| Ajartiel Chef des Anges
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| Sujet: Anges - Cours 1 : Le Vol Dim 21 Sep - 23:57 | |
| [Message posté le Ven 10 Mai 2013] À chaque jeudi, Ajartiel se demandait pourquoi il s’était retrouvé avec un horaire de cours qui ne commençait qu’à onze heures. Il n’était peut-être pas le plus productif des Chefs de la C.A.T., mais il n’était pas un gros paresseux pour autant. En vérité, le Chef des Anges avait toujours été un lève-tôt. Il était presque exceptionnel de le voir sortir du lit après six heures du matin... Il faut croire que ce n’était néanmoins pas aussi facile pour la majorité des gens, puisque plusieurs élèves trouvaient le moyen de se pointer en retard – ou juste à temps – en cours. Bande de marmottes. L’Hongrois, lui, arrivait toujours à temps et même en avance. Certes, ce n’était pas bien compliqué puisqu’il n’avait rien à préparer. Oh, on lui avait conseillé les « paouheure-pouinte », mais déjà qu’il avait du mal à allumer un ordinateur, l’idée avait vite fini aux oubliettes. Il donnait donc ses cours comme à la bonne vieille époque : un bout de craie, un pan d’ardoise et de la voix ! De toute façon, la théorie, ça l’emmerdait et il allait souvent à l’essentiel rapidement pour ensuite pouvoir passer à la pratique.
Ce jour-là, il n’y avait pas tant de monde que cela dans l’auditorium. Ce n’était pas si étonnant que cela, les Anges étant l’espèce la moins nombreuse après les Fées, depuis que celles-ci avait failli être carrément rayées de la carte. Il devait y avoir vingt personnes maximum, dont deux ou trois têtes que l’Hongrois se souvenait avoir vu au cours de vol précédent, trois semaines plus tôt. Ils aiment la théorie au point d’y assister deux fois ? Vraiment ? Eh ben...
Sortant un papier bigrement chiffonné du fond d’une des poches de son jeans, Ajartiel retranscrivit rapidement ce qui s’y trouvait d’écrit sur le tableau noir derrière lui.Anges – Cours 1 : Le vol- Comment sortir ses ailes et les entrer en soi - Comment décoller et atterrir - Comment se maintenir dans les airs et se déplacer en vol Puis, lorsque l’horloge s’aligna sur onze heures et cinq, l’éternel adolescent décida qu’il avait assez attendu et se lança dans son petit monologue d’un ton enjoué :« Bonjour à tous ! Aujourd’hui, cours de vol ! Déjà, sachez que ça ne durera pas une heure et demi, comme inscrit sur vos horaires. Je fais parti de ceux qui pense que le meilleur moyen d’apprendre, c’est d’essayer. Au départ, je voulais juste vous balancer un à un du haut d’un toit, mais apparemment que c’est une méthode pas très pédagogique... » Malgré le sourire guilleret de l’Ange, il était difficile de savoir s’il était sérieux à cet instant, ce qui avait de quoi en inquiéter plusieurs. En fait, il l’était. C’était réellement ce qu’il avait eu en tête la première fois qu’il avait donné ce cours, mais Joëlann et les autres Chefs s’étaient montrés très peu enthousiastes et, au final, il avait dû aller vers une méthode plus orthodoxe. Pourtant, pour savoir voler, on a beau expliquer tout ce qu’on voudra, au bout d’un moment, il faut se lancer ! C’était beaucoup plus instinctif comme activité que ne semblaient le croire les autres dirigeants. Bref... Ne s’attardant pas sur le sujet, le Magyar repris d’une voix forte marquée d’un léger accent ouralien que le temps n’arrivait pas à effacer complètement :« Alors, pour commencer par le début, sachez que c’est normal d’avoir du mal à coordonner ses ailes quand on est tout jeune. Elles peuvent vous sembler gênantes, d’autant plus qu’on a déjà vu plus discret. Par contre, ne vous en faites pas, les faire bouger devient très naturel après un moment ; autant que d’agiter les bras. Ça revient un peu au même quand on y pense, puisque les ailes sont juste deux nouveaux membres. Entraînez-vous, amusez-vous à les ouvrir et les fermer, ensemble et séparément. Vous aurez peut-être l’air idiot, mais croyez-moi, mieux vaut vous entraîner à faire ça au sol que d’espérer que ça viendra complètement naturellement une fois au milieu du ciel – parce que c’est rarement le cas. Par contre, lorsque vous n’avez pas besoin de voler, il vous est possible de dissimuler vos ailes. Évidemment, on ne parle pas de les accrocher sur le mur ou de les faire se volatiliser dans la nature ! C’est un peu comme de retenir son souffle. Oui, je sais, les Anges n’ont pas besoin de respirer, mais faites aller votre mémoire de quand vous étiez humain. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut les aspirer en soi, puis les y retenir. L’effort de concentration se fait au moment de la sortie ou de l’entrée. Une fois les ailes à l’intérieur, il n’y a plus vraiment d’énergie à fournir, c’est inconscient. Et c’est encore moins demandant lorsqu’elles sont à l’extérieur, ce qui est leur ‘vraie place’. » Toujours en souriant et sans sembler devoir y réfléchir, Ajartiel révéla ses grandes ailes blanchâtres, les exhibant dans toute leur amplitude. Essayait-il d’épater la galerie ? Peut-être bien... C’était son genre en tout cas. Il ne les rangea pas pour tout le reste du cours, bien qu’il les replia quand même sagement derrière son dos.« Une fois qu’on a compris le principe, ça devient presque aussi facile et naturel que de plier ou déplier un bras – ou une aile. Il suffit que le déclique se fasse dans votre tête. Si ça vous pose problème, vous aurez tout le loisir de pratiquer cet après-midi. Ou alors, venez me voir à n’importe quel autre moment et je tenterai de mieux vous l’expliquer. » Ce premier point du cours étant réglé, il le raya d’un coup de craie pour passer au suivant.« Maintenant, qu’est-ce qu’on en fait de ces jolies ailes ? Premièrement, si vous pensez qu’il suffit de battre des ailes pour voler, vous avez tout faux. Le vol d’un Ange n’a rien à voir avec celui d’une Fée pour qui, effectivement, il suffit en gros de battre des ailes. Notre vol s’apparente plus à celui des très gros oiseaux comme les albatros ou les vautours. Pourquoi ? Parce que nous sommes gros et lourds. Et oui, même vous les filles. C’est la vie ; on est pas des colibris. Vous allez voir, quand nous allons pratiquer dans le parc cet après-midi, que voler à l’intérieur est horriblement désagréable, pas facile et limite contre-nature, parce que ça ne représente pas du tout la réalité extérieure, malgré tout le joli travail de décoration qui a été fait. Mais on va faire avec ce qu’on a, vu qu’on a pas le choix. Le vrai ciel est plein de courants d’air : du chaud, du froid, des vents... Tout ça, il vous faudra composer avec une fois que vous aurez l’autorisation de sortir, mais on va quand même essayer de vous y préparer. Grosso modo, les courants d’air chaud sont vos amis, car ils vous élèvent verticalement dans les hauteurs. Ils vous permettent de planer et, donc, de vous maintenir dans les airs sans difficultés. Si par contre vous vous retrouvez dans un courant d’air froid, vous allez chuter. À ce moment là, il vous faudra battre des ailes pour limiter le plongeon et vous sortir du courant. Quant aux vents, quand on apprend à les connaître, ils permettent de se déplacer horizontalement en diminuant les efforts à fournir. C’est pas grave si ça vous semble nébuleux tout ça. De toute façon, vous n’y serez pas confronté avant plusieurs mois, voire même quelques années. D’ailleurs, lorsque vous obtiendrez un grade suffisant pour sortir, vous aurez le droit à un cours de vol privé avec moi ou un autre haut gradé, pour vous mettre à niveau. Les parties du vol où vous aurez vraiment besoin de battre des ailes comme des petites mouches, c’est le décollage et l’atterrissage : le premier dans le but de, logiquement, vous soulevez du sol et le deuxième pour ralentir et vous poser sans vous écraser. Une image valant milles mots, je pourrais vous montrer un joli documentaire sur les oiseaux, mais on va plutôt aller pratiquer. D’ici treize heures trente, je veux voir tout le monde près du lac ! À partir de là, on ira dans le parc. Et on sera probablement rejoint par plein d’autres de vos condisciples qui doivent aussi pratiquer. » Sur ce, Ajartiel annonça la fin de la classe avec un salut théâtrale. À voir la tête des angelots en face de lui, beaucoup semblaient très incertains de parvenir à quoique ce soit dans l’après-midi. Sauf qu’il était difficile de donner plus de détails dans une salle de classe, hein... Il leurs faudrait attendre.[Si vous voulez faire un RP avec moi pour le cours de vol pratique, n’hésitez-pas à m’envoyer un MP !] |
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