[Suite de: La rumeur ça cours plus vite que la grippe]

Léanne était sorti de son bureau en furie, mais plus elle s’en éloignait et plus ses pas assurés devirent hésitants. Lorsqu’elle s’arrêta, elle était devant la salle de réveil. Pourquoi elle avait décidé de venir là? Elle avait beau être en colère, Éléonor ne m’héritait pas de la subir. Elle s’était imaginée en train de l’interroger pour savoir si elle avait participé aux rumeurs, mais maintenant qu’elle était devant le lieu de travail de la Fée… Elle se rendait bien compte que c’était immature et cruel pour rien.

Elle soupira et tourna les talons. Retourner à sa hutte était la meilleure option… Elle se calmerait là et après elle pourrait mieux réfléchir à ce qu’elle ferrait pour contrer ces rumeurs.

Lorsqu’elle arriva au cloître extérieur, le « soleil » commençait à peine à entreprendre sa descente, il devait être 19h. Alors qu’elle se promenait entre les huttes, elle ne put s’empêcher de trouver que beaucoup de Fées semblaient placoter entre elles et puis se taire en la voyant. Elles lui faisaient alors de grands sourires angéliques. Ce n’était pas la première fois que la Chef des Fées le remarquait, mais c’était la première fois qu’elle savait pourquoi tout le monde souriait aussi bêtement. Cela ne l’aida pas à calmer son humeur. Elle s’enferma dans sa hutte et se laissa tomber dans son lit, enfonçant son visage dans son oreiller. Elle hurla à pleins poumons dedans.

Ouf! Ça faisait du bien de laisser sortir un peu sa rage! Elle soupira et tourna la tête sur le côté, son oreille sur le coussin. Maintenant… comment elle allait pouvoir démentir ces rumeurs…? Elle savait bien que si elle essayait de dire la vérité, personne ne la croirait et elle ne ferrait que les convaincre davantage de la véracité de leurs spéculations. Essayer de ne plus voir le Chef des Anges prendrait beaucoup de temps et d’efforts et puis ils devaient travailler ensemble, non? Que pouvait-elle faire?

La Chef des Fées passa près d’une heure couchée sur son lit à essayer de penser à un plan, mais rien ne lui venait!

« RAH! » fit-elle, fâchée, en se levant d’un bond.

Elle n’arriverait à rien en restant ici! Peut-être qu’Ajartiel pourrait l’aider à trouver une solution? Il ne devait même pas être au courant des histoires qui couraient par rapport à eux. Prendrait-elle le risque de se faire voir en sa compagnie? Elle pourrait essayer de lui donner un rendez-vous à un endroit où personne ne pourrait les voir…

Elle se mit à tourner en rond dans sa hutte en réfléchissant. Elle en profita pour peigner son épaisse chevelure et puis de la coiffer en une grosse tresse africaine qui, lorsque finit, lui arriva dans le creux du dos.

Ce fut lorsqu’elle finit d’attacher le lacet de cuir au bout de la natte qu’elle réussit à se convaincre de partir à la recherche du Magyar. Elle se changea pour mettre des leggings noirs, un chandail violet au dos ouvert et une veste en cuir ayant un capuchon en coton ouaté et des insistions lui permettant de sortir des ailes. Ses ballerines furent remplacées par des sneakers blancs.

Avant de sortir de sa hutte, elle vérifia que personne ne pouvait la voir. Elle dut s’y prendre à deux fois, mais elle put sortir et s’envoler sans se faire remarquer. Bon! Maintenant elle devait trouver cet Ange de malheur et l’approcher sans qu’on la remarque…

Léanne chercha Ajartiel au travers des aires communes de la C.A.T. pendant plusieurs heures. Elle avait volontairement évité l’étage des Anges, espérant qu’il n’y soit pas, mais elle devait se rendre à l’évidence, il y était…

Elle faillit se dégonfler et se dire qu’elle n’aurait qu’à endurer un peu les rumeurs avant de pouvoir en discuter avec lui et trouver une solution, mais elle croisa deux Anges qui se mirent à rigoler lorsqu’elle les dépassa. Elle décida donc que, non, elle n’allait pas attendre.

Se rendre jusqu’à l’étage des Anges fut assez facile, mais y pénétrer et s’y promener sans ce faire voir, c’était une autre paire de manches! Elle avait relevée son capuchon et se faufila derrière les Catiens, surtout des Anges, restant dans leurs angles morts pour ne pas se faire remarquer. La chance était de son côté, les grandes ailes des Anges étaient idéales pour cacher une petite Fée comme elle. C’est en faisant des détours inutiles et des acrobaties ridicules, qu’elle réussie à se rendre tout près de la porte de la chambre du Chef des Anges. Seul un Ange à l’apparence d’un enfant la remarqua, mais lorsqu’elle lui fit signe de garder le secret, il opina en hochant la tête. Elle espérait vraiment qu’il fuse de ces Anges-enfants qui n’était pas trop vieux pour avoir perdu leur innocence.

Dans tous les cas, elle était tout près de but! Elle voyait la porte. Elle n’avait plus qu’à attendre derrière un gros vase que le couloir se vide… 1 minute… 2 minutes… 5 minutes… Elle commençait à avoir les jambes engourdies…  Oh! Ajartiel! Elle comprenait enfin pourquoi elle ne l'avait pas trouvé avant! Il revenait d'une mission à l'extérieur. Il était tout trempé...

Il débarra la porte de sa chambre et Léanne comprit que c'était son moment, personne dans le couloir ne regardait dans leur direction! Lorsque l'Ange rentra dans sa chambre, elle se propulsa et vola à toute vitesse pour se faufiler dans entrebâillement avant qu'Ajartiel n'ai le temps de fermer complètement la porte.

Ayant accumulé une certaine vitesse, elle eut beaucoup de mal à freiner adéquatement pour ne pas foncer dans le mur. Elle s'accrocha dans le hamac du Hongrois, fit un salto avant involontaire et atterrit dans une pile de vêtements, cul par dessus tête.

Elle ne put de retenir de rire et, toujours à l'envers, elle salua l'Ange.

Comme le Chef des Anges ne cherchait pas à se faire guérir, Léanne réalisa que sa magie ne fonctionnait pas sur les Anges. Elle se frappa le front. Quelle idiote! Elle le savait pourtant très bien! Au nombre de fois où elle avait souhaité pouvoir aider des alliés angéliques en mission… Elle soupira en secouant doucement sa tête. Elle devait reprendre ses esprits toutes ces histoires de rumeurs, ça lui montait à la tête.

« Moins rangé que chez toi ? » dit l’Ange.

C’est à se moment que la Fée réalisa qu’elle avait commencée à plier les vêtements de la pile de linges semi-propres. Elle avait été trop perdue dans ses pensées pour remarquer que ses habitudes avaient prit le dessus. Elle laissa retomber dans la pile le chandail qu’elle avait commencé à plier et eut un sourire gêné pour l’Ange. Ouais… Elle n’allait pas bien.

Normalement, elle aurait ri un peu à la blague (s’en était une?) de l’Ange par rapport à sa piste d’atterrissage, mais elle ne réussi qu’à froncer le nez. Peut-être que Séraphin avait raison… Peut-être qu’elle s’en faisait trop.

Hop! Elle dut éviter une veste qu’Ajartiel lança dans sa direction. Elle secoua la tête, comment il faisait pour vivre dans ce fouillis. Elle remarqua d’ailleurs les piles de livres qui étaient dans un autre coin de la pièce. Elle l’avait vue lire à l’occasion mais ne l’avait pas imaginé comme étant un grand lecteur. Elle se demanda ce qu’il lisait. En tout cas, surement pas "Trucs et astuces pour garder votre chambre en ordre"!

Son attention revient sur le beau blond lorsqu’il lui demande :
« Des rumeurs ? Quelles rumeurs ? »

Léanne soupira bruyamment et lissa distraitement ses cheveux avant de répondre.

« Tu es mieux de te tenir, parce que c’est assez choquant. » dit-elle dramatiquement, donnant plus de raisons à l’Ange de s’inquiéter qu’ils n’en existassent vraiment. « C’est que depuis notre soirée à la Discothèque qui a finit dans ma hutte… Les Catiens pensent que l’on est en couple! Et que l’on a… Beurk! C’est horrible, non! »

À cette seule idée Léanne grimaça, ne se rendant pas compte que sa réaction pouvait être un peu insultante pour le Chef des Anges…

« J’essaye de trouver un moyen pour briser ces rumeurs, mais je n’en trouve pas. Alors je me suis dis que deux têtes valaient surement mieux qu’une… Nous devons enlever cette idée saugrenue de la tête des Catiens. »

Le réaction d’Ajartiel à sa révélation troubla la Fée. Il ne s’en faisait pas plus que ça? En même temps, c’était Ajartiel, est-ce qu’elle l’avait déjà vu s’en faire… En fait oui, mais pour des choses bien plus graves que ça… Comme la mort de Tallulah et… Bon, ok, elle devait admettre que la situation actuelle était bien moins grave. Elle aurait tout de même apprécié qu’il s’indigne un peu plus de la situation.

Léanne soupira et passa ses mains sur son visage. Elle regarda autour pour trouver un endroit où s’asseoir. Bon… Il n’y avait pas trop de choix… Le dessus de la commode avec les gants mouillés, la pile de vêtements sales ou la pile de vêtement semi-propre. Elle décida finalement d’aller s’accoter sur le mur le plus près. Elle replaça un peu sa veste de cuir avant d’appuyer le haut de son dos au mur et croiser les bras.

Elle allait protester un peu plus pour faire valoir sa cause à Ajartiel, mais il demanda :

« Que l’on a quoi ? Qu’est-ce qui est horrible ? »

Cela eut l’effet de surprendre la Chef des Fées. Elle sentit le rouge lui monter aux joues alors qu’elle fronçait le nez. Elle n’était pas sûr s’il faisait par exprès ou s’il posait réellement la question… Elle ne l’avait pas vraiment entendu faire des blagues à doubles sens auparavant. Elle décida tout de même qu’il devait savoir de quoi elle parlait et lui lança donc un regard noir en serrant un peu plus ses bras contre elle.

« Oh, Ajartiel! Tu sais très bien ce que je veux dire! Nous, ensemble, sous les couvertures. Aussi approprié que des cousins s’embrassant en cachette à la réunion de famille. »

Oh, elle essayait bien de se convaincre que l’idée de coucher avec le Chef des Anges la répugnait autant que celle de faire la même chose avec son cousin. La réalité était pourtant que l’idée de faire des choses peu respectables avec Ajartiel ne la dérangeait pas tant que ça. C’était plutôt que les autres croient qu’elle s’adonnait aux dites « choses peu respectables » qui la répugnait. Elle avait bien peur d’en perdre toute sa crédibilité et en tant que femme dans un rôle de pouvoir, acquérir de la crédibilité, ce n’était pas facile.

Elle réalisa tout de même qu’elle avait été un peu dure avec Ajartiel. Ça ne devait pas faire du bien à son égo qu’elle se montre si horrifiée à l’idée de partager son lit. Mais il était capable d’en prendre! Et n’était-il pas un peu rebuté par l’idée qu’on les imaginait en couple? Elle fit la moue en décidant de regarder ses ongles.

« Tu vas quand même m’aider à dissiper les rumeurs. Je ne veux pas que ça affecte la façon dont les Catiens me perçoivent. Je ne suis pas la jeune fille naïvement amoureuse qu’ils dépeignent. Je veux qu’on me respecte, pas que l’on remette mes décisions en question à cause de mon cycle hormonal. » dit-elle sombrement, étant revenue un peu plus à sa personnalité habituelle.

La Fée avait suivi l’Ange du regard alors qu’il allait vers sa commode, elle ne put s’empêcher de suivre les mouvements des muscles de son dos et de ses triceps sous le chandail serré qu’il portait. Elle se demanda si la musculature des Anges changeait selon leur forme physique ou s’ils conservaient celle qu’ils avaient à leur mort…

Lorsqu’il se retourna vers elle, elle fit semblant qu’elle ne le fixait pas une seconde plutôt en observant soudainement ses ongles. Lorsqu’il répondit à sa remarque, elle releva ses yeux vers lui et ne put retenir de se mordiller la lèvre inférieure en le voyant replacer ses cheveux. Ouf… Jolie, pensa-t-elle avant de se fouetter mentalement.

« Ils disent vraiment ça ? Que tu es une jeune fille naïve ? Et ils y croient ?»dit-il en souriant.

Elle haussa les épaules en détournant le regard à nouveau, donnant un petit coup du bout de son pied à un objet non identifier qui trainait devant elle. Elle boudait à demi, parce qu’elle s’était rendue compte que c’était plus ses peurs qui parlaient que le vrai contenu des rumeurs.

« Je ne crois pas… C’est juste que j’ai souvent eut des hommes par le passé qui ont essayé de miner mon autorité parce que j’étais une femme. Alors je préfère quand les gens oublis que j’en suis une. C’est déjà assez difficile juste d’avoir la peau foncée et d’être une Fée et d’être prise au sérieux… En tout cas! » fit-elle en claquant dans ses mains pour changer le sujet.

Ce qu’Ajartiel réalisa en demandant : « Et sur moi, ils disent quoi ? »

Cela fit sourire Léanne qui récita ce que Séraphin lui avait dit :
« Ils disent que tu es secrètement un grand romantique qui cachent bien son jeu et que tu ne montres cette partie de ta personnalité qu’à moi. »

Pour ajouter à ces paroles absurdes, elle posa une main sur sa poitrine et cligna ses paupières de façon exagérée pour feindre la jeune fille enamourée.

Elle pouffa et se releva du mur et fit deux pas vers le centre de la pièce.

« Mais bon, si tu n’as pas envie de m’aider, je vais retourner à ma hutte. Je ne vais pas te déranger plus longtemps. »

Alors qu’elle allait partir, Léanne sentit la main d’Ajartiel retenir la sienne. Elle fit volte-face, surprise par le contact, mais déjà, c’était fini. Elle fronça les sourcils en le dévisageant alors qu’il fit un rapide aller-retour.

« Je vois juste pas ce qu’on peut faire. Les rumeurs, plus ont les combats et plus elles prennent de la force. »,

C’était justement le problème qui la titillait depuis qu’elle essayait de trouver la solution. Elle s’était dit qu’à deux, ils réussiraient à se lancer des idées et peut-être trouver une solution. Parce que toute seule, elle n’arrivait qu’à se lamenter. Au pire, ils pourraient se lamenter à deux, c’est déjà moins dépressif, non?

Elle soupire et le laissa retourner à sa commode, réalisant enfin qu’il avait l’intention de se changer. Cette idée fit naître un petit sourire sur ses lèvres, qu’elle effaça bien rapidement. Pas qu’elle avait des idées perverses quand même, ce n’était qu’à des fins de recherches quand même! Lesquelles? Elle n’aurait su dire.

Le : Je les emmerde, du Chef des Anges remmena le regard de la Fée aux yeux de l’homme. Elle pencha à tête sur le côté en voyant la bouteille. Eh bien! Lui aussi avait des bouteilles de caché dans sa chambre! Le coquin. Est-ce qu’elle en voulait par contre?

Bonne question. Ce n’était pas très sage avec comment elle avait souffert au lendemain de leur dernière soirée de beuverie… Sauf que d’un autre côté, ça l’aiderait à se sentir mieux et d’oublier un peu les rumeurs qui couraient sur elle.

Ce qui la décida finalement, ce fut de voir Ajartiel essayer d’ouvrir la bouteille de vin pétillant de la pire des façons. Il ne savait pas comment faire ça? Elle s’avança vers lui et lui prit la bouteille des mains.

« Fais attention avec ce truc, tu vas crever l’œil de quelqu’un! »

Elle retira la plaque de musselet et travailla doucement le bouchon avec sa main, faisant des petits mouvements pour le déloger doucement. Finalement, il eut un POP! et elle déposa le bouchon sur la commode.

« Tu sais, Ajartiel, l’alcool n’est jamais une bonne solution. Mais c’est quand même une solution! »

Et elle leva la bouteille pour boire les bulles qui avaient commencé à sortir lentement et qui menaçaient de déborder. Elle prit 3 grandes gorgées et puis tandis la bouteille à l’Ange en s’essuyant la bouche du revers de sa manche.

« Et voilà comment on ouvre une bouteille de champagne. Si tu ne fais pas attention, la pression dans la bouteille va faire exploser le bouchon et tout le champagne sort de la bouteille. Gaspillage. »

Léanne alla à la porte de la chambre et la barra. Valait mieux éviter que quelqu’un rentre sans frapper et les découvrent ensemble. Ça n’aiderait pas leur cause.

Elle fit un tour de la chambre à Ajartiel du regard, cherchant encore un siège où s’installer. Elle grogna en levant les yeux au ciel.

« Ta chambre n’est vraiment pas installée pour accueillir des invités, ça en ait ridicule! Tu n’as même pas un lit pour pouvoir s’asseoir. » se plaignit-elle en allant vers le tas de vêtements semi-propre… Ou semi-sale, cela dépend si vous êtes optimiste ou pessimiste.

« Donc... Je suis censé aider comment exactement ? » demanda l’Ange.

Léanne regarda la pile, s’assurant qu’elle n’était pas trop sale et sourit au commentaire sur Gustave. Elle savait que le Chef des Elfes n’appréciait pas son homologue angélique, mais elle ne croyait pas qu’Ajartiel aussi avait autant de penser pour son ‘‘ennemi’’. C’était presque romantique. Elle ricana à cette idée.  

Déterminant que la pile de vêtements semi-sale était, en effet, assez propre, elle s’assit dedans. Elle tapa l’emplacement à côté d’elle pour qu’il vienne s’installer près d’elle et lui passe la bouteille.

« Depuis quand tu te préoccupes de ce que dis Gustave! Et puis, tu n’es peut-être pas le meilleur stratégiste, mais tu as des idées créatives. Et puis si jamais on ne trouve pas, déjà juste savoir que je ne suis pas seule dans ce merdier, c’est réconfortant. »

Elle regarda les vêtements autour d’elle et grimaça.

« Hey. Ça te dérange si je range un peu ta chambre? Ça me trouble trop et faire le ménage m’aide à réfléchir, parfois.»

L’Ange acceptait volontiers qu’elle range sa chambre bordélique et la Fée ne se fit pas prier. Elle avait déjà plié deux chandails avant qu’il ne lui donne la bouteille.

Puis, il lui demanda de se tourner vers le mur. Elle l’observa pendant un instant, surprise par sa demande. Pourq… Ah! Il allait se changer. Elle retient bien difficilement un sourire moqueur. Eh bien! Le grand Ajartiel, qui se fiche de tout et qui n’en fait qu’à sa tête, était un pudique? C’était bien surprenant venant de lui. Léanne ne pouvait s’empêcher de trouver ça cocasse. Il fallait dire que pour sa part, elle n’était pas très pudique, tant que personne ne prenne de photos d’elle sans sa permission, ils pouvaient bien se rincer l’œil!

« Mon esprit créatif a besoin de confort pour s’affirmer, donc je vais me changer. Et tu ne vas pas regarder ! » dit-il bien sérieux, ce qui était encore plus étrange venant de sa part.

Elle retient un petit rire en buvant une gogée de « champagne » et hocha la tête. Un grand sourire tannant sur ses lèvres. Elle l’écouta, toutefois et se tourna sagement vers le mur en question, lui faisant dos… Mais ses intensions étaient autres… Il avait piqué sa curiosité et une Léanne un peu saoule, ça à envie de faire le contraire de ce qu’on lui demande.

« Et puis? C’était comment ta sortie à l’extérieur? À part la pluie, bien sûr. Tu es allez faire quoi exactement? » demanda-t-elle sur le ton de la conversation banale pour mettre le Chef des Anges en confiance.

Elle se remit à plier des vêtements en écoutant attentivement, non pas la réponse d’Ajartiel, mais les bruits qu’il faisait. Dans sa tête, elle ricanait comme une adolescente. Encore plus que se rincer l’œil, elle voulait faire réagir l’Ange pudique et découvrir la raison pour laquelle il était gêné à se montrer devant elle. Et puis bon… Ce n’était pas comme si une tension sexuelle commençait à s’installer et qu’il ne voulait pas l’exacerber en se montrant à moitié-nu… Non?

Lorsqu’elle entendit les vêtements humides d’Ajartiel tomber au sol, elle osa un petit coup d’œil. Gardant ses jambes en indiens face au mur, elle regarda pardessus son épaule.

Ce n’est qu’en voyant l’Ange dans toute sa splendeur que Léanne réalisa son erreur. Après avoir vu ça, il allait être difficile de ne pas se faire des idées… Un sifflement appréciateur lui échappa et elle écarquilla les yeux en réalisant qu’elle venant de se dévoiler et retourna immédiatement son regard vers le mur. Elle regretta un peu de ne pas avoir observer davantage. Elle se mordit la lèvre inférieure, les joues rouges et osa un autre regard pour voir comment Ajartiel réagissait et dévia à nouveau les yeux en croisant les iris azurs de l’Ange.

Elle avait bien remarqué les cicatrices et les marques sur le corps du Hongrois, mais ce n’était pas ce qui attirait le plus son attention… Non, elle avait surtout apprécié sa musculature et sa stature. C’était un bel homme et ça réveillait des désirs en elle qu’elle n’avait plus l’habitude de ressentir… Elle se demanda si elle était déjà rendue assez saoule pour être en mode flirt, mais… il ne lui semblait pas… Est-ce que les rumeurs lui étaient montés à la tête?

« Ah, merde… Dans quoi tu t’es fourrée Léanne. » murmura-t-elle, fâchée contre sa propre faiblesse.

Elle se remit à plier des vêtements à toute vitesse, essayant de calmer sa gêne. Sans grand succès, il fallait le dire…

La pile de vêtements pliés s’accumulait à côté de la Fée alors qu’elle sentait le regard de l’Ange lui brûler la nuque. Elle avait probablement passé au travers de plus de la moitié de la pile quand il décida à venir s’asseoir devant elle, une éternité plus tard… C’était elle ou il commençait à faire chaud?

Lorsqu’il prit la bouteille, elle plia une dernière paire de pantalon et la déposa sur la pile appropriée avant d’oser croiser son regard alors qu’il parla enfin. Parce que c’était sûr qu’il allait parler. Il avait beau être pudique, c’était une trop bonne occasion de se moquer d’elle. Il allait la prendre, ce n’était pas une question de si, mais bien de quand.

« En fait, à quoi ça sert de combattre les rumeurs si tu t’auto-sabotes..? »

Un regard noir qui lançait des éclairs fut envoyé en direction de l’Ange. Oh qu’elle rêvait en se moment de lui arracher ce sourire agaçant de ses belles lèvres. Peut-être bien lui envoyer un coup de poing pour le faire descendre un peu de ses grands chevaux.

« Dis-moi Léanne... Tu le pensais vraiment, ce ‘‘beurk’’ ? » ajouta-t-il au grand dam de la Fée.

Elle leva les yeux au ciel et lui jeta un chandail en pleine face avant de se lever, d’enlever sa veste de cuir (elle avait vraiment chaud) et de la lancer elle aussi dans le visage d’Ajartiel. Elle se pencha pour prendre la bouteille et s’éloigna de l’Ange en volant. Ses ailes transparentes battant si vite qu’il était presqu’impossible de voir leur mouvement. Ça donnait un peu l’impression qu’elle flottait.

« Je ne suis pas assez saoule pour répondre à cette question! » dit-elle en prenant une grande gorgée. La bouteille était déjà à moitié vide remarqua-t-elle.

Oui! Elle avait une attirance pour lui, ok! Ce n’était pas correct d’en avoir honte et de vouloir enfermer ça au plus profond de son être et de l’oublier? Coucher avec des collègues ce n’était jamais une bonne idée et cela donnait trop de pouvoir à Ajartiel sur elle et elle n’aimait pas ça. Mais s’amuser parfois ça ne faisait de mal à personne… non?

De plus avec toutes les rumeurs sur eux, c’était encore plus agaçant. Sans oubliée Elisa qui était distante. Elle n’avait pas eu beaucoup d’occasions de lui parler, mais à chaque fois, l’Elfe l’évitait. Est-ce que c’était à cause des rumeurs.

Elle réfléchissait dans son coin en volant sur place et prenant de temps en temps une petite gorgée de la bouteille, lorsque soudainement, une idée lui vint.

La Chef des Fées se retourna vers son homologue Angélique et lui fit un grand sourire.

« Je pense que j’ai trouvé la solution à nos problèmes! » dit-elle, contente par la même occasion de changer le sujet. « S’ils pensent que nous sommes en couple, nous avons qu’à rompre! Si on fait une assez grosse scène devant pleins de gens, les rumeurs n’auront pas le choix de mourir! »

Oh! Elle était fière d’elle! Elle prit une autre gorgée du vin pétillant pour se féliciter, toute contente.

Ajartiel ne sembla pas autant chaud à l’idée qu’elle ne l’aurait crue. Léanne se laissa doucement descendre jusqu’à ce que ses pieds touchent au sol. Elle observa l’Ange qui cherchait une façon de lui explique son point de vu.

« Je sais pas si j’ai envie de me farcir tous les Docteurs Love de la CAT qui vont venir me voir pour me conseiller sur la façon de sauver mon couple... »

Son sourire disparu. Ah… Elle n’avait pas pensé à ça. Les idiots qui allaient vouloir réparer leur « couple » et avec l’ampleur qu’avait prit la rumeur en moins de 2 semaines, c’était à parier que les Catiens n’allaient pas les laisser tranquille aussi facilement. Elle soupira, la tête basse.

Ajartiel avait l’air affreusement sérieux. Dans d’autres circonstances, elle aurait trouvé ça attirant, mais là elle était trop déçue. Elle croyait qu’elle avait trouvé une solution, mais en fait pas du tout… Et puis…

« Honnêtement Léanne... Ne le prend pas mal, okay..? Personnellement... Personnellement, ça ne me dérange pas que les gens pensent qu’on couche ensemble. J’irais même jusqu’à dire que je n’aurais pas de problème avec l’idée de concrétiser cette partie de la rumeur, même si, en vrai, je ne le dirai pas pour ne pas que tu piques une crise. »

La révélation eut l’effet d’un coup de poing dans le ventre pour la Fée. Elle resta bouche-bée pendant un instant, regardant l’Ange avec des yeux grands comme des soucoupes. Hé! C’était censé rester des non-dits ça! C’était plus facile pour elle d’essayer d’ignorer son attirance si elle ne savait pas que c’était réciproque! Traître…

Avec la révélation choc, elle avait manqué un peu du monologue fort intelligent d’Ajartiel. Comme quoi il était capable d’agir comme un Chef quand il se forçait un peu. Mais elle comprit quand même qu’il n’était pas très à l’aise qu’on puisse croire qu’ils étaient en couple. Ça la dérangeait aussi.  Sauf qu’elle avait espéré qu’en feignant de rompre, le positif d’avoir la paix aurait surmonté le négatif de confirmer qu’ils étaient en couple. Ajartiel apportait de bons arguments lui faisant réaliser qu’en fait, non.

La Fée offrit un petit sourire de remercîment à l’Ange lorsqu’il fit allusion à son autorité, mais elle grimaça à sa proposition de s’afficher avec quelqu’un d’autre.

« Non… Je ne me sens pas à l’aise de faire ça et la seule personne que je vois, c’est Elisa… Et je n’ai pas réussi à lui parler. Je crois qu’elle m’évite… » dit-elle, la mine basse.

La bouteille revient à Ajartiel sans que la Fée rechigne. Elle n’avait, en effet, pas envie d’une autre gueule de bois, la dernière l’avait assez fait souffrir, merci! Elle s’assit aux côtés de l’ange, le dos au mur après lui avoir redonné le faux-champagne. Elle accota sa tête au mur, regardant le plafond Elle garda le silence pendant un bon moment. Ses pensées étaient un peu pèles-mêles (merci l’alcool!) et ses émotions aussi d’ailleurs. Elle voulait prendre le temps de réfléchir à ce que le Hongrois venait de lui dire avant de répondre.

Le silence s’éternisa, mais elle ne le remarqua même pas, trop perdu dans sa tête. Finalement, elle émit un lourd soupire et se redressa dans sa position assise. Elle tourna la tête vers Ajartiel.

« De un, c’était affreusement sage et intelligent ce que tu viens de dire. Tu es sûr que tu vas bien? » dit-elle dans un effort d’humour, mais elle ne réussit qu’à afficher un demi-sourire, car les prochains mots qu’elle allait dire lui pesait dans l’estomac.

Elle tourna son regard vers le mur en face d’elle et fixa un point dans le vide. Ses doigts s’agitaient, démontrant son agitation intérieure.

« Je… arf… Ce n’est pas facile à dire à voix haute… Juste l’admettre dans ma tête c’était pénible… » commença-t-elle en grimaçant. « Je… je ne serrait pas tout à fait contre l’idée de… hm… de coucher avec toi »

Les trois derniers mots furent prononcés beaucoup moins fort que les autres, mais restèrent audibles. La Fée lança un regard en biais à l’Ange, le rouge de ses joues transparaissant sous sa peau de couleur mulâtre. Elle grimaça.

« Si tu le dis à qui que ce soit. Je te le jure, tu es mort. Encore plus mort que tu ne l’es en ce moment! » dit-elle très sérieusement.

Juste l’avouer avait été assez pénible comme ça! Elle réalisa qu’une des raisons pour laquelle elle était aussi fâchée des rumeurs était que, maintenant, elle n’avait pas la chance de laisser évoluer leur relation graduellement. Flirter, déterminer petit à petit si c’était quelque chose qui pourrait se faire en cachette, sans que personne ne le sache… On lui avait volé cette occasion et on l’avait perverti. Ça la fâchait. Pourquoi les gens ne pouvaient-ils pas se mêler de leurs oignons?

Suite à sa révélation, Ajartiel garda le silence. Un silence très lourd. Un silence qui s’éternisait. Un silence sans fin. Un silence insupportable. S’en était trop pour Léanne.

Mais dit quelque chose, BORDEL! Se dit mentalement la Fée en tournant finalement le regard vers le Chef des Anges en ayant l’intention de le brasser un peu pour le réveiller.

Sauf que le regard qu’il avait posé sur elle fit fondre la colère de Léanne comme neige au soleil. Oh… Elle avait réveillé la bête…

À moins qu’il ne la testât? Pour savoir si elle disait la vérité? Ça sonnait beaucoup trop comme au défi dans la tête de l’Afro-Américaine qui dut se faire violence pour ne pas faire embarquer son côté compétiteur. Non, non, elle n’avait rien à prouver à Ajartiel...

Ses yeux suivirent le mouvement de sa main alors qu’il l’apporta à sa tempe. Puis ils remontèrent le bras de l’Ange pour observer son visage concentré. C’était assez fascinant de le voir de si près… Il avait une petite ride entre ses sourcils quand il se concentrait ainsi et il avait vraiment de beaux yeux… avec quelques stries d’argenté dans son bleu…

Alors qu’il déposait sa main sur son épaule, elle réalisa que son cœur battait vraiment plus vite et elle sentait des chatouillements dans le bas de son ventre. Elle avait chaud et froid en même temps. En plus de ça elle se sentait étourdie. Une multitude de questions passèrent dans sa tête sans qu’elle ne réussisse à les comprendre. Jamais elle n’avait crue que sa révélation allait créer une réaction aussi rapide chez l’Ange… Mais en même temps, elle ne croyait pas qu'il ait eut beaucoup d'action dans les dernières années (l'absence de lit dans sa chambre en était la preuve)… Elle se dit qu’il ne voulait surement pas passer à côté de sa chance… Peut-être qu’elle aussi, elle devrait vouloir s’y mettre tout de suite… Une partie d’elle le souhaitait…

Au milieu de tout ce chao interne, tout à coup, une petite voix se fit entendre dans sa conscience et Léanne, après une brève inspiration, décida de l’écouter.

Elle releva doucement sa main et prit celle, chaude, d’Ajartiel qu’il avait laissé trainer lentement sur son épaule. Elle apporta la paume de sa main à son visage et y colla sa joue. Un petit sourire apparut finalement sur ses lèvres alors que son regard plongea dans le sien.

« Hé… doucement cowboy. La soirée est encore jeune… Et tu es affreusement sérieux… Ça ne te fait pas… » dit-elle d’une voix douce et non sans une touche sensuelle dans son ton.

Elle lui fit un clin d’œil et se déroba doucement pour se pencher sur le côté et aller chercher la bouteille d’alcool. Elle allait définitivement avoir besoin de boire plus si elle voulait se ramasser assez de courage pour se réessayer aux jeux d’adultes. Ça faisait une éternité qu’elle n’avait rien essayé… Et ce grand idiot il n’aidait pas avec ses airs d’ado qui voit une femme nue pour la première fois!

Bon, elle se fâchait à nouveau pour rien. Elle prit une grande inspiration en fermant les yeux, pour essayer de se calmer. Lorsqu’elle les rouvrit, elle les tourna vers Ajartiel. Elle ne savait pas trop quoi dire… Elle se sentait gênée de l’avoir repoussé. Elle ne voulait pas qu’il croit qu’elle changeait d’avis et que soudainement elle ne voulait pas baiser avec lui. Au contraire! Mais elle se sentait incertaine, nerveuse, même. Est-ce qu’elle savait encore faire? Et si elle faisait tout foirer?

Elle fronça le nez et lui tira la langue.

« Ok, je ne sais vraiment pas quoi rajouter. Désolé… C’est un peu… soudain, tout ça… »

Le soupire de dépit que laissa échapper l’Ange fit grimacer la Fée. Elle se sentait mal de lui avoir donné des espoirs comme ça… Elle espérait qu’il comprenait qu’elle ne fermait pas la porte, elle n’était juste pas encore prête à l’ouvrir en grand.

Elle observa Ajartiel à la dérobé pendant qu’il buvait. Est-ce qu’elle l’avait froissé dans son ego masculin? … Est-ce que c’était possible de le froisser? Elle ne se souvenait pas avoir déjà vu le Chef des Ange réellement blessé par des paroles par le passé. Pas qu’elle ne se souvienne… Il feignait souvent que c’était le cas, mais réellement? Si c’était arrivé, il l’avait bien caché, parce qu’elle n’aurait su dire.

Mais il la rassura rapidement en blaguant. Cela fit lever les yeux au plafond à la Fée et il lui arrache même un petit rire. Oui, elle devait le lui accorder, il était M. Spontanéité. En fait, sa photo devait même être à côté du mot dans le dictionnaire.

« La sagesse n’est peut-être encore cent pourcent au point... Désolé ? » dit-il, étonnant Léanne par ses excuses.

« Pfffffffffffffffffffff! » fit-elle en réponse avant de rajouter avec conviction : « C’est quand même moi qui ai dit les mots magiques que tu souhaitais surement entendre! »

Elle l’avait quand même un peu cherchée… Elle se calma rapidement et baissa la tête pendant un moment avant de la tourner sur le côté pour regarder l’Ange avec une petite moue. Elle n’aimait pas se sentir ainsi vulnérable. Sauf que si elle n’avait retenue qu’une chose des ses relations sexuelles, c’est qu’il valait mieux dire tout haut, ce que l’on pensait tout bas.

« J’ai honte de l’avouer, Aja… Mais c’est que ça fait tellement longtemps… J’ai l’impression que je ne saurais pas quoi faire… Et ça m’angoisse un peu de juste plonger tête première. »

L’Afro-Américaine se redressa sur ses genoux pour mieux s’asseoir sur ses talons. Elle ramena sa tresse devant son épaule et passa une main distraite dessus avant de sourire doucement à Ajartiel.

« Est-ce que c’est correct avec toi si, pour l’instant… on ne fasse que se coller et que l’on dise des idioties? Et peut-être que nos mains finiront par ne plus être sages. Et peut-être que je vais être correct avec ça. Et on verra où la soirée nous mènera? »

Établir des lignes directrices, dire ce qu’elle souhaitait, cela donna à Léanne une impression de contrôle qui la rassura. Elle releva un peu plus ses épaules et son sourire se fit plus confiant. Ajartiel ne pouvait quand même pas refuser ça… Non? Bah, s’il le faisait ça réglerait la question pour Léanne et ce serrait dommage pour lui. Mais elle avait confiance. Il était capable de compromis lorsque c’était pour la bonne cause.

À sa remarque, Léanne leva les yeux au plafond, encore une fois. Ajartiel avait la capacité de l’exaspérer et de l’amuser en même temps.

« Ouais, ça doit être ultra lourd avec des éberlués comme Gustave et Charles… Wow, c’est vraiment étrange de ne pas l’appeler M. Anderson… » dit-elle en clignant des yeux par cette réalisation. Elle continua tout de même : « En tout cas, je te plains. Ça doit être vraiment pénible! Devoir toujours courir après eux pour qu’ils fassent leur travail et  tu dois réparer les problèmes qu’ils créent… Je n’aimerais pas ça être à ta place. »

Elle lui fit un sourire tannant. Est-ce qu’elle se plaignait, pas si subtilement, du Chef des Anges en jouant à son jeu? Peut-être un peu, mais c’était amical. Elle n’avait pas de ressentiments cachés envers son collègue… et ami? Elle estima qu’elle pouvait bien le considérer comme un ami. Ils avaient vécu assez ‘’d’aventures’’ ensemble dans les dernières semaines pour qu’elle trouve que ce mot soit approprié.

Sauf qu’avec tout ça, il n’avait pas répondu à sa question, mais il n’avait pas dit non, non plus! Elle se considéra donc en droit d’assumer que ça lui allait. Elle décida donc de se rapprocha par petits bons sur ses fesses en s’aidant de ses mains. Rendue assez près de lui, elle prit son grand bras pour le passer autour de ses épaules et se blottie contre lui en faisant bien attention pour que ses ailes de libellules restent sagement collées contre elle.

Pour se débarrasser rapidement du malaise qu’aurait put apporter se soudain rapprochement, elle demanda :

« Hé… Je me suis toujours demandé… Genre… Comment vous prenez soin de vos ailes les Anges? Parce qu’à voir Lilou des fois… »

Elle grimaça en repensant au traitre, mais ne laissa pas déconcentrer très longtemps.

« Eum… Ouais, parce qu’à voir Lilou nettoyer ses plumes, ça lui prend la moitié de sa journée. Et puis il y a les repousses de plumes qui le démange et qu’il doit enlever. Il doit prendre un bain souvent pour enlever la poussière et l’huile d’accumuler sur ses plumes. Alors pour toi… et les autres Anges comment vous prenez soin de vos ailes? Est-ce que ça demande autant de travail? Oh et est-ce que tu peux te laisser pousser une barbe? Je ne t’ai jamais vu avec une barbe! »

Elle n’avait jamais osé poser ces questions auparavant, mais elle trouvait que la situation le permettait… L’alcool l’aidait aussi à oser poser des questions que la bienséance ne lui aurait pas laissé poser à n’importe quel Ange qu’elle croisait dans les couloirs de la C.A.T.