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 Bouquins et amitié

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Vivian
Vampire

Vivian

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MessageSujet: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyMar 6 Juil - 11:55

Jeudi le 17 juin 2021

Vivian était de ce genre de dame qui tenait mordicus à ses promesses. Bien sûr, elle n’était pas du genre à s’abstenir de mentir, surtout pour se sortir d’une situation délicate. Mais ses engagements, elle s’afférait particulièrement à les respecter. Ainsi, après leur conversation dans le réfectoire, Vivian c’était présenté au bureau du chef des Vampires avec une copie de Les Hauts de Hurlevents d’Emily Brontë. Il s’agissait d’un roman ayant été sélectionné à plusieurs reprises comme étant un des 10 meilleures romans écrit. Bien qu’il s’agissait au premier plan d’une histoire d’amour, le récit se concluait par une victoire du bien sur le désir de vengeance, une idée dont l’Irlandaise était convaincue plairait à Anderson. De plus, l’ensemble du récit se déroulant en campagne Anglaise, cela semblait un choix judicieux pour quelqu’un ayant parcourue le Royaume-Unis et qui découvrait lentement le monde de la fiction en lui proposant des paysages familiers.

Et puis une recommandation en devint une deuxième et puis une troisième. Si bien que, ils avaient maintenant presque des rendez-vous bihebdomadaire depuis les derniers mois, durant lesquels elle avait proposé une dizaine de livre à Charles.


Les deux vampires semblaient, avoir tous deux un accord n’ayant jamais véritablement été dit à haute voix, invitant à la discrétion. Pourtant, ce n’était pas comme si ils faisaient quelque chose de mal où même qu’ils tentaient de cacher quoi que ce soit. Seulement, les ragots étaient appréciés dans la population Catiennes et ceux-ci avait la fâcheuse tendance de se répandre rapidement au travers de la base. Bien que ceux-ci n’auraient pas le moindrement atteint l’irlandaise, celle-ci se souciait de l’embarras qu’une fausse rumeur pourrait causer au chef des vampires. Elle c’était même empêcher de le dire à Juliana, surtout vue les assomptions sordides qu’elle avait tenues après avoir laissé les deux vampires seules au réfectoire suite à sa mésaventure à la discothèque.

Néanmoins, Vivian aimait tout particulièrement ces genres de petites audiences qu’elle avait avec Anderson. Il y a deux semaines c’était Le Portrait de
Dorian Gray, un favori de la grande dame.

Cette semaine, son choix s’est arrêté sur
Gatsby le Magnifique. Elle sélectionnait des livres classiques, des passages obligés de la littérature mais généralement de taille accessible. De surcroit, plus elle discutait avec le chef de ses opinions sur les recommandations de Vivian, plus aiguisé devenait son triage des titres à disponibles à la bibliothèque.

Elle observait, souvent, le gros volume qu’était Les Misérables du coin de l’œil, sur l’étagère. Elle était curieuse de l’impression qu’aurait Anderson du personnage de Jean Valjean mais elle devait être patiente. Elle ne voulait pas assommer le vampire non plus… Un jour, surement. Ce n’était pas comme si ils pouvaient manquer de temps de toute façon.

Avec les semaines, les sujets de discussion entre les deux vampires s’étaient rapidement multipliés; passant de la musique classique, à l’art moderne. De découvrir les préférences d’Anderson sur différentes composition artistique, donnait à Vivian l’impression d’en apprendre de plus en plus sur l’Anglais sans avoir à nécessairement repasser par des passages plus marquant (et souvent douloureux) de leurs histoires respectives.


Monsieur Anderson n’était pas du genre à tenir la porte de son bureau fermé. Ainsi, question de ne pas avoir à s’arrêter devant le bureau et d’être aperçût à s’affairer à se remettre à son meilleur, la vampire en profita pour lisser sa robe de crêpe noire de quelques coups ferme de la main. Elle prit même le soin de replacer doucement le col mandarin ornementé d’un petit oiseau doré en fine broderie, avant même de quitter la bibliothèque. Sa sélection littéraire dans sa main droite, elle plaça doucement sa grosse tresse sur son épaule de sa main libre et poussa doucement la porte donnant sur les bureaux des chefs.

L’irlandaise essayait plus souvent que tout autre chose d’essayer de venir voir le chef des vampires vers la fin de sa journée de travail. Néanmoins, aujourd’hui elle avait une petite surprise pour lui et il était bien évident qu’il lui faudrait peut-être un peu plus de temps qu’à l’habitude avant qu’elle ne quitte le bureau. Il était donc fort probable que ses collègues soient toujours à la tâche dans leurs bureaux respectifs.


D’ailleurs, c’était à cause d’un incident avec la radio capricieuse du chef des vampires pendant que Gustave était toujours à son bureau que l’Irlandaise avait décidé de s’atteler à réparer l’appareille. Elle tapota sa jupe distraitement pour s’assurer que l’ensemble de petits tournevis quel avait dissimulé dans la poche de sa jupe, habilement cacher par des grands plis de tissus, s’y trouvait toujours.  

Vivian cogna délicatement sur la porte du revers de la main et attendit patiemment qu’Anderson ne l’invite à entrer avant de se glisser dans le petit bureau. La vampire poussa la porte doucement derrière elle sans complètement la refermer. Elle offrit à l’Anglais un sourire sincère.


« Bon après-midi monsieur. Je suis un peu plus tôt que d'habitude. J'espère que vous n'êtes pas trop occupé. » Dit-elle d’un ton amicale. « Je vous ai apportez un autre de mes favoris : Gatsby le magnifique. Vous connaissez ? »

Elle s’approcha du bureau doucement et y déposa le livre à la couverture bleu. Vivian en aurait, habituellement, profiter pour s’asseoir dans le fauteuil faisant face à son chef mais elle resta debout, les deux mains légèrement appuyer sur le dossier.

Un autre de ses favoris… mais combien de fois avait-elle utilisé ce descriptif pour présenter un livre à Charles ? Quoique sa liste de bouquins auxquels elle se donnerait le plaisir de lire et de relire continuellement était plutôt longue. Elle espérait que son enthousiasme littéraire serait, peut-être, un peu contagieux avec le chef.

Monsieur Anderson
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyVen 9 Juil - 23:04

Alors qu’il était à peine plus de seize heure, un jeudi, monsieur Anderson était bien évidemment en train de travailler. Il avait passé la majeure partie de sa journée en réunions successives, mais n’avait pas d’autres rencontres de prévues ce jour-là. Il était seul dans son bureau, la tête penchée dans la lecture de rapports, sa porte évidemment tout de même ouverte. Le chef des vampires n’était jamais indisponible pour qui avait besoin de lui.

Lorsqu’on toqua, il invita l’arrivant à entrer sans immédiatement relever la tête de son calepin, désirant terminer de coucher sur papier l’idée qu’il avait commencée avant de l’oublier. La voix de Vivian lui fit cependant lever le regard et il répondit au sourire de son élève.

Comme elle l’énonça, la vampire se présentait à son bureau plus tôt que ce qu’elle en avait l’habitude, ce qu’un coup d’oeil machinal de monsieur Anderson pour sa montre lui confirma.


« Je vous ai apporté un autre de mes favoris : Gatsby le magnifique. Vous connaissez ? »

« Un jour, il faudra que vous me proposiez un titre que vous n’avez pas aimé. Je suis curieux. », commenta légèrement le chef des vampires en déposant son stylo pour se saisir du livre que Vivian avait déposé devant lui. Il en parcourut rapidement la quatrième de couverture, comme souvent trop brève pour vraiment se faire une idée. Une histoire d’amour, peut-être ?

L’ignorance de monsieur Anderson pour la fiction n’était due qu’à elle-même, et non à une quelconque forme de snobisme. N’ayant jamais porté attention à ce genre, il n’avait développé aucunes préférences sur le sujet, ne suscitant donc pas davantage d’intérêt et le confortant dans son indifférence. Il savait toutefois apprécier la créativité, l’imagination et le talent artistique. La littérature de fiction était une forme d’art et il était donc évident qu’il pouvait s’y laisser captiver une fois guidé.

Tout comme Vivian avait eu l’initiative de lui présenter des titres musicaux en début d’année, monsieur Anderson n’avait pas été surpris qu’elle fasse apparition dans son bureau avec un livre après s’être offerte comme conseillère en la matière. Il avait néanmoins été agréablement étonné que cet échange découle naturellement à un second, que le second en entraîne un troisième, et ainsi de suite. Sans une quelconque énonciation formelle, leurs rencontres, qui engageaient par ailleurs rarement un débat unique, étaient pourtant devenues régulières. Au cours des derniers mois, monsieur Anderson avait développé un certain attachement pour ces visites plus ou moins prévues. C’est donc avec une petite pointe de désappointement qu’il nota que Vivian ne s’était pas assise, comme si elle ne prévoyait pas rester, cette fois.


« Vous êtes effectivement à l’avance », reprit le chef, comme s’ils avaient eu un réel rendez-vous. « mais je pourrais probablement avoir fini dans... dix minutes ? »

Un coup d’oeil aux dossiers devant lui désapprouvait cette affirmation, mais monsieur Anderson jugea qu’il pourrait toujours commencer plus tôt le lendemain pour compenser.

« Ou y avait-il quelque chose..? », poursuivit-il d’un ton interrogatif, se demandant s’il devait lire quelque chose du langage non-verbal de Vivian. Peut-être y avait-il quelque chose dont elle voulait parler ?
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyMer 14 Juil - 14:24

« Un jour, il faudra que vous me proposiez un titre que vous n’avez pas aimé. Je suis curieux. »

Le commentaire du chef des vampires fit sourciller l’Irlandaise. Oh ? Pourquoi ça ? Il y avait bien peu de choses que Vivian ne détestait plus qu’un mauvais livre. Quoiqu’il était peut-être un peu prétentieux de sa part de croire qu’un livre qu’elle n’avait pas aimer était nécessairement mauvais… Il devrait y penser.

Elle acquiesça doucement lorsque le chef lui dit avoir besoin d’encore 10 minutes. Cela lui donnerait le temps de préparer ses choses, peut-être accepterait-il de pousser ses dossiers…


« Ou y avait-il quelque chose..? » demanda Monsieur Anderson, coupant son fils de pensé.

« Vous, vous rappelez ma visite il y a deux semaines ? », débuta la vampire doucement. « En plus du roman, je vous avais apporter l’album d’Hilary Hanh avec l’orchestre philharmonique de Radio France avant que l’enceinte ne décide de nous faire un crescendo impromptu. Ce qui, je crois, vous ai attirés les fougues de votre collègues elfiques. » résuma Vivian passant sa main doucement sur sa grosse tresse.

Ils c’étaient tous deux élancer vers l’appareils pour essayer de baisser le son lorsque Gustave s’était présenté à la porte du bureau de d’Anderson l’air aigre. Vivian en avait profité pour se glisser vers le long du mur pour éviter de n’être aperçût.  Qu’est-ce que l’Elf aurait bien penser s’il avait trouvé l’Irlandaise à écouter de la musique dans le bureau avec son chef ? Il était bien évident que les chefs devaient avoir des amis, non ? Néanmoins, elle n’aurait pu supporter d’avoir placer l’anglais dans une situation fâcheuse par sa présence. Finalement, après quelques grognements de mécontentement, Gustave était parti et Vivian aussi quelques minutes plus tard.


« J’ai donc pris une décision. », débuta-telle en s’éloignant du bureau, tournant son attention vers le petit bureau sur lequel traînait le système de son. L’irlandaise y avança doucement et s’étira le cou pour voire quel genre de branchement il portait à l’arrière.

Le câble d’alimentation et ceux des haut-parleurs étaient fixés directement sur le système de son central. Parfait. Ainsi, elle n’aurait pas à se pencher pour les débrancher et n’avait pas besoin de déplacer le meuble.


« La bibliothèque viens de recevoir le nouvel album de Joep Beving. Je crois que vous aimeriez, mais son genre de composition musicale est plutôt calme et s’écoute sur un volume plutôt régulier. » Continua d’expliquer Vivian, en tirant sur quelques fils pour déprendre le système. Son discours était volontairement dramatisé, choisissant d’attendre la toute fin pour révéler à Charles l’autre raison de sa visite.  

Elle souleva l’enceinte doucement de sa base et passa une main rapide sous celle-ci pour y enlever la poussière s’y étant accumuler. C’était un modèle simple, sans trop de boutons ou de fonctions spéciales ce qui ne le surpris absolument pas venant d’Anderson. Elle aurait, au contraire, été plutôt surprise de trouver dans son bureau un modèle high-tech… Comme ceux qu’elle avait chez elle. Quoique tout bon audiophile aurait concédé que Vivian s’était simplement acheté le meilleur du meilleur. Bien qu’elle avait toujours son vieux gramophone dont elle appréciait particulièrement la statique…


« De plus, je ne suis pas d’avis qu’il faut se débarrasser de ce qui est plus âgé et abîmer. Sinon, ça en dirait long sur mon estime personnelle. », fit la grande dame sur un ton se voulant moqueur, se retournant doucement sur elle-même pour faire face au chef des vampires.

Elle se rapprocha du bureau et y déposa l’appareille avant de prendre place sur le fauteuil. Elle fouilla dans la poche de sa jupe pour en sortir le petit ensemble de tournevis qu’elle désigna doucement.


« Ainsi, aujourd’hui est le jour où je tenterais de réparer votre radio ! » Clama la vampire en souriant.

Elle espérait que le chef des vampires ne verrait pas d’inconvénient à ce qu’elle s’installe sur son bureau mais ainsi ils pouvaient discuter pendant qu’elle essayait de comprendre ce qui ne fonctionnait plus dans l’appareille. Vivian n’avait pas envie de sacrifier son temps qu’elle avait mis à part pour véritablement autre chose que de discuter avec l’anglais. C’était un peu comme faire d’une pierre deux coups.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyVen 16 Juil - 22:35

« Vous, vous rappelez ma visite il y a deux semaines ? » aurait pu être une question rhétorique, car l’événement pouvait difficilement être oublié. Monsieur Anderson avait honnêtement cru tous ses collègues partis et n’aurait pas accepté de mettre de la musique si ça n’avait pas été le cas. Or, non seulement s’était-il trompé, mais c’est malheureusement le difficile Gustave qui avait été présent plus tard qu’à son habitude ce soir-là. Considérant la sensibilité de l’ouïe de l’elfe, il était en fait étonnant qu’il ne se soit manifesté pour protester qu’après que le lecteur CD se soit emballé, et non dès le départ...

« J’ai donc pris une décision. », décréta Vivian en tirant le chef des vampires de ses souvenirs.

La vampire s’était approchée du lecteur CD fautif, inspectant l’appareil avec une attention qui fit se demander à monsieur Anderson s’il devrait défendre son bien. Il n’était pas une personne matérialiste, mais le consumérisme lui déplaisait et il préférait user des objets jusqu’à ce qu’ils soient définitivement inutilisables. Assurément, le lecteur CD pouvait être réparé plutôt que jeté et remplacé. Suite à l’incident évoqué par Vivian, le chef des vampires avait d’ailleurs pris lui aussi une décision: celle de faire restaurer l’instrument. Il avait cependant manqué de temps pour régler ce problème bien peu prioritaire.

Quant à la décision de Vivian... La vampire se plaisait apparemment à instaurer un suspense. Monsieur Anderson lui fit confiance pour ne pas juste violemment mettre fin aux jours du lecteur CD et la laissa poursuivre son discours. Il l’observa ainsi débrancher la machine avec curiosité plutôt qu’inquiétude. Voulait-elle proposer de le délester de l’objet pour lui en dénicher un nouveau ? Le fait qu’elle mentionne “un volume plutôt régulier” éliminait l’hypothèse qu’elle soumette l’idée qu’ils aillent juste s’installer autre part pour écouter Joep Beving. La régularité était l’un des défauts criants du lecteur CD en question.


« De plus, je ne suis pas d’avis qu’il faut se débarrasser de ce qui est plus âgé et abîmer. Sinon, ça en dirait long sur mon estime personnelle. »

L’autodérision masquait généralement des insécurités. Évidemment, monsieur Anderson lut plus dans la remarque que la tentative d’humour de son élève. Il était cependant peut-être un peu abrupt de déjà donner un penchant introspectif à la conversation et le chef des vampires nota plutôt mentalement son observation, se contentant de sourciller sans émettre de commentaire.

Il rapprocha un peu les documents étalés devant lui afin de libérer de l’espace pour quoique soit le projet de Vivian lorsque cette dernière revint vers lui. La vampire exiba finalement un assortiment d’outils capables de tenir dans le creux de la main.


« Ainsi, aujourd’hui est le jour où je tenterais de réparer votre radio ! »

Passé un instant de surprise, l’étonnante proposition fit doucement sourire le vampire.

« Vraiment ? », questionna-t-il avec une touche d’amusement. Pour ce qu’il savait d’elle, il était fort possible qu’elle en soit capable, mais il n’en serait pas moins impressionné (et redevable) si elle y parvenait.

« Méfiez-vous. Si vous réussissez, je pourrais y voir une invitation à vous refiler toutes mes babioles cassées. », blagua-t-il.

Il retira ensuite quelques dossiers du bureau pour que Vivian ait plus d’espace et reprit le stylo qu’il avait délaissé plus tôt.


« La réparation d’équipement audio est un hobby récent ou un talent caché ? », demanda-t-il en parcourant du regard le texte devant lui pour retrouver l’endroit où il s’était arrêté de lire un peu plus tôt.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyMer 21 Juil - 23:05

« Vraiment ? » Vivian n’eut comme réponse qu’un léger haussement de sourcils. En doutait-il ? Malgré air entraîné, elle était tout à fait sérieuse. Et puis, d’ailleurs, si elle arrivait à réparer le radio, c’était tant mieux pour elle aussi. Elle pourrait venir partager plus d’album avec le chef des vampires… Peut-être sortir du classique. Ce n’était pas le seul genre que la femme appréciait après tout…

Elle sourit doucement lorsqu’Anderson mentionna qu’il risquait de lui refiler toute ses babioles brisées. Cette idée ne la dérangeait pas spécialement. Elle aimait bien pour redonner une deuxième vie aux différents appareils, surtout les plus vieux. Sa maison de New York était remplie de vieux électroménagers différents dispositifs qu’elle avait réparer ou adapter au fil des années. Sa plus grande fierté : une radio datant des années 1920 alors qu’on les appelait encore des « Wireless ». Malheureusement, il était rendu bien difficile de capter quoique ce soit, les genres d’ondes radio ayant beaucoup évoluer avec les années ; mais il fonctionnait encore et c’était ça l’important.

Alors que les chefs des vampires déplaçaient quelques dossiers pour faire plus de place à Vivian, celle-ci déposa son petit ensemble de tournevis sur le bureau. Elle fit basculer l’enceinte pour exposer sa face postérieure, posant ses mains délicates sur l’appareil, elle étudia rapidement ce qui tenait le boîtier de plastique fermer. La dernière question du chef lui fit relever la tête doucement. Elle servit un petit sourire à Charles avant de redéposer son attention vers la radio.


« Serait-ce si surprenant que j'aie bien d'autres centres d'intérêt que les livres, l'art et les jolies robes, Monsieur Anderson ? » demanda Vivian sur un ton moqueur.

Elle releva à nouveau la tête, confiante de son plan d’action mais surtout pour vérifier que son commentaire n’ait pas trop heurter le chef. Elle avait l’habitude qu’on pense moins d’elle que ce dont elle était véritablement capable. Pourtant, l’anglais n’avait rien dit indiquant un tel préjugé… Ce n’était pas juste envers lui que de lui répondre de façons aussi prétentieuses. Elle eu une expression désolé. Anderson n'était pas comme les autres après tout...

L’irlandaise se redressa doucement tout en déboutonnant les petits boutons recouverts de tissus qui tenait les manchettes de sa robe fermement en place. Elle roula les manches de sa robe délicatement pour éviter d’en abîmer le tissu avant de tenter une explication.


« Vos informateurs ont probablement trouvé que j'avais une maîtrise en ingénierie de l'Université de Yale. » commenta Vivian. « Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que j'ai pris une spécialité en électronique. Par conséquent, les circuits imprimés et les petits appareils n'ont plus de secrets pour moi. »

Elle n’avait pas regretté ce choix de spécialisation; la plupart des autres étant plus… salissant ? Enfin, elle ne se voyait pas jouer dans des grands moteurs ou étudier l’aciers. Bien sûr, tout diplôme d’ingénierie venait avec des bases communes mais Vivian était plutôt délicat, ses petits doigts fins étaient donc plus adaptés aux genres de travaux minutieux qui était demander par l’électronique. Au du moins, c’était ce qu’elle c’était dit pour se convaincre…

Satisfaite de ses manches, Vivian tira doucement sur le petit ruban noir que tenait sa tresse en place. Elle défit celle-ci et ses passa une main rapide dans les cheveux. Alors qu’elle continua son exposa, elle roula ses cheveux en un chignon rapide qu’elle fixa en place avec ledit ruban. S’il n’était pas convaincu qu’elle pourrait réparer l’appareil, au moins il le serait du sérieux de sa démarche.

« Malheureusement, j'ai à peine la chance d'utiliser ce diplôme. J’adore comprendre le fonctionnement des choses mais je trouve le travail d'ingénierie plutôt ennuyeux, si je suis honnête. Cependant, si je peux utiliser mes connaissances pour faire une bonne action, ne devrais-je pas, au moins, essayer ? » conclue la grande dame avec un air assuré.

Elle saisit le petit tournevis avec l’embout en forme d’étoile et commença à dévisser tranquillement chacune des quatre vis qui tenaient le boîtier fermé. Elle les plaça ensemble sur le bureau, un peu en retrait pour ne pas les perdre. Elle tira sur le panneau de plastiques, exposant les entrailles de l’appareil. La vampire fronça les sourcils. Il était trop tôt pour se prononcer sur un pronostic mais certains transistors n’étaient plus en trop bonne état. Bon, si elle ne pouvait pas entièrement réparer la radio, elle pourrait au moins l’améliorer. L’irlandaise espéra qu’Anderson avait bien envie de discuter parce que la réparation pourrait être longue.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyDim 25 Juil - 19:23

« Serait-ce si surprenant que j'aie bien d'autres centres d'intérêt que les livres, l'art et les jolies robes, Monsieur Anderson ? »

Le chef des vampires ne répondit pas ni même ne releva les yeux des papiers devant lui, certain par le ton employé que la remarque de Vivian n’était pas réellement offusquée. Il eut tout juste un demi-sourire pour lui-même. Il savait pertinemment que la vampire avait de nombreux intérêts; la curiosité était l’un des premiers traits de caractère qu’il avait vu chez elle, après certains autres moins flatteurs.

En écho aux pensées de son chef, Vivian continua en rappelant le diplôme d'ingénierie qu’elle détenait. Elle avait raison lorsqu’elle présuma qu’il n’en connaissait pas la spécialité. Peut-être était-ce dans le dossier de l’Irlandaise ou peut-être pas, ce n’était néanmoins pas une information que monsieur Anderson avait retenue et, honnêtement, s’il avait eu à deviner, il aurait eu du mal. Certes, Vivian avait une attitude coquette qui se prêtait mal à de nombreuses activités manuelles, mais elle avait aussi un don pour surprendre et s’avérer ne pas être la personne qu’elle affichait. Monsieur Anderson n’aurait pas nécessairement eu de mal à l’imaginer les deux mains dans l’huile à réparer des moteurs.

La vampire réorganisa sa coiffure tout en continuant de parler, s’attirant le regard de monsieur Anderson. Il l’avait rarement vu aussi à son aise, un contraste marqué avec l’embarras sur lequel ils s’étaient laissés lors de leur dernière rencontre. Et, évidemment, ce constat lui rappela la problématique qu’il s’était dit devoir soulever avec Vivian...


« Si cela vous ennuie, ne vous sentez pas obligée. La CAT a des gens pour ça. Je n’ai juste pas pris le temps d’aller les voir. », proposa gentiment le chef des vampires en réponse au dernier commentaire de son élève. « Même si j’apprécie votre offre. »

Il ajouta la dernière phrase en espérant qu’elle ne le prendrait pas mal. Il était sincèrement reconnaissant qu’elle veuille aider, mais ne voulait pas qu’elle le fasse en dépit d’un agacement pour la tâche requise.

Avec un dernier coup d’oeil à l’air concentré de Vivian, monsieur Anderson baissa lui aussi le regard sur son travail. Son esprit était cependant ailleurs et après quelques secondes à fixer les mots sans les voir, il se contenta de tracer un trait là où il en était dans le texte. Il posa ensuite son stylo, entrecroisa ses doigts et redressa la tête vers Vivian.


« Il y a une chose qui me préoccupe. », commença-t-il avec sérieux.

« Je ne suis pas certain de l’endroit où vous me positionner entre “connaissance” et “ami proche” et il n’est pas nécessaire d’y voir une question. Indépendamment de ce que vous pensez de moi et inversement, ce qui risque d’avoir un impact est l’image projetée, un phénomène avec lequel je sais que vous êtes plus que familière. Les gens ont des interprétations et des opinions. »

Heureusement, Gustave n’était pas de ces gens qui fabriquent et propagent des rumeurs, mais, si les visites de Vivian dans le bureau de monsieur Anderson ne soulevaient pas les discussions pour l’instant, rien ne promettait qu’il en serait toujours ainsi. Pour commencer, à cause du fait qu’elle était la seule de ses élèves qu’il voyait aussi souvent. Quiconque avec un peu d’imagination pouvait en déduire bien des hypothèses, inoffensives ou non. Monsieur Anderson n’était pas naïf.

« J’apprécie nos rencontres. », avoua le vampire d’un ton doux. « Il y a peu de gens avec qui je passe du temps sans que ne soit impliqué une forme ou une autre d’obligation. »

Il hésita une seconde, déviant le regard en cherchant ses mots. Il reprit cependant ensuite la parole sans chanceler dans son discours, fixant à nouveau Vivian.

« Ce que les gens pensent de moi est inconséquent. J’occupe le poste le plus élevé existant à la CAT, un titre qui ne me vient pas d’un choix populaire. Le tiers des vampires me déteste pour oser représenter une autorité sur eux et un autre tiers se contente de vaquer à ses occupations dans le déni de mon existence, parce que je suis pour eux, au plus, un mal nécessaire temporaire. Ma réputation est plus reluisante du côté des autres races, mais elle n’a pas plus d’impact. Nous ne sommes pas une démocratie. Il faudrait une rumeur particulièrement sordide, tout en étant réaliste, pour que cela me nuise. La même chose n’est pas vraie pour vous. »

Monsieur Anderson connaissait suffisamment Vivian pour imaginer qu’elle ne serait pas d’accord avec ce qu’il affirmait ou, du moins, qu’elle ne serait pas inquiétée par le dernier élément. Il voulait toutefois exprimer l’entièreté de sa pensée et, même s’il marqua une pause pour donner du poids à sa dernière phrase, il ne laissa pas à la vampire le temps de commenter avant de poursuivre.

« Vous avez l’habitude d’être remarquée et critiquée. Vous apparaissez froide aux premiers abords pour vous en prémunir. Un mécanisme de défense. J’essaye de ne pas présumer des pensées d’autrui, mais disons que je ne serais pas surpris que vous affirmiez n’avoir rien à faire des rumeurs que la CAT pourrait propager sur vous. Nous devrions effectivement être capables de faire fi du point de vue d’inconnus. Néanmoins - et c’est là où je veux en venir - ce n’est pas parce que vous n’y accordez pas d’importance, si mes présomptions sont justes, que cela n’en a pas. »

Évidemment, il n’était pas impossible qu’il se trompe. Peut-être que la raison pour laquelle Vivian avait tenté de se subtiliser aux yeux de Gustave, deux semaines plus tôt, n’était pas par crainte de l’elfe ou par désir d’éviter les rumeurs pour leur simple côté exaspérant. Peut-être partageait-elle la même préoccupation que son chef ? Peut-être qu’il n’avait pas besoin de s’expliquer autant.

« Ce que je crains, ce sont les soupçons de favoritisme. La CAT offre à chacun de ses nouveaux membres la possibilité d’un départ à neuf. Il serait injuste que ce vous accomplirez parmi nous soit entaché par l’idée que vous n’en détenez pas le mérite. Vous m’avez confié, il y a environ un an, vouloir donner une chance à qui vous êtes vraiment. Comment pourriez-vous vous épanouir si vos réalisations se trouvent dénigrées ? Si on affirme que vous vous terrez dans mon ombre ? »

Malgré son ton calme, ses propos prenaient peut-être une tournure un peu trop grandiloquente. Monsieur Anderson décida donc de s’arrêter là, terminant par une simple question, sincèrement soucieux :

« Y avez-vous songé ? »

Si tel était le cas, il ne savait trop comment interpréter le fait qu’elle continuait malgré tout à venir le voir. Il réservait cependant ce genre de questionnement pour plus tard, en fonction de la réponse.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyJeu 5 Aoû - 16:16

« Je n’ai juste pas pris le temps d’aller les voir. Même si j’apprécie votre offre. »

Vivian releva les yeux vers le chef des Vampires, sa tête toujours baissé sur la radio. Elle les rabaissa aussitôt pour se concentrer sur ce qu’elle faisait. Elle ne voulait pas insinuer qu’elle n’aimait pas la tâche de s’affairer aux petites réparations, seulement qu’après son diplôme elle n’avait pas vue l’intérêt de développer plus ses connaissances sur le sujet. Elle choisit cependant de laisser le sujet tomber, n’ayant guère envies de devoir s’expliquer. D’ailleurs, son attention était surtout tourner vers l’appareille radiophonique exposer devant elle, circuits et fils formant un intriguant labyrinthe des formes et de couleurs qui aurait presque pu être accroché pour devenir une œuvre d’art contemporain !

Un silence s’installa dans la pièce tandis que la Vampire, à l’aide d’un petit tournevis plat, tentait d’établir l’origine de la connexion des nombreux câbles et leur utilité dans le fonctionnement de la radio. Anderson semblait bien absorber par le document qu’il avait devant lui. Vivian faillis bien sursauter lorsqu’il clama d’un ton sérieux que quelque chose le préoccupait. Elle releva les yeux vers Charles à nouveau dans un mouvement voulant signifier qu’elle était toute ouïe même si ses mains étaient occupées.


« Je ne suis pas certain de l’endroit où vous me positionner entre “connaissance” et “ami proche”. »

La grande dame hausse les sourcils et releva la tête doucement. Elle n’était pas particulièrement déstabiliser, plutôt qu’elle ne s’attendait pas à ce genre de discussion, sans doute importante, aujourd’hui. L’irlandaise déposa son tournevis et se redressa complètement dans le fauteuil tout en écoutant Anderson tenté d’introduire son tracas. Elle appuya ses coudes sur les bras de son siège et joignis ses mains devant elle, un air curieux se dessinant sur son visage pâle.

Elle eut une pensée triste pour Charles lorsqu’il nomma ne pas avoir l’impression qu’on ne passait du temps avec lui sans qu’il ne s’y trouve une quelconque forme de d’obligation mais elle ne le laissa pas paraître. Elle ne put, cependant, s’empêcher de se demander pourquoi ? Vivian était souvent seule, oui, mais c’était surtout par choix. Elle lui poserait la question plus tard, peut-être, lorsqu’elle aura définis une bonne manière d’aborder le sujet.


Vivian écouta passivement l’anglais s’expliquer sur sa position. En effet, on lui avait bien expliqué que la CAT n’était pas une démocratie. Il faudrait surement qu’une rumeur soit bien ignominieuse pour que cela ne puisse avoir un impact néfaste sur lui. Elle avait, surtout, voulue lui épargner le désagrément que de devoir vivre avec des fausses histoires. Même si elles étaient inoffensives, il était tout de même inconfortable que de devoir constamment démentir des informations lors de conversation banales.

Enfin, ce qu’elle finit par comprendre, était qu’Anderson semblait plutôt préoccupé quant à ce qu’on pourrait penser de Vivian que de lui, et Vivian était plus préoccupé de ce qu’on aurait pu dire d’Anderson que d’elle. Donc, en fait, ils n’avaient peut-être plus à tenir le tout aussi mort car ultimement aucun des deux n’en avait bien à cirer de ce qu’on pouvait dire d’eux.

« Ce que je crains, ce sont les soupçons de favoritisme. »

L’Irlandaise hausse un sourcil, perplexe. Elle concevait difficilement comment on aurait pu arriver à une telle conclusion. Était-ce parce qu’elle n’avait toujours pas trouvé de poste dans lequel se rendre utile et que donc, certains pouvait croire que Vivian ce l’a coulait douce ? Difficilement, envisageable. D’ailleurs, elle put croire le fondement de cet argument si elle avait, en effet, eu droit à un traitement spéciale mais ce n’était absolument pas le cas. Elle était sur le mieux pied d’égale que tout le monde. Ce n’était pas une position qu’elle appréciait particulièrement mais tout de même une réalité.

« Y avez-vous songé ? »

La vampire cligna des yeux frénétiquement à quelques reprises, tenta de mettre de l’ordre dans le monologue que venait de lui servir l’anglais. Entre le ton sérieux qu’avait pris Anderson et son soucis évident de bien choisir ses mots, elle n’était pas trop certaine où il voulait en venir. Est-ce qu’il essayait de se débarrasser d’elle ?   Il avait, pourtant, spécifier qu’il aimait ses rencontres avec elle. Cependant, cela aurait surement pu être dans un soin de vouloir dire la bonne chose sans la heurter.

Vivian fronça les sourcils, incertaine. Elle n’avait certainement pas besoin de personne qui ne voulait pas d’elle. Néanmoins, elle se doutait bien que ce n’était pas ce qu’essayait d’exprimer le chef. Si elle l’importunait, il lui ferait surement savoir sans grand discours grandiose. Elle décida de procéder avec caution, choisissant de répondre à la question du chef.


« Non. », admis simplement Vivian sur un ton franc. « Je dois avouer que cela ne m’a même pas traversé l’esprit. »

La vampire s’avança doucement sur sa chaise pour pouvoir appuyé ses bras croisées sur le bureau, les dos bien droit. Elle relaxa ses traits et pris un air plus pensif. Elle regarda ses bras rapidement avant de figer son regard dans celui du chef. De toute évidence, il avait dit ce qu’il avait à dire. Maintenant, c’était à son tour.


« Vous avez raison, je n’en ai que très peu à faire de ce que quelconques rumeurs pourraient dire sur moi. Comme vous l’avez si bien mentionné je suis habitué à la critique; qu’elle soit juste ou non. Mais je me dois, en tout respect, vous faire part de mon désaccord avec ce que vous venez d’avancer. »

« Dès mon arriver vous avez su trouver quoi dire pour contrôler mon arrogance et presque complètement m’en désarmer, mon mécanisme de défense comme vous l’avez si bien nommé, ce que peu on eut le courage de faire je dois avouer. Par la suite, vous avez écoutez et réconforter mes doutes lorsque j’ai eu l’impression de craquer. Vous m’avez encouragé et vous avez été attentif. Vous avez trouvez une faille dans mon histoire, une partie de mon historique que je préférais taire et je me suis retrouver assez en confiance pour vous en parlez. Et pour toutes ces choses je vous en remercie en toute honnêteté. »

La Vampire se remémora avec un léger sourire la fois où, assise dans ce même fauteuil, Monsieur Anderson lui avait exposé son hypothèse comme quoi Rhian n’avait pas été l’homme significatif que les recherchistes avaient établi. Sa réaction avait d’abord été l’horreur mais après avoir pris le temps de se sortir de la situation et d’y avoir repensé, elle avait accepté d’en parler avec le chef des vampires. C’était un chapitre bien dramatique de sa très longue vie qu’elle ne revisitait que très rarement; même Ben n’en avait jamais entendu parler. Mais voilà, un samedi soir dans un réfectoire à moitié vide, elle avait confié à celui qui était encore un étranger il y a peine six mois un de ses secrets les plus lourds.

Maintenant, elle se trouvait un peu stupide de s’être refuser d’en parler aussi longtemps. Même si le sujet était difficile, le fait d’extérioriser cette histoire lui avait permis de s’en défaire un petit peu plus. Comme quoi il était mieux de laisser ces vieux fantômes sortir au lieu de les gardés de peur que quelqu’un ne vois en elle une trace de faiblesse. Une leçon difficile après plus de 1400 ans d’existence, mais une leçon importante tout de même. Il s’agissait là de la différence entre Anderson et les autres Catiens. Il avait vu directement dans son jeu et avait décidé d’y confronter, sans une once de malice, la Vampire.


« Il est tout à fait probable que vous ne me répondiez, maintenant, que cela faisait partie de votre rôle ou qu’il s’agit de ce qu’il reste de votre longue carrière à avoir aider et accompagner ceux dans le besoin. » repris Vivian rapidement avant de laisser la chance à Anderson de réfuter quoique ce soit.

« Cependant, vous m’avez retourné cette même confiance en vous ouvrant à moi par rapport à votre vie avant la CAT. En tant que chef, vous n’en étiez pas le moindrement obliger. Ce qui laisse entendre une certaine réciprocité amicale. »

Elle n’était pas certaine si il était juste d’utiliser la bonté dont avait fait preuve le chef des vampires envers elle pour appuyer son désaccord. Mais il s’agissait des preuves les plus tangibles qu’elle possédait. Vivian se déraidis et s’appuya un peu plus confortablement sur son siège. Elle fixa un tournevis abandonné sur son plan de travail. Elle remonta le regard vers Anderson avant de lui présenter, sur un ton aimable, sa conclusion quant aux faits.

« En bref, depuis notre rencontre je suis sans doute passé d’une Vivian torturé à une Vivian qui, certes se cherche encore, à une Vivian plus sereine tout de même. De plus, j’ai beaucoup de difficulté à imaginer que je serais resté ici bien longtemps si vous n’aviez pas été là. Alors, oui, Charles, je vous considère comme un ami proche et non je ne verrais aucun problème à ce qu’on associe ma réussite à la CAT à notre amitié parce que c’est très probablement vrai. »

Elle eut pour Anderson un léger sourire avant de rebaisser la tête vers la radio comme pour signifier qu’elle avait terminé de dire ce qu’elle avait à dire sur le sujet. Si le reste de la conversation allait autre aussi tenante, elle n’aurait même pas la chance de réparer la radio, en fait…
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyDim 8 Aoû - 20:35

L’inconfort de monsieur Anderson aurait probablement été (au moins en partie) éclipsé si Vivian avait complété la partie obligatoire de la formation des nouveaux Catiens. En achevant le TCB, elle aurait pu poursuivre sa vie à la CAT en se détachant de la branche militarisée de l’organisation, ou bien continuer son entraînement au sein des forces militaires sous une direction plus homogénéisée avec les autres races. Dans un cas comme dans l’autre, monsieur Anderson aurait techniquement été moins directement responsable de l’adaptation et l’intégration de l’Irlandaise à la CAT et il se serait donc senti moins en position d’influence susceptible d’alimenter les potentielles rumeurs de favoritisme qu’il appréhendait. Il aurait également moins perçu d’obligation professionnelle envers la vampire, qu’il ne savait trop comment conjuguer avec un possible lien amical. L’avancement de la formation obligatoire de Vivian était définitivement un autre sujet qu’il devrait aborder, d’ailleurs.

Vivian sembla surprise par la question de son chef et, en retour, celui-ci fut quelque peu étonné de la réponse. Qu’elle n’y ait pas accordé de réflexion, d’accord, mais n’avait-elle réellement pas envisagé que de se lier (au moins en apparence) à un chef offrait hypothétiquement des avantages ? Certes, elle pouvait en faire abstraction si telle n’était pas sa motivation, mais elle était définitivement femme à connaître le pouvoir des relations. Peut-être était-ce la façon dont monsieur Anderson abordait cet élément qu’elle n’avait pas perçu. Ce n’était pas illogique, si c’était ça, sachant qu’elle avait passé bien plus longtemps à être qui elle devait être plutôt que qui elle était. Les embûches possibles à l’épanouissement personnel ne lui apparaissaient peut-être pas intuitivement.

Même si ce n’était pas tellement important, le chef des vampires se demanda quel genre de rumeurs Vivian avait pu craindre. Car la réaction qu’elle avait eu face à Gustave démontrait qu’elle voulait effectivement que sa présence dans le bureau de son chef ne soit pas connue...

Sans qu’il n’ait besoin de demander, Vivian commença à expliquer son point de vue.


« Il est tout à fait probable que vous ne me répondiez, maintenant, que cela faisait partie de votre rôle ou qu’il s’agit de ce qu’il reste de votre longue carrière à avoir aider et accompagner ceux dans le besoin. », fit Vivian, après un résumé de leurs premières rencontres, coupant l’élan de monsieur Anderson qui était justement en train de réfléchir à comment formuler à peu près cette idée. Il s’adossa donc plutôt dans son fauteuil et la laissa poursuivre son discours en acceptant tacitement de ne pas l’interrompre.

Il avait confronté Vivian à son arrivée tout comme il avait fait face à bien d’autres vampires trop fiers ou indépendants avant elle. Comme pour bien d’autres gens, il avait ensuite été présent parce qu’elle en avait eu besoin. Et puis il l’avait aidé car il le pouvait. Où voulait en venir Vivian ?


« Cependant, vous m’avez retourné cette même confiance en vous ouvrant à moi par rapport à votre vie avant la CAT. En tant que chef, vous n’en étiez pas le moindrement obliger. Ce qui laisse entendre une certaine réciprocité amicale. »

Monsieur Anderson ne pouvait pas entièrement réfuter cette conclusion. Il ne la confirma toutefois pas non plus, demeurant neutre devant l’analyse de Vivian, qu’il supposa ne pas être terminée, voulant la laisser aller jusqu’au bout de sa réflexion sans l’influencer.

« Alors, oui, Charles, je vous considère comme un ami proche et non je ne verrais aucun problème à ce qu’on associe ma réussite à la CAT à notre amitié parce que c’est très probablement vrai. », l’informa finalement la vampire, aimablement, avant de baisser le regard.

Le chef des vampires observa son interlocutrice pendant un moment sans rien dire, ne sachant quoi répondre. Même s’il la connaissait de mieux en mieux, il ne s’était pas attendu à cette humilité de la part de Vivian. Cette reconnaissance le toucha même davantage que l’affirmation qu’il n’était pas juste quelqu’un qu’elle venait voir pour tuer l’ennui.

Le silence s’installa et monsieur Anderson s’efforça finalement à articuler quelque chose avant qu’un malaise n’entache durablement l’atmosphère.


« Il m’apparaît normal de la part de mes amis qu’ils utilisent mon prénom, mais je préfère que le reste des Catiens continue d’ignorer que j’en ai un. », commenta-t-il avec un demi-sourire, sur un ton qui se voulait un peu humoristique.

C’est ainsi avec cette facilité qu’il décida que Vivian pouvait bien l’appeler Charles, tant qu’ils n’étaient qu’eux deux. Il n’apparaissait pas pertinent de conserver une formalité excessive dans une conversation entre amis. Conséquemment, il confirma pour lui-même accepter l’idée de ne pas simplement faire figure de chef envers la vampire. Ce n’était pas une décision légère, allant à l’encontre de sa ligne de conduite ordinaire, mais les faits l’y conduisaient. Il n’était pas le thérapeute de Vivian et l’Irlandaise n’était pas en quête de ce type de soutien. Leurs échanges n’étaient pas de cet ordre. Réalistement, ils se situaient quelque part dans le spectre de l’amitié.


« Il y a quelques mois de ça, vous m’avez autorisé à utiliser votre vrai prénom. J’ignore cependant ce que vous préférez : Vivian ou Vianna ? », demanda-t-il dans une suite naturelle du nouveau sujet soulevé. La problématique de l’image projetée n’était pas entièrement réglée, de son point de vue, mais il y reviendrait dans un second temps.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyDim 12 Sep - 10:55

Un silence s’installa suite aux conclusions de l’Irlandaise. Concentrer sur la radio, elle pouvait sentir le regard de Charles sur elle. Un silence s’installa entre les deux vampires. Elle crut un instant qu’elle l’avait peut-être choqué ou assommé avec sa réponse étoffé mais elle chassa se doute de son esprit. Il s’agissait d’Anderson après tout. Il faudrait surement beaucoup plus pour le déstabiliser.

« Il m’apparaît normal de la part de mes amis qu’ils utilisent mon prénom, »

Vivian releva la tête, agréablement surprise de la réponse du chef des vampires. Elle lui rendit son sourire. Alors que Charles faisait état de son souhait de garder l’utilisation de son prénom à quelques-uns, l’Irlandaise releva une de ses mains doucement et la passa devant sa bouche, mimant une fermeture éclair. Oh, bien sûr, elle ne s’empêcherait pas de l’utilisé lorsqu’il serait seul tous les deux mais elle respecterait son choix devant les autres.

Elle descendit à nouveau son attention vers la radio, bien déterminé à vouloir trouver ce qui clochait, débranchant soigneusement quelques fils pour se faire plus de place pour travailler. Anderson lui rappela, alors, qu’elle avait autorisé le chef à l’appeler de son vrai prénom.

Déclaration à laquelle, la grande dame laissa démontrer son approbation en hochant doucement de la tête.


« J’ignore cependant ce que vous préférez : Vivian ou Vianna ? »

« Vianna. » répondit-elle machinalement tout en dévissant une petite vise tenant un panneau de circuits électroniques en place.

Elle ajouta d’un ton amuser, en remontant les regards vers l’Anglais : « Mais seulement à la même capacité que je peux vous appeler Charles. »

Vivian n’était qu’une adaptation plus moderne de son prénom originel mais l’utilisation de celui-ci lui permettait d’établir une certaine distance entre elle et les autres. Cette dénomination pouvait presque être utilisée dans le même contexte qu’un nom de plume. De plus, elle avait eu tellement de nom au fil des années. Selon le contexte géopolitique dans lequel elle se trouvait elle s’était appelé Victoria, Violette, Vinia, Vallentina, Vera, Viola, Valery… Le seul point commun entre chaque était que ceux-ci débutait toujours par la lettre « V ». Vivian était seulement celui qu’elle avait usé le plus souvent et sous lequel le plus de gens la connaissait.

La vampire sorti de l’appareille un grand morceau de circuit pour avoir une meilleure vue d’ensemble de celui-ci. Elle l’approcha de son visage doucement en fronçant les sourcils. Tout semblait bien intègre. Ce n’était, donc, pas un problème au niveau des composantes. Tant mieux, elle n’avait pas d’outils de soudure avec elle et, surtout, elle ne savait même pas où elle pourrait en trouver dans la C.A.T… Bien qu’il devait surement en avoir quelque part.

Elle déposa le morceau de circuit sur la table et saisit la carcasse de plastique protégeant les composantes internes. Elle la brassa doucement et entendit exactement ce qu’elle voulait entendre ; les ressors sous les boutons de contrôles, celui qui actionnait le volume notamment, semblait avoir perdu de leur rigidité ou avoir glissé hors de leurs axes.

« Je crois avoir trouvé ce qui cloche dans votre appareille. » dit Vivian calmement en redéposant la structure de plastique sur la table. « Ce n’est rien de très grave, mais j’en ai encore pour un petit bout de temps. »

Elle avait envie d’aborder le commentaire que Charles avait glissé plus tôt sur le fait que peu de gens semblaient seulement apprécié sa compagnie sans arrière-pensées. Elle trouvait cela désolant. Surtout qu’il était le premier à encourager les autres vampires à se mêler aux autres. De plus, voilà déjà quelques années qu’il devait être arrivé à la C.A.T.

Néanmoins, l’Irlandaise garda ses réflexions pour elle et se contenta de lui jeter un petit regard discret avant d’entreprendre de désengager le bouton de contrôle de volume central de la radio. De toute façon, ils n’avaient pas besoin de parler, seulement la compagnie du chef des vampire lui était importait.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyLun 20 Sep - 22:23

La réponse de la vampire vint sans hésitation. Monsieur Anderson se demanda subséquemment ce qu’il en était du nom de famille. Gardait-elle pareil attachement envers le premier qu’elle avait porté ? Elle avait assurément dû en changer au moins aussi souvent que de prénom, sinon plus. Après tout, pendant longtemps et jusqu’à relativement récemment, Vivian avait survécu au travers d’alliances matrimoniales. Le chef des vampires ne se souvenait pas d’où venait le “Green” sous lequel la vampire était enregistrée à la CAT, mais il croyait se rappeler qu’elle le portait depuis près d’un siècle...

Ce questionnement relevant seulement de la curiosité et étant donc peu pertinent, monsieur Anderson décida finalement de ne pas s’y attarder. Il observa en silence un instant Vivian éventrer davantage l’appareil électronique devant elle, puis choisit de la laisser se concentrer et de revenir à la paperasse qu’il n’avait pas avancée depuis que la vampire était arrivée.

Il n’était pas coutume pour les deux vampires de se retrouver seuls ensemble sans conversation échangée ou musique partagée. Pourtant, là où la situation aurait pu être déstabilisante, il y avait plutôt une forme de facilité. Comme entre amis... Cette pensée fit distraitement sourire le chef des vampires.


« Je crois avoir trouvé ce qui cloche dans votre appareil. Ce n’est rien de très grave, mais j’en ai encore pour un petit bout de temps. »

Monsieur Anderson releva brièvement les yeux de ses documents, le temps de jeter un regard critique aux organes exposés de sa radio et de conclure qu’il n’avait d’autres choix que de croire Vivian sur parole.

« Je ne suis pas pressé. », commenta-t-il en se remettant à lire.

Au final, il termina ce qu’il voulait faire avant que l’Irlandaise n’ait fini son projet. Il débarrassa donc le bureau de sa paperasse, alla la ranger dans son classeur, puis revint s’asseoir face à Vivian. Il n’y avait de toute évidence pas grand chose qu’il puisse faire pour se rendre utile à l’opération et, les bras croisés sur le bureau devant lui, il observa donc plutôt l’artiste à l’oeuvre.

Sans autre chose pour occuper son esprit que la femme assise devant lui, le chef des vampires en vint évidemment à ressasser ses analyses et ses questions passées.


« De quoi aviez-vous peur ? », interrogea-t-il soudainement, avant d’ensuite ajouter à sa question le contexte d’où elle était tirée, dans son fil de pensées. « Lorsque Gustave a fait éruption, il y a deux semaines. »

Un petit ressort légèrement tordu s’échappa du puzzle électronique de Vivian. Monsieur Anderson l’attrapa de justesse, avant qu’il ne roule jusque par terre, et le déposa avec le reste des pièces, devant son interlocutrice.

« Désolé de la question soudaine. J’y songeais... » Étudiant du regard les morceaux de métal et de plastique devant lui sans vraiment les voir, il fronça les sourcils en réfléchissant à voix haute. « Si cela ne vous gêne pas qu’on m’associe à vous, quelle était la raison de votre malaise ? »
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyLun 11 Oct - 17:54

« De quoi aviez-vous peur ? » demanda soudainement Charles tirant l’Irlandaise de sa concentration. Elle releva un sourcil, curieuse, sans vraiment relever le regard. Elle essayait de déprendre une touche, un tournevis plat enfoncé entre deux boutons de contrôle de la carcasse de plastique.

Alors que le chef des vampires ajouta plus de précision sur le contexte de sa question, la touche se désengagea de son point d’encrage et envoyant un petit ressort tordu se balader. La Vampire souri pour elle-même. L’extraction du ressort ajoutait une touche presque dramatique à la question de l’Anglais. Pourtant… Il n’y avait rien de si sérieux derrière sa réaction lors de l’interruption de Gustave, non ?

Vivian saisit la pièce métallique que le chef des Vampires avait reposé devant elle, l’ayant attrapé de justesse avant qu’elle ne disparaisse pour toujours sous un meuble. Elle le remercia d’un petit signe de la tête bien qu’elle ne fut pas certaine qu’il le remarqua, tant son attention semblait captivée par les pièces devant lui alors qu’il s’excusait de l’apparence soudaine de sa question.

La grande dame s’enfonça dans son siège, les bras croisés, jouant avec une de ses mains avec le petit ressort. Elle prit quelques instants pour penser à sa réponse, cherchant à évaluer quel chemin prendre.

« Vous souvenez-vous quand il était courant d'avoir un chaperon présent chaque fois qu'une femme et un homme passaient du temps ensemble sans être mariés ou apparentés ? » demanda l’Irlandaise se rapprochant de son interlocuteur doucement. Elle se saisit d’un petit tournevis possédant une circonférence similaire à celle du ressors et l’enroula autour de celui-ci pour essayer de le tendre.

« Cela a rendu les rendez-vous amoureux beaucoup plus difficiles, mais a permis à des personnes de genre différent de développer des amitiés sans risquer de faire courir des rumeurs. Puisqu’il y avait toujours quelqu’un pour attester des faits et des conversations. » Expliqua Vivian même si il n’était probablement pas nécessaire qu’elle ne le fasse. Cette pratique était restée commune pendant plusieurs siècles chez les classes bourgeoises et nobles. Elle avait, sans doutes, été mis en pratique par la famille Anderson. À moins que les sorciers eussent des mœurs relationnelles différentes mais elle en doutait.

Elle continua son explication, le regard toujours concentré sur l’assemblage du tournevis et du ressort et les déposa doucement sur le bureau, satisfaite du résultat. De toute façon, il fallait lui laisser le temps de reprendre forme. Autant bien le laisser travailler.

« Après nous nous soyons rencontrés au réfectoire vous et moi, il y a des mois maintenant, je suis allé voir Juliana. À ce moment-là, elle m'a dit quelque chose qui m'a beaucoup fait regretter l'ère du chaperon et des protocoles. »

Elle releva le regard vers le chef des Vampires. Consciente qu’elle allait exposer sa protégée mais elle se refusait de mentir à Anderson. De toute façons, elle n’avait pas réussi à  élaborer un mensonge cohérent.

« Elle m'a demandé pourquoi nous étions restés ensemble pendant tout ce temps jusqu'au couvre-feu et a terminé en déclarant que vous et moi ferions un couple des plus séduisants. » Admis la Vampire avec un sourire amusée.

L’irlandaise avait rapidement tué les élans romantiques de la jeune fille à l’aide de quelques menaces inoffensives mais n’avait jamais vraiment pris la peine d’avouer ou de désavouer la proposition. Chose à laquelle Juliana avait pris un malin plaisir à remémorer à la grande dame lorsque les deux femmes se retrouvaient seules.

« Ne vous inquiétez pas, je crois que j'ai bien réussi à la convaincre qu'il s'agissait d'une conclusion d’innocence juvénile. Cependant même si cela ne me dérange pas d'être associé à vous et combien j'apprécie notre amitié, je préférais quand même m'abstenir que d’autres n’aillent les mêmes idées, surtout avec votre position. D'une certaine manière, j'ai l'impression que nous craignions tous les deux le même risque d’ébruitements mais probablement pour des raisons différentes. »

Vivian se ressaisit du tournevis qu’elle avait abandonné un peu plus tôt et tira doucement sur le ressors pour le désengager. Elle le pressa entre ses deux doigts pour vérifier sa rigidité. Elle plaça celui-ci dans son point d’encrage avant de poser par-dessus celui-ci la touche « Play » qui y cliqua en un son rapide. Elle leva les yeux en directions du chef, espérant ne pas l’avoir trop saisi par surprise avec la conclusion du jeune vampire.

« Néanmoins, de ce que j’ai compris de notre conversation, le risques de propagations de faussetés ne semble pas vous dérangez plus qu’il ne le faut, moi non plus d’ailleurs. Ainsi, j’ose espérer que j’ai peut-être été un peu trop zélé dans mon comportement. »

La grande dame sourie à Charles, espérant lui avoir soumis une réponse ainsi qu’une conclusion appropriée. Ce n’était pas comme si elle avait le contrôle sur ce que Juliana pouvait bien penser d’eux, non ? Quoique qu’elle aurait pu en faire un peu plus pour décourager l’adolescente… Mais cela, ce n'était pas de ses affaires.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyJeu 21 Oct - 23:19

« Vous souvenez-vous quand il était courant d'avoir un chaperon présent chaque fois qu'une femme et un homme passaient du temps ensemble sans être mariés ou apparentés ? »

Monsieur Anderson releva le regard et dévisagea Vivian. La question était porteuse d’une réponse à sa propre interrogation qui n’était pas forcément surprenante, mais à laquelle il n’avait pourtant pas accordé tellement de réflexion. L’idée lui était évidemment venue qu’on puisse émettre des suppositions d’aspect romantique entre Vivian et lui. N’importe quelle âme un peu fleur bleue se prenait à facilement imaginer des liens affectifs entre les gens. L’hypothèse pouvait également être soulevée de façon malintentionnée. Cependant, peu importe le motif et même en supposant qu’on accorde de la crédibilité à une telle idée, elle ne devenait dommageable que si elle s’accompagnait du problème d’apparent favoritisme que le chef des vampires avait précédemment soulevé et qui avait été le noeud de ses réflexions. Non ? Sans cette considération hiérarchique, il n’avait pas de raison de se trouver embarrassé par cette hypothèse sentimentale fausse...

« Elle m'a demandé pourquoi nous étions restés ensemble pendant tout ce temps jusqu'au couvre-feu et a terminé en déclarant que vous et moi ferions un couple des plus séduisants. », avoua Vivian, revenant sur l’une de leur rencontre précédente, dont Julianna avait été en grande partie l’élément déclencheur.

Monsieur Anderson s’adossa dans son fauteuil et répondit au léger sourire amusé de Vivian. Il n’y avait pas lieu d’être irrité de l’innocente déduction de Julianna. Aux yeux d’une adolescente, une histoire romanesque devait probablement se cacher derrière n’importe quelle conversation à deux et Julianna ne pensait certainement pas à mal.

Puis Vivian apporta un argument qui amena monsieur Anderson à réaliser qu’il avait peut-être omis de considérer certains faits :


« Cependant même si cela ne me dérange pas d'être associé à vous et combien j'apprécie notre amitié, je préférais quand même m'abstenir que d’autres n’aillent les mêmes idées, surtout avec votre position. »

Vivian avait longtemps vécu associée par la force des choses à des hommes haut placés. Cet élément, couplé à une rumeur l’appariant à son chef de race, pouvait sans doute lui valoir une réputation peu souhaitable. D’autres facteurs contribuaient possiblement aussi à ses craintes de ces on-dits, dont la redéfinition qu’elle travaillait à faire d’elle-même, ou son deuil de Ben. Tout comme en cas de soupçons de favoritisme, il y avait peu de risques qu’une rumeur à teneur sentimentale nuise à monsieur Anderson, mais c’était différent du côté de Vivian.

« Néanmoins, de ce que j’ai compris de notre conversation, le risques de propagations de faussetés ne semble pas vous déranger plus qu’il ne le faut, moi non plus d’ailleurs. Ainsi, j’ose espérer que j’ai peut-être été un peu trop zélé dans mon comportement. »

Vivian sembla ensuite attendre une réponse, ou au moins une réaction, et le chef des vampires hésita pendant une seconde. Il décida tout d’abord de la rassurer sur au moins une chose, qui ne changeait probablement rien à ses appréhensions et qu’il espérait qu’elle savait déjà, mais tout de même...

« Je vous promets n’avoir, à votre égard, aucune intention cachée. », fit-il avec sincérité. Il n’aurait jamais porté un regard déplacé sur son élève, et désormais amie.

« Votre aversion pour une rumeur de cet ordre est certainement compréhensible. », ajouta-t-il. Même si Vivian était assurément capable de faire fi de la propagation de faussetés, comme elle l’affirmait, ça ne signifiait pas que le sujet devait être balayé sans considération. Monsieur Anderson n’avait pas de solution parfaite à proposer, mais ils pouvaient au moins rationaliser ensemble la situation. Il s’en voudrait si Vivian était blessée indirectement à cause de lui...

« Je suppose qu’il est difficile d’empêcher qu’on émette cette hypothèse... Tout le monde aime les histoires sentimentales, vraies ou fausses. »

Il désigna du menton le livre apporté par Vivian en guise de preuve. L’amour était une muse puissante, ainsi qu’un objet de fascination occupant une place déterminante dans l’éthologie humaine. Les Catiens en discutaient donc évidemment.

« Je ne sais pas trop ce que les gens s’imaginent de ma vie personnelle. J’aime penser que j’échappe aux considérations, mais il s’agit probablement d’un souhait un peu naïf. », songea-t-il, fronçant les sourcils en tentant brièvement d’estimer de quoi avait l’air l’image qu’il projetait aux yeux d’autrui, en dehors de celle d’être un dirigeant de la CAT. Il ne s’attarda cependant pas à cet exercice. Il essayait d’adopter une attitude professionnelle en toutes circonstances, mais on pouvait bien en extrapoler ce qu’on voulait, avec de l’imagination...

« Je crains de n’avoir aucune “contre-mesure” à proposer. », conclu-t-il d’un ton désolé. Et puis il ajouta, sans laisser paraître s’il était sérieux ou non : « Sauf si vous considériez honnêtement l’idée du chaperon. »

Il laissa Vivian décider si elle y voyait une blague ou non. Si, pour être plus à l’aise, elle préférait que leurs rencontres ne soient plus en tête-à-tête, il ne voyait pas de raison de s’y opposer.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyVen 22 Oct - 16:18

« Je vous promets n’avoir, à votre égard, aucune intention cachée. »

La vampire n’en aurait pas déduit autrement. C’était d’ailleurs pourquoi elle s’était convaincue de dire la vérité à Anderson. Si elle avait douté de toute autre conclusion, elle aurait probablement tenté de nommer le tout plus prudemment pour éviter de l’embarrasser. De toute façon, des tendances romantiques n’était pas ce dont elle avait de besoin à ce stade-ci. Elle avait besoin d’un ami sincère et elle l’avait trouvé.

D’ailleurs, lors de l’intervention de Julianna, Vivian lui avait répondue à la blague si elle c’était imaginer une telle chose parce qu’ils étaient tous les deux franchement vieux et qu’ils étaient tous les deux plutôt de petites tailles même s’ils avaient surement été considéré plus grand à leur époque. Cela n’avait pas amusé la jeune fille qui lui avait seulement répondue par un gros roulement des yeux.

Son raisonnement venait du fait qu’ils portaient, tous les deux, des apparences plutôt charmantes. La grande dame en avait profité pour rappeler à Julianna que les beaux airs d’un garçon l’avaient placé dans de beaux draps plus tôt dans la soirée et que, de toute façon, il fallait plus que des visages attrayants pour qu’une relation en vaille la peine. Elle en avait vécu assez pour presque être une experte sur le sujet. C’était, d’ailleurs, souvent son premier critère lorsqu’elle avait choisis un amant dans le passé. Ces accointances avait rarement mené au moindre sentiments affectueux.


« Je suppose qu’il est difficile d’empêcher qu’on émette cette hypothèse... Tout le monde aime les histoires sentimentales, vraies ou fausses. »

Vivian souris doucement lorsqu’Anderson montra du menton le livre qu’elle lui avait amener. De toute évidence, il n’en connaissait pas le sujet car Gatsby le magnifique était d’un ordre plutôt tragique avec une fin tout aussi loin d’une finalité heureuse que possible. On pouvait bien faire l’éloge des sentiments et des démonstrations affectives de Jay Gatsby envers Daisy mais ultimement c’était l’argent et la classe social qui avait gagné sur la paire. D’ailleurs, l’auteur, Scott Fitzgerald s’était inspiré de sa propre obsession envers l’héritière Ginevra King ce qui rendait le tout beaucoup plus encré dans le réelle.  

« Je crains de n’avoir aucune “contre-mesure” à proposer. Sauf si vous considériez honnêtement l’idée du chaperon. »

« Je ne crois pas que ce sera nécessaire, autant pour les contre-mesures que le chaperon. Je m’abstiens seulement à en parler autant que possible. Cela me semble plus prudent. » répondis Vivian en riant doucement.

Il s’agissait seulement d’une blague, bien sûr. Il y avait peu de gens avec qui l’Irlandaise était autant à l’aise de parler ouvertement d’elle, de son passé ou même de ses états d’âmes. Ajouter un élément supplémentaire sous la forme d’une vigie risquait, sans doute, de rendre le tout beaucoup plus complexe.


« De toute façon, » repris la grande dame sur un ton sincère. « Vous serez heureux d'apprendre, ou peut-être avez-vous déjà remarqué, qu'elle s'est fait des amis. Elle s'est rapprochée de Mademoiselle Fox qui, d'après ce que j'ai compris, est aussi plus jeune. Par conséquent, elle ne passe plus autant de temps avec moi. »

Cette séparation s’était faite graduellement. Même si elle avait feint être agacer par la présence constante de la jeune américaine lors de son arrivé, elle c’était souvent surprise à s’ennuyer de sa jeune pupille. Elles restaient tout de même très proche l’une de l’autre et Vivian gardait un coup d’œil éloigné sur Julianna malgré tout. Elle n’était pas certaine si l’influence de Fox était entièrement positive sur la jeune adolescente (qui n’en était plus vraiment une, en fait). La tête brûler aux cheveux roses était surtout connue pour ses manigances et son caractère plutôt extravertie. En fin, Julianna était heureuse, semblait avoir trouver sa place et c’était tout ce qui comptait. Elle semblait, d’ailleurs, avoir peut-être même devancer Vivian sur le sujet.

« Néanmoins, à voir les plus jeunes interagir ensemble, cela m’a mené à me questionner sur quelque chose… »

La vampire descendit le regard brièvement sur le casse-tête de pièces de plastiques et informatiques étalés devant elle. Elle saisit une touche dans ses mains avec laquelle elle joua doucement, relevant le regard en l’air tenta de formuler au mieux son raisonnement.

« Dans la littérature et autres œuvres, les autres de notre espèce sont toujours dépeints comme plutôt... solitaires. C'est aussi vrai pour de nombreux vampires que j'ai rencontrés dans le passé tout comme moi... et vous, aussi, si j'ai bien compris plus tôt lorsque vous avez mentionné que vous n'aviez pas l'impression que beaucoup de gens passerait du temps avec vous sans qu’il n’y aille une forme d’obligation ou une autre raison. »  

Peut-être qu’elle n’avait pas tirer la bonne conclusion aux allusions du chef des vampires mais c’était ce qu’elle avait cru entrevoir. De plus, comme il l’avait mentionné plus tôt, il ne savait guère ce qu’on pouvait imaginer de sa vie personnelle en dehors de son rôle de dirigeant. Vivian n’avait, d’ailleurs, rien entendu sur le fait. À part les élans romanesque de Julianne. Elle se redressa pour exposer son questionnement à son chef, posant son regard dans le sien.

« Je comprends que, dans le cas de Julianna et des autres jeunes, ils ont beaucoup de chance d'avoir le CAT pour en trouver d'autres qui leur ressemblent en âge et en condition. Mais je ne peux m'empêcher de me demander si cette solitude est un effet secondaire inhérent à notre condition ou si, peut-être, est-ce quelque chose que l'on s'impose de manière tout à fait inconsciente ou même consciente ? »

Son intonation était posé et réfléchis. Son raisonnement venait du fait qu’elle avait passé presque 60 ans avec quelqu’un dont elle était pertinemment consciente qu’il décéderait un jour. Lorsque Ben avait atteint la quarantaine, son amoureux lui avait proposer l’idée qu’elle ne le transforme pour qu’ils puissent être ensemble aussi longtemps qu’ils ne le souhaiteraient.

Malgré l’aspect romantique de la chose, Vivian avait vivement refusé. À son sens, la transformation n’en valait pas la peine, même si celle-ci aurait pu lui sauver plusieurs années de solitudes à venir. Elle l’avait aimé tel qu’il était à ces instants, il n’y avait aucune garantie qu’ils ne changent et que leurs chemins se sépare, affligeant à son compagnon, possiblement des remords.

Il n’y avait probablement pas de réponse facile à son questionnement. Elle-même ne savait pas trop quoi en pensé. Peut-être qu’il s’agissait seulement d’un concours de circonstances après tout.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyMer 27 Oct - 20:42

Vivian déclina l’offre d’un chaperon, mentionnant ensuite qu’elle voyait de toute façon moins Julianna qu’avant. Certes, l’indépendance grandissante de l’adolescence évitait probablement à l’Irlandaise de subir quelques taquineries, mais monsieur Anderson, malgré sa satisfaction de voir Julianna prendre de l’assurance, pouvait difficilement croire que c’était tout ce que Vivian en percevait. Près d’un an auparavant, la vampire lui avait confié se sentir incroyablement seule, à la CAT, et le chef des vampires n’avait pas l’impression qu’elle ait, depuis, réussi à se rapprocher de beaucoup de gens, en dehors de Julianna.

« Néanmoins, à voir les plus jeunes interagir ensemble, cela m’a mené à me questionner sur quelque chose… »

Monsieur Anderson suivit le regard de son interlocutrice, observant momentanément la collection de pièces détachées qui avaient préalablement formé un lecteur CD. Perdue dans ses pensées, Vivian semblait avoir mis de côté son projet de les réassembler en un tout plus fonctionnel et, visiblement, le questionnement de la vampire n’était pas à ce propos.

Il ne fut pas certain de comprendre la déduction que Vivian fit sur lui. Croyait-elle qu’il supposait que les gens ne désiraient pas passer du temps avec lui parce qu’il était un vampire ? Il fronça les sourcils, un peu confus, lorsque le regard bleu clair de la vampire croisa le sien.


« Je comprends que, dans le cas de Julianna et des autres jeunes, ils ont beaucoup de chance d'avoir le CAT pour en trouver d'autres qui leur ressemblent en âge et en condition. Mais je ne peux m'empêcher de me demander si cette solitude est un effet secondaire inhérent à notre condition ou si, peut-être, est-ce quelque chose que l'on s'impose de manière tout à fait inconsciente ou même consciente ? », énonça-t-elle.

« Les deux ? », proposa monsieur Anderson sans avoir besoin d’y songer. Délaissant sa précédente incertitude, il tourna son attention vers le problème que son amie lui exposait.

C’était un questionnement qui lui était déjà venu, lui qui était particulièrement intéressé par tout ce qui avait trait aux aspects sociaux. Il ne pouvait garantir que ses déductions étaient parfaites, évidemment; peut-être avait-il omis certains éléments ou tiré quelques conclusions erronées, mais il était convaincu de plusieurs choses...


« Si on présente les choses de façon simpliste, les vampires sont des prédateurs et les humains sont leurs proies. Pour survivre, nous sommes forcés de respecter un équilibre, afin que la disponibilité en proies ne soit jamais inférieure à nos besoins alimentaires. », commença-t-il par rappeler.

« Vous n’êtes pas sans savoir que la transformation n’est pas simplement physique. Elle éveille des instincts qui nous sont nécessaires pour être en mesure de chasser et nous nourrir. Je crois que cette violence s’accompagne aussi d’une pulsion territoriale et d’une méfiance à l’égard de nos semblables. Ainsi, ce qui nous pousse à l’isolement ne serait pas un réel besoin de solitude, mais plutôt un confort qui se trouve dans le fait de se savoir en contrôle, incognito au milieu d’un “cheptel”, à défaut d’un mot plus délicat pour exprimer l’idée. »

Le terme “cheptel” n’était définitivement pas une manière flatteuse de qualifier l’humanité et monsieur Anderson eut une légère moue désolée en le prononçant, bien qu’il présuma que Vivian ne lui en tiendrait pas rigueur.

« Ce serait d’ailleurs un avantage évolutif, il me semble. Les vampires qui se rassemblent augmentent leurs chances d’être découverts, entraînant soit la fuite des humains soit leur riposte. Il y a peut-être un effet de sélection naturelle qui contribue à ce que les vampires soient majoritairement solitaires..? »

N’ayant pas étudié de façon approfondie la démographie des vampires, ce dernier point n’était réellement qu’une simple hypothèse. Un jour, s’il y pensait et qu’il en avait le temps, il en discuterait peut-être avec les scientifiques de la CAT. Jusqu’ici, il se fiait principalement à ses observations, comme quoi les vampires, une fois à la CAT, se rapprochaient plus facilement des représentants d’autres races que de la leur. Entre autres. Il aurait aussi pu mentionner que, de sa propre expérience, c’était généralement le manque de discrétion qui causait la perte des vampires, au-dehors. Toutefois, monsieur Anderson jugea qu’il n’avait pas besoin de soutenir son propos en rappelant qu’il avait passé le quart de sa vie humaine à débusquer des vampires comme de la vermine.

« Pour tisser des liens, reste alors les humains, mais nous sommes différents d’eux et cette différence complique l’établissement de relations sociales. Je crois que la solitude entraîne la solitude, surtout quand il est question d’êtres immortels. Plus nous nous tenons à distance d’autrui et plus évidente devient la distinction entre “Moi” et “Eux”. Il peut assez facilement se créer une impression de supériorité. Conscient ou inconscient, ça dépend. Tous les vampires de la CAT ne sont pas arrogants. »

Même si ce trait de caractère était loin d’être une rareté, au cinquième sous-sol. Le chef des vampires se garda de la préciser, mais il n’en avait fort probablement pas besoin pour que Vivian devine l’idée.

« À la CAT, les facteurs “accessibilité de la nourriture” et “besoin de cacher sa nature” sont absents. Les jeunes vampires, qui n’ont à peu près pas connu l’influence ni de l’un ni de l’autre, sont plus... humains. D’une certaine façon. Moins proches de leurs instincts vampiriques. », termina de raisonner monsieur Anderson.

Julianna, tout comme Stella Fox, avait été capturée par la CAT très peu de temps après sa transformation. Les deux adolescentes partageaient donc une ouverture aux autres peu commune pour des vampires. Il était difficile d’imaginer comment la jeune Fox, la pupille d’Ajartiel, aurait évolué à l’extérieur, si la CAT ne l’avait pas trouvée. Elle qui était si joviale, aurait-elle même survécu ? En tout cas, elle serait sûrement d’une influence intéressante pour Julianna, une influence bien différente de celle de Vivian.

S’avançant sur son siège, monsieur Anderson posa ses bras croisés sur son bureau et chercha le regard de son interlocutrice.


« Je suis désolé que Julianna vous délaisse. », fit-il avec sincérité.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyJeu 18 Nov - 22:47

« Les deux ? »

La réponse soudaine du chef des vampire intrigua la grande dame. Elle releva un sourcil un bref instant et croisa ses bras d’un geste gracieux en les appuyant contre le bureau, la tête penchée un peu sur le côté. Elle qui était d’une nature curieuse, Anderson avait captivé toute son attention avec la dualité de ce qu’il avançait.

Elle l’écouta rappeler doucement les différences qui entrainait nécessairement un certain équilibre entre les vampires et les humains. Bien sûr, de prime à bord, il y avait nécessairement là une indisponibilité de formé quelconques liens. C’était là, d’ailleurs, que Rhian avait caché ses intentions lorsqu’il eut transformé l’irlandaise. Il était déjà plutôt âgé lorsqu’ils avaient croisé chemins et, aussi monstrueux et grotesques qu’il eut été, avait ressenti le besoin de ne plus être entièrement seul.

« Vous n’êtes pas sans savoir que la transformation n’est pas simplement physique. Elle éveille des instincts qui nous sont nécessaires pour être en mesure de chasser et nous nourrir. »

Vivian fronça le nez. La transformation n’était pas un sujet qu’elle aimait revisiter mais elle était un passage obligé vue le but de l’exercice.  Sa transformation portait une charge émotive qui avait eu pour effet surement d’amplifier l’éveille de ses nouvelles aptitudes.

« Ainsi, ce qui nous pousse à l’isolement ne serait pas un réel besoin de solitude, mais plutôt un confort qui se trouve dans le fait de se savoir en contrôle. »

C’était une hypothèse intéressante. Elle eut un léger sourire, se voulant rassurant, devant la moue désolée de Charles lorsqu’il articula le mot cheptel. C’était assurément un terme un peu fort mais elle comprenait l’idée. Elle l’invita à continuer d’un léger signe de la tête, intéressée de voir qu’elles conclusions il tirerait.

« Il peut assez facilement se créer une impression de supériorité. Conscient ou inconscient, ça dépend. Tous les vampires de la CAT ne sont pas arrogants. »

Il y avait surement un ajout intéressant a soulevé au sujet de cette arrogance. Autant qu’il aurait été faux que de dire que tous les vampires de la CAT ne possédait pas se trait particulier, il semblait surtout être présent chez les plus vieux. D’ailleurs si on utilisait ce facteur de corrélation entre l’âge et l’attitude, Vivian figurait assurément dans les statistiques, du moins à son arrivé. C’est, d’ailleurs, un peu ce qu’elle comprit lorsque l’Anglais présenta sa conclusion au sujet des plus jeunes de leur troupe. C’était tout de même un peu déstabilisant que de faire face à ce revirement du statu quo. Quoique édifiant… Peut-être même… inspirant ?  

« Je suis désolé que Julianna vous délaisse. »

La vampire souris doucement à la sincérité de son ami. Elle n’avait pas besoin qu’il soit désolé pour lui mais appréciait le sentiment tout de même. Elle décrocha son regard de celui de Charles et appuya doucement sur les différentes touches de sélection de la radio éventrée pour vérifier que celles-ci s’enfonçaient bien et cliquait bien en place.

« Oh, ne soyez pas désolé pour moi. » débuta Vivian tout en tentant de démonter le bouton de contrôle du son. « Je ne m'attendais pas à ce qu'elle reste auprès de moi aussi longtemps honnêtement. J'ai probablement ennuyé la pauvre fille à mort avec mes histoires et mes albums de Glenn Miller. » finit-elle à la blague.

Bien sûr, la grande dame avait choisi avec grand soins chacune des anecdotes qu’elle avait présentées au jeune vampire à propos de sa très longue vie. Au fils des années, les historiens semblaient avoir présenté au plus grand publique une apparence très austère de la vie mondaine des derniers siècles. Julianna avait cette idée bien ancrée en elle et s’amusait à essayer de choquer Vivian avec ses propres histoires modernes. L’irlandaise la laissait faire en conservant cette illusion, taisant ses histoires plus croustillantes. De toute façon avec le genre de relation qu’avait développer les deux femmes, plus près d’une mère et d’une fille que de l’amitié, il valait peut-être mieux conserver ce décorum.

La grande dame essuya doucement la poussière prise dans l’encrage du bouton de sons. Elle vérifia que le mécanisme de pièces de plastiques jaunis par les années était toujours bien solide en émettant une forme de conclusion.


« Enfin, je ne suis pas laissé à mon propre sort. Si une certaine solitude se fait ressentir parfois, il est plutôt rare que d’être complètement seul entre ces mûrs. Et après tout, je vous ai vous. »

Elle avait relevé les yeux doucement, avec un sourire sympathique, en déclarant sa dernière phrase. Elle les rabaissa aussi tôt vers l’engin éventrer devant elle, tentant de replacer le contrôle du son en place.

Elle avait toujours eu point faible envers les plus démunis, les âmes perdues. Peut-être y voyait-elle en eux une réflexion d’elle-même. Elle le comprenait assurément d’une façon que quelqu’un ayant la plus grande connaissance de ses moyens n’aurait pu le faire. Néanmoins, il était évident que ce ne serait pas le cas dans son amitié avec Charles. Ce qui allait sans doute lui être des plus rafraichissants. De toutes façons, il était peut-être temps qu’elle se fasse des amis de son âge… Enfin, presque.


« Sur un tout autre ordre d’idée », repris la Vampire désireuse de délaisser la conversation précédente et le sujet de la solitude, « Il y a quelque chose que je voulais vous demandez, si ma curiosité ne vous importune pas trop. »

Elle tenta de replaça quelques pièces dans la ventre vide de la radio avant d’abandonner son projet, une fois de plus, pour se concentrer sur son ami. Il devait bien se demander si elle allait même finir sa réparation éventuellement mais puisqu’il avait dit ne pas être presser dans le temps… Elle croisa ses mains et les plaça délicatement sur le bureau, un air amusé sur son visage.

Elle savait pertinemment que le chef des vampires n’était pas du genre à s’ouvrir sur son passé dans y être invité. Il lui avait même déjà proposé qu’il n’avait pas l’habitude qu’on ait une certaine curiosité en sa direction. Elle tenta tout de même.


« Nous avons parlé de votre éducation dans une famille de sorcier, depuis quelques temps déjà, mais vous ne m'avez jamais dit quel genre de pouvoir vous aviez ? »

Depuis sont arrivé à la CAT, elle avait vue de jeunes sorciers procéder à des démonstrations plutôt impressionnantes de leur habiletés. Elle avait, certes, bien avant cela déjà rencontrer des sorciers mais les talents de ceux-ci semblait plus subtile. De plus, elle imaginait mal Anderson avec la possibilités de mettre le feu grâce à son esprit ou même tout autre disposition plus violente mais peut-être qu’elle aurait pu être surprise.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyDim 28 Nov - 16:34

Vivian rejeta poliment la compassion de son interlocuteur, réfutant, par une pointe d’auto-dérision, l’idée d’être affectée par la situation entre Julianna et elle.

« J'ai probablement ennuyé la pauvre fille à mort avec mes histoires et mes albums de Glenn Miller. », blagua-t-elle.

« J’en doute... », contra doucement monsieur Anderson. Il n’insista cependant pas.

Voir Vivian nier le moindre regret face à l’éloignement de Julianna paraissait triste. Cette sympathie était néanmoins un réflexe humain qui n’était peut-être pas applicable à la situation. Après des centaines d’années de vie, comme venait tout juste d’en discuter le chef des vampires, il se créait forcément une forme de distance avec autrui qui n’était pas entièrement néfaste. Les rapprochements et les rejets n’avaient assurément pas le même poids que pour des individus à la vie courte, pour qui les relations sociales se solidifiaient
de facto plus rapidement. Vivian n’avait possiblement fondé aucun espoir d’un lien pérenne avec Julianna et elle n’en interprétait pas obligatoirement un échec de son désir de briser sa solitude. Ou peut-être que si et qu’elle préférait refouler son désappointement. Quoiqu’il en soit, investiguer cet aspect ne serait-il pas plus le devoir d’un thérapeute que d’un ami ? Peu habitué au nouveau rôle qu’il avait accepté, monsieur Anderson jugea prudent de taire ses tendances usuelles à soulever des questions introspectives tant que son amie ne les réclamait pas et respecta le choix qu’elle faisait de ne pas s’étendre sur le sujet.

« Enfin, je ne suis pas laissé à mon propre sort. Si une certaine solitude se fait ressentir parfois, il est plutôt rare que d’être complètement seul entre ces mûrs. Et après tout, je vous ai vous. », fit remarquer la vampire, avec un sourire auquel son chef répondit naturellement.

Il n’était, lui-même, pas tellement un contre-exemple à la solitude. Ses quelques relations sociales (facilitées par le fait qu’il s’agissait presque exclusivement de collègues, présents ou passés) étaient toutes assez superficielles, en réalité. Il n’avait plus fait preuve d’ouverture à ce niveau depuis l’époque de ses proches humains. Et parlant justement d’ouverture...


« Il y a quelque chose que je voulais vous demander, si ma curiosité ne vous importune pas trop. », fit Vivian.

Monsieur Anderson l’invita à poser sa question sans s’inquiéter de l’air un peu espiègle qu’elle affichait. Il n’y avait pas grand chose dont il refusait de parler. C’était généralement dans le détail de ses réponses qu’il était avare de commentaires.


« Nous avons parlé de votre éducation dans une famille de sorcier, depuis quelques temps déjà, mais vous ne m'avez jamais dit quel genre de pouvoir vous aviez ? »

Cette question était un très bon exemple du genre de détails machinalement omis par le chef des vampires sans qu’il n’ait eu de raison de le faire. Il fut un peu étonné en réalisant qu’elle ne le savait pas, mais, en rétrospectif, il n’était pas surpris de lui-même de ne pas l’avoir dévoilé si elle n’avait pas distinctement posé la question auparavant.

« La réponse courte, c’est que je voyais le futur des gens que je rencontrais. », répondit-il facilement. Il connaissait cependant suffisamment Vivian pour présumer, sans avoir peur de se tromper, qu’elle espérait une réponse moins abrégée.

« La réponse longue... », reprit-il donc tout de suite, pour ne pas laisser son interlocutrice croire qu’il désirait balayer l’interrogation aussi aisément.

La suite de la phrase resta toutefois en suspens tandis qu’il cherchait comment la formuler. Les sourcils froncés, le regard fixé sur son classeur qu’il ne voyait pas vraiment, il débattit mentalement un moment sur la façon d’expliquer ce qui n’était désormais qu’un souvenir lointain. Il n’avait pas souvent eu à décrire son ancien pouvoir et, à chaque fois, n’avait jamais eu l’impression d’y parvenir clairement.


« Le futur de chacun dépend d’un ensemble de facteurs, commençant par nos qualités, nos défauts, mais surtout nos choix. », tenta-t-il avec une lenteur empreinte de réflexion.

« Pour chaque point fixe du temps, il existe un futur individuel probable. Un futur évidemment muable et certainement biaisé... Alors, plus précisément, mon pouvoir était de... d’entrevoir le potentiel des gens ? »

Le chef des vampires fixa son regard dans celui de Vivian, incertain, encore une fois, de la compréhensibilité de son explication.

« Concrètement, c’était utile pour savoir quel type de personne j’avais en face de moi. Et il était particulièrement difficile de me mentir. », essaya-t-il de résumer.

Conclure ainsi revenait à répondre à la question, sans plus, tel qu’en avait l’habitude monsieur Anderson. En étant conscient, cette fois, il décida de faire un effort. Il ne pouvait pas savoir si l’embryon d’amitié qu’il avait avec Vivian s’approfondirait avec le temps, mais ce ne serait sûrement pas le cas s’il ne sortait pas de sa zone de confort.


« Quand... » Il hésita, réfréna un léger sourire en baissant les yeux, amusé de son indécision, puis reprit avec son aplomb habituel en relevant le regard. « La perte de cette capacité est l’une des choses que j’ai trouvé les plus déstabilisantes de la transformation. Soudainement, l’humanité était une énigme. »

Comme quoi, être sorcier s’accompagnait vraisemblablement aussi d’un certain sentiment de supériorité. Monsieur Anderson laissa cette fois la commissure de ses lèvres se redresser en un sourire amusé.

« Quelqu’un avec un penchant pour les sciences sociales affirmerait probablement que j’ai essayé de compenser, avec cette fascination pour lesdites sciences sociales... »
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyMer 1 Déc - 22:05

« La réponse courte, c’est que je voyais le futur des gens que je rencontrais. »,

Vivian haussa ses sourcils et s’accota au dossier de son fauteuil, un air amusé sur son visage. D’une part, elle était satisfaite d’avoir déduit que Charles eût au pare avant un pouvoir plus impassible s’il s’agit du bon mot à utiliser… Et d’un autre part elle était, bien évidemment, curieuse. Elle fut tentée de lui demander une réponse plus longue mais son visage s’adoucie lorsque le chef s’empressa d’ajouter qu’il y avait beaucoup plus à dire. Elle suivit le regard d’Anderson qui sembla se perdre dans la pièce.

Elle l’écouta expliquer d’un air intéressé les différentes variables nécessaires à entrevoir le futur possible d’une personne. Elle-même s’était déjà demandé quels genres de futurs possibles avait émaner de chacune de ses actions si elle avait fait tout autre choix. Il y avait tout un concept métaphysique derrière cette idée qui avait été exploité à maintes reprises par les auteurs de sciences fictions mais elle plus ou moins certaines de son fondement. Avec cette idée venait nécessairement des questions plus grandes sur le destin et ce qui poussait les gens à faire certaines actions plutôt que d’autres et puisqu’elle ne croyait pas au destin…


« Alors, plus précisément, mon pouvoir était de... d’entrevoir le potentiel des gens ? »

Elle rendit son regard à Charles. Elle n’était pas certaine de saisir tout l’ampleur qui se cachait derrière ce qu’il tentait d’expliquer mais c’était une idée intéressante, et définitivement, un pouvoir non négligeable.  

« Concrètement, c’était utile pour savoir quel type de personne j’avais en face de moi. Et il était particulièrement difficile de me mentir. »

La grande dame fronça du nez. Il était toujours difficile de lui mentir, du moins dans le cas de Vivian. Il s’agissait, surement d’une capacité relevant plutôt du charisme et de l’air austère qu’il dégageait que d’une aptitude surnaturelle. Néanmoins, de parler de cette habileté dans le passé était surement, sur un niveau ou un autre, faux. Elle ne devait pas être la seule, d’ailleurs. Elle radoucit ses traits, désireuse de ne pas freiner son élan.

D’ailleurs, le chef des Vampires sembla hésiter un instant. L’irlandaise haussa un sourcil devant l’incertitude d’Anderson. Lui qui habituellement avait des réponses catégoriques et dépourvues d’ajouts superflues, elle fut touchée de le voir tenter d’enchérir sur toutes les implications que son défunt pouvoir contenait.


« La perte de cette capacité est l’une des choses que j’ai trouvé les plus déstabilisantes de la transformation. »

Elle lui répondit un sourire sympathique. Elle connaissait trop bien le sentiment décrit. Bien sûr, la transformation était déstabilisante pour tout le monde. De passé du vivant à cet espace d’état second non réellement vivant ni réellement mort venait avec son lot de complications. Mais il y avait de réelles implications derrière le fait de perdre conscience avec l’idée fixe d’être une personne et de se réveiller en étant toute une autre. Vivian était une mère et une épouse lorsque l’attaque pris place chez elle et elle s’était réveillée n’étant ni l’une ni l’autre. Pire, la possibilité de retrouvé ses rôles lui avait même été enlevé. Ce n’était peut-être pas au même niveau que Charles, venant d’une famille de sorciers leurs capacités magiques devait assurément faire partie de leur identité, mais il y avait nécessairement une similitude à y entrevoir. Ne serait-ce que dans le deuil épouvantable qui accompagnait un tel changement.

Elle échangea avec lui un sourire lorsqu’il expliqua qu’il avait probablement troquer cet avantage singulier par son engouement au sujet des sciences sociales.

Pour un bref instant, elle pensa qu’ils devaient surement avoir l’air bête de ce sourire l’un à l’autre de cette façon mais elle chassa cette idée rapidement de son esprit. Après tout, il n’y avait aucun mal à simplement se sentir bien en présence de quelqu’un d’autres. Pour Vivian, il s’agissait d’un sentiment rafraichissant que de se sentir entièrement ouverte à quelqu’un et que cet élan sois réciproque.

Elle avait eu des impressions d’ouvertures avec d’autres dans le passé, Ben tout particulièrement, mais il y avait toujours eu cette distance liée à leurs races d’appartenance entre les deux. Autant qu’il avait essayé de l’appuyé, il n’était pas un Vampire, malgré sa compréhension exhaustive, il n’en aurait jamais été un ; limitant sa capacité de compréhension.

De même que lorsqu’il exprimait ses peurs faces à son âge grandissant et sa mortalité inévitable, l’Irlandaise n’était plus certaine de bien comprendre tout le poids qu’ils représentaient.

La Vampire passa une main rapide sur sa tête, comme pour tenter de remettre ses idées en place. Elle était vraisemblablement perdue dans ses pensées. Son esprit naturellement curieux désireux d’en connaître d’avantage. Plusieurs questions lui passèrent en tête. Elle se demanda d’abord comment se manifestait cette habileté. Des visions ? Un pressentiment peut-être ? Chaque sorcier ayant une habileté différente l’une de l’autre, comment avait-il réussi à contrôler ? D’ailleurs, avait-il réussi à la contrôler ?

Elle appuya ses coudes sur les tables et s’en servis comme appuie pour sa tête, un doigt posé délicatement sur sa tempe. Elle eut un sourire presque gêné avant de lui admettre : « Le plus vous parlez, le plus de questions j’ai. »

Cela n’avait rien à voir avec son explication, il avait étoffé un portrait plutôt complet de son pouvoir et des limites de celui-ci. Cependant, elle ne pouvait taire les interrogations qui l’assenait et Charles semblait ouvert à la discussion. Elle fit un tri mental rapide dans son esprit, les yeux relevés doucement vers le haut. Elle redéposa son regard dans celui du chef, gourmandes de détails.

« Vous avez mentionné, votre pouvoir était utile pour voir quel genre de personne vous aviez en face de vous. Mais comment cela fonctionnait-il exactement ? Pouviez-vous simplement vous concentrer sur quelqu'un et cela fonctionnait ou deviez-vous lui parler ? Est-ce qu'une sorte d'interaction était nécessaire pour déclencher ce qui vous permettez d’interpréter ? Est-ce que vous étiez capable de voir quelque chose ou, plutôt, il s’agissait d’un sentiment ?... »

Elle se tue rapidement, baissant le regard, espérant qu’il ne soit  pas importuné par l'appétit voraces pour les détails dont faisait preuve Vivian.

« Je suis désolé si je vous mets dans l'embarras. Mais il s’agit là de quelque chose pour laquelle ma compréhension est plutôt limité. »
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyDim 5 Déc - 14:07

Monsieur Anderson ne put s’empêcher de ressentir une légère pointe d’inconfort dans le silence qui s’installa brièvement. C’était évidemment prévisible et il accepta sans regret le sentiment. Il avait fait preuve d’une certaine ouverture envers Vivian lors de précédentes conversations, mais jamais en initiant le sujet, se limitant toujours à strictement répondre aux questions posées. Il était bien différent d’avouer, de sa propre inspiration, un événement douloureux. L’exercice le rapprochait d’un pied d’égalité avec Vivian, ce qui était le propre d’une amitié saine... et donc assurément un défi pour le chef des vampires, qui ne se l’était pas permis depuis trop de décennies.

Heureusement, même si la perte de ses pouvoirs avait effectivement été un coup dur, le vampire avait depuis fait son deuil. Il n’était pas à la recherche de compassion ou d’un exutoire. Peut-être était-il donc exagéré de considérer l’effort comme une confidence. C’était malgré tout la perception qu’il en avait, possiblement parce que c’était avec cette discrétion qu’il abordait l’ensemble de sa vie passée.

Lorsque Vivian avoua n’avoir que plus de questions, il n’y avait pas tellement lieu d’être étonné, connaissant la curiosité naturelle de la vampire. Pourtant, monsieur Anderson continuait d’être un peu déboussolé de cet intérêt honnête envers lui.

Il s’amusa ensuite de la voir s’emporter dans une multitude de questions bien plus fonctionnelles que celles qu’il aurait eues, fussent les rôles inversés. Vivian avait définitivement un esprit scientifique. Il appréciait d’ailleurs ce contraste par rapport à la façon dont lui-même raisonnait.

Se retenant de sourire plus ouvertement, monsieur Anderson l’observa s’animer, puis réfréner cet enthousiasme.


« Je suis désolé si je vous mets dans l'embarras. Mais il s’agit là de quelque chose pour laquelle ma compréhension est plutôt limitée. », s’excusa-t-elle.

« Il n’y a aucun mal. », la rassura le chef des vampires. « Il n’est pas aisé de comprendre quelque chose d'intangible. Et j’ai du mal à trouver les bons mots pour expliciter une capacité que je n’avais pas besoin de m’expliquer. »

Ni à lui-même, ni à autrui. En 300 ans d’existence, il n’avait eu à décrire ce pouvoir qu’une poignée de fois et, maintenant qu’il y songeait, toujours à des sorciers. On pouvait présumer que la compréhension d’une faculté du genre venait plus aisément à des gens déjà capables, par la force de leur esprit, de former un bouclier magique ou d’user de télépathie, mais le laconisme de monsieur Anderson était assurément aussi à blâmer. Puisque Vivian était sincèrement intriguée, il allait bien sûr tenter d’apporter davantage d’éclaircissements.

« Un contact physique direct était nécessaire. », expliqua-t-il d’abord en réponse à la plus facile des questions de l’Irlandaise. Le reste était plus abstrait.

« L’information que j’obtenais n’était pas toujours de même forme. Parfois il s’agissait d’une image nette, d’autres fois d’un sentiment, ou l'entre-deux... Je suppose que cette variabilité était due à de nombreuses raisons. À quel point l’information était une projection lointaine du futur, combien certaine était cette possibilité... peut-être même les dispositions de mon interlocuteur. Et puis ma volonté. J’avais un certain contrôle, mais rarement l’occasion de tenir la main de quelqu’un pendant longtemps pour pousser mon exploration. »

La perte de ce pouvoir spécifique avait été déstabilisante parce qu’il avait soudainement été obligé d’aborder le monde avec un outil en moins, des repères différents. Sur le coup, il s’était évidemment senti perdu. Néanmoins, sur le long terme, c’était bien plus la télépathie qu’il avait regretté. La précognition facilitait ses rapports avec des étrangers. La télépathie, elle, l’avait lié à sa famille...

Les questions mécanistiques de Vivian n’étaient pas liées aux changements de dynamique dûs à la transformation. Monsieur Anderson ne poursuivit donc pas ses confidences à ce sujet. Bien qu’il s’agissait-il peut-être là d’une excuse pour revenir à sa zone de confort, il passa à une légère déviation du sujet et à des propos plus faciles.


« Je ne me rappelle plus quand exactement, mais je me souviens que vous m’avez déjà dit avoir utilisé votre fortune pour aider des sorciers, au 17e siècle. Vous avez sûrement dû voir votre lot de pouvoirs étranges ? »
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyLun 6 Déc - 20:05

Une fois rassuré que son intrusion n’était pas superflue, Vivian releva la tête pour entendre l’explication de Charles. Elle n’avait, cependant, pas l’impression que son explication était mal exprimée. Seulement que puisqu’elle n’avait jamais eu une capacité de la sorte, elle devait se fier à son imaginaire pour tirer un portrait plus complet de la chose. La Vampire aimait bien la littérature et toutes sortes d’histoires fantaisistes mais son esprit était bien plus propice à la compréhension de faits tangibles que de tout ce qui relevait l’imaginaire !

Elle écouta le chef, un air intriguer son visage, tenter de décrire de mieux qu’il ne le pouvait en quoi consistait tout l’étendue de son pouvoir. Il semblait qu’une bonne quantité de variable ne devait être prise en considération pour que cette faculté ne se dévoile sur différentes formes. Elle se demanda un instant ce que Anderson aurait bien pu voir chez elle s’il détenait toujours ce pouvoir. Pourtant, elle chassa cette idée rapidement de son esprit. Cette considération n’était plus valable depuis la transformation de l’Anglais.


« Fascinant. Tout simplement fascinant. », conclut l’Irlandaise face aux explications du chef des vampires.

Puisqu’Anderson avait pris la peine de répondre à sa rafale de questions, la Vampire choisis de ne pas en demander d’avantage, bien qu’elle aurait pu l’écouter élaborer (et qu’elle aurait eu un nombre infini de questions !) pendant des heures. Néanmoins, elle n’était pas entièrement certaine de savoir quel genre de relation l’Anglais avait avec ses anciennes habiletés. Elle espérait surtout éviter de déclencher chez lui une vague de nostalgie. Elle lui envoya un doux sourire en sa direction.


« Je ne me rappelle plus quand exactement, mais je me souviens que vous m’avez déjà dit avoir utilisé votre fortune pour aider des sorciers, au 17e siècle. Vous avez sûrement dû voir votre lot de pouvoirs étranges ? »


La grande dame hausse les sourcils en tentant de replacer dans le ventre de la radio un morceau de circuit.  « En effet », répondis la Vampire distraitement en vissant une composante. Elle releva le regard en direction de Charles, un air amusé tira doucement la commissure de ses lèvres.

« Je me rappelle un jeune homme… Enfin, je m’en rappelle brièvement… » débuta Vivian « Il avait un pouvoir d’imperceptibilité. Il avait la faculté de nous faire complètement oublier sa présence dans un groupe ou dans un environnement donné. Le pauvre, nous avons bien failli l’oublier aux campements quelque fois… »

Heureusement, le sorcier ne l’avait jamais pris bien personnelle. Il s’agissait plus d’un gag en continue entre la petite bande de créatures magiques. Oh, on l’avait encore oublié, lui !

Bien déterminé à terminer la réparation de la radio, la Vampire leva les yeux un bref instant vers Charles pour faire état de sa réaction. Elle retourna toute son attention aux quelques pièces qui trainait encore sur le bureau, assemblant son puzzle électronique tout en sortant une nouvelle anecdote.


« Une des familles que j’ai aidées avait une jeune fille d’environ 14 ans… Elle avait un agissement bien hostile envers moi sans que je ne sache pourquoi. J’ai rapidement rejeté l’idée que j’avais fait quelque chose de mal, je croyais qu’elle était simplement irritée d’avoir dû quitter son foyer et ses amis… Jusqu’à ce que sa mère m’explique qu’elle avait la faculté de ressentir lorsque la mort de quelqu’un approchait. Parait-il que mon état brouillât sa capacité de percevoir et c’était ça qui la frustrait en fait. »

Vivian avait toujours trouvé qu’il s’agissait d’un don bien intéressant mais elle s’était, tout de même sentie un peu responsable de causer à l’adolescente autant de confusion. Néanmoins, elle n’en était pas entièrement responsable et, lors de leur arrivé en écosse, ses parents avait fini par lui confier que la présence de Vivian l’avait aidé dans le contrôle de son habileté. Il y avait au moins un peu de positif dans l’histoire.

« Et puis… Il y a eu Samara Blair. Je ne l’ai pas revue après que nous avons eu atteint la brande il y a oh… maintenant plus de 300. Cependant, je me rappellerais toujours son nom, tant son habileté m’a étonné. »

Il ne restait plus qu’une composante à glisser dans la radio pour qu’elle ne soit de nouveau hypothétiquement fonctionnelle. Sa dernière historiette étant la plus surprenante du lot, l’Irlandaise choisis d’abandonné, une fois de plus, son projet pour tourner toute son attention vers le chef. Elle verrouilla son regard dans celui de Charles, fronçant ses sourcils devant l’improbabilité de ce qu’elle allait lui présenter.

« La première fois que je l’ai vue utiliser son pouvoir, nous étions tombées sur un campement de puritains qui se promenait de village en village pour récolter des témoignages pour tenter d’amener des sorciers face à la justice. Elle s’était offerte pour détruire leur provision, je croyais qu’elle allait y mettre le feu…  Son pouvoir, lui permettait de transformer l’air qui sortait de ses poumons… en insectes ! »

Le spectacle fut assez déroutant. Elle avait rencontré, comme l’anglais avait proposer plus tôt, une panoplie de sorciers avec des facultés tous plus originales que l’autres. Toutefois, celui-ci méritait une mention spéciale ! De plus, cette habileté unique leur avait été bien utile à plusieurs reprises, Samara se permettait de faire apparaître des abeilles autour de leur campement pour qu’aucun intru n’ose s’approcher trop d’eux lorsqu’ils se reposaient le jour.

« J’ai eu une sacrée surprise lorsque je l’ai vue faire apparaître des centaines de fourmis par son nez et sa bouche ! », ria doucement la Vampire en saisissant le dernier morceau de radio entre ses mains.

Vivian brancha un petit câble qui pendouillait de la composante et la brancha à l’intérieur de l’enceinte avant de glisser cette même composante dans le peu d’espace disponible à l’intérieur de la radio. Satisfaite de son travail, la grande dame replaça le couvercle de plastique sur l’ensemble électronique et vissa le tout en place. Tout sourire, elle fit tourner l’engin vers Charles.

« Et voilà ! Ça devrait être beaucoup mieux ainsi ! Devrait-on l’essayer ? », proposa la Vampire ravis d’avoir mené son projet à terme.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyJeu 9 Déc - 21:56

Recommençant à réassembler la radio, Vivian parut s’amuser de la dernière question de monsieur Anderson. Elle y répondit, d’un premier temps, en relatant l’histoire d’un homme dont le pouvoir consistait à se faire oublier. Malgré la touche comique de l’anecdote, l’esprit du chef des vampires forma instinctivement l’idée que ce pouvoir serait d’un grand atout dans la guerre contre la WEF. Étrange comme ses réflexions étaient désormais parfois d’abord celles d’un militaire... Un nouveau réflexe qui n’était pas vraiment pour lui plaire.

Il masqua ce débat interne lorsque le regard de Vivian croisa le sien et, haussant un sourcil, invita la vampire à poursuivre son récit.

Elle raconta alors sa rencontre avec une adolescente capable de pressentir la mort des gens. Il s’agissait assurément d’un fardeau lourd à porter et monsieur Anderson espéra que cette jeune femme d’un siècle passé avait pu trouver comment concilier ce don.

La dernière mention de Vivian avait un nom et la vampire accompagna cette histoire d’un petit suspense. Pour être honnête, c’était mérité. Transformer l’air en insectes, en plus de ne certainement pas être un pouvoir courant, avait de quoi impressionner. S’agissait-il de vrais insectes ? D’une illusion ou d’une création passagère, peut-être ?

Les trois anecdotes de Vivian n’éveillèrent aucun souvenir chez monsieur Anderson, qui s’était demandé s’il reconnaîtrait quelques individus. Même s’il n’y avait pas vraiment cru, ça avait été une petite part de motivation à sa question. Les sorciers n’étaient pas si nombreux et il en avait donc connus certains, en dehors de sa famille, juste de réputation, comme de lointains cousins. Peut-être n’avait-il pas entendu parler de ces trois-là parce qu’ils étaient d’une époque antérieure à la sienne, ou peut-être qu’il n’avait pas été marqué par leur histoire, jadis, ou encore, tout simplement, Vivian avait-elle fait un merveilleux travail pour leur assurer la sécurité de l'anonymat.

Cela dit, entendre Vivian parler de “campements” était intriguant. Monsieur Anderson avait appris à ne pas se fier aux apparences et la vampire ne faisait pas exception à cette approche. Comme elle l’affirmait elle-même, il y avait autre chose à ses intérêts que les livres, l’art et les jolies robes. Néanmoins, elle s’affichait avec des manières qui ne suggérait pas tellement qu’elle puisse trouver ses aises en camping. Le chef des vampires ne doutait pas que cet apriori puisse être faux, mais il était soudainement curieux d’en avoir la preuve.


« Et voilà ! Ça devrait être beaucoup mieux ainsi ! Devrait-on l’essayer ? », déclara l’Irlandaise.

« Bien que je ne doute pas de vos talents et donc du résultat, ça me semble la suite logique de l’expérience. », approuva son interlocuteur, tiré de ses réflexions.

Le vampire se leva et emporta avec lui le lecteur CD pour le remettre à sa place originelle. Il n’eut cependant pas le temps de s’attaquer au filage que quelques coups résolus contre le battant entrouvert de la porte de son bureau se firent entendre. Monsieur Anderson jeta un regard désolé à Vivian, dont le nouveau venu allait forcément constater la présence, si ce n’était pas même déjà fait. Il ne pouvait toutefois rien y faire et espéra qu’elle n’en concevrait pas un trop grand malaise.


« Oui ? », demanda-t-il après s’être dirigé vers la porte et l’avoir ouverte plus grand pour accueillir le visiteur.

« Monsieur. », le salua Julian, un ange affecté à la surveillance du sas de la base. Un coup d’oeil en direction de Vivian le fit hésiter, puis il reprit : « Une équipe est rentrée. »

Aucun retour de mission n’était prévu ce jour-là, pour ce qu’en savait monsieur Anderson. À moins que...

« Celle qui était à Vardzia. Ils sont en avance. », précisa Julian. Un code. Parce que Vivian était une recrue qui n’avait pas à savoir certaines choses concernant la sécurité de la CAT. Cette fausse information indiquait en fait un problème sérieux et, malheureusement, le test de la radio fraîchement réparée devrait attendre.

« Laissez-moi quelques minutes et je vous rejoins pour le débriefing. », répondit donc le chef des vampires. L’ange acquiesça et s’éloigna, tandis que monsieur Anderson se tourna vers son invitée.

« Il semblerait que ma journée de travail ne soit finalement pas terminée. », s’excusa-t-il.
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MessageSujet: Re: Bouquins et amitié   Bouquins et amitié EmptyMer 15 Déc - 21:29

« Bien que je ne doute pas de vos talents et donc du résultat, ça me semble la suite logique de l’expérience. »

La vampire releva le menton fièrement. Quoi écouté maintenant ? Le nouvel album de Joep Beving préalablement mentionner était définitivement une option intéressante. Mais il faudrait qu’elle aille le récupérer, abandonnant Charles à la grâce des différents câbles électroniques qui joignait les hauts parleurs au lecteur et le lecteur à la prise murale. Ce n’était pas bien compliqué mais puisqu’il s’était contenté tout ces mois d’une enceinte défectueuse, elle avait quelques doutes sur l’aise qu’avait le chef des vampires avec la technologie.

Alors que l’Anglais ce saisis de la radio pour la replacer à l’endroit où elle avait probablement trôner pendant plusieurs années, Vivian en profita pour replacer son apparence plus proprement. Mode ingénieur : off. Elle replace avec précision les manchettes boutonné de sa robe et tira doucement sur son chignon pour laisser retomber sa chevelure en une cascade de boucles de jais.

Elle passa une main distraite dans ses cheveux lorsqu’on cogna à la porte. Elle tourna sa tête doucement, un air surpris sur son visage, en direction de Monsieur Anderson qui lui rendait un regard désolé. Et bien, leur tentative d’être discret n’aura pas bien servis à grand choses… Il était chef après tout, c’était peut-être un voeu bien pieux. Elle eu un demi sourire rassurant à l’attention de son nouvel ami.


Elle suivi Charles du regard tandis qu’il se dirigeait vers la porte entre ouverte pour s’adresser au nouvel venu. Son regard croisa brièvement celui qui était venu interrompre les deux vampires avant de détourner son attention vers une pile de documents qui traînait en retrait sur le bureau de Charles. Elle se demanda, un bref instant si il avait fait corriger son dossier depuis qu’elle s’était ouverte sur la véritable identité de Rhian ou si il attendait que, comme mentionner au paravant, il faudrait attendre le moment où elle se déciderait de joindre un fonction particulière à la C.A.T. et qu’on lui donnerait la tâche de remplir les troues dans son histoire…

Elle avait hésité plusieurs mois quant à si elle comptait réellement resté au seins de l’organisation. Néanmoins, avec la progression de son amitié nouvel avec le chef des vampires, elle était de plus en plus convaincue de resté à la C.A.T. pour de bons. Cependant, elle ignorait si Charles avait bien pu s’en rendre compte.


L’irlandaise s’efforça de ne pas écouter la conversation entre Monsieur Anderson et l’intrus mais sa curiosité fini par l’importé. Elle se frotta doucement le tête, juste derrière l’oreille, tentant d’entendre le plus qu’elle ne le pouvait. 



« Celle qui était à Vardzia. Ils sont en avance. »

Vivian haussa les sourcils surprise. Vardzia ? Comme les fameuses grottes de Vardzia ? Elle imaginait bien ce qu’une équipe de la C.A.T. avait bien pu aller faire, surtout qu’il s’agissait d’un monastères ainsi qu’un site proposé au patrimoine mondiale de l’Unesco… Mais il devait sûrement s’agir d’un anagramme et ou d’un code secret. Elle ne pu, malgré tout, retenir un léger sourire en pensant au fait que elle était plus vieille que lesdites grottes.

« Laissez-moi quelques minutes et je vous rejoins pour le débriefing. », fit Monsieur Anderson posément.

La grande dame se retourna doucement sur elle même pour regarder l’intrus s’éloigner tandis que l’Anglais pivota sur lui-même pour lui faire face. Avant même qu’il ne puisse s’expliquer, elle savait que sa visite allait être avorter. Dommage. Elle n’avait même pas eut le temps d’avoir ses impression sur le dernier roman qu’elle lui avait conseillé…

« Il semblerait que ma journée de travail ne soit finalement pas terminée. », s’excuse le vampire.

Bien qu’elle fut une pointe déçu, Vivian ne laissa rien y paraitre, arborant un sourire polie elle se leva doucement de son fauteuil.


« Oh, ne vous en inquiétez pas…» commençât-elle doucement en marchant vers la porte. « Je comprend, absolument.»

Elle s’arrêta devant Charles et envoya un coup d’oeil rapide à la radio. « Ce n’est que partie remise. Je pourrais revenir demain soir si vous le désirez. De toute façons, cela me laisse plus de temps pour dénicher de meilleures recommendations à vous faire entendre.»

Elle inclina la tête doucement avec un petit sourire en guise d’au revoir avant de sortir du bureau promptement.
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