Après deux longues heures de préparations, Léanne avait enfin put se libérer des mains d’Émilienne qui c’était transformée en maquilleuse/coiffeuse pour la soirée. Pas qu’elle n’aimait pas se faire bichonner à l’occasion, mais elle commençait à s’impatienter et était vraiment curieuse de voir ce qu’Ajartiel avait préparé avec Séraphin pour sa fête… Cela avait prit tellement de temps que Lilou était partit avant eux, un peu exaspéré et très excité.

Heureusement, tous les efforts de son amie avaient servi, car Léanne était élégamment vêtue d’une longue robe diaphane de couleur violette. Le buste de la robe était rigide et près de son corps. Il commençait bas, dénuant sont dos et avait un ‘’v’’ au milieu de sa poitrine. Deux larges bretelles de voiles tombaient sur ses bras au lieu de tenir sur ses épaules. Sa robe s’élargissait à partir du haut de ses hanches et descendait vers le sol avec un forme similaire à la corolle d’une fleur. Le voile de la jupe trainait doucement derrière elle, une ouverture sur le devant lui permettait de dévoiler sa jambe gauche qui portait de mignonnes petites sandales dorée.

Ses cheveux avaient été retenus par 4 tresses sur le dessus de sa tête, des petites perles dorées et des fleurs tissées dedans. Le reste de ses cheveux avaient été rassemblés en un chignon frissé. Son maquillage était léger, avec un peu de dorée au coin de ses paupières.

Alors qu’elle s’aventurait dehors, un vent léger fit frémir ses ailes. Il y avait longtemps qu’elle ne les avait pas laissés à l’air libre. C’est qu’elle n’aimait pas les regards attristés que les Catiens, dont surtout les Fées, avaient lorsqu’ils voyaient sont aile arrachée. Cela là gênait, elle n’aimait pas voir de la pitié pour elle dans leurs yeux. Mais ce soir, elle allait être la reine de la fête et leur prouver qu’elle était forte et qu’ils n’avaient pas besoin de s’inquiéter.

En arrivant dans le parc du Cloître extérieur, Léanne et Émilienne furent accueillies par de la musique et de jolies petites guirlandes de lumières accrochées dans les arbres entourant le parc. Le faux soleil était en train de se coucher, laissant paraîtres des vagues rouges, oranges et violettes sur les murs entourant le cloître. Sans être égal à un vrai couché de soleil, c’était quand même très jolie. La chef des Fées ne prenait que rarement le temps de regarder le phénomène qui était pourtant journalier.

Un pincement au cœur lui prit lorsqu’elle réalisa qu’elle n’avait pas vu la version originale de ce spectacle depuis son accident, il y avait de ça près d’un an. Elle ne put s’empêcher de pousser un petit soupire résigner. On lui interdisait encore de sortir de la base. On ne la jugeait pas encore assez remise. Elle trouvait ça ridicule. Elle était déjà complètement guérie! Que voulaient-ils de plus? Que son aile repousse? Ça n’allait pas se produire et elle n’aurait pas la patience d’attendre encore bien longtemps, elle se sentait déjà prise au piège sous terre.

Elle était toutefois consciente que les tendances de surprotections maternelles des autres chefs, de ses médecins et d’Onoma étaient fort probablement causées par la perte de l’ancienne chef des Fées, Tallulah. Cet évènement marquant était encore trop frais dans la mémoire collective de la C.A.T. et l’organisation n’avait pas aimer passer près de perdre une seconde fois leur chef des Fées. L’Afro-Américaine se doutait que si ce n’était que d’eux, ils ne la laisseraient plus sortir de la base.

Un autre soupire de la part de la Fée fit se retourner Émilienne.
« Tout vas bien Léanne? » dit-elle, ses sourcils froncés démontrant son inquiétude.

La chef sourit à sa compatriote pour la rassurer et fit un geste de la main lui indiquant de ne pas s’en faire.
« Oui, j’étais seulement perdue dans mes pensées. »

L’ancienne chef répondit à son sourire et secoua la tête, faisant danser ses longs cheveux noirs.
« Ce n’est pas le temps de penser au travail. Ce sont tes 200 ans! Détends-toi un peu et profite de la fête! » dit-elle en prenant Léanne par les mains pour peser ses mots, la regardant dans les yeux. « Et avant que l’on aille plus loin, Séraphin veut que je te mette un bandeau sur les yeux… »

Léanne eut un soupira qui se termina en un petit rire exaspéré.

« Et ruiner ma coiffure et mon maquillage que l’on a mit autant de temps à réussir? » fit-elle avec un ton un peu sarcastique. Elle redevient sérieuse : « Je dois vraiment? »

Le regard espiègle d’Émilienne la fit sourire. « Oui, oui » fit celle-ci. « C’est un ordre de la part de ton cousin. »

La chef des Fées émit un sifflement de désapprobation, mais laissa tout de même son amie lui bander les yeux et puis la guider vers l’emplacement de sa fête.

Alors qu’elles se rapprochaient du brouhaha, Léanne trouva que c’était beaucoup plus animé qu’elle ne l’aurait d’abord cru. Est-ce que Séraphin avait invité toute la C.A.T.?! C’était d’autant plus déstabilisant, car elle avait l’habitude d’arriver dans les premières personnes et voir l’endroit se remplir doucement. Mais là… c’était comme si tout le monde était déjà arrivé! Ce devait être à cause de tout le temps qu’Émilienne avait pris pour la préparer qui les avaient fait arriver en retard… À moins que ce fût l’objectif de son cousin. Ces surprises étaient toujours beaucoup trop grandioses.

Alors que son amie l’aidait à monter des marches, la musique diminua et elle entendit la voix de Séraphin sortant de haut-parleurs qui dit :

« Alors, rebonsoir à vous, grandes dames, grands hommes et tous les autres grands qui ne se sentent pas interpellés par ces deux catégories. J’espère que vous savez apprécié la soirée jusqu’à maintenant. Comment vous la trouvée? »

Des cris d’excitations et des sifflements emplirent l’air, assourdissant Léanne. Oh, ok, il avait Vraiment invité toute la C.A.T.! Mais quel fou!

Alors qu’elles finirent de monter les marches, la voix de son cousin retentit à nouveau, plus près. La chef des Fées comprit qu’ils étaient sur une scène, ohlala. Est-ce qu’il avait préparé cet évènement pour elle ou pour avoir une excuse d’organiser un gros party? Elle se demandait si Ajartiel était aussi un peu responsable de l’ampleur qu’avait prit la fête…

« Me voilà bien ravis d’entendre votre enthousiasme! Soyez rassurés, la fête ne fait que commencer. Justement, avant de reprendre les festivités, je veux vous présenter notre invitée d’honneur. Ce soir, elle fête ses 200 ans. Vous la connaissez tous. Elle est forte, résiliente et souvent têtue. Pilier important des Créatures Anonymes de la Terre, elle dirige avec la force d’une main de fer, mais elle a la délicatesse de se vêtir d’un un gant de velours lorsque nécessaire. Que vous l’aimez ou que vous la détestez, vous êtes obligés de reconnaitre qu’elle est extraordinaire! »

Émilienne retira le bandeau qui cachait les yeux de Léanne qui put voir son cousin, toujours aussi élégamment vêtu pour ce type d’occasion, entre les rideaux qui menaient à la scène. Elle identifia donc, qu’elle était dans les coulisses, dissimulée. Elle arrivait quand même à voir une partie de la foule et écarquilla les yeux. Waouh… ils étaient tous venu pour la célébrer?

« Je vous présente, la Magistrale, l’Incroyable et l’Unique! Léanne Cissé! » cria  avec enthousiasme Séraphin dans son micro.


Une nouvelle chanson commença alors qu’Émilienne poussa gentiment son amie dans le dos. Léanne redressa les épaules et tient sa tête droite alors qu’elle s’avança sur la scène. Sous les clameurs des Catiens, elle salua la foule de sa main, un gros sourire sur ses lèvres. Elle était un peu nerveuse, mais ne voulait pas le laisser paraître.

Elle rejoint son cousin qui passa un bras autour de son épaule et lui offrit un beau sourire. Léanne leva les yeux au ciel et ria légèrement.

« Toujours à faire les choses en grand, jamais à moitié. » lui-dit-elle à l’oreille pour qu’il plus l’entendre malgré l’enthousiasme de la foule.

Il lui fit un clin d’œil tannant et la relâcha pour rapprocher le micro à ses lèvres.

« Notre deuxième invité d’honneur… » commença-t-il et Léanne devina tout de suite qui il allait présenter. « Il fête également ses 200 ans. Il a un fort caractère, mais est attachant. Grand littéraire, il est souvent la voix de la raison pour notre chère chef des Fées. Malgré son air adorable, il a la fâcheuse habitude d’empaler ses repas. Vous le connaissez tous, le charmant, Lilou! »

Sous les cris, les piaillements, les sifflements, les hululements, les hurlements et les chants de la foule et de leurs totems, Lilou arriva en vol, suivi, par une certaine distance, par Hiro. Il tourna autour de Léanne et Séraphin, piaillant de joie, avant d’aller se poser sur la main que sa Fée avait relevée pour lui. Il gonfla son plumage, enorgueilli par toute cette attention. Un petit nœud papillon doré avait été attaché autour de son cou. C’était adorable. Léanne lui sourit et déposa un baisé sur sa tête.

Après qu’Hiro soit venu se poser sur son épaule, Séraphin proposa à Léanne de faire un discours. La Fée fut un peu prise au dépourvue, mais n’hésita toutefois pas à prendre le micro. Elle remercia les Catiens présents et puis la C.A.T. au grand complet pour les possibilités que l’organisation lui avait apporté. Jamais, lorsqu’elle vivait dans les bayous de la Nouvelle-Orléans elle aurait put s’imaginer un jour à vivre au milieu de pleins d’autres créatures magiques et encore moins servir d’ambassadeur pour les Fées. Elle transmit aussi les remercîments de Lilou qui s’avoua très excité par tous ces gens qui étaient venu pour sa fête.

Lorsqu’ils eurent fini, le cousin de Léanne lui reprit le micro et anima un peu la foule avec quelques blagues bien placées.

« Avant que je vous laisse à nouveau entre les bonnes mains de nos musiciens… »
La chef des Fées réalisa seulement à ce moment la présence d’autres personnes sur la scène et trouva bien cocasse qu’elle avait été trop concentrée sur la foule pour les remarquer avant.

« Je veux vous présenter les autres personnes sans qui cette fête n’aurait pas pu être possible. Je demanderais à ce qu’ils viennent nous rejoindre sur scène. Une bonne main d’applaudissement pour Émilienne et Ajartiel! »

Léanne écarquilla les yeux, surprise et chercha du regard, le chef des Anges dans les coulisses de la scène.

Robe et cheveux de Léanne:

Séraphin était radiant. Il adorait les fêtes et il adorait préparer des surprises. Il savait qu’un gros party comme celui qu’il avait organisé n’était peut-être pas ce que Léanne avait en tête pour fêter ses 200 ans. Mais il était impossible pour lui d’imaginer que ça cousine allait devenir bicentenaire sans une fête grandiose. Et puis, il avait aussi organisé une petite réunion qui était plus dans les cordes de la Fée et il savait qu’elle saurait l’appréciée lorsque la soirée serrait moins jeune, mais avant, PARTY!

Comme il s’y attendait, Léanne partagea un beau discours à la foule venue pour la célébrée. Elle remercia tout le monde d’être venus et blablabla. La chef parfaite, quoi. Pendant qu’elle parlait, il chercha Ajartiel du regard. Il aurait aimé pouvoir assister à sa réaction lorsque Léanne était apparue sur scène. Le Fae ne pouvait pas imaginer l’Ange autrement que complètement sous les charmes de sa cousine, car elle était complètement ravissante dans cette tenue qui la mettait totalement en valeur. Le chef des Anges allait faire des jaloux….

Il reprit le micro à Léanne, car il trouvait que son discours avait été assez long et parce qu’il avait hâte à la suite! Il n’aurait peut-être pas vu l’expression d’Ajartiel en direct (mais il avait quand même demandé à un ‘’espion’’ de surveiller l’Ange et de filmer sa réaction pour lui), mais il pouvait bien voir celle de Léanne à la vue de son beau.

C’est pourquoi il invita Ajartiel à les rejoindre sur la scène. Il avait espéré qu’il viendrait en volant, vision parfaitement romantique pour Léanne, mais bon, le Hongrois avait d’autres idées. Suite à sa demande qu’Émilienne et le chef des Anges viennent le rejoindre sur la scène, un fort « HEY! » se fit entendre de la foule.

Le Fae repéra rapidement le grand blond, le bras dans les airs. Un coup d’œil à sa cousine lui confirma qu’elle l’avait aussi trouvé au milieu de la foule. Son sourire s’élargit alors qu’il reporta son attention vers Ajartiel.

« Ça sert à rien Séraphin, personne va vraiment croire que j’ai fait quelque chose ! » clama l’Ange, faisant rouler les yeux à Séraphin.

Il lui donnait sur un plateau d’argent l’occasion de se donner des mérites de la fête et il le rejetait! S’il savait les points que ça lui aurait fait avec Léanne, il le regretterait.

Justement, il reporta son attention sur sa cousine. Celle-ci avait les yeux froncés et essayait de mieux voir Ajartiel au travers de la foule, ignorant les applaudissements de celle-ci en réponse à la réplique de l’Ange. Séraphin devina de son expression qu’elle se demandait ce que portait le chef. Elle avait surement compris qu’il n’était pas dans son uniforme de cérémonie habituel. Et dans un geste tout à instinctif, les ailes de la chef des Fées s’agitèrent, la faisant légèrement décoller du sol, comme si elle voulait aller rejoindre son ami. Séraphin eut un sourire mesquin, son plan fonctionnait. Mais il fut rapidement ramène sur terre, comme Léanne, lorsque de la foule des exclamations de surprises se firent entendre.

Se tournant vers les Catiens, l’Afro-Américain vit que plusieurs se cachait la bouche avec la main, surpris, certains même horrifiés. C’est à ce moment qu’il réalisa son erreur. Peu de gens de la C.A.T avaient vu l’ampleur de la blessure que Léanne avait à son aile. Il croisa le regard de sa cousine qui avait à nouveau les pieds sur la scène et qui semblait incertaine de comment réagir. Il n’hésita pas une seconde et reprit le micro pour changer le sujet.

« Eh bien, je ne vous retiendrais pas plus! Souhaitons tous une bonne fête à Léanne et Lilou et je vous souhaite à tous, messieurs, mesdames et mes bonnes gens, une bonne soirée. Je vous revois plus tard, mais pour l’instant je vous laisse entre les bonnes notes de nos musiciens. Amusez-vous bien! »

Il ferma le micro et alla rejoindre Léanne pour la prendre par la main et la guidée en dehors de la scène, suivis de près par Émilienne. Pendant ce temps, les musiciens retournaient sur scène pour animer la soirée.

« Je suis vraiment désolé Léanne, je ne pensais pas qu’ils réagiraient comme ça. » s’excusa le Fae, une fois en coulisse…

En voyant qu’Ajartiel n’était pas habillé de son habituel uniforme de cérémonie (ce semblait être le seul ensemble qu’il possédait qui se portait pour une soirée ), Léanne voulu pouvoir voir ce qu’il portait, car il semblait vraiment élégant dans ses nouveaux habits. Comme l’Ange était caché par d’autres Catiens, elle eu le réflexe d’essayer de s’envoler pour mieux le voir. Ses ailes n’étant pas cachées sous un vêtement, elles s’étaient activées instinctivement sans être retenues, profitant de leur nouvelle liberté.

Malheureusement, ses ailes, comme Léanne avaient oubliés, l’instant d’un moment, qu’elles n’étaient plus complètes. Alors, non seulement, la Fée dû remettre rapidement les pieds au sol, la vue du petit morceau restant de son aile mutilée choqua la foule. Ce fut surtout les Fées (la race présente en plus grand nombre à la fête), qui réagirent, ainsi que quelques Anges.

Les cris de surprises et les exclamations d’émois décontenancèrent la chef des Fées qui ne s’était pas attendue à une telle réaction. Sous le choc, elle figea, ne sachant pas comment agir. Elle n'avait pas penser pas que les Catiens seraient aussi surpris par la vue de son aile, elle avait surtout cru qu’ils allaient être attristés…

Alors qu’elle cherchait quoi dire pour les rassurer et pour leurs faire comprendre qu’elle n’avait plus mal, Séraphin prit les devant. Après avoir dit quelques mots auxquels elle ne fit pas attention, il l’entraina dans les coulisses, l’empêchant de chercher Ajartiel du regard.

Une fois en retrait loin des regards horrifiés, Séraphin s’excusa sincèrement, de la tristesse dans ses yeux. La Fée, encore confuse, le dévisagea un moment, puis Émilienne qui partageait un regard similaire. Elle fronça les sourcils. Ils s’inquiétaient pour elle? Mais! Et les Catiens? C’était eut qui étaient choqués! Pas elle!

La chef prit une grande inspiration, les yeux fermés et puis posa ses mains sur les épaules de son cousin, le fixant dans les yeux. Il n'avait pas besoin de s'inquiéter pour elle.

« Je suis correcte. » dit-elle avec assurance avant que son regard ne diverge vers la scène. « Je m’inquiète pour les Fées par contre, elles semblaient vraiment choquées… »

Elle allait continuer, mais une agitation attira son attention. En se tournant en la direction du bruit, elle fut surprise par une belle apparition…

Les mots de Léanne restèrent coincés dans sa gorge lorsque son regard tomba sur un Ajartiel vêtu d’un élégant complet bleu marin qui lui allait à merveille et faisait ressortir son regard rieur. Elle eut l’impression que son cœur essaya de s’envoler dans sa poitrine pendant que l’homme se rapprochait d’elle.

« Hey ! » fit-il alors que Léanne avait le souffle coupé et les jambes sciées.

Elle ne savait quoi dire ni comment réagir. Elle ne pouvait le nier, elle avait un groooos faible pour les hommes en complets et uniformes, mais c’était pire avec Ajartiel considérant qu’il n’en portait jamais. Elle resta donc ainsi, les yeux grands ouverts et un léger sourire (idiot) sur ses lèvres alors que ses joues se réchauffèrent. Elle avait complètement oublié la présence de Lilou, de son cousin, d’Émilienne et de leurs Totems. À ce moment, elle n’avait conscience que de l’Ange devant elle.

Le sourire de la Fée s’élargit lorsque le Magyar lui souhaita bonne fête. Sans savoir ce qu’il avait dit en Hongrois, elle se doutait que c’était un mot pour la désigner. Un compliment ou une insulte comique? Elle n’en était pas sûre.

Lorsque son ami se prit de grands airs pompeux avec une révérence, la chef des Fées ria et répondit en lui faisant également la révérence, relevant un peu les pans de sa robe en se penchant élégamment par en avant, comme elle l’avait appris dans une autre vie, dans des circonstances toutes autres.

Lorsque le regard d’Ajartiel la quitta pour aller vers les autres Fées présentes, Léanne réalisa qu’ils n’étaient pas seuls et c’est à ce moment qu’elle se souvient la raison de leur présence dans les coulisses.

Lorsqu’elle croisa le regard de Séraphin, elle remarque que son expression soucieuse avait été remplacée une espiègle accompagnée d’un grand sourire victorieux. Léanne aurait aimée se fâcher contre lui, mais il avait trop bien réussi son coup. Silencieusement, son cousin format les mots : De rien, ce qui lui valu un regard exaspéré de la Fée.

« Qu’est-ce qu’on fait tous cachés ici ? C’est la section VIP ? », demanda Ajartiel, sortant les cousins de leurs échanges de regards.

Le Fae se tourna vers lui, tout sourire et répondit : « Nous t’attentions pour que tu puisses divertir la fêté et l’empêcher de s’inquiéter pour tout le monde. »

La chef des Fées leva les yeux au ciel. C’était son travail de s’inquiéter pour tout le monde, ok? On pouvait enlever la Fée de son rôle de Chef, mais on ne pouvait enlever la chef de la Fée! Elle se tourna vers Ajartiel pour essayer de dire quelque chose d’intelligent, mais en croisant son regard dans lequel elle lu du désir, elle figea.

L’Ange se pencha et lui prit la main délicatement pour y poser un baiser très chaste, surprenant Léanne. Elle était tellement confuse, qu’elle ne comprenait pas qu’il jouait un personnage. Elle se demandait vraiment ce que Séraphin avait fait à Ajartiel. Avait-il cogné très fort sur sa tête?

« Du moment qu’on peut danser, ô Very Important Person. » fit le Hongrois avec un clin d’œil.
Un gloussement s’échappa de la bouche de Léanne qui la couvrit de sa main libre avec une expression horrifié. Ce son venait vraiment de sortir d’elle? Un gloussement de pré-adolescente énamourée? Oh, par Gaïa, c’était horrible.

Alors que le rouge montait dans tout son visage, Lilou vient se pose sur son épaule et rit gentiment.

Je te promets de ne le dire à personne, dit l’oiseau gris. Mais, reprend un peu contenance et dit-lui que tu aimes ce qu’il porte, stp, je suis en train de mourir de honte par procuration là.

La Fée fronça le nez et se força à reprendre un peu ses esprits. Elle hocha doucement sa tête en direction d’Ajartiel et lui dit :

« Tu es très élégant… J’aime ça. »

Après un sourire séducteur, elle se rapprocha de lui pour s’accroche à son bras, lui permettant de la guider.

« J’accepte votre invitation à danser, gentilhomme, mais allons sur la piste de danse. » continua-t-elle.

Elle entendit Séraphin derrière elle siffler entre ses doigts pour exprimer son approbation de comment la situation tournait. Sa cousine émit un Tsss exaspéré, mais décida de l’ignorer et de le laisser savourer sa réussite.

Suite à l’humiliation causé par son rire impromptu, Léanne fut bien heureuse qu’Ajartiel l’emporte loin des regards moqueurs de Séraphin et d’Émilienne. Elle suivi l’Ange en souriant, appréhendant tout de même la réaction des Catiens lorsqu’elle allait ressortir, son aile bien en vue.

Heureusement, le mot s’était passé après le départ de la chef des Fées; Il fallait se remettre de la stupeur que la blessure de Léanne avait causé et retrouver la face devant celle-ci. Alors, même si elle eut droit à quelques regards curieux dans la direction de son aile brisée, Léanne reçu surtout  des regards accueillants, des sourires et des ‘’Bonne fête’’.

Elle se faufila dans la foule avec le chef des Anges qui prit rapidement ses aises sur la piste de danse. Ses mouvements énergiques et loufoques, qu’elle interpréta comme de la danse, la firent rire. Ajartiel était toujours imprévisible et drôlement stupide.
C’est en riant aux éclats qu’elle le rejoint dans sa danse endiablée, Lilou virevoltant autour d’eux. Elle ne réussi pas, par contre, à ne pas suivre le rythme. C’était trop contre nature pour elle. Dans sa belle robe, elle virevoltait autour d’Ajartiel, se rappelant d’un temps où elle dansait ainsi en compagnie de son défunt mari. Il serait heureux de la voir ainsi, radieuse et entourée de gens qui l’aimait.

Lorsque son regard croisait celui de son ami ailé, la Fée ne pouvait s’empêcher de rire à ses facéties. Alors qu’ils tournaient et sautaient, elle remarqua à quel point il était rendu important dans sa vie et comment elle s’était attachée à lui dans les dernières années. Il avait été là lorsqu’elle en avait eut le plus de besoin et elle lui en serait éternellement reconnaissant. Certes, il était impulsif, dur d’oreille et rarement capable d’être sérieux, mais il savait prendre soin d’elle, la faire rire, il avait aussi un grand cœur et une loyauté qu’on ne lui soupçonnerait pas au premier regard. Il s’efforçait de préserver son image d’idiot sans attachements, mais Léanne n’était pas dupe, elle savait qui se cachait derrière ce masque. Et en plus de ses qualitées, il avait de sacrées belles fesses!

Sortant l’Afro-Américaine de ses pensées de plus en plus risquées, Tula apparue devant elle. La Fée lui fit un clin d’œil avant d’interpeller Ajartiel l’extirpant de sa danse endiablée pour lui demander si elle pouvait partir avec sa chef. Léanne réprima une petite moue, elle ne souhaitait pas se séparer d’Ajartiel si tôt dans la soirée, mais il était vrai qu’ils profitaient de la piste de danse ensemble depuis plus d’une dizaine de minutes déjà. Elle devait quand même se laisser être partagée. De plus, elle ressentait le besoin de reprendre son souffle et elle ne dirait pas non à un verre pour se désaltérer.

C’est ainsi qu’après qu’Ajartiel soit cérémonieusement partit avec un salut militaire, les deux Fées partirent vers les rafraichissements. Léanne prit enfin un peu plus conscience des gens autour d’elle. Elle avait surtout été concentré sur sa danse et, pour être honnête, sur Ajartiel et n’avait pas portée attention au reste. Les Catiens se mélangeaient sur, autour et au-dessus de la piste de danse. La musique, les lumières, l’ambiance, tout la faisait sourire et l’exaltait. Elle se sentait vivante. Lilou et le Totem perroquet de Tula passèrent devant elles en vol, l’oiseau vert  criant d’excitation.

Après avoir bu du punch et parler avec Tula, Léanne se fit entrainer à nouveau sur la piste de danse où elle partagea plusieurs partenaires. Elle eut le droit à des encouragements, des sifflements et des top-là. Elle ne remarqua pas la soirée avancée tellement elle s’amusait.

Lorsqu’elle réussi enfin à se cacher de la foule, elle alla reprendre ses esprits près d’un arbre, un peu en retrait de toute l’agitation. Elle avait quelques verres dans le nez et se sentait un peu étourdie. Lilou était posé sur une branche de l’arbre, lui aussi profitant d’un moment plus calme.

La Fée s’accota contre le tronc de l’arbre et passa une main sur son front, un mal de tête commençant à se faire sentir. Ses oreilles cillaient, même si la musique se faisait moins forte. S’éloigner avait été une bonne idée, sa batterie sociale était en train de se vider rapidement et elle commençait à se sentir submergée par toute l’activité l’avait entourée.

Dès qu’elle se sentit un peu mieux, elle demanda à Lilou :  « Est-ce que tu as vu Ajartiel? Je l’ai à peine aperçu depuis tout à l’heure. Ça fait combien de temps déjà? »

La pie-grièche s’ébroua pour indiqué qu’elle n’en s’avait pas plus.

Tu veux que je parte à sa recherche? Lui demanda l’oiseau.

La chef releva un regard reconnaissant vers son Totem et hocha la tête. Celui-ci vient se poser sur son épaule pour frotter sa tête contre sa joue. L’Afro-Américaine sourit et déposa un bisou sur sa petite tête et il s’envola pour aller rejoindre la foule.

À la recherche de l’ami de Léanne, il du éviter le vol d’autres Fées, des Totems de celles-ci et de quelques Anges. La pénombre n’aidant pas, cela-lui prit une minute ou deux pour trouver le Hongrois. Il piqua en sa direction et se posa adroitement sur son épaule et tira sur son col pour attirer son attention. Il ne pouvait pas lui parler, mais il se dit, qu’avec le temps, l’Ange devait bien avoir fini par comprendre que dans une telle situation, le Totem était là pour le guider vers sa Fée… Du moins, il l’espérait.

Alors que Lilou s’éloignait à la recherche du chef des Anges, Léanne le suivi des yeux, lui donnant un peu le tournis. Elle grimaça en se retenant à l’arbre à ses côtés, son meilleur allié pour éviter de salir sa robe au sol et de s’attirer les foudres de Séraphins.

Son regard fut attiré par de petites lumières qui clignotaient entre les arbres, donnant un effet féérique (jeu de mot non voulu) à la forêt. Elle sourit en reconnaissant des lucioles. Lilou aimait bien essayer de les attraper au vol. De son côté la Fée préférait les observer calmement, alors qu’elles s’envoyaient des messages lumineux. La chef s’esclaffa en se remémorant que les lucioles utilisait leur lumière lorsqu’elles étaient à la recherche d’un partenaire sexuel. Elle imagina Ajartiel se promener avec une lampe de poche qu’il faisait clignoter lorsqu’il avait envie qu’ils passent au lit, la faisant ricaner.

La fêtée était partie tellement loin dans ses pensées, à s’imaginer des scénarios farfelus, qu’elle ne remarqua pas le retour de son totem suivi de son ami Hongrois. Elle sursauta lorsque Lilou se posa sur son épaules ne l’ayant pas entendu arriver. Elle se retourna et croisa le sourire malicieux d’Ajartiel, auquel elle répondit. Elle se maudit mentalement de ne pas avoir été assez attentive. Cela faisait d’elle une très mauvaise guerrière si elle se laissait surprendre par son ennemi… Pas qu’Ajartiel était son ennemi… Ouuuf, que sa tête lui tournait.

« Vous, pauvres mortels, et votre incapacité à supporter l’alcool...» remarqua justement son ami Ange en se laissant tomber au sol.

Léanne se frotta les yeux et l’arrête du nez d’une main pour reprendre un peu ses esprits embrouillés par l’alcool et lança un regard faussement irrité à Ajartiel.

« De quoi tu parles. Je tolère très bien ma liqueur.» Fit-elle en sachant qu’elle n’était pas convaincante du tout. Elle n’avait aucune idée où elle était rendue dans son taux d’alcoolémie. Elle n’avait pas but autant depuis un bon moment, c’était sûr!

Profitant de la présence d’Ajartiel au sol, elle se laissa tomber maladroitement sur l’Ange et vient passes un de ses bras derrière son cou. Comme ça, elle n’allait pas se faire chicaner par son cousin! Lilou en profita pour se poser au sol, ressentant en partit l’effet que l’alcool avait sur sa Fée, il se sentait fatigué.

Le Magyar demanda à Léanne comment elle allait. Celle-ci laissa sortir un pff de découragement.

« Honnêtement, j’aurais souhaitée pouvoir bien tenir l’alcool et pouvoir lancer des défis de qui peut boire le plus à de gros hommes barbus qui me sous-estimerais jusqu’à ce qu’ils tombent en coma éthylique. Malheureusement, je ne suis qu’une pauvre mortelle qui n’a pas cette capacité… » dit-elle en blaguant qu’à moitié.

Elle s’esclaffa, se trouvant bien drôle. Puis grimaça quand son mal de tête lui reprit. Lilou lui dit, sarcastiquement, qu’ils allaient aimer leur lendemain matin… L’Afro-Américaine grogna : « Chuuuut, ne pensons pas à demain tout de suite… » en repoussant ses préoccupations du revers de sa main.

Elle reporta son attention vers Ajartiel, leurs visages étaient très proches et cela fit monter du sang à ses joues. N’ayant plus ses filtres réguliers qui l’empêchait de donner trop de compliments à Ajartiel pour éviter qu’il prenne la grosse tête, elle lui dit très franchement :

« Tu devrais plus souvent t’habiller en complet. Ça te va affreusement bien… Quoi que tu n’as pas besoin d’être très habillé pour être beau… »

Elle rigola un peu en repensant à leur première nuit ensemble et puis se redressa soudainement sur son siège (AKA Ajartiel) alors qu’elle était frappée par une réalisation.

« Attend, attend… Les Anges ne peuvent pas vraiment se saouler, non? Est-ce que ça veut dire que tu étais en pleine possession de tes moyens quand nous avons couché ensemble la première fois? » dit-elle en le regardant joyeusement surprise.

Personnellement, elle n’aurait pas couché avec lui cette nuit là si l’alcool n’avait pas été en jeu. Elle aurait probablement finit par lui faire des avances éventuellement, mais pas aussi rapidement… Cela fit du bien à son égo. Le chef des Anges n’avait pas eut à être sous l’effet de l’alcool pour considérer coucher avec elle la première fois. C’est qu’elle devait lui faire de l’effet même avant ça. C’était flatteur…

Suite aux paroles de sa Fée, Lilou laissa échapper un petit piaillement de surprise. Est-ce que l’Ange avait profiter Léanne dans un moment de faiblesse? Un regard noir de la chef le détrompa. Elle n’avait pas été assez saoule pour qu’on lui fasse des choses contre son gré. Il comprit le message et prit son trou, boudant pour la forme.

La proximité de l’Ange et son touché échauffèrent Léanne. Ses ailes s’agitèrent lorsque son pouce toucha la peau sensible de sa cuisse. Elle ressentait son souffle contre sa peau lorsqu’il riait et elle ne pouvait se retenir de regarder ses lèvres. Est-ce qu’il allait l’embrasser? Pendant un instant, elle cru que oui parce qu’il s’était penché vers elle, mais elle l’avait coupé avant avec ses questions. Zut, elle aurait dut se taire et le laisser poser ses lèvres contre les siennes.

Est-ce que c'était l'alcool ou il faisait chaud tout à coup? Elle sentait une goutte de sueur glisser de sa tempe en direction de son cou. Sa main qui n’était pas enlacé dans celle d’Ajartiel se mit à jouer doucement dans les cheveux de la nuque de son ami. Elle était perdue dans ses pensées peu sages lorsqu’ Ajartiel répondit à sa question, qu’elle avait déjà oublié :

«Tu sais qu’on a couché ensemble un bon paquet de fois et qu’il n’y a, le plus souvent, pas d’alcool d’impliqué, right ?»

La Fée ne put retenir son sourire et un petit rire alors qu’elle se remémorait plusieurs de ces fois. Hm… Oui, ils avaient eu de bons moments.

Sa main glissa sur son cou et puis vient se poser sur son torse. Son pouce se glissa entre deux boutons et vient effleurer sa peau. Elle se mordilla la lèvre inférieur en croisant son regard.

« En effet… Qu’est-ce que tu en penses que l’on se dirige vers ma hutte et que l’on s’y remette? Au cas où on aurait oublié comment faire quand nous ne sommes pas à jeun? »

Elle avait beau être saoule, elle avait bien fini par remarquer que ce qu’elle ressentait sous elle n’était pas juste un pli dans le pantalon du Hongrois…

Lilou la regarda, se tortiller sur Ajartiel, à essayer de le séduire et il soupira en s’ébrouant. Il avait beau tolérer d’avantage l’Ange, leurs jeux de séductions l’énervait. Mais plus récemment, il ressentait quelque chose de nouveau en provenance de Léanne lorsqu’elle était en présence du chef des Anges. Il n’avait pas encore réussi à déterminer ce que c’était, seulement que c’était de plus en plus fort. Il s’inquiétait un peu, mais ne en même temps, il avait l’impression que c’était positif.

Mais, sur le moment, il ne savait pas trop quoi faire. Il n’avait pas vraiment envie d’assister aux ébats de ces deux tourtereaux, mais en même temps, il n’avait pas envie de quitter sa Fée… C’était leur fête non? Il ne voulait pas se retrouver seul…

Heureusement, il n’eut pas à décider. Léanne, remarquant et ressentant son hésitation tendis sa main en sa direction et lorsqu’il sauta sur ses doigts, vient le porter dans le creux de son cou. Le pie-grièche, était surprise, mais oh combien heureux que son amie lui indique ainsi que sa présence était voulue et appréciée. Il roucoula en se blottissant contre elle.