avec un peu de familiarité ?
Elle était, tout de même, ravie de l’entendre parler de ses emploies passés. Il lui avait déjà mentionner affectionner particulièrement les relations d’aides mais cette liste plus exhaustive donnait une perspective nouvelle sur ses implications avec autrui.
« Je constate un élément inconfortable et je lance une question qu’on ne veut pas entendre. »
Donc, ce qui avait motivé la question était peut-être le ton qu’elle avait utilisé en parlant des implications sérieuses qu’elle avait fait quant à son manque de liberté et il avait ramené le tout à celui qui l’avait transformé. Il n’y avait pas à dire, il était plutôt doué dans son rôle même s’il ajouta n’avoir aucune confirmations si l’aide était souhaiter. La vampire aurait bien du mal à s’ouvrir à quelques-uns des autres gens spécialisés mentionner par Anderson. Peut-être que son désir de l’aider transcendait du fait qu’il était probablement au courant de se trait particulier que la vampire. Elle accordait sa confiance à peu mais ceux qui saurait y répondre positivement pouvait compter sur celle-ci presque aveuglement.
« Et vous avez même le droit de me reprocher ma curiosité. Je ne m’offusquerai pas. »
Vivian retint un petit rire. Elle, reprocher la curiosité de quelqu’un ? Impossible. Elle était avide de connaissance, elle encourageait la curiosité et, même si on avait essayé de lui faire comprendre à quelques reprises que certaines interrogations étaient préférables de ne pas être soulever, elle n’y voyait aucun mal. Elle aurait surement fait la même chose dans une situation semblable.
La vampire souris timidement en baissant le regard vers sa tasse de thé qu’elle enveloppa de ses deux mains lorsqu’Anderson lui demanda combien de langues elle avait appris. La diversion de conversation montrait un souci de, possiblement, ne pas la mettre dans l’embarras comme la dernière fois. Lui offrant une porte de sortie pour dévier la conversation vers tout autre chose. Par ailleurs, il était plutôt cocasse que la CAT semble avoir dénicher quelques assomptions sur Rhian sans considérer les plus de 13 langues qu’elle avait apprise au cours de sa vie. Peut-être qu’elle se trompait mais si Anderson lui posait la question, c’était probablement parce que ce n’était pas inscrit dans son dossier.
Pourtant, il lui avait parlé à plusieurs reprises de ses futures implications possibles à la CAT. Avoir quelqu’un d’aussi polyglotte à la portée de la main pourrait surment leur servir un jour. Néanmoins, elle décida de garder cette anecdote pour elle-même et repris parole sur le sujet non-dit au cœur du monologue de Charles.
« En fait… » débuta Vivian d’un ton calme en relevant doucement la tête. « Je crois que de par ma réaction de l’autre fois, vous avez pouvez pu constater qu’il s’agit d’un sujet que j’évite habituellement de lever. C’est surtout plus facile dans un contexte social usuel, je peux choisir et laisser les détails qui convienne le mieux à l’arc narratif que je veux présenter mais ici… »
Elle marqua une pause, l’instant de réfléchir aux bons mots à utilisés. Elle posa ses coudes sur la table et appuya son visage délicatement sur ses poings fermés.
« Disons seulement qu’ici ne soit pas comme ailleurs. Je ne crois pas que personne n’ait jamais faits des recherches aussi exhaustives sur moi que les agents de la CAT. Cela fait, donc, remonter des passages peut-être… Un peu plus refoulé de mon passé. »
Elle saisit sa tasse de thé et en pris une gorgée avant de la reposée plus loin à sa droite, comme si elle voulait laisser de l’espace à la conversation actuel. Tourner toute son attention à la dernière partie de sa réponse et surtout, impliquer qu’elle était prête à parler.
« J’ai surtout été surprise par votre question et horrifié par l’assomption qui avait été fait. Ainsi, même si le sujet n’est pas des plus plaisants, il me semble qu’une rectification est de mise. J’estime que vous avez surement bien d’autres occupations que d’entendre les histoires non-réglé d’une vieille chose comme moi mais si vous êtes toujours aussi curieux et que vous avez une oreille à m’accorder… je pourrais essayer. Wir können es sogar auf deutsch versuchen. »
[*"Wir können es sogar auf deutsch versuchen" = "On peut même essayer en allemand."]
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Mer 10 Mar - 0:32
[Les paroles en italique sont en allemand. Je ne les ai pas traduites parce que ça me semblait un peu lourd de tout passer dans Google Translate.]
Le dossier que la CAT avait monté sur Vivian faisait mention de la capacité de la vampire à parler plusieurs langues. C’était probablement quelque chose qui n’était pas difficile à présumer sans faire beaucoup de recherches, d’ailleurs. Les langues étant évolutives et Vivian ayant plus de quatorze siècles d’existence, il allait de soi qu’elle s’était exprimée par différents dialectes au cours des époques. On pouvait également ajouter à cet argument le fait qu’elle avait beaucoup voyagé et avait été mariée avec des hommes qui n’étaient pas tous anglophones. Il n’y avait cependant rien qui garantissait l’exhaustivité des informations de la CAT au sujet des connaissances linguistiques de Vivian, surtout au regard de l’aisance qu’elle pouvait avoir avec chacune des langues listées.
À titre d’exemple, le dossier de monsieur Anderson répertoriait d’autres langues que l’anglais et l’allemand. L’espagnol, entre autres, y était listé, et le chef des vampires avait dû nuancer cette information, lorsqu’on lui avait demandé son aide pour compléter ledit dossier. Il était vrai que, en cas de nécessité, il saurait dépoussiérer ses bases en la matière, mais il ne se déclarait assurément pas hispanophone pour autant et il n’aurait sûrement pas tenu une conversation entière dans cette langue.
Interroger Vivian sur ses aptitudes était utile et honnêtement intéressant, en plus de ne pas ouvrir la porte à des implications sensibles. Au vu de la façon dont la vampire avait mal réagi à la question indiscrète de son chef, lors de leur dernière discussion, monsieur Anderson s’attendait à la voir accepter ce sujet léger. L’idée d’échanger avec Vivian pour le simple plaisir, sans objectif précis, lui plaisait. Il espérait donc réellement avoir réussi à dissiper tout malaise.
La réponse de Vivian vint après un instant de silence et ce n’était pas celle à laquelle le chef des vampires s’était attendu.
Elle expliqua son inconfort devant la réalisation que son passé était, aux yeux de la CAT, beaucoup plus exposé qu’il ne l’avait assurément été face à quiconque auparavant. Cette justification n’avait rien de bien étonnant. Au dehors, les vampires survivaient grâce au secret. Ne plus vivre dans ces mensonges était déstabilisant, voire effrayant. Néanmoins, la réponse de Vivian indiquait aussi que, à toutes choses égales, le sujet de Rhian plus spécifiquement n’était pas dans les premiers qu’elle aurait voulu voir ressasser.
Pendant une seconde, monsieur Anderson se demanda s’il n’aurait pas mieux fait de ne pas montrer son dossier à la vampire, finalement. Il chassa cependant rapidement ce doute. Elle appréciait sûrement plus de savoir que d’être laissée dans une confortable ignorance.
Le chef des vampires fronça les sourcils, mécontent, lorsqu’elle sous-entendit qu’il avait probablement peu de temps à lui accorder. Elle ouvrit ensuite malgré tout la porte à la discussion en signifiant indirectement, au passage, que la langue allemande était l’une des cordes à son arc.
« Si vous avez besoin de parler, il me fera plaisir d’écouter. N’en doutez pas. », précisa tout d’abord monsieur Anderson d’un ton sérieux, car s’il n’y avait qu’une seule chose dont il pouvait convaincre Vivian, ce devait être celle-ci.
« J’espère par ailleurs que mon intérêt n’apparaît pas comme de la simple curiosité déplacée. »
La CAT comptait entre ses murs un grand nombre de germanophones. Cette langue n’était cependant pas la langue première de leur organisation. D’une certaine façon, la conversation publique entre monsieur Anderson et Vivian serait moins affichée aux yeux de tous dans cette langue qu’elle ne le serait en anglais. Cette réflexion amena le chef des vampires à choisir de poursuivre la discussion en allemand.
Il hésita un instant, glissant distraitement ses doigts le long du gobelet devant lui, avant de soutenir à nouveau le regard de Vivian.
« Horrifiée par l’erreur de nos archivistes ou horrifiée par ce que vous pensez que j’ai pu interpréter ? », demanda-t-il prudemment.
Après tout, avec du recul, la question qu’il avait posée pouvait laisser croire qu’il s’était imaginé tout un scénario et qu’il voulait le confirmer. Bien sûr, ce n’était pas le cas. Il ne placerait pas Vivian dans le rôle d’une victime si elle ne voyait pas les choses ainsi elle-même. Et même s’il s’avérait que la désignation de victime s’appliquait, monsieur Anderson ne desservirait pas la vampire en lui attribuant une histoire inventée.
« Il y a quelques mois, je vous ai proposé une absence de préjugés. J’ai l’intention de m’y tenir et cette offre s’étend aussi au contexte actuel. », jugea-t-il donc pertinent de clarifier.
« Si vous voulez parler de Rhian, je n’imaginerai rien de plus que ce que vous choisirez de dire. »
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Ven 12 Mar - 19:11
Vivian offrit un regard franc en réponse à Anderson. Bien sûr qu’elle ne mêlait pas son intérêt à de la curiosité mal placé. En fait, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer que son chef était probablement tout aussi intéressé envers les histoires de la vampires qu’elle ne l’était envers lui. Ils avaient déjà établi qu’il avait tout deux connues des expériences complètement différentes l’une de l’autre. Tant par rapport à leur transformation que leur nouvelle vie en tant que vampire ; ils ne pouvaient pas être plus à l’opposée. Il était presque étrange qu’ils aient développé une certaine complicité lorsqu’on s’attardait seulement aux faits.
« Horrifiée par l’erreur de nos archivistes ou horrifiée par ce que vous pensez que j’ai pu interpréter ? »
Vivian souris, non pas à cause de la question mais bien à cause de la langue d’expression utilisé par Anderson. Ils étaient dans un endroit plutôt public et commun mais de pouvoir s’exprimer en allemand était un avantage indéniable dans de tel circonstances. Bien sûr, ils n’étaient surement pas le seul à parler le dialecte germanique, cependant ils y en avaient beaucoup moins qui le parlait que l’anglais… Elle soutint le regard de son chef et effaça le sourire de son visage avant de répondre en allemand.
« Par l’erreur. Vous ne m’avez pas donné l’impression d’avoir interpréter rien d’autres que d’avoir attrapé la faute. » répondit la vampire d’un air sérieux. Ce n’était pas comme s’il avait émis une hypothèse quant à sa relation avec Rhian, seulement que le travail des recherchistes était le plus loin possible de la vérité.
« Si vous voulez parler de Rhian, je n’imaginerai rien de plus que ce que vous choisirez de dire. »
Vivian lui offrit un léger hochement de tête en réponse. Elle appréciait cet ajout. Elle risqua une première réponse comme pour introduire le sujet.
« Il n’y a pas grand-chose sur lesquels avoir des préjugées dans cette histoire mais disons qu’elle reflète une Vianna tout à fait différente. Mais vous devez savoir, tout d’abord que l’image de la relation avec Rhian était surtout pour éviter d’attirer les regards. Une jeune femme se promenant avec un jeune homme qui n’était ni son époux, ni son frère était particulièrement mal vu. »
Vivian se mordit la lèvre inférieure et leva le regard dans les airs quelques instants, cherchant la meilleure façon d’aborder la suite du sujet. Elle aurait probablement pu en arrêter là. Cependant, puisqu’elle avait mentionné qu’elle avait été presque captive pendant 800 ans lors de leur dernière conversation, elle préférait étendre le sujet et peut-être tenté de donner une explication. Elle n’en avait jamais parler abondamment, même pas à Ben. Elle recentra son attention sur son chef, redressant son dos. Elle se surpris à s’ouvrir beaucoup plus à Anderson qu’originalement anticipé.
« Rhian était ce genre de personne cherchant à défier tout ordre morale. Avant sa transformation il avait été un moine et au moment de sa renaissance il avait une rage tel envers tout ce qu’il avait cru pendant toutes ces années qu’il s’est rebellé contre tous ses apprentissages. » finit-elle pour donner une explication sommative de qui était le défunt vampire.
Elle hésita un peu avant de continuer, parfaitement consciente que plus la conversation avancerait, plus le tout paraitrait sombre et difficile. Mais tant qu’à être dans la lancé, elle laissa ce qui traînait un peu plus profond d’elle-même parler. Ce mettant véritablement à nu, psychologiquement devant son chef. Elle espérait seulement qu’Anderson ne la prenne pas en pitié. C’était la dernière chose dont elle avait besoin.
« Sa raison pour ma transformation était simple. », reprit-elle d’un ton ferme dépourvue de toute émotion. « Il me trouvait jolie et il avait besoin de… compagnie. Parfois pour le réconforter, parfois pour recevoir ses élans de colère. » Elle avait prononcé la phrase méticuleusement, le regard rivé dans celui de Charles, en appuyant sur le mot « réconforter » en espérant qu’il comprendrait ce qu’elle voulait dire sans avoir à être plus graphique.
« De mon côté, j’ai fait comme tant de vampire l’ont fait, sans doute, avant et après moi. Suite à ma transformation, il n’y avait rien d’autre à faire que de resté avec Rhian. Je m’imaginais très mal survivre seule sans aucune connaissance de mes capacités, mes limites… Mais j’étais naïves, peut-être même stupide… »
Elle s’arrêta à nouveau. Tout ce qui c’était passé avec Rhian avait eu du bon finalement. Elle s’était sentit tellement au dépourvue qu’elle s’était jurer ne plus jamais se faire avoir de la sorte une fois que le vampire fut six pied sous terre. Elle avait voué presque toute sa vie à l’étude depuis.
Elle eut une pensée pour les deux verres de whiskey qu’elle avait engloutit à la discothèque. Probablement que ceux-ci aidaient à la conversation actuelle. Un genre d’analgésique mentale mais ceux-ci étaient le bienvenu. Probablement qu’un verre de plus aurait été bénéfique d’ailleurs…
« Néanmoins, je vivais selon un ordre de valeur qui rendait mon assujettissement plus difficile. Je refusais, ou du moins m’obstinait longuement, avant de participer à ses plans élaborés cherchant à répandre le mal plus que d’autre choses autour de lui. J’ai voulu me défendre à quelques reprises ce qui ne m’a causé que des punitions atroces. Me tenir sous le soleil était une de ses préférés jusqu’à ce que je développe une certaine résistance. Et ensuite vint le jour où il décida qu’il en eut assez et qu’il était le temps de me briser. »
La mention de cette horrible souvenir, ou du moins les impressions qu’elle en gardait lui, fit passer un frisson dans le dos qu’elle tenta de réprimer. Elle ne put, cependant, difficilement dissimuler un petit mouvement brusque des épaules. Elle restait un peu vague dans ses explications, limitant les images trop dures qui aurait pu déteindre sur elle et ce, même si le chef avait promis de ne pas le faire et de se tenir seulement à ce qu’elle lui présenterait.
Si elle n’avait pas réussi à dresser un portrait assez monstrueux de Rhian, Charles était sur le point de connaître tout l’étendue des souffrances qu’il pouvait infligée aux autres, sans éprouver le moindre remord. Vivian joignit ses deux mains sur la table, les regarda quelques instants avant de remonter la tête. Elle fixa son regard dans celui de son interlocuteur.
« Avez-vous déjà connu la soif extrême, Anderson ? », demanda la vampire gravement.
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Sam 13 Mar - 11:55
Dans un allemand fluide, Vivian commença par mettre en contexte qui avait été Rhian et ce qui expliquait vraisemblablement l’erreur de jugement de la CAT. Fidèle à sa promesse, monsieur Anderson écouta sans chercher à analyser quoique ce soit de l’homme ou la situation qu’elle dépeignit, acceptant juste de la croire. Ce n’était pas difficile, sachant que ce qui l’intéressait était le ressenti de Vivian, et non les rouages de l’esprit d’un individu décédé depuis des siècles.
Elle indiqua avoir été une personne différente, jadis, ce qui n’était pas tellement étonnant. Tout le monde change avec le temps. Puis elle en vint à la raison de sa transformation, intriguant le chef des vampires par le ton sec qu’elle employa.
« Il me trouvait jolie et il avait besoin de… compagnie. Parfois pour le réconforter, parfois pour recevoir ses élans de colère. »
Ayant été élevé dès son plus jeune âge autour de valeurs morales qui condamnaient sans hésitation tout ce que sous-entendait l’argument de Vivian, monsieur Anderson aurait eu du mal à choisir ce qui le répugnait le plus dans les deux dernières phrases de la vampire. Il se garda cependant de le laisser paraître. Affichant une expression neutre, son repas oublié sur la table devant lui, il hocha juste légèrement la tête en soutenant le regard grave de Vivian et attendit silencieusement qu’elle poursuive.
Il avait déduit que, contrairement au portrait dressé par les archivistes, les premiers siècles de vie de la vampire n’avaient pas été des plus agréables, suivant le commentaire qu’elle avait fait sur le manque de liberté qui avait entouré cette part de son existence. Il n’était pas allé plus loin dans son raisonnement, mais ce qu’elle venait d’avouer était probablement le pire qu’il aurait été en mesure d’imaginer, s’il s’était livré à l’exercice. La résilience de Vivian l’impressionna.
Il eut envie de la contredire, lorsqu’elle se décrivit comme naïve ou stupide, mais garda ses commentaires pour lui, ou peut-être pour plus tard. Elle avait l’air pensive et il ne voulait pas briser l’élan qui lui permettait de se confier.
Monsieur Anderson n’avait jamais travaillé directement auprès de femmes souffrant d’une relation abusive, bien qu’il ait quelquefois gravité autour de situations reliées. Malgré ses connaissances surtout théoriques, il savait que ces femmes n’étaient évidemment pas moins intelligentes que les autres. Avec ou sans la variable “vampire” de l’équation, n’importe qui était susceptible de se retrouver dans une telle situation et en sortir n’était jamais rapide et facile. Vivian ne méritait pas de blâme pour être resté près du seul élément connu dans sa vie.
Elle poursuivit en expliquant qu’elle avait résisté et avait été punie pour cela, un fait qui méritait, au minimum, le respect. Elle ne le percevait, bien sûr, peut-être pas ainsi. Il était simple pour un observateur extérieur d’encourager l’opposition face à l’injustice, mais il était complètement différent d’en être l’acteur principal.
Le malaise de Vivian ne passa pas inaperçu au regard attentif de monsieur Anderson. Il se demanda si elle allait continuer ou si ce qui l’avait apparemment brisée était trop intime pour qu’elle en parle, quand elle termina pas une question, d’un ton lourd de sens :
« Avez-vous déjà connu la soif extrême, Anderson ? »
Monsieur Anderson avait souffert de la soif surtout au début, comme tous les jeunes vampires qui peinent à cerner leurs besoins. Son frère avait tenté de le convaincre qu’il pouvait se contenter de sang animal, ce qui était faux, mais, à la défense de Hugh, il ne pouvait pas vraiment le savoir. Pendant de longues semaines, qui étaient même devenues quelques mois, le vampire avait subsisté avec peine sur une alimentation sous-optimale et non-viable à long terme. Il avait eu faim et été affaibli, mais le sang animal était quand même mieux que rien. La soif extrême, celle qui rend fou, il avait été capable de la tenir à distance.
« Non. », répondit sobrement le chef des vampires, reconnaissant humblement qu’il n’était probablement pas apte à comprendre pleinement ce que Vivian avait vécu.
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Dim 14 Mar - 19:32
Monsieur Anderson semblait tenir son engagement. Malgré tout ce que Vivivan lui présentait, il semblait rester impartiel. Ne laissant aucune trace d’émotions percer son visage, attentif à chaque détail que lui présentait Vivian. De tout façons, même si ce n’avait pas été le cas, la vampire était bien trop concentrer sur son histoire. Sélectionnant avec une grande précaution les mots à utiliser.
L’irlandaise était presque rassurée d’entendre Charles répondre par la négation à sa dernière question, lui offrant un petit sourire timide. La faim, tel qu’elle l’avait connue, était très souffrante. Elle ne l’aurait pas souhaité à son pire ennemi, et donc bien sûr, Anderson se trouvait bien loin sur la liste des méritants d'un tel sort.
Elle essaya de se concentrer, pour essayer de décrire au mieux l’expérience mais c’était difficilement imaginable. Par ailleurs, même si elle était capable de s’exprimer sur ce qui c’était passé, le revivre était bien autre chose. L’espace d’un instant, elle se sentit à nouveau enfermer dans la petite pièce dépourvue de toute lumière, qui était en vrai un placard. Prise dans les étroits quatre mûrs, même si les vampires n’avaient pas à respirer, l’air y était suffocant. Prise dans la noirceur la plus total, même sa vision améliorer par sa transformation ne pouvait l’aider à discerner ou s’arrêtait le plancher et ou les plafonds débutaient. Il n’y avait rien pour la distraire. Seulement l’obscurité omniprésente et la faim qui ravageait son corps.
« C’est une sensation bien particulière et difficile à expliquer. Mais encore, le mot sensation est peut-être mal utilisé. Ça se rapproche presque plus d’un état d’âme. La faim, au début, se place plutôt bien de côté. Il est facile de penser à autre chose mais tranquillement, l’envie de vouloir se nourrir prend toute la place. Plus rien n’a de sens, plus rien ne compte sauf se besoin viscéral. Si bien que, sous l’effet de la faim, on devient tout simplement… un pur prédateur. Et puis arrive les hallucinations, les voix qui martèle notre tête… C’est le moment de rupture. » Tentât-elle d’expliquer le plus fidèlement possible la vampire, accrochant son regard à celui d’Anderson.
Elle avait choisi de parler de la faim d’abord pour donner une petite idée à son chef de la façon dont Rhian l’avait brisé. Bien sûr, l’affamée n’avait été que la moitié de son stratagème diabolique pour véritablement fragmenter Vivian. Elle ne savait pas combien de jours elle avait passé enfermer dans le placard, déjà affaiblit par le plan vicieux de son bourreau ayant parfaitement sélectionner un moment où la jeune vampire ressentirait déjà le besoin de se nourrir. Elle avait rapidement perdu le fils des heures et des jours. Les premiers avait été les pires, effrayés, affamé. Elle avait trouvé un peu de réconfort dans les hallucinations. Elles étaient tout de même moins terribles que Rhian…
« J’ai toujours aimé les enfants et il ne fallut que très peu de temps à Rhian pour qu’il s’en rende compte. D’ailleurs, c’est en me présentant le cadavre de ma cadette qu’il a réussi à me convaincre de me nourrir la première fois… », repris Vivian en baissant la tête. Elle sentit sa voix brisée mais ravala la douleur aussi tôt, étant surtout concentrer sur donner un acompte des plus réels des évènements que de vivre les émotions lourdes rattaché à cette expérience. Elle secoua sa tête pour se défaire de l’image terrible, la dernière image qu’elle avait eu d’Érin, qui se formait peu à peu dans son esprit.
« Enfin, une de ces lignes directrices que j’avais et que j’ai toujours était de ne me pas me nourrir sur des enfants… Je vous laisse imaginer quel genre de victime il m’a présenté après m’avoir enfermé et laissé presque mourir de faim. J’ai perdu le contrôle sur moi-même. »
Il était presque faux de dire que c’était Vivian qui avait commis cet horrible crime à demi-avouer. Même si elle s’en rappelait toujours aussi clairement. La fillette devait avoir 7 ans tout au plus. Une jolie petite chose aux longs cheveux bouclées qui pleurait, terrifié; elle demandait sa mère. La vampire aurait, habituellement, été attendris par un tel spectacle et aurait tout fait en son pouvoir pour réunir l’enfant avec sa famille. Elle l’aurait prise par la main, cajoler, et n’aurait même pas oser faire du mal à la famille de la petite. Elle n’était pas un monstre après tout…
Mais après 12 jours sans avoir pu se nourrir, elle n’était rien d’autre qu’une créature méphistophélique. Un concentré de noirceur, de peur, d’instinct de survie. Une fois nourris, elle n’avait même pas pu pleurer, son esprit rationnel s’étant enfouie au plus profond d’elle-même pour tenter de préserver ce qui pouvait être sauver.
« Je garde peu de souvenirs de ces années par la suite. C’est comme si je m’étais emprisonner dans ma propre tête pour me protéger, une salle sombre et froide dépourvue de toute humanité. J’en garde même presque un souvenir tangible. Parfois je grattais contre les mûrs, me laissant entrevoir une petite parcelle de ce qui se passait à l’extérieur. Nul important, je crois, que de préciser que l’image que j’y voyais n’était pas des plus flatteuses. J’imitais les comportements de celui qui me gardait captive et je suis devenu, pour lui, la parfaite petite compagne. », admis Vivian.
Près d’un millénaire plus tard, elle avait lu un article sur cette condition. L’amnésie dissociative… L’esprit, cherchant à se protéger se crée une illusion dans laquelle se réfugié et limite l’assimilation de souvenirs traumatiques. La vampire s’en était sorti par trop mal lorsqu’on considérait que, en général, ces évènements aurait pu mener à des pathologies plus grave comme le dédoublement de personnalité… Elle se demandait, parfois, si cette même partie obscure en elle existait toujours et si elle reviendrait un jour… Vivian n’était plus croyantes en quoique ce soit depuis sa transformation mais elle avait déjà prié qu’elle puisse assimiler cette autre version horrible d’elle-même. Ou du moins, avoir la force d’apprivoiser ses démons.
« Ainsi, dix ans sont devenus 100, et puis 500. Non seulement prisonnière de l’influence de Rhian mais de ma propre conscience. J’ai plus de 1400 ans maintenant mais il serait seulement juste que d’y enlever ces 800 ans. Parce que ce n’était pas vivre, ni même survivre. C’était à peine exister tout au plus. » ajouta la grande dame pour définir ces 800 ans de manque de liberté.
Néanmoins, elle voulait terminer cette anecdote sur une note un peu plus édifiante. Après tout, malgré tous les choses horribles qu’elle put avoir dit ou faites, elle avait fini par vaincre Rhian et avait retrouver le respect, la pudeur et la vie qui lui était dû. Elle en avait fait tout autre chose, allant d’un extrême à l’autre en cherchant tous les moyens de s’assure le plus de liberté possible. Plus jamais elle ne se laisserais être soumise. Ni de la sorte, ni de même moins et elle développa une grande aversion pour les hommes s’imposants ainsi qu’une grande affection pour les jeunes vampires sur lesquels elle veillaient comme une mère bienveillante. Juliana avait été la première à la CAT, mais il y en aurait surement d’autres. Peut-être qu’il se trouverait, là, son rôle à la CAT ?
« À un moment donné, à force de gratter les mûrs, ceux-ci ont fini par tomber. Ce fut un réveille brutale auquel j’ai dû prendre des moyens drastiques pour m’en sortir. Mais je suis toujours là, n’est-ce pas ? » Dit-elle avec un demi-sourire, retournant à s'exprimer en anglais.
Elle se redressa sur son assise et ramena sa tasse de thé vers elle, signifiant qu’elle avait terminé de parler ou du moins terminer son monologue. Sa tasse était froide dans ses mains, elle se contenta de jouer avec elle nerveusement et chercha dans le regard de Charles quelconque indication de ses impressions. Elle lui avait épargner les détails trop répugnants mais il devait surement comprendre pourquoi elle avait tant d’aversion avec l’association que la CAT avait établi entre elle et Rhian.
Il pouvait bien brûler en enfer l’enfoiré.
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Lun 15 Mar - 22:41
Malgré qu’il n’ait jamais testé ses propres limites face à la soif, monsieur Anderson n’eut pas de mal à compatir devant l’aperçu dépeint par Vivian. Il cru que c’était là une façon suffisante de briser quelqu’un, mais Rhian avait apparemment poussé la cruauté encore plus loin, car la vampire continua son récit.
Elle confirma avoir eu des enfants, dont au moins une fille décédée jeune. Considérant que Rhian avait été dans les parages à ce moment, et à la façon dont Vivian refoula une émotivité évidente, il était cohérent de supposer que cette histoire était elle aussi teintée de violence, probablement en lien avec les événements entourant la transformation de Vivian d’ailleurs. Le chef des vampires s’empêcha néanmoins d’émettre des hypothèses et laissa l’information passer sans l’investiguer.
Bien qu’elle ne décrivit pas dans le détail le point culminant de son récit, il n’y avait pas tellement besoin d’être bon pour lire entre les lignes afin de compléter l’insinuation de Vivian. L’image suggérée était difficile et monsieur Anderson ne parvint à rester de marbre que parce qu’il refusa de s’y attarder, s’abritant machinalement derrière son professionnalisme.
La suite de ce que Vivian relata, quoique touchant, était moins surprenant, découlant du reste avec une certaine logique. Il y avait probablement tout autant de façons de réagir face à l’adversité qu’il existait de personnalités, mais la dissociation n’était pas l’approche la plus inhabituelle. Cela faisait également du sens au regard du portrait dressé par la CAT d’une femme “au coeur de glace”.
« À un moment donné, à force de gratter les mûrs, ceux-ci ont fini par tomber. Ce fut un réveil brutal auquel j’ai dû prendre des moyens drastiques pour m’en sortir. Mais je suis toujours là, n’est-ce pas ? », termina la vampire.
Cette façon de conclure, de même que la manière qu’elle eut de reprendre sa tasse de thé, et le fait qu’elle revint à l’anglais, donnaient à ce dernier commentaire des airs de finalité qui suggérait un désir de changer complètement de sujet. Vivian n’enchaîna toutefois pas et, même s’ils n’étaient pas proches, elle ne pouvait pas raisonnablement croire que son chef allait s’en charger.
« Le psyché humain a de fascinant, entre autres, le fait de ne répondre qu'à peu, voire aucun absolus. Un événement traumatique pour une personne pourrait laisser indifférent quelqu'un d'autre. Cela dépend de facteurs circonstanciels personnels, indépendamment d'une prétendue force de caractère. J'imagine cependant mal comment la situation que vous décrivez pourrait laisser qui que ce soit impassible. Ou inchangé. », commenta tout d’abord monsieur Anderson, toujours en allemand, en rendant son regard à son interlocutrice.
« Il n'y a, à mon avis, aucune naïveté ou stupidité derrière l'acceptation d'une situation, aussi imméritée soit-elle. Tout comme il n'y a aucune vertu justifiant de blâmer un survivant. Vous êtes effectivement toujours là et ce n'est pas tellement comment vous vous y êtes rendue qui importe, mais ce que vous faites à partir d'ici. »
Ayant déjà abordé avec elle le sujet du futur qu’elle pouvait se bâtir à la CAT, il ne s’y attarda pas. Il lui avait, après tout, offert tout le temps qu’elle désirait pour réfléchir à la question et n’allait donc pas interférer dans ses réflexions sans qu’elle ne le demande. Il avait jugé pertinent de soulever ce point surtout pour faire remarquer qu’il ne la condamnerait pas pour le passé qu’elle avait et qu’il espérait qu’elle faisait de même.
« Je suis honoré de la confiance que vous m’accordez. », reconnut le chef des vampires avec une sincérité évidente.
Il baissa ensuite le regard vers la tasse de thé que tenait Vivian, sans toutefois vraiment la voir, et se mordit la langue en hésitant. Elle le prendrait peut-être mal et il allait peut-être encore devoir s’excuser. Malgré cela, il ne parvint pas à chasser l’instinct qui lui dictait d’assister la vampire, s’il le pouvait, et il finit par y céder.
« Serait-il indiscret de demander ce qui la motive ? Ni voyez aucune effronterie de ma part, car il s’agit probablement juste, une fois de plus, de l’expression de mes vieilles habitudes... mais vous avez utilisé les mots “histoires non-réglées”... », remarqua-t-il posément.
Il ne jugea pas utile de préciser, à nouveau, qu’elle n’avait aucunement l’obligation de lui répondre et qu’il respecterait ce choix, si elle le faisait. Il ne proposa cependant pas de sujet alternatif, assumant plutôt pleinement les répercussions que pouvaient avoir sa question.
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Sam 20 Mar - 12:57
Le regard d’Anderson ne trahissait aucune émotion particulière, apparaissant exemplairement neutre comme ses précédents emplois en tant qu’intervenant lui réquisitionnait. Malgré ces petits bouts exécrables de son histoire qu’il lui avait présentés. Heureusement, car la vampire aurait détesté qu’on ne la prenne en pitié.
Charles repris la parole en allemand. Vivian pencha la tête sur le côté, curieuse. Elle était désireuse, surtout, de ne plus l’embêter avec l’aversion évidente qu’elle avait eu quant à l’assomption qui avait été faite par les recherchistes. Cependant, s’il voulait continuer d’en parler, elle tenterait la chandelle. Elle ne fût pas entièrement certaine de ce qu’il y avait à dire de plus. Bien sûr, elle avait omis d’ajouter les moyens drastiques entrepris pour se sortir de cette terrible situation. Même si elle n’éprouvait aucun remords à l’orchestration du meurtre de Rhian, il s’agissait surement d’une autre conversation pour une autre fois. Ou peut-être s’était-elle convaincue que Monsieur Anderson n’avait pas besoin de connaître ce détail dans l’histoire, de peur que celui-ci ne teinte sa vision de la vampire ?
« J'imagine cependant mal comment la situation que vous décrivez pourrait laisser qui que ce soit impassible. Ou inchangé. »
Vivian hocha doucement de la tête de haut en bas. Elle avait mentionné plus tôt avoir été une personne très différente au tout début. Elle avait changé du tout au tout après ses aventures avec l’ancien moine. Pourtant, en débitant ces instants tragiques, la vampire s’était remémorer la toute première version d’elle-même. Celle qu’on appelait Vianna et probablement cette version d’elle qui lui manquait le plus. Peut-être que dans ce point tournant de sa vie qu’était son arrivé à la CAT, il était temps qu’elle redécouvre cette même jeune femme qu’elle avait laissé derrière cette fatidique nuit de juin 637 ? Elle ne serait jamais la même, c’était évident. Mais si elle pouvait palier les deux, il y aurait surement un juste milieu agréable qui s’y cachait.
« Je suis honoré de la confiance que vous m’accordez. »
L’irlandaise lui répondit avec un sourire franc. La sincérité dans la voix de Charles était évidente et touchante. Incertaine de quoi répondre d’approprier, elle chercha quelques politesses a utilisé en tant que réponse mais son élan fut pris de cours par le regard, occupé ailleurs de son chef.
Elle fronça ses sourcils à la question de son chef et baissa les yeux vers sa tasse, se demandant bien pourquoi Anderson y avait diriger son attention vers celle-ci. Était-il embêté par sa propre question ? Pourtant, celle-ci semblait tout à fait légitime aux yeux de la vampire. Elle laissa sortir un petit « Hum », en guise de première réponse alors qu’elle réfléchissait à une explication appropriée.
« Je suis tenté de dire que c’est parce que je me sentais mal de vous avoir laissez en plan la dernière fois mais ce serait un mensonge. Le mensonge ne me dérange, habituellement, pas cependant, avec vous c’est… différent. », tenta d’expliquer avec le plus d’honnêteté possible Vivian en allemand.
Elle releva la tête doucement, détournant son regard vers le plafond, optant pour une approche prudente avant de poursuivre.
« Vous avez mentionnez plus tôt que ce n’était pas votre rôle concret que de participer au développement individuel, votre position vous demandant des responsabilités plus propres au fonctionnement de la base. Pourtant, vous ressentez un besoin d’aider venant de vos vieilles habitudes équivalent, je crois, à mon besoin de normaliser mes histoires non-réglées. Cependant, je n’ai pas l’impression qui vous étendez cette courtoisie à tous les autres vampires sur lesquelles vous veillez. » conclut-elle sur un ton doux. Le regard que lui avait lancé l’assistant cuisinier plus tôt n’avait que, d’ailleurs, majorer cette impression.
Vivian retourna son attention vers Charles, pas tout à fait certaine de comment il prendrait ce qu’elle venait lui présenter comme ses impressions. Peut-être était-elle dans le tort mais, au moins, elle lui aurait démontrer tout l’étendue de ses idées quant à la situation.
« Ainsi, si vous me demandez d’où vient cet élan de confiance envers vous, j’imagine qu’il vient d’un endroit similaire à votre disponibilité à vouloir m’aider. » complétât-elle avec un demi sourire.
Il s’agissait de biens des mots pour, seulement, tenter de faire passer l’idée que de parler avec Anderson lui faisait du bien. Elle n’avait pas envie de parler à d’autres de ce qui tramait dans son esprit. Avec le chef, la divulgation d’éléments lui étant généralement plus personnelles quant à son passé coulait presque naturellement. D’autant plus que la vampire avait résonné, dans de précédentes conversations, un certains intérêt de l’un vis-à-vis l’autre. Il était seulement juste d’assumer qu’il affectionnait tout de même, un peu, ces instants plus confidentiels qu’il passait avec elle.
Pourtant, même si Vivian n’était pas du genre à avoir sa langue dans sa poche ou limiter l’expression de sa pensée, il était inconcevable qu’elle ne puisse l’exprimer de façons plus concises. Peut-être Charles serait-il capable de lire entre les lignes de son discours plutôt large ?
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Sam 20 Mar - 22:19
« Je suis tenté de dire que c’est parce que je me sentais mal de vous avoir laissé en plan la dernière fois mais ce serait un mensonge. Le mensonge ne me dérange, habituellement, pas cependant, avec vous c’est… différent. », fit Vivian.
Il s’agissait d’un aveu intriguant, même si ce n’était pas exactement une réponse à ce que monsieur Anderson avait cherché à savoir. Ce dernier ne précisa cependant pas sa question sur le besoin d’aide de Vivian et laissa son interlocutrice poursuivre sa réflexion jusqu’au bout. Au fond, peut-être voulait-elle signifier que son ouverture n’avait rien de prémédité et était-elle donc elle-même incertaine de ses besoins. Il espérait néanmoins qu’elle y accorderait une pensée et n’hésiterait pas à aborder de nouveau le sujet, si nécessaire. Même si “non-réglée” n’avait été qu’une façon de parler, pourquoi cet adjectif et pas un autre ?
« Cependant, je n’ai pas l’impression que vous étendez cette courtoisie à tous les autres vampires sur lesquels vous veillez. », remarqua-t-elle doucement, dans ce qui avait un peu l’air d’une question. C’est du moins ainsi que monsieur Anderson choisit de percevoir l’observation.
Il prit une gorgée de son repas en considérant le commentaire. Il n’était pas faux. Il aurait aimé aider chacun des vampires de la CAT un à un, mais il ne pouvait être partout et devait choisir où diriger ses énergies. D’autant que, comme il l’avait expliqué, l’aide individuelle prolongée n’était pas le premier rôle d’un chef de race.
D’autres Catiens avaient définitivement un besoin d’aide plus criant que celui à demi-avoué de Vivian. Il aurait pu donner de son temps libre pour eux, mais choisissait de laisser les professionnels de la base s’en occuper. Pourquoi ne pas juste encourager Vivian à suivre le même chemin ?
D’un autre côté, discuter avec Vivian, ce n’était pas nécessairement juste un échange professionnel. Ils avaient parlé musique... Ils avaient parlé de lui...
« Ainsi, si vous me demandez d’où vient cet élan de confiance envers vous, j’imagine qu’il vient d’un endroit similaire à votre disponibilité à vouloir m’aider. », résuma la vampire avec un léger sourire.
Un constat intéressant qui prit un peu le chef des vampires de court. Perplexe, il observa silencieusement Vivian un moment, incertain de ce qu’il devait dire.
Il était probablement raisonnable de penser que la confiance de Vivian signifiait qu’elle ne serait pas embarrassée de discuter plus en détails des difficultés qu’elle vivait, ou avait vécues, lorsqu’elle en ressentirait le besoin, et qu’il n’avait donc pas à presser le sujet à cet instant. La lourdeur des derniers moments méritait donc peut-être d’être laissée derrière pour quelque chose de plus... convivial ?
« Vous vouliez savoir ce qu’était la relation entre mon frère et moi, une fois vampire. », rappela monsieur Anderson, changeant de sujet et de langue comme si de rien n’était, dans une acceptation tacite à ne pas tester les limites de la confiance de Vivian. Et puis, il lui devait une vraie réponse, après la façon dont il avait juste évité la question, la fois précédente.
La confiance pouvait aller dans les deux sens et peut-être avait-il envie d’en faire la démonstration.
« Il m’a accompagné pendant... je crois que c’était quatre mois. Environ. », commença-t-il, fronçant les sourcils tandis qu’il fouillait dans sa mémoire.
Il but à nouveau et sourit ensuite pour lui-même, sachant à l’avance que la suite de l’histoire allait sembler étrange.
« Après quoi, tout en brisant le mobilier, j’ai exigé qu’il me laisse me lamenter sur mon sort, comme l’adulte autonome que j’étais. », avoua-t-il sur un ton léger.« Ou quelque chose de ce genre. Je ne me rappelle pas de mes paroles exactes, mais le sentiment était celui-là. Et puis je suis parti en claquant dramatiquement la porte. »
Avec le recul, cette scène l’amusait. Il faut dire aussi que, même s’il avait fallu longtemps, il avait ensuite pu régler les choses avec Hugh. Plus de deux siècles plus tard, les difficultés partagées avec son frère n’étaient pas les moments qui lui revenaient en tête en premier, lorsqu’il pensait à lui.
« À une autre époque, je n’aurais pas été de bon conseil, mais j’aime penser que je me suis assagi, avec les années. », commenta-t-il d’un air faussement distrait.
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Mer 24 Mar - 21:26
Vivian hausse un sourcil, curieuse, alors qu’Anderson changea de langue d’élocution et de sujet du tout au tout. L’aurait-elle mis mal à l’aise avec sa précédente conclusion ? Malgré l’honnêteté la plus totale qu’elle voulait faire régner entre elle et son chef, il faudrait qu’elle fasse attention à ce qu’elle dise la prochaine fois. Sinon, il était assuré qu’elle saurait en dire trop et se mettre dans l’embarras. Elle devait avouer, cependant, que de rediriger la conversation vers des implications moins lourdes était apprécié.
Néanmoins, son air s’adoucie lorsque Charles fit mention de son frère. Elle était agréablement surprise de le voir parler de quelque chose de si près de lui de son plein gré. Généralement, elle devait le questionner, presque stratégiquement pour qu’il ne s’ouvre un peu. C’était… agréable ? Surtout considérant tout ce qu’elle venait de lui exposer, ce retour de confiance lui fit chaud au cœur.
Cependant, une petite pensée vient assombrir l’esprit de l’irlandaise. Elle avait bien l’impression qu’il ne daignait parler de lui que lorsqu’elle lui avouait quelque chose de bien plus personnelle et ce système de pseudo récompenses ne lui plaisait pas particulièrement. Comme de fait, il n’avait que ramener la question qu’elle lui avait posée après qu’elle ait parler de Rhian. Bien sûr, ils n’étaient pas amis à proprement parler mais elle osait croire qu’ils avaient un peu plus qu’une simple relation superviseur-élève. Mais peut-être qu’elle se trompait. Elle opta, toutefois, de dissiper ses doutes et de centrer son attention sur l’anecdote d’Anderson.
Le chef des vampires sourit tranquillement après avoir expliqué que son frère n’avait que, réellement, passé peu de temps avec lui après sa transformation. Vivian lui lança un regard intéressé, désireuse de comprendre la raison de son air amuser.
« Après quoi, tout en brisant le mobilier, j’ai exigé qu’il me laisse me lamenter sur mon sort, comme l’adulte autonome que j’étais. (…) Et puis je suis parti en claquant dramatiquement la porte. »
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la vampire. L’image collait mal avec l’allure propre et courtoise de Charles. Elle retint un petit rire. Pourtant, il n’était pas complètement difficile d’imaginer toute la colère qu’il avait pu contenir en lui après sa transformation. La perte de ses pouvoirs, le fossé se créant entre lui et sa famille… C’est ce qui avait été facile pour Vivian, en fait, lors de sa transformation. Le tout aurait probablement été beaucoup plus douloureux si elle avait dû dire au revoir à Connall et aux enfants de son plein gré mais ils étaient morts, elle ne pouvait rien faire d’autre que vivre son deuil tant bien qu’elle n’avait jamais véritablement fait le deuil de sa propre personne qu’elle était.
Elle n’avait pas été particulièrement en colère après sa transformation non plus. La présence de Rhian dans son histoire avait été un élément dramatique et, même si elle eut beaucoup à apprendre, elle avait fait la paix assez rapidement avec ses nouvelles habiletés (Ce qui ne l’empêchait pas, parfois de s’imaginer vivre une vie toute à fait différente). De même qu’elle s’était mise dans lignes directrices spécifiques à respecter assez rapidement. Tant bien qu’elle ne comprît pas toujours les élans de détresses de Julianna quant à sa transformation. Mais elle essayait, elle écoutait et tentait de guider la jeune femme dans sa nouvelle nature. De plus, elle était plutôt choyée de se trouver dans un environnement encadrer et, surtout, protéger. Et si quelqu’un lui voulait du mal, Vivian serait toujours là pour la défendre, comme elle venait de le faire dans la discothèque.
« À une autre époque, je n’aurais pas été de bon conseil, mais j’aime penser que je me suis assagi, avec les années. »
L’air faussement distrait d’Anderson fit rire la vampire. Assagi était presque mal utilisé dans ce cas-ci. Passé d’une colère tel à briser des meubles à l’être pacifique et maitriser qu’était le chef devait avoir été toute un travail sur lui-même. D’ailleurs, il devait avoir germer de là son besoin d’aider les autres, non ? Elle le trouvait, par-dessus tout, d’une patience incomparable d’avoir pu exercer ce genre d’emplois. Elle bien trop volatile et avait la langue bien trop aiguisée pour pouvoir effectuer la moindre occupation de la sorte. C’était très honorable.
Vivian appuya ses coudes sur la table s’appuya le visage sur ses mains jointes. Une question se formait tranquillement dans son esprit mais elle hésita à l’aborder. Elle fronça les yeux quelques instants, réfléchissant à la meilleure formulation à utiliser. Elle hocha de la tête doucement pour sortir de ses pensées. Ses cheveux chatouillèrent ses épaules ce qui lui fit passer un petit frisson dans le dos, lui rappelant surtout à quel point elle se sentait à découverte. Satané chandails sans manches !
« Permettez-moi de demander, mais arrêtez-moi si je suis trop intrusive », débuta la vampire d’un ton un peu incertain. « Mais, qu’en est-il de vos enfants ? Ou de votre femme, si elle était toujours à vos côtés lors de votre transformation… Quels ont été leurs réactions ? »
Elle offrit à Anderson un regard compatissant plutôt que curieux. Il avait bien le droit de refuser de répondre s’il le voulait, comme il lui avait si gracieusement offert à quelques reprises amis elle tenta tout de même. Elle n’avait eu ni l’un ni l’autre à ses côtés lors de sa transformation et de devoir présenter le tout à sa famille proche aurait été un véritable choc. Pourtant, la famille Anderson devait être au courant de l’existence des vampires si Charles avait été chasseur. Il était difficile imaginable qu’il ne l’aille renier, elle espérait véritablement qu’il lui offrirait une histoire avec un dénouement plutôt heureux pour contraster avec la lourdeurs des dernières implications de la vampire.
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Sam 27 Mar - 14:23
Vivian rit à la blague de son chef, puis un silence s’installa, que monsieur Anderson ne trouva pas inconfortable. La présence de la vampire, avec ou sans paroles échangées, était apaisante, surtout après le débat que le chef des vampires avait eu à tenir avec son homologue elfe. Il laissa son regard errer un bref instant sur le réfectoire dépeuplé et, en reposant son attention sur Vivian, remarqua qu’elle le dévisageait. Monsieur Anderson soutint le regard bleu clair, invitant silencieusement son interlocutrice à verbaliser peu importe ce qu’elle était en train de penser. Elle y vint éventuellement, avec une légère hésitation dans la voix.
« Permettez-moi de demander, mais arrêtez-moi si je suis trop intrusive. Mais, qu’en est-il de vos enfants ? Ou de votre femme, si elle était toujours à vos côtés lors de votre transformation… Quelles ont été leurs réactions ? »
Ah... Il n’avait pas anticipé cette question. Ne sachant pas, sur le coup, comment y répondre adéquatement, il baissa les yeux sur le grand verre posé sur la table, entre ses mains, se perdant dans ses pensées.
Il était difficile de décrire la réaction de Dorothy sans en donner le contexte et monsieur Anderson n’était pas certain d’avoir envie d’aller dans cette direction. Ses problèmes conjugaux datant de trois siècles plus tôt n’étaient pas tellement pertinents. Il en était de même de ses fautes dans son rôle de père. Même si toutes les familles comptaient leur lot d’imperfections, et qu’il s’était pardonné ses erreurs depuis, le sujet était suffisamment personnel pour qu’il ne l'ait jamais abordé avec qui que ce soit auparavant.
Évidemment, il aurait été facile d’arguer que les propos de Vivian un peu plus tôt étaient d’autant plus intimes. Cependant, monsieur Anderson n’avait pas l’habitude d’une dynamique où il pouvait réciproquer cette ouverture. Les confidences qu’il avait écoutées au cours des décennies avaient été dites dans un encadrement professionnel, une ambiance de confiance, mais pas d’amitié. Ses relations avec les autres étaient systématiquement débalancées.
Le chef des vampires avait néanmoins envie de répondre. Il croyait sincèrement que la curiosité de Vivian ne cachait aucun intérêt détourné et il aurait conséquemment été injuste de mettre un frein à la conversation. Il n’avait pas nécessairement à se présenter face à elle en tant que chef de race, n’est-ce pas ? Sans compter que cela aurait donné l’impression d’une histoire tragique à oublier, ce qui n’était pas le cas. Son malaise était peut-être injustifié.
« Au moment où je l’ai revue, j’allais mal. », résuma très simplement monsieur Anderson, avec un demi-sourire un peu triste, en relevant le regard.« Elle a fait le choix de m’aider plutôt que d’accorder de l’importance à ce que la situation lui faisait vivre, à elle. »
Il y avait beaucoup de choses que Dorothy aurait pu lui reprocher, et le fait d’avoir été transformé en vampire n’était qu’un élément presque négligeable dans la liste. Elle n’en avait toutefois rien fait, sur le moment.
« Elle en a parlé aux enfants sans moi, donc je ne sais pas trop, pour cette partie... », continua-t-il sans laisser paraître s’il était content ou pas de ce fait.
En vérité, il l’avait reproché à Dorothy. Ce à quoi elle avait répliqué qu’après qu’elle ait élevé trois enfants presque toute seule pendant dix ans, il avait beaucoup de culot d’exiger soudainement d’être présent. Ça avait été la première fois qu’elle avait élevé la voix depuis qu’il était revenu. La dispute qui avait suivi avait crevé l’abcès. Même si les choses ne s’étaient pas mises à systématiquement aller mieux à partir de là, ça avait un premier pas vers l’avant.
« Globalement, je dirais donc que les réactions de tout le monde ont été... enviables ? satisfaisantes ? »
Il n’était pas certain du meilleur qualificatif, mais ne s’attarda pas à y réfléchir. Il reprit la parole en essayant de mettre l’accent sur le positif de ce qu’il avait vécu. Car, en réalité, la transformation l’avait rapproché de sa famille, d’une certaine façon. Il en avait tiré beaucoup de bon.
« Je suis resté avec ma famille pendant une douzaine d’années. J’ai eu la chance d’être transformé assez vieux pour qu’il ne devienne pas rapidement évident que je ne vieillis pas. J’aurais peut-être pu oser quelques années de plus, mais nous avons convenu que repousser l’inévitable plus longtemps n’était pas tellement avantageux. En me déclarant décédé, mes fils héritaient de mon titre et de mes avoirs. Ils étaient assez vieux pour que je leur rende ce service. Lorsque je suis parti, Philip, le plus jeune, avait un peu plus de 25 ans, et Edmund était marié et lui-même père. »
Monsieur Anderson s’arrêta en réalisant qu’il s’étalait peut-être un peu trop dans les détails. Vivian avait-elle envie d’entendre le récit de toute sa vie ? Ou ne s’attendait-elle qu’à la réponse à sa question ?
« Je ne souhaite pas vous ennuyer avec mes histoires. », s’excusa le vampire. Et puis il se dit qu’il était tout aussi bien de soulever la question :« Le sujet de la famille ne vous dérange pas ? »
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Mar 30 Mar - 15:24
Vivian avait lancé la question simplement mais n’espérant aucune réponse bien exhaustive. Depuis leur rencontre, le chef des vampires restait souvent bien nébuleux et vague dans ses anecdotes personnelles. Désireux de garder une distance dans son rôle de chef sûrement. Il baissa la tête, marquant une légère pause et alors qu’il releva la tête en répondant, la vampire glissa son regard dans celui d’Anderson.
Ils étaient dans un endroit bien publique, certes, néanmoins le réfectoire se vidait lentement de ses derniers convives en quête de soutenance de fin de soirée. Ainsi, pour un bref instant, alors qu’elle l’écoutait parler, elle eut l’impression qu’il n’y avait rien d’autre autour d’eux. Quelques minutes apaisantes durant lesquels ils n’étaient qu’en présence que de l’un et de l’autre. Le sentiment était fort agréable pour la vampire qui n’avait pas connue une impression similaire depuis… en fait, elle ne savait dire. Elle resta là, le visage accoter sur ses mains délicatements croisés.
« Globalement, je dirais donc que les réactions de tout le monde ont été... enviables ? satisfaisantes ? »
Vivian lui offrit un léger sourire sympathique. Anderson avait mentionné avoir été colérique après sa transformation mais elle était tout même heureuse de savoir que la réaction de ses proches n’eut été trop… dramatique ? C’était une chance toute particulière, réservé à peu et tout ce qu’elle avait pu lui souhaiter. Après tout, bien qu’elle ne connût que très sommairement les détails de sa vie avant sa transformation, la hauteur des égards dans lesquels elle tenait le chef des vampires était tel qu’elle ne lui espérait que des expériences plutôt douces. Du moins, comparativement aux siennes.
La vampire laissa échapper un petit « Oh! », surpris ainsi qu’un haussement de sourcils lorsque Charles mentionna avoir passé une douzaine d’année avec sa famille. Vivian n’avait jamais eu cette chance. Peut-être qu’avoir été transformer un peu plus vieille elle serait bien restée plus longtemps à la même place, mais du haut de ses 26 ans d’apparence, il était évident que ce n’était fort impossible.
Il y avait tout de même une pointe de tristesse dans l’idée que la famille d’Anderson ait dû se résoudre à le déclarer décédé. Avait-il érigé un monument sur une tombe vide ? Il était coutume pour les familles plus fortunées d’installer au moins une stèle. L’image était, cependant, un peu troublante. Tout au moins, peut-être y avait-il quelque chose de métaphorique à tout cela. Après sa transformation il n’était certainement plus la même personne. Une façon de marquer une vie qui termine alors qu’une autre ne commencait, surement. Il s’agissait, cependant, d’un sacrifice assez lourd auquel concédé même s’il s’agissait de l’option logique malgré qu’elle ne soit pas la plus facile.
« (…) et Edmund était marié et lui-même père. »
Vivian souri doucement, tient, elle n’avait jamais imaginé Anderson être grand-père. Pourtant, si la lignée de sa famille c’était prolongé par la suite, il devait bien être un ancêtre bien ancré dans l’arbre généalogique. Peut-être même que, coup de théâtre, un décédant de sa famille se trouvait à la CAT ?
« Je ne souhaite pas vous ennuyer avec mes histoires. »s’excusa Anderson avant d’enchaîné avec une question sur le sujet de la famille.
« Ennuyé ? », répéta Vivian en se redressant doucement un peu hébété par cette assomption. « Vous ne m’ennuyez pas du tout. Au contraire, je trouve le tout fort intéressant. Il s’agit d’une perspective qui m’est complètement inconnue. »
La vampire baissa les yeux en réfléchissant à la question du chef. Elle saisit sa tasse et joua doucement avec celle-ci, faisant danser les petits brins de thés qui restait dans le fond du breuvage maintenant froid. Évidemment, Charles devait se douter qu’il s’agissait d’un sujet difficile pour la vampire. Cependant puisqu’elle avait conclu que sa précédente façons inopiné de quitter la conversation dans le bureau du chef était loins d’être la meilleure, elle tenta une réponse.
« Et pour ce qui est de la famille… Disons seulement que je n’ai aucune aversion à parler de la famille en général. En instance, la vôtre. La mienne… C’est une autre histoire. » répondit-elle en gardant le regard rivé vers la tasse.
Elle releva la tête doucement pour, à nouveau, river son regard dans celui d’Anderson.
« Vous savez, depuis le décès de Rhian, et surtout après mon arrivé aux États-Unis, je me suis gardé très occupé. J’ai commencé à investir dans la bourse et dans l’industrie du divertissement, je me suis éduqué, je gérais la petite bande de vampires qui m’accompagnait, bref. Je ne me suis pas laissé énormément de temps pour m’arrêter et, probablement, réfléchir sur moi-même. Néanmoins, depuis mon arrivé ici, ce fut bien tout le contraire. », réfléchit-elle à haute voix.
Bien sûr, elle avait des hobbies, s’occupait de Julianna et elle devait tout de même daigner se pointé le bout du nez en classe quelques fois mais son agenda était beaucoup moins charger à la CAT qu’elle n’en eut l’habitude. Et tout ce temps libre lui donnait plusieurs occasions de brasser pas mal d’émotions. Et puis, elle n’avait que commencer à faire ses cauchemars depuis son arrivé dans la base. Ne disaient-ils pas que les rêves étaient, parfois, une projection de l’esprit qui tentait de venir à terme avec quelque chose ?
« Je pense souvent à eux. Probablement qu’un jour je saurais vous en parlez mais… pas pour l’instant. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. » avoua Vivian avec un demi-sourire timide.
Elle n’avait pas précisé qui étaient « eux » bien que, de toute évidence, elle référait à ses enfants. Elle pouvait parler de Connall sans problèmes. Bien que son décès lui brisa le cœur il y a toute ses années, elle avait connue l’amour depuis ce qui avait faciliter son deuil. Ses sœurs ou de ses parents, ce sujet avait été levé lors de leur dernière conversation et elles les mentionnaient sans même une once si tristesse, tout au minimum une pointe de nostalgie. Mais Erin et Vasil…
Lors de son dernier mariage profitable, celui avec le Comte de Saint-Michel de Monaco en 1876, elle s’était retrouvée dans une maisonnée composée de quatre enfants en bas âge, le comte étant veuf d’à peine un an. Peut-être que, inconsciemment, la vampire c’était retrouvé à espérer que ces enfants rempliraient le vide qu’elle ressentait. Néanmoins, la façons d’élevé les enfants à l’époque était généralement dépourvu de toute interaction affectueuse entre ceux-ci et les parents. Le comte était le seul époux duquel elle s’était seulement séparée silencieusement et était partie dans la nuit. Refusant de faire des enfants des orphelins à nouveau. Mais ce n’était pas comme les siens… Rien ne serait comme les siens.
« Donc, une douzaine d’année après votre transformation, sans titre, sans vos avoir… Où êtes-vous allés ? Vous avez mentionné l’Allemagne… » demanda la vampire dans un effort de détourner la conversation de sur elle et, surtout, désireuse de saisir l’opportunité de l’ouverture que lui offrait le chef des vampires et d’en apprendre un peu plus sur Charles. Et par dessus tout, ne voulant pas laissé la conversation se taire. Elle pourrait discuter avec lui toute la nuit si il le fallait.
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Ven 2 Avr - 17:36
« Je pense souvent à eux. Probablement qu’un jour je saurais vous en parlez mais… pas pour l’instant. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. »
« Je crois que vous me connaissez assez pour savoir que ce n’est pas mon genre. », répondit aimablement monsieur Anderson. En vérité, maintenant qu’il s’en faisait la réflexion, Vivian savait plus de choses sur lui que bien des anciens Catiens...
Il lui était naturel de respecter les limites demandées par son interlocutrice et il se satisfit sans insister de l’absence de détails donnés par la vampire, tout comme il accepterait son choix si elle ne se sentait jamais prête à lever le voile sur cette partie de sa vie. Peut-être trouverait-elle suffisant d’y réfléchir par elle-même, maintenant que, comme elle venait de le faire remarquer, elle en avait l’opportunité.
« Donc, une douzaine d’années après votre transformation, sans titre, sans vos avoirs… Où êtes-vous allé ? Vous avez mentionné l’Allemagne… »
La question de Vivian lui fit réaliser que, mis à part la mention d’avoir été en Allemagne en 1836, il avait probablement omis les dates dans tout ce qu’il avait pu raconter à la vampire. Peut-être croyait-elle même qu’il avait été transformé en 19e siècle, et non au 18e.
« J’ai quitté la Grande-Bretagne en 1760, au milieu de la guerre de Sept Ans. », précisa-t-il donc.« La Prusse était certes une alliée, mais l’ambiance d’incertitude qui y régnait n’était pas ce qu’il me fallait. »
La guerre était vue comme une aubaine par une majorité de vampires, car elle offrait un accès facile et presque indétectable à des proies. Monsieur Anderson avait toutefois toujours eu du mal avec l’idée de tuer, même s’il s’agissait de personnes de toute façon condamnées. Il avait préféré se tenir loin des fronts militaires jonchés de gens malades, blessés, ou les deux.
« Sur le conseil de ma fille, je devais “prendre des vacances”, alors j’ai plus ou moins errer pendant quelque temps. Le fait de ne pas avoir à acheter de nourriture rend la vie soudainement bien peu onéreuse. », continua-t-il, marquant son dernier commentaire d’une touche d’humour parce que ça donnait possiblement l’impression qu’il avait vécu comme un chien errant.
Le froid le dérangeait moins qu’un humain et il ne pouvait pas tomber malade. Trouver des endroits où dormir n’avait donc pas été trop difficile. Il avait cependant, bien sûr, souvent préféré le confort des gîtes aux abris de fortune, ce qui avait été à peu près ses seules dépenses. Il s’était mêlé à la population locale de villes et villages tandis qu’il avait, un peu arbitrairement, choisi d’aller vers l’Est.
« Même si j’étais physiquement loin, ma famille n’avait pas de mal à me joindre. », mentionna-t-il en touchant négligemment sa tempe de l’index pour signifier qu’il faisait référence à la télépathie. Le sujet des Anderson paraissait intéresser Vivian, mais le chef des vampires ne s’étala pas trop, même s’il aurait pu. Il revient plutôt, comme c’était son habitude, à une réponse plus précise à ce que la vampire avait demandé :
« La première fois que je me suis installé quelque part, c’était au Danemark, l’une des puissances commerciales de l’époque. Je n’avais pas d’expérience de marchand, mais j’ai travaillé au sein du système politique et judiciaire anglais pendant trente ans, donc je savais négocier et relever les failles dans un contrat. On m’a engagé pour les échanges avec la Grande-Bretagne. Mon ignorance du danois n’était ainsi pas problématique; tout était une question de profits et de chiffres. », expliqua-t-il.
Dans le monde des affaires, tous les hommes parlent la même langue, celle de l’argent. Ce n’était toutefois pas le domaine de prédilection de monsieur Anderson, qui était bien plus intéressé par la valeur non-monétaire des choses. C’était l’une des raisons ayant motivé son désir d’apprendre au moins une seconde langue.
« Pendant toute ma vie, suivant mon départ définitif de Bristol, je ne restais généralement pas plus de cinq ou six ans au même endroit. Un peu plus tard, je me suis établi en Allemagne, qui ne s’appelait pas encore ainsi, pour la première fois. D’abord pour venir en aide bénévolement aux vétérans des nombreuses guerres prussiennes de cette période. »
L’intérêt honnête de Vivian rendait le fait de parler de soi plus aisé que ce que monsieur Anderson aurait pu imaginer. Il ne pouvait cependant pas laisser la discussion être seulement focalisée sur lui. Il se permit donc la même curiosité dont faisait preuve son interlocutrice.
« Et vous ? Comment avez-vous occupé la fin du 18e siècle ? », demanda-t-il. Il n’avait, après tout, pas retenu par coeur toute la ligne du temps construite par la CAT sur Vivian.
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Ven 9 Avr - 20:03
« Je crois que vous me connaissez assez pour savoir que ce n’est pas mon genre. »
Vivian lui répondit par un doux sourire. Oui, elle le savait et le connaissait juste assez pour envisager qu’il ne s’en offusquerait pas. Même lors de leur précédente conversation, il avait été bien explicite dans le fait qu’il n’était pas nécessaire qu’elle ne présente aucune réponse qu’elle n’avait pas envie de donner. Le choc de l’interrogation l’avait poussé à se refermer sur elle-même bien plus que tout autre chose. Elle avait surtout émit cette ajout par politesse, ou peut-être comme une promesse de, un jour, daigner s’ouvrir assez à quelqu’un pour parler de Vasil, Érin et les circonstances de sa transformation plus ouvertement.
Vivian fut touché par la continuité d’ouverture que lui démontrait Anderson. Il avait déjà mentionné être peut habitué qu’on s’intéresse à son passé ce qui faisait particulièrement plaisir à la vampire de se savoir prévit de ces détails probablement inconnue de plusieurs. Néanmoins, elle l’écouta passivement, pour aussi longtemps qu’il parlerait en déposant ses bras doucement sur la table. Analysant et chérissant, non seulement, chacun des mots qui sortaient de sa bouche mais aussi chaque petit trait sur son visage, un petit sourire en coin.
Elle eut un doux petit rire lorsqu’Anderson mentionna le conseil de sa fille. Elle semblait être bien sage, oui. Un trait qu’elle retenait surement de son père, d’ailleurs. Mais il avait bien raison, ne pas avoir à se nourrir d’aliment rendait les déplacements non seulement bien peu onéreux mais bien plus facile aussi.
Elle trouva bien mignon le petit geste sur la tempe que fit Charles en mentionnant que sa famille n’avait aucune difficulté à le rejoindre. D’ailleurs, même si lui avait perdu ses pouvoirs par sa transformation, il devait être plutôt agréable d’avoir ce genre de lien direct avec eux même s’il devait se sentir bien seul parfois. Cette pensée attrista le regard de l’Irlandaise pour un court instant même si elle se refusa de le prendre en pitié. Si elle n’avait aucune patience pour se même genre de sentiment, elle s’imagina qu’il en était de même pour le chef des vampires.
Elle ne put réprimer un petit sourcil arquer lorsqu’il mentionna être partie vers le Danemark. Il s’agissait, cependant, d’un choix évident s’il voulait éviter les tumultes de la guerre de Sept Ans. Le Danemark, coincé entre la Prusse et la Mer Baltique c’était vue une de ses routes terrestres bloqués mais avait renforcit les échanges par bateau avec la Suède et l’Angleterre.
Elle hocha de la tête doucement lorsqu’Anderson mentionna ne pas rester au même endroit plus de cinq ou six ans. Il en était de même généralement pour la plupart des vampires. Pourtant, comme il l’avait mentionné plus tôt, le chef avait l’avantage de pouvoir probablement rester un peu plus longtemps à la même place sans être démasqué, elle fut surprise qu’il ne semblât pas en profiter davantage. Dans son cas à elle, il était plutôt difficile d’étirer cette période, la différence entre 26 et 30 ans laissaient des traces sur le visage habituellement.
« Et vous ? Comment avez-vous occupé la fin du 18e siècle ? »
La vampire eut un petit rire presque nerveux. Le milieu du 18em siècle avait été marquée, pour Vivian, par le décès du Duc de Derbyshire et les soupons de sa sœur ; la princesse Anne de Hanovre. Il s’agissait de la seule fois, du moins dont elle avait connaissance, qu’on avait faillis faire éclater au grand jour sa véritable identité. Il était donc évident que de rester dans le royaume d’Angleterre ou de s’exiler en France était inconcevable. Malgré tout, elle en avait profité, comme à chaque fois où elle devait tout recommencer dans une autre contrer, pour s’enrichir. Non pas seulement financièrement mais culturellement.
« Un incident m’a contrainte de quitter l’Angleterre rapidement vers 1745. » répondit-elle sur un ton franc.« Et puisque je suis particulièrement friande de découvrir des nouveaux paysages, je suis parti vers une partie de l’Europe qui m’était encore plutôt étrangers ; les pays du nord. »
Elle considéra rapidement si elle devait élaborer un peu plus sur les fameuses circonstances de l’incident. C’était plutôt vague comme réponse, elle en concevait, mais si elle ne désirait pas admettre à toutes les tueries dans lesquels elle avait pris part. Lors de ses mariages, il n’y avait aucune autre issue de sortie. Ou, du moins, c’est ce dont elle avait l’impression à l’époque.
« J’y ai fait comme toute bonne femme de société faisait à l’époque. Vous savez, les choix étaient plutôt limités dans l’étendues de nos activités. Une amie m’a même déjà dit à la blague que nous étions condamnées à vivre dans les limbes du boudoir jusqu’à ce que la mort ne nous emporte. Donc, en plus d’organiser et de participer à différentes activités sociales servant surtout à conserver les apparences hautaines de la famille avec laquelle je m’était affilier, et durant lesquels j’ai maîtrisée l’art de la valse, j’ai lu énormément de livres. », elle ajouta une pointe d’humour dans ce dernier commentaire.
Ses hobbies n’avaient pas énormément changé entre le décès de Rhian et son arrivé aux États-Unis. L’Europe étant toujours plus hésitante dans le changement que leurs compatriotes du nouveau-monde. Les compétences développer à cette époque était surtout celles qui l’ennuyait le plus. Certes elle appréciait l’art, la musique et le théâtre mais elle avait un bien moins réel envie de les pratiquer de les appréciés. D’ailleurs, ses époux lui avaient souvent recommander d’apprendre à broder ce qu’elle n’avait jamais réussi à bien faire. Elle était une femme de lettres, préférant d’analyser ce qu’on présentait devant elle à tout autre chose.
« Ainsi, vers 1769, mon époux à l’époque m’a ramené d’un voyage en France un nouveau livre : Le Nakaz. Ayant été absolument charmé par celui-ci et les principes des Lumières que tentait d’instaurer l’Impératrice Catherine, j’ai quitté la Norvège pour aller m’établir à Saint-Pétersbourg où je me suis rapidement tailler une place dans la cour Impérial de Catherine. Nous n’étions pas particulièrement proche, d’ailleurs, sa Majesté était bien trop occupée dans ses histoires de cœur, mais nous avons eu des conversations très intéressantes. Je crois qu’elle était surtout heureuse de pouvoir converser de sujet plus approfondi que les déboires amoureux et les scandales de la cour, particulièrement avec quelqu’un d’autre qu’un homme pour une fois. »
Elle avait beaucoup apprécié son temps dans la grande ville en constante révolution. Elle n’avait même jamais songé à s’y marier. Trop absorber à converser avec Voltaire lorsqu’il venait faire présence dans quelques dîner d’états. Elle y avait dépensé plus d’argent qu’elle n’en avait gagné en s’y retrouvant mais le temps qu’elle s’y était retrouvé lui avait permis de découvrir plusieurs principes scientifiques et de s’instruire sans borne sans qu’on ne s’en offusque trop.
Vivian soutint le regard de son chef quelques instants avant de le baissé, un petit sourire aux lèvres. Était-elle timide ? Non, impossible. Néanmoins, elle se décida à éclairer Anderson sur une pensée qu’elle avait en tête depuis le début de leur conversation. Si elle voulait être le plus honnête avec lui, ne faudrait-il pas que, parfois, elle laisse divaguer ce qui lui bousculait en tête. Elle releva les yeux à nouveau, en joignant ses deux mains ensemble.
« Je dois dire que j'apprécie vraiment ce moment. Je veux dire, l'ouverture que vous me montrez. Je suis touchée que vous soyez disposé à participer à cet échange de la sorte. », avoua-t-elle d’un ton doux.
Monsieur Anderson Chef des Vampires
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Sam 10 Avr - 18:20
« Un incident m’a contrainte de quitter l’Angleterre rapidement vers 1745. »
Vivian ne précisa pas ce qu’elle entendait par “incident” et monsieur Anderson ne posa pas la question, déduisant que ce manque de détails était volontaire. Après tout, jusqu’ici, la vampire ne s’était pas fait prier pour expliciter ses récits. Dans le cas présent, soit elle jugeait les éclaircissements inintéressants, soit cela faisait partie d’un sujet qu’elle ne voulait pas voir soulevé. Le chef des vampires choisit d’être curieux envers la date plutôt que de s’interroger sur des hypothèses qu’il ne mettrait pas à l’épreuve.
En 1745, il avait été encore humain et résidait en Grande-Bretagne. Vivian avait également mentionné, dans une précédente conversation, avoir aidé des sorciers anglais vers la fin du 17e siècle. Elle ne pouvait pas être demeurée au même endroit pendant un siècle, mais l’Angleterre était une région vaste, qu’elle aurait pu avoir arpentée. Ou bien elle était partie et revenue. Dans un cas comme dans l’autre, il était cocasse d’imaginer que leur vie respective puissent avoir un point commun vieux de trois siècles.
Écouter Vivian relater sa vie était bien plus intéressant et instructif que d’en parcourir le résumé écrit par la CAT, confortant monsieur Anderson dans son choix de n’avoir porté qu’une attention rapide à cette partie du dossier de la vampire et de ne pas avoir l’intention de s’y arrêter davantage.
Il s’amusa de l’imaginer valser (et converser avec des monarques) dans l’une de ces robes lourdement chargées de l’époque, un style qui lui allait sûrement merveilleusement bien, comme probablement tous les autres, dont l’actuel. Malgré qu’il la connaissait désormais réservée, monsieur Anderson avait eu un aperçu d’une Vivian détestablement fastueuse lorsqu’elle était arrivée. Elle n’avait, de toute évidence, eu aucun mal à afficher “les apparences hautaines” dont elle avait eu besoin. Il était agréable de constater qu’elle n’en voyait plus la nécessité.
Après une allusion aux histoires amoureuses forcément compliquées de la noblesse russe, Vivian détourna le regard d’un air gêné qui fit sourciller le chef des vampires.
« Je dois dire que j'apprécie vraiment ce moment. Je veux dire, l'ouverture que vous me montrez. Je suis touchée que vous soyez disposé à participer à cet échange de la sorte. », confia-t-elle doucement.
Monsieur Anderson considéra le commentaire pendant une seconde en soutenant le regard de la vampire.
« Le sentiment est partagé. », répondit-il sur le même ton.« Je remercie d’ailleurs votre intérêt désintéressé, qui encourage cette disposition qui ne m’est pas coutumière. »
Et puis, suivant une réflexion après coup, il ajouta avec un léger sourire :
« Quoique je n'aie rien à cacher, il me semble juste de retourner la confiance offerte. »
Bien que la famille Anderson ait connu des difficultés, et que ces adversités soient une part importante de ce qui la définissait, ce n’étaient pas des moments difficiles qui construisaient principalement les souvenirs de monsieur Anderson. Il en allait de même de la vie qu’il avait eu ensuite. Quant à ce qui était plus douloureux... Il pourrait aussi y venir. Il n’avait pas besoin de secrets. Il en avait simplement parce que c’était ainsi que les choses s’étaient orchestrées.
« La plupart de mes souvenirs sont heureux. Cependant, suivant le décès de ma famille, je n’ai plus vraiment eu d’occasion de les partager. », choisit-il d’expliquer en supplément à ce qu’il lui avait déjà confié dans son bureau, sur son manque de pratique à s’ouvrir aux autres.
Même en mettant de côté les interactions professionnelles qu’il avait eu pour ne se concentrer que sur des cadres informels, se confier avait été impossible avant son arrivée à la CAT, puisqu’il n’avait alors été entouré que par des gens ignorants des races anonymes peuplant la Terre. À la CAT, il aurait peut-être pu essayer auprès de certaines personnes, comme Émilienne ou Séraphin. Cela ne lui venait toutefois absolument pas naturellement et, le plus souvent, il était confortable de plutôt les écouter parler sans faire de même.
« L’exercice est intéressant. », se prononça-t-il avec un demi-sourire amusé.
« J’ai des histoires drôles aussi, d’ailleurs. », poursuivit-il, comme pour prouver sa dernière affirmation.« Si le sujet vous intéresse, il y en a une qui m’oppose à Louis... dont le nom de famille m’échappe. L’un des protagonistes des écrits d’Anne Rice ? »
Espiègle, il se recula sur sa chaise et observa Vivian en buvant.
« Vous qui aimez lire, vous connaissez ? », demanda-t-il par-dessus son verre, sans offrir d’emblée l’histoire en question.
Vivian Vampire
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Sujet: Re: Un effort de socialisation Dim 11 Avr - 21:54
Même si elle avait tenté de la dissimuler du mieux qu’elle ne le pouvait, Vivian était bien consciente que son dernier commentaire était un tout point un peu risquée. Il était possible que le chef des vampires n’y lise plus qu’anticiper. Pourtant, elle fut rassurée lorsqu’Anderson lui répondit qu’il partageait le sentiment. Elle sourit doucement alors qu’il remercia son intérêt désintéressé. Bien qu’elle se demandât bien si elle y voyait un désintérêt quelconque. Bien sûr, elle n’avait rien à gagner, à par le fait qu’il attisait sa curiosité. S’il y avait une pointe d’intérêt, elle était surtout innocente.
Elle acquiesça d’un léger mouvement de tête lorsque le chef des vampires mentionna que le retour de confiance était simplement juste. Elle était d’accord. Elle lui en avait dit tellement depuis leur toute première rencontre, s’était ouverte à lui comme a peu de personne avant. Elle apprécia tout de même qu’il mentionne n’avoir rien à cacher. Elle, de son côté, choisissait méticuleusement les morceaux d’informations qu’elle laissait passer. Le problème n’était plus un manque de confiance mais, surement, un souci de bien paraitre devant Charles. Ce qui était, ultimement, contre-productif peut-être. Elle avait commis des actes plutôt graves et semblait parfois analyser ses actions du passé à travers des yeux inconnue. Comme si elle n’avait pas commis toute ces horribles choses. Pourtant, n’étant plus (ou du moins, moindrement) sous le joug de Rhian, elle n’avait plus vraiment d’excuses.
Elle fut attristée lorsque le chef des vampires expliqua qu’il n’avait pas vraiment eu l’occasion de partager ses souvenirs plus légers du passé. Pourtant, ces bouts de mémoires heureux était surement une très belle chose à revisité mais c’était congruent avec la mention qu’il avait fait dans le bureau quant à son manque d’ouverture aux autres. S’il voulait s’y prêter davantage avec elle, Vivian ne se ferait pas prier.
Vivian haussa un sourcil curieux lorsque Charles avoua détenir quelques histoires drôles sur sa propre personne. Elle fut d’autant plus intriguée lorsqu’il mentionna une certaine opposition au protagoniste de Ann Rice, Louis. Alors que le chef des vampires se recula sur sa chaise, Vivian croisa ses bras sur sa poitrine et lui offrit un regard curieux. S’il avait déjà toute son attention, maintenant elle était presque perplexe, peut-être un sentiment d’être prise de cours ? Ou peut-être, n’avait-elle pas l’impression qu’Anderson eut même connu ces personnages ? Pourtant, ils habitaient l’imaginaire commun depuis déjà plus de 40 ans.
« Vous qui aimez lire, vous connaissez ? »
Vivian eut un léger rire. Si elle connaissait ? Oh, bien sûr qu’elle connaissait ! Elle avait, d’ailleurs, été surprise par la justesse de ce qu’Ann Rice avait présenté comme étant des vampires dans les multiples romans qui composaient la saga des vampires. Cependant, ceux-ci n’étaient pas ses préférés, sur certains points il semblait même presque trop près du réel, bien qu’il y eût plusieurs idées y étant présenté absolument tirer par les cheveux… Ce qu’elle aimait par-dessus tout était la saga des sorcières Mayfair. Elle avait lu la trilogie à quelques reprises d’ailleurs. De véritables chefs d’œuvres du roman gothique moderne, oui !
« Louis de Pointe du Lac. », répondit Vivian doucement, avec un sourire en coin, dans un accent français parfait.
« En effet, oui, je connais bien le travail d'Ann Rice. J'avouerai sans vergogne avoir lu, dans sa quasi-totalité, l’ensemble de ses œuvres. Plaisirs coupables. », admis la vampire sur une pointe humoristique tout en haussant les épaules doucement.
La vampire décroisa ses bras et les appuya sur la table. « Vous aviez mon attention la plus totale depuis le début de cette conversation mais je dois avouer que maintenant, je suis de plus en plus curieuse. » admit-elle sur un air presque défiant.
La vie de Louis de La Pointe du Lac relater dans les romans de la fameuse écrivaine américaine se voulait tragique. Qu’Anderson s’y retrouve opposer, surtout de façons humoristiques, c’était invitant.