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 Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)

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Ajartiel
Chef des Anges

Ajartiel

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MessageSujet: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyJeu 11 Mar - 0:35

[Suite de ce topic]

Avec Léanne en mission, Ajartiel s’était fait moins discret dans la base et Émilienne n’avait pas tellement eu de mal à le trouver. Parce que, apparemment, quand il était question de sujets sensibles liés au chef des Anges, c’était vers l’ancienne chef des Fées que la CAT se tournait... À croire qu’ils la prenaient pour sa mère ! Certes, qui d’autres aurait été mieux placé pour s’en charger ? Personne. À une époque, Joëlann aurait peut-être endossé le rôle de porteuse de mauvaises nouvelles, mais maintenant... Bref. Ça ne voulait pas dire que Émilienne était la meilleure option, juste qu’elle n’était pas la pire.

La conséquence malheureuse de cette dynamique, c’était qu’elle avait contribué à creuser un fossé entre Ajartiel et la Fée. En fait, ça n’avait pas été problématique, au début. Blâmer un messager pour le contenu de son message ne faisait pas de sens et, de toute façon, Ajartiel n’était pas du genre à mal prendre quelque message que ce soit, n’entendant que ce qu’il voulait bien entendre. Les choses avaient changé à partir du moment où elle était venue le rejoindre à Spokane, en octobre 2018. Émilienne avait alors agi comme elle le devait: de manière responsable et logique. Son premier réflexe n’avait pas été d’être l’amie dont Ajartiel avait besoin. Il avait même dû argumenter avec elle pour finalement obtenir son aide. Lui qui avait en horreur la simple idée d’avoir eu à demander !

Le Magyar n’était pas quelqu’un de rancunier. Dans un sens, ce n’était pas qu’il en voulait à Émilienne précisément, parce qu’il aurait facilement pu oublier. Il était surtout en colère contre la situation et très mauvais pour gérer ce sentiment. Incriminer (inconsciemment) la Fée était une façon (tout aussi irréfléchie) de tenir à distance des émotions autrement trop difficiles.

Il n’était donc pas spécialement jovial lorsque Émilienne prit place devant lui avec sa tête de “Il faut qu’on parle”. Oh, il lui offrit quand même un sourire et une salutation joyeuse, mais ça ne coulait pas aussi naturellement que ça avait jadis été le cas et elle le savait.


« Léanne est revenue de mission. »

« Et ? Je ne vois pas trop pour– »

« Elle a été blessée. », coupa l’ancienne chef, faisant taire l’humour d’Ajartiel, qui s’apprêtait à faire remarquer que ça ne le concernait pas et que les gens devaient vraiment arrêter de penser que Léanne et lui venaient en combo.

L’Ange devint brusquement sérieux, perdant son sourire et dévisageant la Fée devant lui avec une expression indéchiffrable. Émilienne entreprit de le rassurer, comme quoi Léanne n’était tout de même pas mourante. Elle était bien prise en charge et blablabla.

Ajartiel se leva brusquement, se fichant des détails, et prit la direction de l’infirmerie. Émilienne lui emboîta le pas, parce qu’elle avait apparemment encore des choses à dire (que l’Hongrois n’écouta pas).

Il devait voir Léanne. D’accord, ça faisait plus de deux semaines qu’il la fuyait littéralement, mais... Il pouvait se tenir loin de la Fée parce que c’était mieux ainsi, mais il ne pouvait pas supporter l’idée qu’elle souffre. Peu importe qu’Émilienne affirme que Léanne allait s’en tirer, il devait s’en assurer. Parce que.

Ajartiel n’alla pas au bout de sa réflexion justifiant l’impératif qui l’obligeait à se précipiter au chevet de Léanne. Il se contenta d’y obéir.


« Ajartiel ! », tenta une dernière fois de l’arrêter Émilienne, d’une voix forte, alors qu’il atteignait la porte de l’infirmerie. Il se dématérialisa et passa juste au travers, abandonnant la Fée de l’autre côté. Elle n’osa apparemment pas le suivre jusque dans la pièce.

Le chef des Anges affichait une expression neutre qu’on lui voyait rarement et de laquelle il était conséquemment facile de déduire, pour qui le connaissait un peu, qu’il refoulait en bloc quoi qu'aient pu être les émotions qui l’assayaient. Il repéra tout de suite le lit occupé par Léanne (à qui Séraphin tenait compagnie) et s’y dirigea sans hésiter. Il ignora complètement le Fae, qui pourrait bien penser ce qu’il voulait (comme l’équipe de l’infirmerie, d’ailleurs. Tant pis pour les rumeurs) et posa un regard critique sur les bandages qui couvraient Léanne.

Il effleura du bout des doigts l'attelle qu’elle avait au bras, ne su trop quoi déduire face à la constatation que ses ailes avaient été immobilisées dans un truc rigide opaque, et étudia d’un air sévère le pansement qui lui enserrait la tête. Ça, c’était ce qu’il pouvait voir d’elle malgré les vêtements et les draps et qui n’avait pas été déjà guéri par les infirmières...

What the hell ?


« Qu’est-ce qui s’est passé ? », exigea-t-il de savoir.

Il avait envie de la serrer dans ses bras, mais il eut suffisamment de présence d’esprit pour se retenir, de crainte de la blesser davantage. Il opta pour juste glisser sa main dans celle encore valide de Léanne, entrelaçant leurs doigts.

La vision de Léanne aussi meurtrie lui rappelait évidemment la toute dernière fois qu’il avait vu Tallulah, quand il l’avait tenu contre lui, même si tout le déni de la Terre ne lui avait pas permis d’ignorer le fait qu’il était trop tard. Il avait été trop lent. Le corps de Keir à côté d’elle...

Ajartiel chercha Lilou du regard, rassuré de voir que l’oiseau était bien là, quoique blessé lui aussi. L’attention du Hongrois revint aussitôt sur Léanne.


« Émilienne a dit... », reprit-il du même ton dur. Il ne termina pas cette phrase et fronça les sourcils, incapable de se remémorer ce qu’Émilienne avait bien pu dire.

Après une fraction de seconde d’hésitation, il se pencha pour appuyer ses coudes sur le matelas, ce qui l’amena à n’être pas tout à fait agenouillé par terre (parce que le lit était trop haut), mais pas debout non plus. Et, surtout, à être plus proche de la Fée. Même s’il ne savait pas s’il en avait le droit.


« Je suis désolé ? », tenta-t-il en s'adoucissant.

Il y avait sûrement tout un tas de choses pour lesquelles il devait s’excuser et il ne savait pas à laquelle sa demande se référait. Il espérait juste que Léanne ne le repousserait pas, comme il le méritait probablement après la façon dont il l’avait lui-même apparemment éjectée de sa vie. Il voulait être là pour elle et il serra doucement la main qu’il tenait pour essayer de lui transmettre cette intention.
Léanne Cissé
Chef des Fées

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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyDim 14 Mar - 22:15

Léanne était réveillée depuis un moment. Elle était couchée sur le côté, ses ailes attachées ensemble dans un étui rigide pour les protéger en attendant qu’elle soit remise sur pied.

Séraphin avait pu lui faire le topos sur la fin de la mission et sur son état de santé. Les deux Fées avaient pu être secourues et étaient, en ce moment, dans la pièce à côté. Il se remettaient de légères blessures et des effets de la drogue que leur avait administré les agents de la W.E.F.. L’assistant-chef les avait rencontrés et leur avait parlé de la C.A.T. et de sa mission. Ils étaient très reconnaissants aux agents qui leur étaient venus en aide. Ils souhaitaient personnellement remercier Léanne pour son sacrifice. En parlant de son sacrifice… son cousin était en train de lui expliquer l’ampleur de la blessure à son aile lorsqu’Ajartiel passa au travers de la porte de la chambre à se trouvait Léanne. Il se tut et se releva sans un mot.

La chef des Fées releva un regard rempli de larme vers lui. Son cœur fit un bon dans sa poitrine en le voyant. Elle était si contente qu’il soit là, mais… Elle ne souhaitait pas qu’il la voit dans cet état et la perte de son aile était une nouvelle qu’elle n’avait pas encore réussie à assimiler. Elle sera les dents en retenant ses larmes alors qu’il s’approchait de son lit. Non, elle ne voulait pas qu’il soit inquiet… Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète pour elle, il en avait déjà assez à gérer de son côté sans qu’elle lui apporte ses problèmes…

Elle ne cessa de le regarder pendant qu’il observait les dégâts qu’avait fait le soldat de la W.E.F. Elle lui fit un sourire pour le rassurer. Elle allait bien, il ne devait pas s’en faire… Elle ne voulait pas qu’il s’en fasse. C’était déjà assez dur de rester forte quand on venait de se faire mettre au tapis sans pouvoir se défendre. Elle se sentait si faible et misérable dans ses pansements, dans ce lit d’hôpital…

Du coin de l’œil, elle remarqua que Séraphin traina l’infirmière présente en dehors de la pièce et ferma la porte derrière lui. Il ne restait qu’elle, Ajartiel et Lilou, qui, étonnement, n’avait pas encore fais de commentaire désobligeant envers l’Ange.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda son ami.

Elle voulut lui répondre, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle serra la mâchoire et dévia le regard, pour ne pas pleurer. Mais lorsqu’elle sentit ses doigts se glisser dans les siens, elle sut qu’elle n’allait pas être capable de retenir le flot de larmes.

Lilou sautilla jusqu’à son visage, son aile blessée avait été enroulé dans un bandage pour l’empêcher de voler et permettre au os de se reformer correctement. Il alla se blottir contre le dessus de sa tête, dans ses cheveux épais qui n’étaient attachés quand une queue de cheval.

C’est correct Léanne, fit-il avant de lancer un regard vers le Hongrois. Je crois… Je crois que tu peux lui faire confiance… Tu n’as pas besoin de rester forte devant lui.

La Fée fut surprise par les paroles de son Totem. Comment ce faisait-il qu’il acceptait si soudainement Ajartiel? Lui qui avait été jusqu’à l’attaqué? Pourquoi maintenant il n’était plus fâché contre le chef des Anges.

Comme s’il eut lit dans ses pensées, l’oiseau dit : J’ai beau ne pas l’apprécier, il te rend heureuse et c’est ce qui est le plus important pour moi. Juste… stp… je ne veux plus que l’on se chicane comme ça…

À cet instant, Ajartiel se pencha pour se retrouver au même niveau qu’elle. Son regard croisa le sien, elle sentit sa lèvre inférieure tremblée.

« Je suis désolé ? » fit son ami, doucement en serrant sa main.

Ce fut tout ce dont eut besoin Léanne pour craquer. Les larmes inondèrent ses yeux, alors que des sanglots la secouèrent. Elle se mit à pleurer comme une enfant, étirant son bras valide pour entourer les épaules d’Ajartiel et le serrer contre elle. Elle pleura pendant plusieurs minutes sans réussir à se contrôler. Trop d’émotions en même temps se bousculaient dans son cœur. Elle ne savait plus si elle était triste ou soulagée, fâchée ou heureuse. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne voulait pas le relâcher. Elle ne voulait pas qu’il parte. Elle avait besoin de lui.

Au travers de ses pleurs, elle essaya de lui parler, mais cela sortit tout confus. Elle s’excusa, elle essaya de lui dire pour son aile, elle voulut lui dire qu’elle était contente de le voir, que Lilou n’était plus fâché… Mais les mots sortirent tout croches au travers de ses sanglots et ne furent qu’un fouillis inintelligible.

Finalement, après quelques minutes, ses pleurs se calmèrent doucement et elle s’éloigna d’Ajartiel. Elle essuya maladroitement ses yeux et eut un petit rire gêné.

« Pardon, j’ai… J’ai tout mouillé ton chandail. » dit-elle, gênée.

Elle renifla et alla chercher Lilou, toujours blotti contre sa tête et le serra doucement contre sa poitrine. Elle posa un petit baiser sur sa tête et lui murmura quelques mots de remerciements de faire un si grand effort pour elle. L’oiseau ferma à demi les yeux en gazouillant légèrement, content qu’elle ne l’ignore plus.

La Fée reporta son attention vers son ami et sa gorge se serra alors qu’elle cherchait comment lui expliquer la situation. Tout était encore confus dans sa tête. Sa main qui tenait Lilou alla chercher celle d’Ajartiel et l’apporta à ses lèvres. Elle posa aussi un baisé dessus et la serra gentiment.

« Tu veux bien m’aider à m’asseoir s’il te plaît? Je n’aime pas te voir sur le côté. Ça te donne un air louche. »
dit-elle avec un petit sourire tannant.

Elle allait lui raconter ce qui c’était passé. Elle allait le lui dire, mais elle avait besoin d’encore quelques minutes pour de préparer mentalement.
Ajartiel
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyMar 16 Mar - 23:19

“Je suis désolé” n’étaient apparemment pas les bons mots à dire. Ou peut-être que si. En fait, Ajartiel ne sut quoi interpréter du fait que Léanne éclata en sanglots. Elle ne le repoussa pas, ce qui était définitivement positif. Elle s’accrocha même à lui, une chose à laquelle l’Ange ne s’attendait absolument pas. S’il n’avait pas pris la peine d’écouter ce que Émilienne avait à dire, on peut déduire qu’il n’avait pas tellement réfléchi à ce qui se passerait une fois devant Léanne et, effectivement, maintenant qu’Ajartiel prenait le temps d’y songer, il n’avait aucune idée de ce qu’il avait espéré ou craint comme réaction. Mais la chef des Fées qui pleurait dans ses bras n’aurait probablement pas été dans l’une ou l’autre des listes. C’était complètement inattendu.

Et donc, voilà qu’il se trouva fort dépourvu. Il se souvint d’avoir dit un jour à Séraphin qu’il irait le chercher si Léanne pleurait, plutôt que d’avoir à endurer la situation lui-même. Ou qu’il lui enverrait sa cousine ? Peu importe. Ça avait un peu été une blague, parce qu’il ne pensait pas sérieusement un jour voir Léanne pleurer aussi ouvertement devant lui.

Il pouvait difficilement repousser Léanne le temps d’aller chercher Séraphin (ou juste demander à Léanne d’y aller elle-même), n’est-ce pas ? Parce que, oui, Séraphin s’était apparemment tiré pendant qu’Ajartiel ne regardait pas.

Ce n’était pas seulement le malaise découlant de son inaptitude totale à gérer cette situation improbable qui le perturbait. C’était le fait que de voir Léanne dans un tel état était détestable...

Il devait donc... la consoler ? Pas le choix. D’une façon ou d’une autre...

Hésitant, Ajartiel posa tentativement ses mains sur les épaules de la Fée. Séraphin avait dit de la tenir dans ses bras, mais le Magyar ne savait même pas ce qu’il avait le droit ou pas de toucher, ce qui risquait de blesser davantage l’Afro-américaine versus les parties de sa personne qui étaient intactes.

Il n’était pas certain de s’il devait dire quelque chose. Léanne parlait, mais Ajartiel n’aurait même pas été capable de dire de quelle langue il s’agissait, tant l’ensemble était noyé par des larmes. Alors il fit une chose qu’il ne faisait jamais : il s’arma de patience. Et attendit que l’élan émotif de Léanne passe.

C’était tellement incongru comme situation qu’il se demanda s’il devait vraiment s’inquiéter. Émilienne avait dit que Léanne n’était pas mourante... n’est-ce pas ?


« Pardon, j’ai… J’ai tout mouillé ton chandail. », articula finalement intelligiblement la Fée, en reculant et en s’essuyant le visage d’un air embarrassé.

Comme si Ajartiel allait se plaindre pour de l’eau sur son gilet... Il jeta quand même un regard au vêtement, tirant sur le tissu pour voir, surtout pour se donner quelque chose à faire. Une seconde de distraction pour s’assurer que son visage ne trahissait aucune émotion gênante, avant de faire de nouveau face à son amie.

Sa bonne résolution de garder une expression relativement neutre ne survécut pas bien longtemps, l’incompréhension s’affichant l’instant suivant sur ses traits, lorsque Léanne captura l’une de ses mains et y déposa un baisé.

Pourquoi ?


« Tu veux bien m’aider à m’asseoir s’il te plaît? Je n’aime pas te voir sur le côté. Ça te donne un air louche. », ajouta la Fée, agissant somme toute quand même de façon plus normal.

Ajartiel n’avait aucune idée de si elle avait le droit de s’asseoir ou pas, dans son état. Mais c’était Léanne. Si elle voulait s’asseoir, elle le ferait, avec ou sans son aide. Il opta donc pour lui faciliter la tâche.


« C’est mon air naturel. Je suis un mec louche. Ton coup à la tête a affecté ta mémoire ? », demanda-t-il, pince-sans-rire, pour camoufler son hésitation. Encore une fois, il se retrouvait avec le problème de ne pas savoir où exactement son amie avait mal.

Il la laissa guider l’opération et se contenta de la soutenir jusqu’à ce qu’elle soit assise. Après quoi, il prit lui aussi place sur le lit, à côté d’elle, épaule contre épaule, pour lui servir d’appui si besoin.


« Il est terrible, ton cousin. Il me sort un discours éducatif de juste deux phrases sur quoi faire face à Léanne-en-pleure et après il me laisse comme ça. Boom. Apprentissage par l’expérience. Je suis adepte de cette technique d’enseignement, mais je réalise que c’est vraiment un million de fois plus marrant en tant que prof qu’en tant qu’élève. », commenta légèrement l’Ange, pour briser le silence.

Il n’était pas certain de ce qu’il pouvait dire ou pas sans risque. Considérant que les deux dernières fois qu’il avait vu la Fée s’étaient terminées affreusement mal à cause de choses qu’il avait faites ou dites, il avait la sensation de devoir marcher sur des oeufs. Cependant, cette idée le répugnait et il préféra faire autrement. La bonne vieille attitude du Ajartiel nonchalant était confortable. L’insouciance était sa marque de commerce. Il n’allait pas prendre le risque de changer qui il était depuis les 16 dernières années. C’était trop hasardeux. Léanne pouvait apprendre à être amie avec juste cette part de lui ou le rejeter. Au moins, le reste de lui allait demeurer trop inaccessible pour en pâtir. Et puis, le résumé de leur dernière soirée, c’était que rien ne présageait qu’ils allaient pouvoir rester amis, de toute façon...

Ajartiel offrit un sourire amusé à la Fée.


« Je suppose que je devrais en tirer une leçon, mais... nan. J’aime trop pousser des Anges du haut d’un ravin comme des oisillons en dehors d’un nid. »
Léanne Cissé
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyMer 17 Mar - 23:28

Avec l’aide de son ami, elle s’assit sur le bord de son lit, les jambes pendantes. Il s’installa à ses côtés et instinctivement, la main valide de la Fée alla trouver celle de l’Ange. Elle glissa ses doigts dans les siens, pour se rassurer qu’il ne partirait pas tout d’un coup. Elle ne voulait pas qu’il quitte sans qu’ils aient put se réconcilier. Elle ne voulait pas qu’il recommence à l’éviter.

Lilou s’installa sur ses cuisses et regarda Ajartiel, avec, pour une fois, aucune méchanceté dans son regard. Il avait, certes, décidé de donner sa chance au grand blond idiot, mais il avait un nouveau respect pour l’Ange qui c’était précipité au chevet de sa Fée. Peut-être qu’il ne portait pas assez attention au Totem au goût de celui-ci, mais, au moins, il s’inquiétait pour Léanne et semblait vouloir être à ses côtés lorsqu’elle en avait le plus de besoin. L’oiseau était prêt à faire des concessions s’y le Hongrois prenait soin de sa Fée.

Gênée d’avoir été aussi émotive en présence d’Ajartiel, elle fut contente qu’il brise le silence qui s’était installé pendant qu’elle cherchait le courage de dire à voix haute ce qu’elle venait d’apprendre.

Lorsqu’il évoqua Séraphin, elle tourna la tête vers lui et le dévisagea, surprise. Ils avaient parlé de ses crises de larmes? C’était bien le dernier sujet qu’elle aurait cru qu’ils avaient abordé. Elle se demandait si son cousin avait voulu préparer l’inaptitude sociale qu’était Ajartiel à gérer ses pleurs. Avait-il des pouvoirs de divinations pour déterminer avant elle, que cette situation allait se produire plus tôt que tard? Tssss, Léanne aurait préféré ne pas se montrer aussi vulnérable à Ajartiel, mais la journée avait été forte en émotions. Le choc de la nouvelle et l’inquiétude d’Ajartiel avaient été trop d’informations émotives à traiter dans un court laps de temps et elle avait craquer.

Elle sourit à sa remarque sur sa façon d’enseigner. C’était cocasse de voir que le bourreau se fasse servir sa propre médecine. Elle n’avait toutefois pas espoir que ça le fasse changer ses méthodes d’enseignements

Puis el se tourna vers elle, tout sourire et lui dit :
« Je suppose que je devrais en tirer une leçon, mais... nan. J’aime trop pousser des Anges du haut d’un ravin comme des oisillons en dehors d’un nid. »

Le cerveau de Léanne prit quelque temps à enregistrer l’information qu’il venait de recevoir et pendant un moment, elle le regarda avec des grands yeux surpris. Et puis… elle éclata de rire. Elle se plia en deux et retira sa main de celle de l’Ange pour retenir Lilou et se tenir le ventre de sa main valide. Ses rires étaient espacés par des petits « ouille » et des « aïe ». Elle finit par reprendre sa position sur le lit alors que son fou rire se calmait. Elle passa un doigt sous ses yeux pour essuyer ses larmes de rires cette fois.

« Ouf. Tes idioties m’ont manquées, mais je pense que c’est mieux pour mes côtes cassées que je ne ris pas trop. Ha. Ha. Outch… » dit-elle en grimaçant de douleur.

Elle sourit et se faufila doucement sous le bras d’Ajartiel. Elle avait besoin de ce contact physique, elle souhaitait qu’il la touche. Pour qu’elle sache que tout ça était bien réel, qu’elle était bien en vie. Après ce qu’elle avait vécu, c’était important. Elle s’en fichait un peu si ça faisait mal. Elle était habituée à la douleur et si ça faisait mal, ça voulait dire que c’était encore attaché à son corps… pas comme son… Elle ne réussit pas à finir sa pensée.

Son sourire disparu alors qu’elle se remémora qu’avant la blague de son ami angélique, elle avait souhaité lui dire quelque chose. Mais l’idée de l’énoncer lui faisait peur, parce qu’en le disant, elle avait l’impression de rendre la chose plus tangible. Elle ne pourrait plus se défiler, elle n’aurait pas le choix d’affronter la réalité et ça lui faisait peur.

Elle déglutit et prit une grande inspiration, serrant Lilou un peu plus contre elle.

« Je me suis fait arracher une aile. Les médecins ne croient pas que je pourrais voler à nouveau… » lâcha-t-elle d’une traite pour s’en débarrasser.

Elle n’osa pas regarder Ajartiel. Elle avait peur de ce qu’elle verrait dans ses yeux. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète. Elle ne voulait pas qu’il la prenne en pitié. Elle observait Lilou en lui flattant doucement la tête. Le Totem poussa doucement sa tête contre sa main.

Séraphin a dit… commença-t-il.

« Je sais. » le coupa Léanne. Elle soupira. « Lilou me dit que Séraphin m’a promis qu’il trouverait un moyen pour que je puisse voler. Il dit qu’il connait quelqu’un qui pourrait sans doute me créer une prothèse. Mais je ne veux pas me faire d’espoir. Les ailes des Fées sont très flexibles et légères, je ne crois pas qu’il existe un matériau qui aient ses caractéristiques et qui soit assez résistant… Je… »

Elle sera les dents alors qu’une autre vague de tristesse lui venait. Elle ne voulait pas encore s’effondrer en larmes, une fois en 5 minutes c’était assez. Elle sentit malgré tous des larmes remplir ses yeux. Elle se blottit un peu plus contre le chef des Anges, évitant encore de le regarder dans les yeux.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptySam 20 Mar - 19:14

Léanne éclata de rire. La bonne humeur communicative de la Fée chassa une grande partie du malaise d’Ajartiel, qui se mit à rire lui aussi. Au départ, c’était pour des moments comme celui-là qu’il s’était rapproché de Léanne, non ? Des instants où, contre toute attente, elle cédait à ses pitreries. Où la femme stricte devenait joyeuse et détendue.

Lorsqu’elle se calma assez pour pouvoir parler, Ajartiel continua de sourire, satisfait de sa petite victoire. Dans cette atmosphère légère, il n’avait pas de mal à “oublier” la façon dont Lilou l’avait dévisagé un peu plus tôt, probablement indigné que l’Ange ose revenir rôder auprès de sa Fée. Le Magyar avait compris le message, mais il allait y obéir... plus tard.


« Idioties ? », répéta naïvement Ajartiel, feignant de ne pas comprendre ce qui, dans sa remarque précédente, pouvait être perçu comme une blague. Il ne poussa cependant pas la comédie plus loin. Il aimait faire rire Léanne, mais il ne voulait pas qu’elle ait mal.

Et puis, il n’aurait peut-être pas été capable de continuer son cinéma de toute façon, parce que la Fée le surprit en se glissant sous son bras, tout contre lui.

Il était étrange de la sentir s’accrocher à lui comme s’il risquait de disparaître. Il ne lui connaissait pas ce genre de besoin... d’affection ? de soutien ? C’était bizarre, mais probablement moins intimidant qu’il ne l’aurait imaginé. Peut-être parce que le moment s’y prêtait, d’une certaine façon. C’est donc sans vraiment y penser, presque naturellement, qu’il raffermit sa prise sur les épaules de la Fée en réponse.


« Je me suis fait arracher une aile. Les médecins ne croient pas que je pourrais voler à nouveau… »

Le cerveau du chef des Anges assimila l’information avec une seconde de retard et il se demanda ensuite s’il avait bien entendu. Par automatisme, Ajartiel tourna la tête en direction du dos de Léanne, mais il ne pouvait bien sûr rien voir des dégâts. Parce qu’il était mal placé pour ça et parce que les ailes de Léanne (ce qu’il en restait ?) étaient dans une gaine protectrice de toute façon.

Arracher ? Ça avait dû faire un mal de chien... Toute l’aile ou juste une partie ou juste... Ouais, au fond, dans tous les cas, ça ne devait pas changer grand chose. Mais est-ce qu’elle avait pu le voir elle-même ? Comment est-ce que ça avait pu arriver ? Dans quelle genre de mission était-elle allée ?


« Je sais. »

L’attention de l’Ange revint vers le visage de son amie, mais il n’eut pas le temps de demander ce qu’elle savait, car elle précisa tout de suite.

Une prothèse... C’était une bonne idée. Il était quand même injuste qu’un Ange puisse se remettre d’une amputation sans la moindre petite cicatrice, littéralement, et que les Fées et leurs soi-disant pouvoirs de guérison extraordinaires ne puissent pas. Pour au moins la seconde fois dans sa vie, Ajartiel considéra que ce pouvoir féérique était définitivement beaucoup trop survalorisé par rapport à ce qu’il valait vraiment.

Léanne se serra davantage contre lui et l’Hongrois réalisa qu’il devait probablement dire quelque chose.


« Tu es têtue, Léanne. Dans le bon sens. Tu es ce genre de personnes pleines de volonté qui refusent que les choses n’aillent pas dans le sens où elles le devraient, au point où ça peut même être énervant pour nous, pauvres mortels, qui préférons les solutions de facilité et tant pis si le résultat est sous-optimal. », remarqua-t-il tout d’abord, un peu nonchalamment.

Ajartiel ne l’avouerait jamais, parce qu’il avait une fierté, merci bien, mais le simple fait qu’elle ait réussi à lui faire avoir quelques discussions sérieuses démontrait qu’elle était beaucoup trop forte. Cette fille ne baissait juste jamais les bras.


« Si tu veux voler, tu voleras, même si ça implique d’avoir à te construire un jet pack maison. Et d’étudier l'ingénierie avant, pour savoir comment faire... », ajouta-t-il. « Ce serait d’ailleurs probablement un peu effrayant... Je regrette d’avoir soulevé l’idée. »

Il tenta de capter le regard de la Fée, souriant d’un air espiègle, mais il détourna ensuite à nouveau la tête pour un dernier commentaire un peu trop honnête. Le genre qu’il ne pouvait pas faire en soutenant son regard.

« C’est correct si tu ne veux pas te faire d’espoir. Je peux en avoir assez pour deux personnes. »

Est-ce que c’était bizarre ? Est-ce qu’il venait de détourner la conversation vers quelque chose de trop sérieux ? Il fallait qu’il enchaîne rapidement sur quelque chose de plus stupide.

« T’auras besoin d’un prof pour réapprendre ? Hey, je pourrais aider. Aucune promesse, mais je tenterai de résister à l’envie de te balancer du haut d’un ravin. »

Pourquoi est-ce qu’il venait de proposer ça ? Il était supposé prendre de la distance par rapport à elle... Il était vraiment nul avec ses bonnes résolutions. Heureusement que Lilou ne pouvait plus voler. Haha...
Léanne Cissé
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyDim 21 Mar - 15:36

Léanne reniflait et essuyait ses larmes lorsqu’Ajartiel se mit à parler. Elle s’arrêta dans son mouvement et tourna son regard vers la porte de la chambre en l’écoutant, étonnée qu’il dise des choses sensées.


Lorsqu’il eut fini, Léanne le regarda avec gratitude et respect. Elle ne lui avait pas fait part de ce qui était arrivé pour qu’il essaye de la réconforter. Elle l’avait fait parce qu’elle ne souhaitait pas qu’il l’apprenne de quelqu’un d’autre. Elle pensait que l’annonce de sa blessure allait être suivie par un lourd silence malaisant et probablement par une blague de la part du chef des Anges pour détendre l’atmosphère. Elle était agréablement surprise qu’il s’essaye à trouver des mots pour la réconforter et qu’il réussisse avec brio. Ce qu’il venait de lui dire lui réchauffait le cœur et lui faisait du bien. Elle sourit doucement, appréciant les paroles de l’Ange.

« C’est correct si tu ne veux pas te faire d’espoir. Je peux en avoir assez pour deux personnes. »
dit le Hongrois, très sérieusement.

Léanne sentit les larmes monter à nouveau à ses yeux. Est-ce que c’était correcte qu’elle s’appuie sur quelqu’un? Elle ne voulait pas être un fardeau. Ajartiel avait déjà tellement de problèmes de son côté, il devrait se concentrer sur lui-même et pas sur elle… Mais en même temps, en ce moment, alors qu’elle devait accepter qu’elle ne pourrait plus voler de ses propres moyens, l’idée d’avoir quelqu’un vers qui elle pourrait se tourner pour aller chercher un peu de réconfort était… facile à accepter. Elle laissa sa tête retomber sur l’épaule de son ami avec un sourire triste.

Et si Léanne était surprise par les mots d’Ajartiel, Lilou était tout simplement estomaqué. Il n’aurait jamais pensé que l’Ange puisse avoir la maturité émotionnelle de dire des choses aussi réfléchies. Il releva les yeux vers sa Fée et en voyant qu’elle souriait, il ne put que réaliser que, peu importe ce qu’il lui aurait dit, ça n’aurait pas eu le même effet. Il n’eut d’autre choix que d’admettre que l’Ange remontait lentement dans son estime.

Wow, dit-il dans son souffle, un peu jaloux que le Hongrois ait cet effet sur Léanne

« T’auras besoin d’un prof pour réapprendre ? Hey, je pourrais aider. Aucune promesse, mais je tenterai de résister à l’envie de te balancer du haut d’un ravin. »
blagua finalement Ajartiel faisant rigoler la Fée.

« Merci. Beaucoup. »
fit Léanne en pesant ses mots. Elle releva les yeux vers Ajartiel avec un beau sourire reconnaissant sur ses lèvres.

Merci d’être là, merci de croire en moi, merci de m’encourager, aurait-elle pu dire, mais comme elle n’avait pas sût quelle phrase choisir, elle avait décidé d’y aller pour le plus simple. Elle l’observa un instant, le trouvant beau avec ses cheveux en pagailles et son ses yeux bleutés. Elle eut un petit sourire énigmatique et alla déposer un léger baisé sur sa joue.

« Et j’aimerais bien ça… Que tu m’aides à réapprendre, pas que tu me balances du haut d’un ravin. »[/b] dit-elle en se réinstalla contre lui en gratouillant Lilou derrière la tête.

Après un moment de silence confortable, Léanne changea le sujet pour essayer de régler un problème qu’elle n’arrivait plus à tolérer.

« Tu sais… Lilou m’a fait savoir, tantôt, qu’il allait faire des efforts pour t’accepter… Et comme, si j’ai bien compris, la dernière fois, vous avez essayé de communiquer… »

Oui, avec les livres, comme avec James. Mais c’était pénible! Ugh!
fit l’oiseau.

« Ce que Lilou a trouvé très fastidieux… Je peux vous servir d’interprète. Je sais qu’il y a beaucoup d’animosité entre vous et comme je tiens beaucoup à vous deux et que je n’ai pas envie de rejeter l’un ou l’autre, je veux vous aider à essayer de vous comprendre. »
dit-elle avec un air déterminé. « Lilou, est-ce que tu souhaiterais commencer? Je pense que tu as quelque chose à dire à Ajartiel. »

Le Totem fit gonfler ses plumes et claquer son bec, agacé que Léanne le met sur la sellette (je n’aime pas ce mot). La Fée s’en amusa.

« Regarde Aja, quand il gonfle ses plumes, il le fait soit parce qu’il a froid, soit parce qu’il a eu peur ou par orgueil ou irritation. Je te dirais que 90% du temps c’est par orgueil. Lilou est très susceptible. » fit-elle avec un sourire.

Lilou s’agita en piaillant d’indignation, picorant les mains de Léanne pour la punir de se moquer de lui. Ce qui ne fit qu'amuser d’avantage la Fée. Il finit par se calmer et Léanne aussi. Toujours sur les cuisses de sa Fée, le Totem leva les yeux vers Ajartiel.

« Ça c’est son regard déterminé. » dit l’Afro-Américaine de qui déclencha une autre série de piaillements et de petits coups de becs.

Elle sourit et le calma en le flattant doucement.

« Pardon, j’arrête. Tu peux y aller. » dit-elle en excuses à la pie-grièche.

L’oiseau se tourna à nouveau vers Ajartiel et gazouilla doucement quelques notes avant de tourner la tête vers Léanne pour qu’elle traduise.

« Lilou s’excuse de t’avoir attaqué l’autre jour. Il dit qu’il n’aurait pas dut s’emporter comme ça. Il était frustré que je l’ai encore mis dehors et n’aurait pas dû se venger sur toi. C’est bien ça Lilou? » traduisit-elle.

L’oiseau gris n’osait plus regarder l’Ange maintenant, gêné que ses mots soient ainsi dévoilés. Il n’aimait pas se sentir vulnérable. Il hocha quand même la tête pour confirmer que ce qu’avait dit Léanne représentait bien sa pensée.

La chef des Fées sourit doucement avant de retourner son attention vers Ajartiel, elle s’étira pour murmurer à son oreille : « Il est jaloux de l’attention que je te donne. C’est très difficile pour lui qu’un autre mâle soit important dans ma vie. »
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyDim 21 Mar - 22:02

Ajartiel venait probablement d’user de toutes ses maigres capacités d’empathie et de brûler tout le peu de chance qu’il avait dans le domaine obscur du réconfort d’autrui, mais il réussit apparemment à obtenir un résultat positif. Léanne avait l’air contente et ne pleurait plus. Il était donc probablement temps qu’il s’éclipse rapidement avant que ça change.

« Et j’aimerais bien ça… Que tu m’aides à réapprendre, pas que tu me balances du haut d’un ravin. », relança la Fée.

L’Ange répondit d’une brève exclamation mi-déçue mi-moqueuse. Il avait juste dit qu’il allait essayer. Elle aurait dû s’inquiéter, pas le remercier. Il n’enchaîna cependant pas et laissa la blague mourir. Il allait se lever pour partir, lorsque Léanne reprit la parole pour aborder le pire sujet possible : Lilou.

Des efforts pour l’accepter ? Ugh. Ajartiel grimaça en fixant un point sur le plancher devant lui. Il n’avait pas envie que Lilou apprenne à l’apprécier. L’oiseau avait le droit de ne pas l’aimer et rien ne l’obligeait à devoir changer ce sentiment. Ajartiel préférait de loin se faire détester franchement que d’avoir en face de lui un hypocrite qui “veut bien faire”.

Et voilà que Léanne voulait servir d’interprète. Non, mais, c’était pire. Même s’il était honorable de la part de la Fée de vouloir les voir s’entendre, il n’y avait pas de raison. Elle n’avait pas à choisir, honnêtement. Ce n’était pas comme s’il y avait quelque chose de brisé à réparer. Lilou avait fait savoir qu’il n’était pas intéressé à connaître Ajartiel et, en retour, le chef des Anges était tout à fait enclin à justifier ce sentiment.


« Lilou, est-ce que tu souhaiterais commencer? Je pense que tu as quelque chose à dire à Ajartiel. »

Ça sonnait affreusement comme un ordre donné à la pauvre bête.

Et puis Léanne se lança dans un enseignement sur le langage non-verbal aviaire. Ajartiel accepta de regarder, parce qu’il devait bien poser son regard quelque part de toute façon, mais son expression était neutre. Il était agacé, mais essayait de se convaincre d’être plutôt indifférent. Il n’allait pas apprendre à interpréter Lilou, c’était une perte de temps.


« Ça c’est son regard déterminé. »

Déterminé à gagner les faveurs de sa Fée, oui. Résolu à faire les sacrifices nécessaires pour ça.

Lilou s’excusait. Apparemment. Parce que c’était ce que Léanne voulait, de toute évidence. Ajartiel observa Lilou, qui faisait tout sauf lui rendre son regard. Ouais... très convainquant...


« Il est jaloux de l’attention que je te donne. C’est très difficile pour lui qu’un autre mâle soit important dans ma vie. », lui confia alors Léanne, dans un murmure. Et c’était probablement la remarque de trop.

« Arrête. », exigea Ajartiel avec sérieux.

Il s’extirpa de la prise de Léanne et se leva pour s’éloigner. Ses ailes se matérialisèrent, peut-être pour la protection supplémentaire inconsciente qu’elles lui offraient. Les rémiges glissèrent sur la petite table à côté du lit de Léanne et envoyèrent tout ce qui s’y trouvait par terre. Ajartiel ne s’y attarda absolument pas. Il refit face à la Fée, maintenant à une distance raisonnable d’au moins trois mètres, en se passant une main sur le visage.


« Ne dis pas ce genre de chose. », précisa-t-il, toujours aussi grave. « On dirait que tu t’attaches et on sait tous les deux que c’est la dernière chose que tu souhaites. »

C’était en partie la raison de son malaise, mais pas uniquement.

« Je suis pas... » Important.

Ajartiel croisa les bras et détourna la tête. Il fallait qu’il arrête d’avoir ce genre de conversation. C’était malsain pour son équilibre mental, par ailleurs fragile depuis la confirmation de la mort d’Hannah. Il était LPM, un mec joyeux et rien de plus.


« Mon ego, déjà immense, s’auto-suffit. », reprit-il en forçant un sourire espiègle.

Désespérément en quête d’une façon de changer de sujet, il ajouta ensuite le premier truc à peu près potable qui lui passa par la tête, sur le même ton enjoué :


« Considérant ta convalescence... Tu vas survivre au fait de ne pas travailler ? ou tu veux que j’aille te chercher de la paperasse ? Je peux t’en donner un peu de la mienne, en prime. Dans ma grande miséricorde. »
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyLun 22 Mar - 19:30

« Arrête. » fit soudainement Ajartiel, ayant perdu toute trace de moquerie dans sa voix.

Ce mot eut l’effet d’une douche froide sur la Fée. Elle avait été trop insistante. Peut-être avait-elle abordé le sujet de la mauvaise façon? Elle avait tellement voulu régler rapidement le problème entre Lilou et Ajartiel, qu’elle s’y était prit de la mauvaise manière et avait fait peur à l’instabilité émotionnelle qu’était son ami angélique.

Elle figea complètement alors qu’il se relevait pour la laisser seule sur le lit. Lilou sauta sur le lit dans le mouvement et ensuite utiliser l'oreiller pour monter sur la tête du lit. Lorsque l’Ange fit apparaître ses ailes, le cœur de Léanne se serra. Sans même y réfléchir, elle tendit son bras valide vers lui pour essayer de le rattraper et s’exclama :
« Ne part pas! »

Heureusement, il se retourna vers elle à quelques pas du lit, au lieu de partir en passant au travers du plafond comme elle l’avait craint. Toujours aussi sérieux, il lui dit :
« Ne dis pas ce genre de chose. », précisa-t-il, toujours aussi grave. « On dirait que tu t’attaches et on sait tous les deux que c’est la dernière chose que tu souhaites. »

Ne pas dire quel genre de chose? Que Lilou était jaloux? Ou était-ce en lien avec ce qu’elle avait essayé de lui expliquer sur le langage non-verbal de la pie-grièche? Et pour ce qui était de l’attachement, n’était-ce pas normal qu’elle s’attache à lui alors qu’ils développaient leur amitié? N’était-il pas, lui-même, attaché à elle comme l’avait démontré son empressement à venir s’assurer de son état de santé?

« Je suis pas... » commença-t-il.

« Tu n’es pas quoi? » demanda la Fée, mais il remit soudainement son masque et sortit une blague de mauvais goût.

Léanne soupira doucement et secoua lentement la tête en le regardant, désapprouvant le tournant qu’il essayait de donner à la conversation. Elle ne réagit pas à sa dernière remarque sur le travail et essaya plutôt de se lever, en utilisant, comme appui, le pied du lit. Malheureusement, elle n’était pas assez forte pour se remettre sur ses pieds. En soupirant, elle se rassit maladroitement. Après avoir grimacer de douleur, elle releva la tête vers Ajartiel et prit une grande inspiration pour ne pas s’emporter. C’était très difficile avec ses multiples blessures et le mal de tête qui avait commencé à enserrer son crâne. Elle eut un bref élan de tristesse en regardant les grandes ailes blanches de l’Ange, réalisant qu’ils n’avaient jamais prit le temps de voler ensemble à l’extérieur, juste tout les deux… Maintenant il était trop tard pour ça… Elle fronça le nez et puis se ressaisi.

Elle tandis sa main valide vers Ajartiel pour qu’il la prenne et se tienne devant elle.

« Viens. Pas besoin de t’enfuir, je ne te mordrais pas… aujourd’hui » fit-elle alors qu’un petit sourire apparaissait brièvement sur ses lèvres après sa blague.

« Je ne sais pas de quoi tu as si peur Ajartiel et ça m’attriste de te voir comme ça. Oui je m’attache à toi. Je tiens à toi et c’est normal. Ça ne me fait pas peur. Tu es probablement un de mes meilleurs amis (si on ne compte pas ma famille). Alors je m’attends à ressentir ce genre de chose pour toi. Si tu n’es pas confortable avec ça, si tu as besoin d’un peu d’espace, dis-le-moi maintenant et je vais prendre mes distances. Je n’en ai pas envie, mais je vais le faire, pour toi. » fit-elle doucement en le regardant directement.

Elle prit une autre grande inspiration en fermant les yeux un instant. Elle se demandait vraiment ce qui avait créé tous ces processus de défenses chez le Hongrois. Léanne ne voulait pas savoir si c’était une personne en particulier qui était responsable des blessures émotionnelles de son ami, parce qu’elle risquait d’avoir des idées de meurtre. Elle releva son regard vers l’Ange et fit une petite moue. Est-ce que ce serait trop demander d’avoir un câlin? Elle avait l’impression qu’il en avait autant besoin qu’elle.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyMar 23 Mar - 0:41

Ajartiel grimaça en voyant Léanne (par ailleurs totalement de glace face au fin trait d’humour qu’il venait de faire) essayer de se lever. Il fit instinctivement un pas dans la direction de la Fée, mais elle eut heureusement le bon sens de ne pas s’acharner et elle abandonna d’elle-même l’idée de se mettre debout. Et l’Ange resta donc stupidement là où il était.

Il regrettait son emportement. Léanne avait suffisamment de raisons d’être préoccupée sans qu’ils ne discutent de Lilou maintenant. Même si elle était celle à avoir amené le sujet, il aurait dû juste... faire comme si de rien n’était. En attendant qu’elle soit remise de ses blessures, au moins. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas pu se retenir ? Il était bon pour feindre l’indifférence, normalement.

Les ailes d’Ajartiel s’agitèrent brièvement, signe de son inconfort. Lorsqu’il le réalisa, il les força cependant à se tenir tranquilles, bien serrées contre son dos.


« Viens. Pas besoin de t’enfuir, je ne te mordrais pas… aujourd’hui », blagua la chef des Fées en tendant la main.

Le Magyar la regarda en hésitant. Il n’était pas en train de s’enfuir. Il était... en train de ne pas s’enfuir. Genre.

Léanne se remit à parler et Ajartiel fronça les sourcils, une impression de déjà-vu contribuant à son malaise. Il n’avait pas peur. À qui est-ce qu’il avait déjà répondu ça ?

Et puis le déclic se fit dans l’esprit de l’Ange lorsque Léanne affirma qu’il était l’un de ses meilleurs amis. Il avait ri de l’inquiétude d’Hannah, qui le pensait seul. Il avait argumenté sarcastiquement qu’il avait plein de “pseudo-amis encore en vie”. Ou quelque chose de similaire.

« Tu ne mérites pas ce que tu t’infliges. De quoi as-tu peur ? », avait demandé l’Américaine.
« De rien. Vraiment. » Il avait chassé la question sans même la considérer.
« Quel est le pire qui puisse arriver, si tu acceptes de te confier et que ça se passe mal ? »


« Si tu n’es pas confortable avec ça, si tu as besoin d’un peu d’espace, dis-le-moi maintenant et je vais prendre mes distances. Je n’en ai pas envie, mais je vais le faire, pour toi. », proposa Léanne.

« C’est pas ce que je veux. », contra automatiquement Ajartiel. Hey, il était venu à l’infirmerie, sans réfléchir, à la seconde où il avait su que Léanne s’y trouvait. Il ne voulait définitivement pas la rayer de sa vie. Franchement.

L’Hongrois revint finalement vers la Fée et lui prit la main, comme si ça pouvait lui éviter d’avoir à expliquer sa réponse. Mais évidemment que non. Ça aurait été trop beau. Comment Léanne parvenait-elle toujours à l’obliger à réfléchir ? Uh...

Ajartiel passa sa main libre dans ses cheveux en détournant la tête, mal à l’aise. Son regard se posa sur Lilou et il observa l’oiseau un instant.

Le pire qui pouvait arriver ? Il suffisait juste d’avoir assez d’imagination... N’était-ce pas ce qu’il avait répondu à Hannah ?


« Je suis... juste un mec. Avec un problème de mensonge pathologique. », résuma-t-il péniblement.

Il ferma les yeux une seconde, grimaça, puis trouva finalement assez de volonté pour pouvoir regarder Léanne avec un air triste.


« J’aime qu’on passe du temps ensemble, mais ton Totem ne m’aime pas. Et tu ne devrais pas argumenter avec lui contre ça, pour lui faire changer son... intuition, ou je sais pas. Il n’y a pas de raison que je sois une source de débat. »

L’Ange ne continua pas son aveu jusqu’à argumenter qu’il n’était pas important. Déjà parce que ça aurait fait trop plaisir à Lilou d’entendre ça et, par principe, Ajartiel ne pouvait pas donner ce genre de satisfaction à quelqu’un qui ne l’aimait pas. Ensuite, parce qu’il supposait que ça sonnerait affreusement trop dramatique. Léanne allait forcément rejeter l’idée et/ou le prendre en pitié. Non merci.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyMer 24 Mar - 15:46

Ajartiel fut très rapide à répondre à la suggestion de Léanne. Il ne souhaitait pas qu’ils arrêtent de se voir. La Fée soupira, soulagée. Elle aurait été triste si ça avait été ce qu’il voulait, même si elle aurait respecté son choix.

Il accepta finalement de prendre sa main et la chef des Fées sourit en passant affectueusement son pouce sur le dos de sa main. Elle releva la tête, son attention tournée vers lui. Elle ne savait pas s’il était prêt à s’ouvrir sur le sujet de ses angoisses sociales et elle n’avait pas besoin qu’il le fasse tout de suite, s’il n’en avait pas encore le courage. Mais elle ne voulait pas non plus le laisser se retirer dans ses mécanismes de défenses et le laisser éviter de parler de Lilou et de leur amitié. C’était trop important à ses yeux.

L’Afro-Américaine sourit lorsqu’il passa sa main dans ses cheveux, ne pouvant s’empêcher de remarquer que, même dans la situation un peu tendue actuelle, ce simple mouvement lui faisait de l’effet. Ah… elle qui avait cru naïvement que leur « truc » allait être simple et sans chichi. Ce n’était pas très gentil pour Ajartiel, mais elle n’aurait jamais imaginé que derrière ce bouffon toujours souriant il y avait un être complexe et blessé. Pourtant, elle le savait bien, les gens qui sourient le plus son souvent les plus meurtris. Séraphin faisait partie de cette catégorie de personnes…

« Je suis... juste un mec. Avec un problème de mensonge pathologique. »
finit par dire l’Ange, indiquant à la Fée que lui-même ne semblait pas connaître l’ampleur de ses intrications.

Elle fut toutefois surprise qu’il se décrivent ainsi. Elle n’avait pas eu l’impression qu’il lui avait mentit tant que ça. Il inventait des histoires acadabrantes, évitait de répondre à des questions qui le mettait mal à l’aise et revêtait un masque pour cacher ses souffrances, mais mentir? N’avait-il pas été honnête avec elle lorsqu’ils avaient parlé à cœur ouvert? Quels mensonges lui avait-il dit qu’elle n’avait pas relevé?

Elle fronça les sourcils, mais décida d’ignorer cette remarque. Jusqu’à preuve du contraire, il avait été honnête avec elle et elle lui faisait confiance. Lorsqu’il releva son regard vers elle, elle adoucit le sien et serra un peu plus sa main dans la sienne.

« J’aime qu’on passe du temps ensemble, mais ton Totem ne m’aime pas. Et tu ne devrais pas argumenter avec lui contre ça, pour lui faire changer son... intuition, ou je sais pas. Il n’y a pas de raison que je sois une source de débat. »
dit-il avec un air de dépit.

Lorsqu’il eut fini, un silence s’installa. Pas parce que Léanne ne savait pas quoi répondre, mais parce qu’elle se retenait très fort de rire. Elle se serra la mâchoire et se crispa dans son effort. Finalement, elle craqua et éclata de rire. Entre ses esclaffements, elle s’excusait à profusion et se plaignait de la douleur que ses rires lui causaient. Elle se força toutefois à reprendre contenance le plus rapidement possible pour ne pas insulter d’avantage son ami. Lilou, de son côté lançait des regards noirs à sa Fée.

« Oh, Ajartiel. Je suis tellement désolé, tu fais l’effort de me dire une de tes pensées et je te récompense en riant. » fit-elle en essuyant une larme de sa main qui avait lâché celle de l’Ange lorsqu’elle gloussait. « C’est que, tu vois, si j’avais écouté l’intuition de Lilou, je serais encore vierge et je n’aurais jamais été avec James! Il a été comme ça avec tous les hommes dont j’ai été proche. Il a même été comme ça avec mon père! Ce n’est pas qu’il n’aime pas qui tu es en tant que personne. C’est qu’il te voit comme une menace pour notre relation entre lui et moi. En gros, s’il avait été humain, il serait l’éternel ex jaloux et possessif! »

Lilou cria de mécontentement contre sa Fée en sautant sur place sur la tête de lit. Il n’aimait pas du tout ce qu’elle insinuait. Il n’était pas jaloux et possessif! Léanne grimaça à la force de ses cris, mais sourit en le regardant faire. Il était incorrigible, un vrai enfant roi. Était-elle idiote de l’aimer malgré tout?

« Je suis désolé, Lilou, mais c’est la vérité et tu le sais. Séraphin te l’a dit plusieurs fois que tu devais régler ce problème-là. »
fit la Fée en le grondant avec affection, calmant les piaillements de l’oiseau.

Elle retourna son attention vers Ajartiel et lui sourit timidement pour s’excuser, affreusement gênée de lui avoir ri au nez.

« Je pense qu’au contraire, il cherche ton attention de la pire des façons. Il a toujours fini par être proche de mes amis après un certain temps d’adaptation. Parce que même si nos tempéraments sont à l’opposé, nous aimons le même genre de personnes. » conclu-t-elle.

Et Lilou ne la démentit pas, il se mit plutôt à bouder dans son coin parce qu’il savait, à quelque part, qu’elle avait raison et c’était très frustrant pour lui et son gros ego. Pourquoi devait-elle l’humilier comme ça devant l’Ange?
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyJeu 25 Mar - 22:07

Comme un peu plus tôt, Léanne éclata de rire. Par contre, c’était beaucoup moins communicatif qu’un peu plus tôt, probablement parce qu’Ajartiel n’avait pas essayé d’être drôle, cette fois.

Le chef des Anges était un clown. Il aimait faire rire, même si c’était de lui. Dans le présent contexte, toutefois, il en fut agacé. Léanne lui lâcha la main (pour mieux se tenir les côtes), ce qu’il aurait lui-même fait sinon, et il croisa les bras en attendant, d’un air blasé, que l’hilarité non-partagée passe.

La Fée essaya ensuite de s’expliquer, mais ça sonnait juste... condescendant. Peut-être était-ce à cause de ses résidus persistants de rire. “Voyons, petit Ange, comme tu es naïf ! Tu es tellement loin de la vérité !” Bref. Ajartiel ne vit pas ce qu’il y avait de drôle dans ce que Léanne expliqua.

Que Lilou ait peur pour sa relation avec Léanne, qu’il refuse de la voir changer, ou qu’il ait juste un problème avec le style vestimentaire du chef des Anges, qu’est-ce que ça pouvait bien changer ? En quoi le tenant de ses motivations était pertinent dans l’équation ? Tant mieux si la Fée jugeait lesdits motifs comme archaïques et décidait de les ignorer..?


« Je pense qu’au contraire, il cherche ton attention de la pire des façons. Il a toujours fini par être proche de mes amis après un certain temps d’adaptation. Parce que même si nos tempéraments sont à l’opposé, nous aimons le même genre de personnes. »

Quand on veut l’attention de quelqu’un, on ne l’attaque pas lorsqu’il finit par en venir à cette déduction et offre son amitié. Ajartiel doutait donc fortement de cette dernière affirmation de Léanne. Mais il n’allait pas argumenter avec la Fée. Tant pis. Après l’attitude maternaliste qu’elle venait de prendre, il préférait éviter de continuer de parler de Lilou. (Surtout si c’était juste une petite boule de plumes jalouse et possessive, finalement.)

« Il y avait une question cachée derrière ma blague de tout à l’heure. », fit-il d’un ton amical, mais sans totalement masquer sa contrariété. « Combien de temps est-ce qu’ils te gardent enfermée ici ? »

Ajartiel désigna la pièce d’un mouvement vague d’une main, comme si “ici” n’était pas un terme suffisamment clair. Il pencha ensuite la tête sur le côté avec un demi-sourire pour son amie.

« Parce que j’ai comme l’impression que tes blessures sont bien moins importantes que ta collection de bandages le laisse penser. », continua-t-il avec un humour léger, moins éclatant qu’à son habitude. Ça ne cachait pas forcément un reproche, mais si Léanne détectait une touche de rancune dans ses mots... et bien elle ne l’imaginait probablement pas.

« Au passage. Mauvaise idée de rire du mec qui planifiait de s’empêcher de te lancer dans un ravin. », termina-t-il en mettant l’accent sur l’usage du passé. Cette fois, cependant, la blague était plus franche, et le sourire de l’Ange aussi. Il ne voulait pas être fâché contre la Fée. Il avait envie de rester son ami.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyDim 28 Mar - 11:06

En voyant l’expression fermée d’Ajartiel, la culpabilité de Léanne fut multipliée. Elle se demanda ce qu’elle trouvait pire, quand il se cachait derrière un sourire ou quand il restait de marbre. Elle en vient à la conclusion que le deuxième scénario était beaucoup plus inquiétant. Oh, si elle pouvait retourner dans le temps et réparer ses erreurs… Elle aurait encore toutes ses ailes, n’est-ce pas? D’ailleurs, il existait des Sorciers qui pouvaient retourner dans le passé? Elle divaguait, elle devait se reconcentrer sur son ami, même si sa bévue lui donnait envie de se cacher sous les couvertures de son lit d’hôpital. Elle n’aimait pas blesser les gens qu’elle aimait.

Après un silence malaisant, Ajartiel décida d’essayer encore une fois de changer le sujet. Léanne grimaça, mais décida de le laisser faire. Elle était quand même très déçue de laisser ce sujet sur une si mauvaise note. La scène allait rejouer dans sa tête pendant les prochains jours et elle trouverait tout ce qu’elle aurait put mieux faire pour ne pas s’aliéner le chef des Anges et lui faire comprendre son point de vu de façon plus constructive. Non, mais qu’elle gaffe!

Après lui avoir demandé combien de temps elle resterait à l’infirmerie, un petit sourire apparu sur ses lèvres, ce qui soulagea Léanne. Ce sourire n’avait pas l’air forcé, il ne lui en voudrait peut-être pas trop? Elle répondit à son sourire avec une version plus timide.

« Je ne sais pas trop. On m’a dit au moins une semaine, peut-être un peu plus, avec des suivis par la suite. On m’a dit d’oublier les entrainements pour au moins 2 mois. » dit-elle avec une grimace.

Elle ne savait pas ce qu’elle allait faire au lieu de s’entrainer. C’était une bonne partie de sa plage horaire qui se libérait… Elle allait sans doute travailler plus pour rattraper son retard. Séraphin avait beau dire que lui et Émilienne allaient s’occuper de tout, elle n’aimait pas ne pas être au courant de tous ses dossiers. Elle détestait aussi l’idée de devoir rester alitée pendant plus d’une semaine, elle allait mourir d’ennui.

À la mention de la gravité de ses blessures, Léanne ressentit tout à coup une grande fatigue. Il semblerait qu’elle avait réussi à l’ignorer jusqu’à maintenant. Elle porta sa main à sa tête et fronça les sourcils alors que la douleur redevenait plus présente. La Fée utilisa sa main libre pour se tenir à l’Ange. Lilou se tourna vers elle, inquiet.

La tête penchée vers le plancher, un sourire aux lèvres, elle dit :
« Mes blessures sont probablement pire que ce que mes bandages laissent croire, mais je suis trop badass pour le laisser paraître… »
Et puis il ramena, à la blague, la bévue qu’elle ne s’était pas encore pardonnée. Elle fronça le nez et serra un peu plus l’avant-bras du Hongrois, accotant son front pardessus.

« Je suis désolé Ajartiel, ça a vraiment été irréfléchi de ma part de ne pas prendre tes pensées au sérieux. J’espère que ça ne va pas t’empêcher de m’en partager d’autres dans le futur. » fit-elle repentante.

L’Afro-Américaine savait que c’était un souhait impossible. Elle connaissait assez l’Ange pour savoir que c’était déjà assez difficile pour lui de communiquer ses inquiétudes. En lui riant au nez, elle avait brisé la confiance qu’il avait en elle et qu’elle avait travaillée si fort à construire. Elle allait probablement se fouetter mentalement pendant un bon moment.

La douleur à sa tête progressa vers des étourdissements et Léanne serra les dents, pas bien. Pourquoi avait-il fallu qu’il lui fasse remarquer ses blessures? Elle releva lentement son regard vers lui et plissant les yeux à cause de la force de la lumière.

« Hé… Est-ce que tu peux aider à Badass à se recoucher, stp? Je ne me sens pas super bien maintenant que l’adrénaline retombe. » fit-elle en essayant de sourire pour ne pas trop l’inquiéter.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptyMar 30 Mar - 21:54

« Je ne sais pas trop. On m’a dit au moins une semaine, peut-être un peu plus, avec des suivis par la suite. On m’a dit d’oublier les entraînements pour au moins 2 mois. »

Si Ajartiel avait été un infirmier en charge de Léanne, il lui aurait prescrit le double du temps réellement nécessaire, sachant qu’elle ne le respecterait sûrement pas. Et il n’allait pas critiquer la Fée pour ça, parce qu’il aurait fait pareil. Deux mois à ne même pas vraiment bouger ? Si les infirmières de la CAT avaient un peu de jugeote, ça voulait dire que Léanne en avait réalistement pour un mois de vraie convalescence.

Bien que l’Afro-américaine sembla accepter le changement de sujet, elle passa quand même un commentaire pour s’excuser. Ajartiel fit comme s’il n’avait pas entendu. Elle devinait bien son envie de faire une pause sur le partage de pensées et, au-delà d’une possible crainte de la réaction qu’il recevrait en retour, c’était aussi parce qu’il avait dépassé son quota de conversations difficiles pour un sacré bout de temps, merci. S’il en avait durablement voulu à la Fée, elle l’aurait su. Il choisissait plutôt de glisser vers une discussion confortablement dénuée de profondeur. N’était-il pas évident que c’était parce qu’il tournait la page ? Quoi, il aurait fallu qu’il le dise à voix haute, peut-être ? Pfff...

Léanne, qui s’était petit à petit réaccrochée à lui, se tendit et le Magyar fronça les sourcils. Il n’était pas inquiet, bien sûr, parce que... duh. Mais...


« Hé… Est-ce que tu peux aider la Badass à se recoucher, stp? Je ne me sens pas super bien maintenant que l’adrénaline retombe. »

Le remarque le fit rire, parce que l’autre option aurait été de s’inquiéter que Léanne demande de l’aide et il n’en avait pas envie. Il n’avait effectivement aucun mal à croire qu’elle était trop badass pour laisser paraître qu’elle était blessée, comme elle l’avait affirmé un peu plus tôt. Donc si elle admettait ne pas se sentir bien, c’était qu’elle devait franchement aller mal. Il ne voulait pas en venir à cette conclusion.

« Uh, uh. Les chutes de pression. Fréquent, quand je suis dans une pièce. », blagua-t-il.

Il jeta un regard indéchiffrable à Lilou et le Totem eut le bon sens de sautiller un peu plus loin, libérant l’oreiller pour Léanne. Heureusement, parce qu’Ajartiel n’aurait pas voulu avoir à demander. L’Ange obtempéra ensuite à la requête de son amie en ignorant l’oiseau.


« Je pense bien qu’il n’y a pas qu’aujourd’hui que tu ne me mordras pas. », la nargua-t-il à voix basse, en souriant d’un air espiègle, tandis qu’il l’aidait à se rallonger. Un mois de convalescence, ça voulait sûrement dire autant de temps à attendre avant une réconciliation plus tangible... Triste.

Ajartiel se redressa ensuite et jeta un regard en direction de la porte. C’était bizarre que personne ne soit venu depuis qu’il était arrivé, non ? Bon, de toute façon, la chef des Fées allait probablement juste dormir.


« Je repasserai peut-être plus tard. », proposa-t-il. Il avait beau aimer se trouver des excuses pour ne pas travailler, il n’allait quand même pas juste rester assis à fixer un mur pendant que Léanne ronflait. Peut-être qu’il pouvait, subtilement, essayer d’obtenir plus d’infos de la part de Séraphin ? Ou Émilienne, mais... meh.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptySam 3 Avr - 18:07

La blague de son amie angélique aurait normalement fait sourire la chef des Fées, mais son mal de tête ne le lui permit pas. Avec l’aide d’Ajartiel, elle se recoucha sous les couvertures.

« Je pense bien qu’il n’y a pas qu’aujourd’hui que tu ne me mordras pas. »
dit-il en la recouvrant.

Un léger sourire étira les lèvres de la Fée et elle ferma à demi les yeux, se sentant plus confortable maintenant qu’elle était étendue.

« Ne me sous-estime pas, tu sais que je te le ferais regretter. » dit-elle doucement en sentant son esprit dériver.

Elle pourrait sans doute faire un petit somme, là… maintenant… Elle était si fatiguée et elle avait mal partout. Elle détestait se sentir vulnérable. Elle sentit Lilou venir se blottir contre elle.

« Je repasserai peut-être plus tard. »
fit, soudainement, la voix du Hongrois, la sortant de sa torpeur.

Elle ouvrit les yeux et dirigea un regard un peu perdu vers lui. Oh! Elle avait failli s’endormir sans lui dire au revoir.

« Attends. » dit-elle en sortant son bras valide de sous les couvertures comme pour le retenir. « Je voudrais un baisé avant que tu partes… s’il te plaît. »

Après toute la violence qu’elle avait vécue la veille, un peu de douceur ne serait pas de refus.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite)   Il n'y a pas que le coeur de Léanne qui est brisé (Suite) EmptySam 3 Avr - 23:31

Ajartiel avait à peine fait un pas en direction de la porte que Léanne l’arrêta d’un « Attends. » un peu ensommeillé.

« Je voudrais un baiser avant que tu partes… s’il te plaît. »

Surpris, il fallut une fraction de seconde à l’Ange avant de se mettre à sourire avec amusement. Alors même les durs à cuire ont besoin d’affection, hum ? C’était mignon. Ce n’était évidemment pas rare que Léanne et lui s’embrassent. Ça venait avec “le truc”. Sauf qu’elle ne le réclamait pas, d’habitude. Certes, habituellement, elle n’était pas à moitié comateuse... Tout ça pour dire qu’il était un peu étonné, mais n’allait pas refuser.

Malheureusement, Lilou était allé se nicher tout contre sa Fée. Ajartiel aurait préféré tenir son visage loin de l’oiseau... Il eut l’idée pendant une seconde de juste embrasser rapidement Léanne sur le front en la bordant comme une enfant, pour rire, tout en évitant de tenter l’agressivité du Totem. Il n’opta cependant pas pour cette approche, au final.

Il ne savait pas trop où il en était avec Léanne, entre la barrière créée par Lilou et son hésitation à l’ignorer ou pas. Ce que la chef des Fées faisait elle-même un peu ? Ajartiel n’avait définitivement pas tout compris du sujet. Et allait probablement finir par juste l’oublier ? Il avait failli perdre Léanne d’une certaine façon, puis il l’avait presque perdue pour de bon. Maintenant, elle était dans un lit d’hôpital. Inconsciemment, peut-être qu’il n’avait pas envie de juste lui offrir une blague. Ou peut-être qu’il avait lui aussi besoin de quelque chose d’autre que ça.

Alors le Magyar revint vers Léanne, s’appuya contre le matelas pour se mettre à sa hauteur (en ignorant Lilou. YOLT.) et l’embrasser avec la tendresse qu’elle méritait.


« Repose-toi. », ordonna-t-il ensuite. Il était évidemment assez clair qu’elle ne ferait pas autrement et il s’éloigna donc une fois qu’elle eut fermé les yeux. Sans avoir subi la colère de Lilou.
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