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 Joëlann Tsuki - Sorcière

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Joëlann
Chef des Sorciers

Joëlann

Grade hiérarchique :
  • Général de Division

Points : 1000199
Messages : 301
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MessageSujet: Joëlann Tsuki - Sorcière   Joëlann Tsuki - Sorcière EmptyMer 5 Mar - 9:58

[nda : Message original posté le 5 mars 2014. Message mis à jour en juin 2024. Le présent message est valide pour la période allant de 2003 à 2018 environ.]
[Image copyright Silverstar (Rachel Anderson)]

Nom : Tsuki (signifie « lune » en japonais)

Prénom : Joëlann

Surnom : Joël (uniquement utilisé par les chefs de la première génération de responsable de race, soit Ajartiel, Genevieve, Tallulah et Azari)

Âge : 29 ans (née le 1er août 1979)

Sexe : Femme

Race : Sorcière

Pouvoir spécifique : Sorcière élémentaire maîtrisant l’air

Totem : n/a

Histoire : Ses parents se rencontrèrent lors d’une conférence à Paris environ huit ans avant la naissance de la petite Joëlann. Puis, ils se recroisèrent à nouveau par hasard dans le cadre d’une nouvelle conférence professionnelle quelques années plus tard à Lyon. Puisqu’ils avaient des atomes crochus ainsi que des intérêts personnels en commun et qu’en plus ils habitaient relativement proche l’un de l’autre, ils décidèrent de commencer à se fréquenter. Rapidement, ils emménagèrent ensemble et se marièrent. Filant le parfait bonheur, entrecoupé de quelques prises de bec mineures et normales pour un couple, sa mère tomba enceinte et accoucha d’un poupon en pleine santé le 1er août 1979. Joëlann vit donc le jour sous le signe du Lion et elle resta fille unique.

Chacun des parents de Joëlann avait un héritage culturel important. En effet, bien que sa mère (Jeanne Rose) soit née et ait grandi en France, elle avait pour ancêtres des Tsiganes qui avaient jadis émigré au pays. Son père (Ren Tsuki), quant à lui, était originaire du Japon et sa famille avait émigré en France alors qu’il était à peine âgé de 4 ans. Les souvenirs d’enfance de son père concernant le Japon étaient plutôt flous, mais, dès que cela avait été possible pour lui, il avait effectué un premier voyage vers sa terre natale, bientôt suivi de trois autres. Joëlann avait donc grandi en ayant en elle les héritages de deux cultures bien particulières; ses parents lui parlant également souvent de l’origine de leurs familles respectives.

Jeunesse et adolescence
Vers ses 5 ou 6 ans, Joëlann manifesta un talent et un grand intérêt pour le dessin. Ses parents l’inscrivirent donc à des cours particuliers afin qu’elle puisse développer cette compétence innée. Il apparut vite que la jeune fille avait plus de facilité à reproduire les sujets d’étude qu’à les créer à partir de rien, particulièrement lorsqu’il s’agissait d’humain.

Ce fut au cours de son adolescence, soit vers ses 14 ans, que son affiliation avec la magie élémentaire de l’air et son bouclier de protection apparurent pour la première fois. Elle se trouvait alors dans une salle de classe dédiée à l’étude et à la pratique des arts plastiques. Il n’y avait pas de cours à cette heure-là et Joëlann était seule dans la classe pour y travailler. Préparant son matériel afin de finaliser son dernier projet scolaire en date, un dessin représentant sa mère, elle réalisa que son contenant d’encre était vide. Après avoir fait un tour dans la réserve adjacente à la salle de classe, elle revint de là bredouille faute d’avoir trouvé ce qu’il lui fallait. Il était pourtant nécessaire qu’elle trouve de l’encre pour terminer son projet. Peut-être qu’elle avait mal regardé dans la réserve ? Peut-être qu’elle devrait y jeter un second coup d’œil ? Soupirant, elle y retourna et fouilla à nouveau sans trouver ce qu’elle cherchait. Elle sentit à ce moment une pointe d’irritation mêlée à du désespoir monter en elle. Qu’est-ce que son professeur d’arts allait dire si elle ne remettait pas son projet à temps ? Serait-elle pénalisée pour son retard ? Et, si oui, jusqu’à quel point ? Plus l’adolescente focussait sur ces pensées, plus son irritation et son désespoir gagnaient en importance. Et cela, c’était sans compter sur le stress qui se mit de la partie. Cédant finalement à toutes ses émotions aux vues de la situation, l’échéance de la remise de son projet était dans deux jours, elle se sentit faible tout à coup, comme si son énergie vitale avait subitement chutée ou carrément disparue. Au même moment, un bruit étrange se fit entendre dans la réserve. Avait-elle mal replacé le matériel ? L’adolescente espéra que non, sinon elle serait sévèrement grondée par son professeur. Après une hésitation, elle retourna dans la réserve et ce qu’elle vit la figea instantanément. Il n’y avait pas un, mais pas moins d’une dizaine de pots d’encre comme elle cherchait tout à l’heure… qui flottaient dans les airs ! Le cerveau de Joëlann mit un moment à comprendre la situation et, lorsque cela fut le cas, elle blêmit. Comment cela était possible ? Et, surtout, comment diable pouvait-elle se sortir de cette situation ?! Elle n’était ni spéciale ni dans une série de superhéros, bon sang ! Mais il lui fallait absolument récupérer au moins l’un de ces foutus pots pour compléter son dessin. Alors, sans trop y croire, elle tendit une main devant elle pour essayer d’en récupérer un. Évidemment, tous les contenants étaient inaccessibles, car situés trop haut dans les airs.

Toutefois, la suite des évènements s’avéra encore plus improbable que le reste. Tous les pots d’encre sans exception se dirigèrent vers elle à l’unisson et, là, Joëlann paniqua vraiment. Elle pivota sur elle-même et sortit de la réserve en courant pour aller se « réfugier » dans la salle de classe, sauf que les contenants d’encre ne l’entendaient pas de cette façon et ils la suivirent. On aurait presque pu croire qu’ils étaient liés à elle d’une façon ou d’une autre. Elle changea à nouveau de place dans la classe et les pots continuèrent de la suivre comme des aimants. Ne sachant pas quoi faire pour les arrêter, elle se protégea le visage avec ses bras et pensa très fort *NON !* avant d’entre un bruit d’éclatement sur le sol… Se disant qu’elle serait sans aucun doute dans un sale état après ça, elle releva la tête pour voir que, à ses pieds, se trouvaient les restes des bouteilles totalement détruites, l’encre répandue partout dans la salle de classe, et elle intacte, sans la moindre tache… C’est à ce moment qu’elle s’aperçut que si tout avait été stoppé c’est parce qu’un mur quasi tangible flottait devant elle. Ce mur, qui était en fait son bouclier, avait été enclenché par sa peur. Le dégât qu’elle venait de réaliser serait impossible à ramasser sans que rien paraisse… Brusquement, l’adolescente sortit de sa torpeur en entendant des bruits de pas qui se rapprochaient dangereusement. Il avait fort à parier que tout ce remue-ménage avait fini par attirer le concierge… *Pas question de rester ici !* décida Joëlann, d’autant plus qu’il lui était impossible d’expliquer les évènements récents sans qu’on la prenne pour une menteuse… Elle fuit les lieux du crime en douce.

Vie de jeune adulte et entrée à la C.A.T.
Plusieurs années plus tard, elle s’inscrivit dans une école d’arts pour devenir une artiste professionnelle. Entre-temps, elle avait certes essayé d’apprendre par elle-même comment utiliser ses nouveaux pouvoirs particuliers et étranges, mais ce n’était vraiment pas facile. En outre, par peur de la réaction de ses parents, elle ne leur avait jamais raconter l’épisode la découverte de ses pouvoirs et encore moins parlé de ses essais en la matière, du moins jusqu’à ce doux jour d’octobre 2003 où elle reçut un appel mental d’un homme inconnu. La surprise passée, Joëlann réalisa qu’elle pouvait aussi communiquer avec cet homme par la pensée… Pendant un court laps de temps, il lui parla, puis lui demanda de le rejoindre… Ce que l’homme lui proposait était très tentant, mais elle devait avant tout aller voir ses parents afin de mettre certaines choses au clair. Le soir même, il y eut une discussion plutôt animée dans le salon des Tsuki. Les parents de Joëlann ne s’étaient pas vraiment attendus à ça en recevant cet appel urgent de leur fille unique. Pourtant avec leur héritage respectif, ils savaient tous deux que la chance que Joëlann possède en elle des pouvoirs hors du commun était plus que forte… Après un adieu quelque peu déchirant, la jeune femme se rendit au lieu de rencontre et attendit le signal convenu qui ne tarda pas.

Pendant les cinq années suivantes, elle s’entraîna sans relâche à obtenir une maîtrise parfaite de ses pouvoirs aux côtés des autres personnes que cet homme mystérieux avait recruté en plus d’elle. Son bouclier s’était considérablement développé durant ce temps et était devenu beaucoup plus foncé que la moyenne des boucliers des gens de son espèce, démontrant ainsi une grande maîtrise de ce pouvoir. Elle se démarqua des autres Sorciers à d’autres niveaux également, la confirmant ainsi dans son rôle de cheffe de la race des Sorciers. De plus, au cours de ces années, elle effectua plusieurs missions dont l’une plus particulière qui la marqua profondément. À la suite de cet évènement, Joëlann se découvrit un côté protecteur qu’elle ne se connaissait pas.

Évènement imprévu
En mars 2005, elle avait été envoyée en mission dans le nord de la France afin de rencontrer un informateur de la C.A.T. Tallulah, la cheffe des Fées l’accompagnait. L’informateur les firent attendre pendant plus de deux heures et demie sans montrer aucun signe de sa présence. Après avoir vérifié une énième fois le plan de la rencontre, plan où étaient inscrites les coordonnées du rendez-vous, Joëlann se tourna vers son amie assise sur un banc en bois près d’elle et, au moment où elle s’apprêtait à lui proposer de partir, sentit le souffle lui manquer. Elle plia en deux à cause du choc. Quelqu’un venait de lancer un puissant appel télépathique.

« Est-ce que tu vas bien ? » S’inquiéta Tallulah.

Fermant les yeux, la Sorcière entrevit une scène qui lui glaça le sang. « Viens ! Vite ! Il y a quelqu’un en danger ! »

Moins de deux minutes plus tard, les deux jeunes femmes débouchèrent en courant devant les grilles d’un orphelinat. « C’est ici ! Il faut se dépêcher ! » Lança-t-elle craignant le pire. Pénétrant dans l’édifice sans même se soucier des conséquences possibles, Joëlann espéra capter un second appel mental, mais rien ne se produisit. Elle dut donc s’en remettre à son intuition et aux souvenirs de la seule pensée captée. Sans trop savoir comment, Tallulah et elle arrivèrent devant une porte fermée à clé. *Pas le temps d’être subtile* songea la Sorcière en enfonçant la porte. La scène qu’elle vit se dérouler sous ses yeux lui donna envie de vomir, mais elle ne perdit pas temps pour agir. Tallulah, à ses côtés, sembla elle aussi révulsée par ce qu’elle voyait. Il y avait là un homme qui s’apprêtait à violer une enfant ! Joëlann matérialisa son bouclier qu’elle projeta en entre l’homme et la jeune fille. Enveloppant cette dernière d’une protection bleutée, elle envoya violemment l’agresseur embrasser le mur à l’aide de son pouvoir élémentaire. Le type, sonné par le coup qu’il avait reçu, regretta ne pas s’être évanoui tout de suite. La jeune femme ne le rata pas; ce qui resterait de lui ne serait sans doute pas très beau à voir lorsqu’elle en aurait terminé avec lui. Personne ne l’avait déjà vu dans un tel état de colère ni même son amie Fée. C’était la première fois qu’elle se laissait envahir de la sorte par tant de haine. La Sorcière bouillait littéralement de rage. Tallulah dut intervenir avant que Joëlann ne finisse par tuer l’homme.

« Joël ! Arrête ! Joël ! JOËLANN ! Je ne peux rien faire pour elle si tu maintiens ton bouclier ! La petite a grand besoin de soins ! »

Ramenée à la raison par sa conscience féérique, la jeune femme s’écarta du corps meurtri de l’homme et, tout en lui lançant un dernier regard assassin, le menaça.

« Si jamais un jour vous croisez à nouveau ma route, je vous jure que rien ni personne ne m’arrêtera cette fois… »

De retour à la base, Onoma, qui n’était pas content du tout du comportement de sa cheffe, la morigéna très durement. « Il l’avait mérité ! Il s’apprêtait à… » Avait-elle répliqué toujours en colère pendant cet échange. Onoma, bien qu’il lui accorda raison quant au fait que cet homme avait mal agi, ne la laissa pas poursuivre sur sa lancée et finit par lui faire entendre raison non sans difficulté. Joëlann avait toujours été une personne têtue et, ce cas précis, avait touché une corde sensible en elle. Cette enfant dénommée Sarah-Ève avait vu l’enfer de proche. Après être allée la voir à l’infirmerie, Joëlann avait compris que la jeune fille aurait bien du mal à faire à nouveau confiance aux autres… Mais la Sorcière serait là pour l’aider et Tallulah, la seule autre personne que l’adolescente semblait bien aimer, aussi.

Aujourd’hui, Joëlann continue d’occuper ses fonctions de cheffe des Sorciers, d’enseigner la maîtrise du bouclier et de la télépathie et d’aider les autres Sorciers à améliorer leurs pouvoirs respectifs. Au travers de cela, elle participe aux missions et veille sur Sarah-Ève.

Caractère : Parmi les qualités premières de Joëlann, on retrouve la franchise, la ténacité et le courage. Bien que toujours calme et posée en apparence, elle reste une personne têtue, impulsive par moment et plutôt rancunière. C’est aussi une femme fière de l’ensemble de ses origines (françaises, japonaises et tsiganes) ainsi que de sa différence à titre de Sorcière par rapport aux humains normaux, sans pour autant être arrogante ou hautaine. Elle n’hésitera pas à monter aux barricades (ou aux créneaux) contre son interlocuteur si ce dernier tente de l’attaquer sur un sujet qui lui tient à cœur, y compris si l’on s’en prend aux gens proches d’elle. Joëlann démontre également une grande préoccupation vis-à-vis le bien-être et la sécurité de sa sœur adoptive, allant parfois trop loin dans leur relation en jouant les mères poules auprès de Sarah-Ève.

Amours/ami(e)s : Joëlann n’a pas de petit ami, mari ou amant officiel ayant consacré sa vie à la mission de la C.A.T. depuis son arrivée à la base. Avant son appel par Onoma, donc lorsqu’elle vivait encore à l’extérieur, elle a fréquenté quelques personnes, mais ses relations amoureuses ont été plutôt de courte durée. En ce qui concerne ses ami(e)s, elle entretient de forts liens amicaux avec les quatre autres chefs de la base. Ils se connaissent depuis longtemps après tout. Elle considère les autres chefs comme ses meilleurs amis, mais aussi sa famille adoptive en quelque sorte. Enfin, elle entretient une relation de type « grande sœur » avec Sarah-Ève.

Physique : Joëlann est une femme plutôt dans la moyenne avec ses cinq pieds six pouces de haut. Elle possède de jolies formes, est élancée et a un visage ovale légèrement pointu. Sa chevelure rousse tirant fortement sur le rouge naturellement est soyeuse, bien que quelque peu frisée, dégradée et descend jusqu’au creux de ses reins. Ses yeux si particuliers sont vert tendre et le contour de ses pupilles est plus foncé. Sa peau est un peu mate. Elle possède également de nombreux piercings (tous en argent) aux oreilles, dans le nez et au-dessus du menton. Elle a pour habitude de se maquiller simplement en appliquant la plupart du temps un fard à paupières rosé et un trait de crayon plus foncé, le tout pour souligner ses yeux. Son maquillage se complète généralement par l’application d’un brillant à lèvres toujours rosé. Par ailleurs, elle n’a pas de préférence vestimentaire.

Signes particuliers : Ne pas avoir été recrutée par la C.A.T., Joëlann aurait pu facilement devenir une artiste ou encore être embauchée par les services de police vu son talent énorme dans la réalisation de portraits humains. Étant donné qu’elle n’aime pas particulièrement les autres genres d’œuvres artistiques (comme les scènes historiques, les natures mortes et les paysages notamment), elle se cantonne aux portraits des Catiens, de leurs Totems ou des humains ordinaires. L’ensemble de ses œuvres n’est d’ailleurs constitué que de ce genre de dessin. Ses outils de prédilection sont les médiums secs (c’est-à-dire les crayons de plomb, de bois et les fusains.) Toutes ses œuvres sont en noir et blanc. En outre, son bouclier est différent de la plupart des autres Sorciers. Il est en effet beaucoup plus foncé que la normale, à savoir bleu outremer. Elle possède une très bonne mémoire visuelle et est allergique aux chats. Lorsqu’elle entre en crise d’allergie, ses symptômes se manifestent par des éternuements et de la congestion nasale lui causant par la même occasion de la difficulté à respirer.
Joëlann
Chef des Sorciers

Joëlann

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MessageSujet: Re: Joëlann Tsuki - Sorcière   Joëlann Tsuki - Sorcière EmptySam 15 Juin - 17:01

[nda : Le présent message est valide pour la période allant de 2019 à 2021 environ. Il s’agit de la première partie de la présente fiche, car elle est trop longue.]
[Image copyright Selenada]

Nom : Olivier

Prénom : Anne

Surnom : Aucun

Âge : Entre 40 et 42 ans (née le 1er août 1979)

Sexe : Femme

Race : Sorcière, mais se fait passer pour une simple humaine

Pouvoir spécifique : Sorcière élémentaire maîtrisant l’air, mais n’utilise pas ses pouvoirs

Totem : n/a

Histoire : Après le décès de Sarah-Ève en septembre 2018, l’une des médecins de la base ordonna un arrêt complet de travail pour Joëlann ayant diagnostiqué à cette dernière une dépression. Incapable de faire face à ses importantes responsabilités tout en gérant le deuil lié à la perte de sa sœur adoptive, la cheffe des Sorciers passa le flambeau de la gestion de leur race à Iliana qui fut promue au rang de cheffe adjointe des Sorciers par le fait même. Au cours de l’année 2019, grâce au soutien continu et aux encouragements de ses amis ainsi qu’au support médical et psychologique des professionnels de la santé de la base, la Sorcière élémentaire d’air remonta doucement la pente.

Rechute et fuite
Toutefois, la Vie (oui, celle avec un grand « V ») ne l’entendait pas ainsi et continua plutôt à la torturer. En effet, elle apprit en août de cette même année que sa mère Jeanne était subitement décédée d’une crise cardiaque sans signe avant-coureur dans son sommeil. À cause de problèmes de santé additionnels à sa condition mentale, Joëlann fut contrainte de rester à la C.A.T. et ne put donc pas assister aux funérailles de sa mère. Cette nouvelle épreuve la dévasta et elle rechuta dans un état mental lamentable. Tout le chemin qu’elle avait parcouru jusqu’ici depuis presque un an s’effaça et laissa place à un vide extrêmement douloureux.

En réaction à ces évènements, Joëlann préféra rester à l’écart des autres et s’isola rapidement dans sa chambre personnelle de l’aire des Sorciers. La plupart du temps, elle refusait de voir ses amis et ne sortait de son refuge que pour ses consultations médicales. Elle prenait même ses repas le plus possible dans sa chambre afin de ne pas croiser d’autres Catiens. Hormis les médecins et les psychologues attitrés à son dossier, Joëlann n’accepta de parler régulièrement qu’avec Iliana. La Sorcière de feu se fit donc un devoir de devenir le canal de communication entre sa cheffe de race et les autres chefs de la base. D’une part, elle donnait aux autres des nouvelles de leur amie et, d’autre part, elle transmettait leurs souhaits de prompt rétablissement et leurs encouragements à son égard. Malgré tout, Joëlann étouffait et se sentait de plus en plus prise au piège dans la base. Elle eut plusieurs fois l’impression de mourir à l’intérieur de ces murs circulaires, comme si on l’asphyxiait. Elle voulait, non elle devait sortir, mais à l’extérieur, dans le vrai monde. Plus elle restait à la C.A.T., plus elle se consumait et bientôt il ne resterait peut-être plus qu’une coquille vide d’elle. Iliana, n’étant pas dupe de son état, avait perçu la souffrance de l’autre Sorcière. C’est pourquoi un jour elle fit une déclaration énigmatique à son amie sans mise en contexte au préalable :

« Ne me demande pas d’explication et réponds simplement à ma question d’accord ? » Intriguée, la Sorcière d’air se contenta de hocher affirmativement de la tête et Iliana poursuivit : « Je sais que tu es sur le point d’exploser, je le vois clairement, mais est-ce que tu es encore capable de contrôler un peu ce feu qui te ronge ? Genre deux semaines maximum ? » Joëlann fronça les sourcils et la regarda bizarrement; elle ne comprenait pas du tout où son homologue de feu voulait en venir.

Un peu moins de deux semaines plus tard, la cheffe adjointe des Sorciers pénétra dans sa chambre avec un dossier entre les mains rempli de paperasse. Cette dernière lui expliqua à voix basse que, depuis lors conversation énigmatique, elle avait complété toute la documentation administrative requise pour les sorties en mission, en plus de demander aux Catiens informaticiens de lui fabriquer une fausse identité nécessaire pour les missions de longue haleine. Pendant un long moment, Joëlann se demanda en silence pourquoi Iliana avait trimé à ce point pour des papiers de mission à son nom alors qu’elle n’avait pas recommencé à travailler… Puis la lumière se fit dans son esprit et un sourire éclaira son visage pour la première fois depuis longtemps.

« Je… Je vais dehors ?! » Demanda-t-elle avec une petite voix. Iliana approuva silencieusement et lui ordonna de se préparer à partir. L’ordre de mission indiquait que Joëlann devait rejoindre une équipe déjà postée en Norvège à titre de support seulement. Faisant preuve d’une rare marque d’affection à son égard, Joëlann serra spontanément sa consœur dans ses bras en la remerciant. Essuyant une larme de joie qui pointait au coin de son œil, la Sorcière d’air se figea soudainement inquiète. « Onoma a accepté ça ? » La Sorcière de feu lui confirma que non, qu’il n’était même pas au courant et que c’était la raison pour laquelle Joëlann devait se dépêcher à faire son sac de voyage pour partir. « Mais tu vas avoir des problèmes, de très gros problèmes Iliana ! » Argua la cheffe beaucoup moins enthousiasme tout à coup. Ce à quoi son adjointe répondit : « Je préfère encore perdre mon poste et te savoir heureuse que de continuer à te voir dépérir de la sorte. Fin de la discussion ! On se prépare maintenant ! » Décréta-t-elle d’une voix ferme et sans appel.

Une fois le sac de sa cheffe prêt, Iliana s’assura que personne ne traînait à ce moment-là dans les couloirs et les aires communes des Sorciers et guida sa responsable de race vers l’entrée de la base. La personne de garde dans le quart de travail actuel était un Sorcier prénommé Amir qui ne montra aucune réaction lorsqu’il vit sa cheffe de race de même que sa cheffe adjointe arriver devant lui. Il les salua poliment tout en demandant ce qu’il pouvait faire pour elles. Iliana ne laissa pas le temps à Joëlann de parler et annonça naturellement que leur grande cheffe partait en mission tout en tendant à l’homme l’ordre de ladite mission. Légèrement surpris, mais pas idiot au point de questionner l’état de santé de sa haute cheffe, Amir examina rapidement les documents remis par Iliana et hocha de la tête. Les papiers étaient en règle et, après une rapide recherche sur la console de sécurité, il trouva effectivement la trace du départ de la Sorcière d’air. Se penchant à nouveau sur la console de sécurité, il entra son code d’identification et plaça sa paume sur le lecteur digital pour déverrouiller la porte du sas. Lorsque le voyant lumineux passa au vert, Iliana se tourna vers Joëlann et lui souhaita un bon voyage à voix haute tout en lui faisant promettre par la pensée de lui donner des nouvelles une fois de temps en temps. Joëlann lui dit simplement merci, retenant des larmes de joie, et traversa le sas jonglant avec un tourbillon d’émotions. La cheffe adjointe des Sorciers souhaita une bonne journée à Amir et redescendit dans la base. Amir était un Sorcier discret et efficace et relevait d’Iliana en l’absence de Joëlann. Avec un peu de chance, la nouvelle du départ de cette dernière ne s’ébruiterait pas immédiatement…

Fin d’une famille
Joëlann dut attendre quelques heures après l’atterrissage de son avion à l’aéroport d’Oslo-Gardermoen, en Norvège, pour prendre sa correspondance vers sa nouvelle et réelle destination. Iliana avait vraiment pensé à tout en prévoyant son départ de la base. En effet, elle lui avait remis deux séries de billets d’avion, dont un acheté à l’insu de la C.A.T. (du moins pour le moment) et lui avait fourni des contacts fiables sur le terrain, situés dans plusieurs pays européens, qui ne poseraient pas de question si jamais la Sorcière d’air avait des soucis. Finalement, la cheffe des Sorciers attendit un peu plus de trois heures dans l’enceinte de l’aéroport international, puis s’envola en direction de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle en France. La première visite qu’elle effectuerait serait pour retrouver son père Ren qu’elle n’avait pas revu depuis 2011, soit l’année de sa dernière sortie autorisée et non professionnelle à l’extérieur des murs de la C.A.T.

En dépit de toute la planification effectuée par son adjointe et son atterrissage à Paris, elle avait encore de la route à faire pour se rendre à la maison familiale. Néanmoins, Iliana lui avait trouvé le trajet le plus court pour se rendre là-bas. Se sentant particulièrement épuisée après toutes ces heures de transport aérien et n’ayant pratiquement pas dormi ni mangé depuis que ses pieds avaient foulé le sas de la base, Joëlann jugea plus raisonnable de se trouver un endroit pour dormir d’ici le prochain lever du soleil. Chanceuse, elle put louer une chambre pas trop chère étant donné l’emplacement de l’établissement dans la ville sous le nom d’emprunt que lui avait fabriqué la C.A.T. Elle se doucha rapidement, avala un sandwich jambon beurre (un classique français) et posa la tête sur l’oreiller de son lit. Quelques minutes suffirent pour que Morphée vienne la cueillir dans ses bras. Cette nuit-là, la quadragénaire s’abandonna complètement au sommeil.

Le lendemain matin, elle se sentit requinquée; il y avait longtemps que l’humaine n’avait pas si bien dormi. Après avoir pris un rapide petit-déjeuner à l’hôtel où elle séjournait, elle régla la note de sa chambre et se mit en route vers la maison où elle avait grandi.

Lorsque la Sorcière arriva finalement chez ses parents, elle constata avec surprise que son père ne s’y trouvait pas. Il était peut-être sorti faire des courses, qui sait ? Elle se mit donc à chercher la clé de secours cachée dehors, mais ne la trouva pas non plus. Soupirant, Joëlann songea qu’en 16 ans, il était sans doute normal que la clé de secours ne soit plus au même endroit que lorsqu’elle habitait encore là… Ne voulant pas crocheter la serrure, bien qu’elle aurait pu le faire, la cheffe des Sorciers se résigna à retourner à la voiture, qu’elle avait également louée sous sa fausse identité, pour attendre le retour de son père. Elle était presque rendue à son véhicule lorsqu’elle entendit une voix l’appeler par son véritable prénom. En se retournant de surprise, Joëlann aperçut Hélène. Cette femme était l’une amie proche de ses parents et, en quelque sorte, sa tante adoptive. C’est pourquoi elle la surnommait toujours « tante Hélène » en s’adressant à elle.

« Joëlann ? C’est toi ? »

« Tante Hélène ! Ça fait un bail ! » S’exclama Joëlann toute souriante.

Spontanément les deux femmes se firent une longue accolade avant qu’Hélène ne poursuivre : « Je pensais que tu irais à l’hôpital en premier, mais tu as sans doute des bagages à déposer avant de… »

« L’hôpital ? De quoi parles-tu ? » Coupa la quadragénaire maintenant inquiète.

« De ton père. Il est à l’hôpital. C’est pour ça que tu es ici, non ? » À la vue de la réaction de sa « nièce », Hélène comprit que non, que Joëlann ignorait totalement la situation. Elle ajouta alors simplement : « Viens avec moi. Il est mieux que ça soit Ren qui t’explique tout ça. » et invita Joëlann a monté dans sa voiture. Pendant le court trajet vers l’établissement hospitalier, il n’eut dans l’habitacle du véhicule qu’un silence pesant.

Le père de Joëlann était installé dans une chambre seule; il n’y avait pas d’autres patients qui partageaient son espace. Malheureusement, l’unité dans lequel il avait été installé laissait présager le pire puisqu’il s’agissait des soins palliatifs et l’humaine eut beaucoup de mal à contrôler le tourbillon d’émotions contradictoires remontant en elle, comme cela avait été le cas lorsqu’elle avait perdu Sarah-Ève et sa mère. Hélène s’approcha de Ren et le réveilla doucement avant de s’écarter afin qu’il puisse voir sa fille.

Ouvrant grand les yeux, l’homme prononça d’une voix fatiguée, mais empreinte de joie : « Joëlann ! Je suis si heureux de te voir ! Allez ! Viens que je te prenne dans mes bras ! » Il semblait affaibli, mais Joëlann ne résista pas et le rejoignit sur le lit tout en se mettant à pleurer comme une enfant. Incapable de retenir ses larmes, elle tenta de s’excuser. Son père se contenta de lui frotter le dos tout en prolongeant leur étreinte. Hélène en profita alors pour s’éclipser un moment; ils avaient du temps à rattraper tous les deux.

Pendant plusieurs heures, Joëlann et Ren discutèrent de tout et de rien, de sujets légers comme de choses plus sérieuses. Il lui expliqua entre autres choses que le diagnostic de cancer était tombé peu de temps avant la mort de Jeanne, qu’il n’avait pas voulu la prévenir pour ne pas la distraire de son important travail, que c’est Hélène qui s’occupait de lui lorsqu’il n’y arrivait pas par lui-même et que, depuis quatre mois environ, il « avait emménagé » dans l’aile des soins palliatifs de l’hôpital en sachant qu’il s’y éteindrait. La Sorcière d’air, quant à elle, lui annonça la mort de sa sœur adoptive, puis s’excusa pour ces très longues absences causées par son travail. Elle demanda pardon également d’avoir manqué les funérailles de sa mère. Même si cela était dû à une condition physique hors de son contrôle, elle se sentait coupable de ne pas y avoir assisté. Finalement, elle rajouta une autre couche d’excuses ne pouvant rien faire pour aider son père à guérir.

Quand l’heure de la fin des visites arriva, Hélène vint chercher Joëlann. Ensemble, elles retournèrent à la maison familiale des Tsuki pour que la quadragénaire puisse récupérer son véhicule loué. Hélène l’invita ensuite à dormir chez elle au lieu de rester seule dans une maison vide. De toute manière, sa tante se rendait à l’hôpital tous les jours déjà et un peu de compagnie serait agréable.

Rapidement, une routine s’installa pour Joëlann. Le jour, elle passait son temps à l’hôpital auprès de son père, avec ou sans Hélène selon le cas et, le soir, elle retournait chez sa tante pour y dormir. Pendant ses visites à l’établissement hospitalier, la Sorcière passa presque tout son temps à discuter avec son père pendant ses périodes d’éveil; la médication contre la douleur l’endormait parfois au cours de la journée et les doses octroyées étaient quand même importantes. Au fil des semaines et grâce à beaucoup de patience, Ren réussit à ce qu’elle cesse enfin de culpabiliser pour toutes ses absences prolongées (en général, mais aussi lors des funérailles de sa mère) et pour son impuissance face à la situation actuelle. Il avait une maladie incurable après tout et personne ne pouvait le sauver.

Un jour alors que son père faisait une sieste, Joëlann contacta télépathiquement Iliana pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Son adjointe fut sidérée en apprenant cela. Elle lui demanda si elle pouvait faire quelque chose pour sa supérieure en sachant pertinemment que la réponse était non. La Sorcière élémentaire d’air apprécia néanmoins sincèrement le geste de son homologue de feu et lui mentionna.

Peu après le jour de l’An, Iliana reprit contact avec elle. Cette fois, elle l’informa que, à la suite de vérifications de routine des registres d’entrées et de sorties de la C.A.T. par les autorités de la base, Onoma avait appris la fuite de sa responsable des Sorciers. La cheffe adjointe lui expliqua l’état de situation actuel et surtout sa discussion mouvementée avec le grand chef de la base.

*Il était furieux et m’a convoquée dans son bureau. Honnêtement, je ne pensais pas que la supercherie durerait aussi longtemps… Il m’a menacé de me destituer sur le champ de mon poste de cheffe adjointe des Sorciers et de mon poste d’adjointe administrative également. Je lui ai répondu que, peu importe sa décision, je l’accepterais ayant consciemment violé le règlement de la base. Toutefois, je lui ai fait remarquer judicieusement que la seule autre personne de notre race capable de prendre la direction des Sorciers au pied levé était Nadjia et qu’elle était actuellement en mission d’infiltration et donc absente sur le long terme, comme à son habitude. Il n’a pas vraiment apprécié le commentaire, même s’il semblait d’accord avec moi sur ce point. Alors, j’ai sorti mon argument massue sans attendre.*

*Quel argument massue ?* Demanda alors Joëlann quelque peu inquiète.

*Que la raison principale pour laquelle j’avais agi de la sorte était que je ne voulais pas que tu finisses par partir de la C.A.T. comme Azari l’avait fait auparavant… Je crois qu’Onoma a failli exploser en entendant cette phrase, mais cela a eu l’effet escompté au final. Il était au pied du mur alors il a cédé et…*

Joëlann soupira en fermant les yeux un court moment. Oui, l’idée de claquer la porte de la C.A.T. comme le premier chef des Vampires l’avait fait en 2012 lui avait effleuré l’esprit. Mais, à la différence d’Azari, elle n’était ni en désaccord avec l’organisation ni avec Onoma. Et elle considérait la C.A.T. encore comme sa maison même si, depuis 2018, elle étouffait entre ses murs. C’est pourquoi elle avait renoncé à cette idée en fin de compte.

*Iliana, je ne suis pas certaine que ma situation vaut la peine de prendre de tels risques. Si Onoma te retire toutes tes responsabilités, il y a fort à parier pour que tu sois contrainte à l’avenir d’exercer un rôle ou un métier vraiment inintéressant pour toi.*

*Je n’ai pas peur de la sanction et j’avais raison de faire ce que j’ai fait. Tu sembles déjà plus posée qu’avant ton départ malgré… les nouvelles familiales. Joëlann, je ne regrette rien. Tu m’as sauvée à l’époque de la W.E.F. et tu m’as permis de découvrir un monde extraordinaire ainsi que des gens exceptionnels. C’est notamment pour ces raisons que j’ai toujours voulu te rendre l’appareil. Pendant longtemps, je l’ai fait uniquement à titre d’adjointe administrative. Bref, quelles que soient les conséquences qu’Onoma choisira de m’imposer, je ferai avec. Pour le moment, il m’a seulement fait promettre de me tenir à carreau jusqu’à ton retour, peu importe quand il sera, et de lui faire des suivis réguliers de nos discussions télépathiques puisqu’il sait que je suis la seule personne en contact avec toi actuellement.* Iliana fit une pause avant d’ajouter soucieuse : *Mais je ne compte pas aller dans le détail de nos conversations sans ton accord !*

En écoutant son amie, la Sorcière d’air fut tour à tour émue, fière de celle qui la secondait et amusée par sa dernière phrase. Deux questions la taraudaient par contre et elle finit par les poser à sa consœur.

*Est-ce qu’Onoma sait pour mon père ?*

*Oui. C’est d’ailleurs une autre des raisons pour lesquelles il n’a pas exigé ton retour immédiat à la base.*

*Et les autres chefs ? Est-ce qu’ils sont au courant de ma fuite et de mon père ?*

*Ils ont été breffés par Onoma après l’analyse des registres d’entrées et de sorties, mais je n’ai pas assisté à la rencontre étant donné ma « disgrâce ». Je ne peux donc pas te rapporter leurs réactions. Par contre, ils ne savent pas pour ton père.*

*D’accord. Merci Iliana. Je te recontacte plus tard.*

Peu de temps avant sa mort, Ren fit promettre à sa fille de se libérer des carcans qui entravaient sa personne, que cela soit ceux qu’elle avait elle-même mis en place au fil du temps ou encore ceux qui lui avaient été imposés, directement ou indirectement, par les autres personnes de son entourage. Il l’encouragea fortement à (re)devenir celle qu’elle était vraiment, en date d’aujourd’hui. Si au départ, la Sorcière protesta vivement puisqu’elle croyait projeter déjà la bonne « interprétation » d’elle-même, son père la détrompa gentiment. Avec la justesse et la finesse d’un parent attentif aux besoins de son enfant, il lui fit comprendre qu’elle s’était construit des principes de conduite exigeants de rigueur, d’ordre et de perfection notamment. Ce qui en soit était des qualités s’était tranquillement transformé en fardeau. Même en se basant uniquement sur les rares moments passés avec sa fille depuis son entrée à la C.A.T. et leurs échanges antérieurs, l’homme avait déduit que ces principes personnels avaient teinté le regard des autres envers Joëlann et que, conséquemment, les autres s’attendaient à ce qu’elle soit toujours aussi ordonnée, réfléchie et parfaite. Il lui fallait donc accepter de ne pas tout contrôler, y compris sa propre personne. La cheffe des Sorciers eut une réaction du genre « plus facile à dire qu’à faire », mais elle promit néanmoins d’essayer… Finalement, Ren s’éteignit le 29 janvier 2020.

Les obsèques eurent lieu en février. Lorsqu’elle s’y présenta, Joëlann était méconnaissable. Ayant retiré tous ses piercings depuis le décès de son père, elle avait maquillé les trous résiduels dans sa peau du mieux qu’elle le put afin de ne pas les laisser paraître. Également, sa très longue chevelure roux-rouge était maintenant blond doré et avait été coupée au-dessus de ses épaules. Même sa tante Hélène eut du mal à la reconnaître sur le coup, signe que son changement d’apparence fonctionnait plutôt bien. Évitant de se mêler aux invités présents pour les funérailles, l’humaine choisit de s’installer au fond de la salle jusqu’à la fin de la cérémonie religieuse. Par la suite, sa tante fit un discours sur la vie de Ren et son attachement à sa famille, à son travail et aux autres de manière générale.

Pendant que les gens offraient leurs condoléances à Hélène, Joëlann les observa. Elle crut en reconnaître certains, mais la plupart d’entre eux ne lui disaient rien. La Sorcière porta une en outre attention particulière aux discussions autour d’elle.

« C’était une belle cérémonie. Je crois que Ren aurait apprécié. » Dit un homme d’un certain âge. Un autre acquiesça en hochant de la tête. Une femme du même groupe, pour sa part, y alla d’un commentaire plutôt cinglant : « Sa fille unique n’est même pas là ! Quel manque de savoir-vivre ! » Une autre en rajouta une couche : « Elle n’était pas présente aux funérailles de sa mère non plus. Elle est sûrement insensible ! Quelle fille indigne ! »

Sentant la colère monter en elle, Joëlann préféra s’éloigner du quatuor et éviter un incident. Ce fut finalement sa tante qui vint la voir dans son coin et avec qui elle parla en premier.

« Pourquoi restes-tu à l’écart ? Ta place est à mes côtés pourtant. »

« Je préfère rester incognito. Je n’ai pas vu ces gens depuis au moins 15 ans et je ne reconnais pas la majorité d’entre eux. Par ailleurs, ils n’ont pas une impression très positive de moi à les entendre… Et puis, je n’ai pas envie de devoir me justifier. »

« Tu n’as pas à te justifier ! Ta vie ne regarde que toi Joëlann ! »

« Ça ne semble pas être l’opinion générale que je perçois… »

« Je vais leur parl… »

« Oh ! Hélène ! Quelle magnifique cérémonie ! » Coupa une voix féminine venue de nulle part.

*Tiens, l’une des deux femmes désagréables du quatuor de tout à l’heure.* Pensa la Sorcière en se retournant. Se mordant la langue, l’humaine s’obligea à garder le silence pour ne pas émettre un commentaire déplacé.

La femme L’intruse s’immisça dans l’espace entre Hélène et sa nièce, ignorant superbement Joëlann. Ne tenant plus, cette dernière salua Hélène et s’apprêta à partir loin de cette gar… femme détestable, mais sa tante n’avait pas dit son dernier mot.

« Lisette, quel plaisir de te voir. Merci pour tes bons mots, mais excuse-moi j’étais en conversation avec cette jeune femme avant ton arrivée. »

La dénommée Lisette se tourna alors vers la fille de Ren et lui demanda un peu sèchement qui elle était. Avant qu’Hélène ne lui dévoile son identité, même si cela aurait pu faire taire les commérages, Joëlann se présenta sous son nom d’emprunt tout en se forçant à sourire. Elle devait maintenir sa couverture.

« Bonjour, je m’appelle Anne Olivier. Je suis une amie de la famille Tsuki. »

« Anne Olivier ? Anne Olivier… Je n’ai jamais entendu ce nom-là. » Dit Lisette suspicieuse. « Je ne me rappelle pas vous avoir vu aux obsèques de Jeanne non plus. » Pendant qu’Hélène toussotait pour essayer d’attirer l’attention de l’intruse, la cheffe des Sorciers offrit son plus beau sourire à Lisette en répondant :

« Je travaille à l’étranger, c’est sans doute la raison pour laquelle vous ne me connaissez pas. Malheureusement, lorsque j’ai appris le décès de Jeanne, je couvais une infection particulièrement virale. J’ai jugé préférable de ne pas me présenter à la cérémonie pour ne pas contaminer les gens présents. »

Le visage de Lisette passa de la suspicion, à la curiosité (probablement mal placée) et à la crainte. Elle eut même un léger mouvement de recul à la mention de l’infection virale. Elle ne croyait quand même pas que Joëlann, enfin Anne, était encore contagieuse ?! C’est tout juste si elle ne la regarda pas comme une pestiférée. Sérieusement, cette Lisette, c’était un cas à éviter à tout prix !

« Vous avez bien fait, je veux dire pour les obsèques de Jeanne. » Quittant les deux femmes sans les saluer, elle retourna à son groupe pour raconter ce qu’elle venait d’apprendre.

Plus tard dans la soirée, Joëlann entendit d’autres commentaires désobligeants au sujet de la fille de Ren (Joëlann) et du fait que même une étrangère (Anne) valait mieux que la fille du défunt, car au moins cette étrangère s’était présentée aux funérailles… *Non, mais quelle bande de cons ces gens…*

Quatre jours après la cérémonie, Joëlann fit ses adieux à Hélène. Sa tante lui avait certifié qu’elle n’avait pas besoin d’aide pour la suite étant donné que Ren et elle avaient déjà tout prévu avant la mort de son père. Quant à son héritage, Joëlann avait au préalable signé un document qu’elle avait remis à Hélène indiquant qu’elle souhaitait que tout bien matériel qui lui revenait lors de la succession soit donné ou vendu, selon le cas, et que les profits, s’il y en avait, soient ajoutés à la somme à son nom indiquée dans le testament de Jeanne et Ren. Cette somme devrait être versée à l’orphelinat de Rouen, soit celui qui avait accueilli la jeune Sarah-Ève et qui était dirigé par Madame Jacques. La dernière instruction du document mentionnait que le don devrait être anonyme.

Nouvelle identité, nouvelle vie
Après avoir quitté sa tante Hélène, Joëlann adopta pleinement l’identité d’Anne Olivier. Elle se transforma donc en une quadragénaire française ayant un fort accent de son pays surtout lorsqu’elle s’exprimait en anglais. Elle était employée depuis presque 17 ans dans une entreprise internationale (et existant réellement) du domaine des technologies de l’information (TI). Selon son profil fictif, elle occupait un poste en ressources humaines (RH) au sein du service de recrutement du personnel. L’entreprise étant établie dans de multiples pays, de nombreux départements de RH étaient répartis un peu partout sur la planète. Dans son dossier d’employé, Anne avait monté les échelons au sein de son département et occupait maintenant un rôle de conseillère séniore, lui permettant de voyager là où son entreprise avait besoin d’elle.

Sur la base de cette couverture (et surtout parce qu’Anne n’arrivait pas à trouver un endroit où elle se sentait suffisamment à l’aise), elle visita nombre de pays de l’Union européenne entre février et avril. Elle posa finalement ses pénates dans la ville de Genèvre en Suisse vers la mi-avril. Afin de se fondre dans le décor et dans la population locale, elle adopta un café de quartier (baptisé « Le Coin caféiné ») et ses propriétaires fort sympathiques.

C’est dans ce café qu’elle y rencontra également pour la première fois Javier Garcia (prononcer « Ravière Gar-ci-a »). Lors d’une conférence gratuite dans la salle adjacente au café, ils se retrouvèrent assis côte à côte par hasard. Ce jour-là, Anne bien qu’intéressée initialement par le sujet de la conférence n’était franchement pas attentive à la présentation qui se déroulait devant elle. Perdue dans ses pensées, la quadragénaire ne remarqua même pas qu’une pause avait cours actuellement. Son voisin de droite, incertain s’il devait ou non la déranger, lui adressa la parole quand même en français.

« Bonjour. Pardon de vous déranger, mais c’est l’heure de la pause si jamais vous souhaitez vous dégourdir un peu les jambes… »

« Hum ? Ah, merci. » Déclara Anne sortant de sa bulle mentale et se levant de sa chaise droite en plastique. Elle se dirigea vers le comptoir du petit café et se commanda un cappuccino. Attendant sa boisson caféinée, elle ne remarqua pas que son voisin de chaise de la conférence attendait également un peu derrière elle de recevoir son propre breuvage. La Sorcière manqua de peu lui foncer dedans après avoir récupéré son café.

« Ah ! Désolée ! Est-ce que je vous ai fait mal ? »

« Non, tout va bien. Ne vous inquiétez pas. » L’homme souriait simplement. « Si je peux me permettre, et vous pouvez m’envoyer bouler bien sûr si cela vous dérange, mais vous semblez plutôt distraite depuis le début de la conférence… »

Anne le regarda silencieuse. En temps normal, elle aurait sûrement… sûrement quoi ? Elle présuma que Joëlann (enfin l’ancienne elle) aurait éconduit ou aurait tenté de masquer son état en mentant à l’inconnu. Mais Anne ne broncha pas. Elle ignorait comment son personnage devait réagir alors elle choisit étonnamment d’être honnête.

« Oui, vous avez raison. C’est un sujet intéressant, mais il semblerait que je ne sois pas d’une excellente réceptivité aujourd’hui. »

« J’ai conscience que ça va vous paraître bizarre étant donné que nous sommes des inconnus, mais souhaitez-vous parler de ce qui vous trouble ? »

« La conférence recommence. Je crois que vous devriez y retourner pour ne pas manquer la suite. » La quadragénaire avait parlé d’un ton neutre et poli, mais l’homme insista.

« La conférence n’est pas franchement importante pour moi, pour le moment. Évidemment, si vous ne souhaitez pas me parler du tout, je vais vous laisser tranquille. » L’homme lui sourit à nouveau et se dirigea vers la salle adjacente.

*Oh et puis merde !* Pensa Anne. « Attendez ! » Il la regarda attendant la suite. « Vous êtes vraiment certain de vouloir manquer le reste de la conférence ? »

Cet après-midi-là, ils discutèrent longuement dans le parc à proximité du café. Sans entrer dans les détails, et en occultant pour qui elle travaillait vraiment, Anne mentionna la perte coup sur coup d’une précieuse amie qu’elle considérait comme sa sœur, de sa mère et de son père et du fait qu’elle ne savait plus trop comme gérer tout ça en plus du travail. Javier l’écouta attentivement et lui confia avoir perdu ses parents également il y a plusieurs années de cela. Eux avaient succombé dans un accident de voiture. Il lui parla de son processus de deuil et lui recommanda même quelques ressources si le besoin se faisait sentir. Cette rencontre permit à la Sorcière de se libérer d’une charge mentale importante. Ce fut quand le soleil commença à décliner qu’ils se dirent au revoir. Une partie d’Anne espéra revoir Javier, même si cela était fort improbable. Il avait été agréable de converser avec lui.

Quelques jours plus tard, alors qu’elle prenait son café au « Coin caféiné », Anne eut la surprise d’apercevoir Javier la rejoindre à sa table.

« Je peux me joindre à vous ? » Demanda-t-il gentiment. Elle acquiesça avec joie. « Comment vous sentez-vous depuis la dernière fois ? »

De cette introduction banale découla une nouvelle conversation fort passionnante. Elle apprit notamment que l’homme était originaire d’Espagne, maîtrisait le français et l’anglais en plus de sa langue maternelle (l’espagnol) et qu’il était à Genèvre pour le travail. La compagnie espagnole pour laquelle il travaillait était basée à Madrid et se spécialisait en recherche médicale.

Après cette seconde rencontre, Anne soupçonna rapidement Javier de faire exprès de passer au café tous les matins pour la voir. Ce qu’il ne démentit pas dans les faits lorsqu’elle lui posa la question pour le taquiner. Et, contre toute attente, le jour où il lui proposa une sortie au restaurant, elle accepta sans hésitation. Il réitéra des propositions de sortie diverses à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’ils forment officiellement un couple.

Anne, à l’époque où elle était encore Joëlann, n’avait pas été très active en amour depuis bon nombre d’années puisqu’elle avait toujours fait passer son travail, ses responsabilités à la C.A.T. et Sarah-Ève avant sa propre personne. En fait, sa vie amoureuse avait été plutôt désertique… Pour une fois, elle avait envie de se laisser gâter. Javier trouvait son accent français prononcé charmant alors que ce n’était pas le cas de la plupart des gens. Lui-même avait un accent adorable lorsqu’il s’exprimait. Alors Anne choisit de plonger à 100 % dans cette relation sans même réfléchir à la suite et se laissa guider par Javier. Dans ces bras, elle retrouva notamment le goût de vivre. Il élargit en autres choses ses horizons télévisuels, cinématographes et musicaux. À ses côtés, Anne rit beaucoup et se dérida plus qu’elle ne le croyait possible. Leur passion amoureuse et leur bonheur durèrent pratiquement un an, mais la Vie (oui, encore celle avec un grand « V » !) s’en mêla à nouveau.
Joëlann
Chef des Sorciers

Joëlann

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MessageSujet: Re: Joëlann Tsuki - Sorcière   Joëlann Tsuki - Sorcière EmptySam 15 Juin - 17:03

[nda : Le présent message est valide pour la période allant de 2019 à 2021 environ. Il s’agit de la seconde partie de la présente fiche, car elle est trop longue.]
[Image copyright Selenada]

Douloureuse vérité
En raison des contraintes liées à leur travail (horaires de travail, télétravail à 100 %, dossiers en cours) et des hauts standards de confidentialité de leurs employeurs, Javier et Anne avaient établi des règles afin de ne pas déranger l’autre pendant que chacun vaquait à ses occupations professionnelles. Par ailleurs, puisqu’Anne habitait un minuscule trois pièces et demie alors que Javier possédait plutôt un très grand cinq pièces et demie, la Sorcière passa beaucoup plus de temps à l’appartement de Javier que lui chez elle lorsqu’ils n’étaient pas en mode travail. Ils blaguaient souvent sur le fait que l’employeur de Javier était beaucoup moins chiche que celui d’Anne vu leurs appartements respectifs.

Elle le taquinait aussi régulièrement au sujet de ses mots de passe personnels et tout particulièrement de celui de sa tablette électronique. Il avait choisi le nom de son premier chat lorsqu’il était encore un enfant. Cela était certes mignon, mais pas du tout efficace en cas de piratage. Malgré toute la sensibilité numérique dont l’Espagnol faisait preuve au bureau, à la maison ses mots de passe étaient vraiment faibles.

Un jour, Javier signifia à son amoureuse qu’il devrait effectuer un déplacement de plus ou moins 10 jours à l’étranger dans le but de rencontrer d’éventuels partenaires pour son entreprise. Le couple avait donc passé la nuit ensemble à l’appartement de Javier la veille du voyage professionnel de ce dernier. Il avait même laissé à Anne un double de ses clés afin qu’elle reste plus longtemps à son appartement si elle le souhaitait. Ce qu’elle fit pendant quelques jours suivants son départ pour Buenos Aires en Argentine. Le quatrième jour, la tablette électronique personnelle de Javier se mit à recevoir plusieurs notifications sans arrêt. Agacée, Anne finit par aller voir ce que se passait.

« Pourquoi tu t’énerves, toi ? » Questionna Anne à l’appareil comme si ce dernier pouvait lui répondre tout en prenait la tablette dans ses mains. Sur l’écran de verrouillage, une multitude de notifications moyennement détaillées s’affichaient. Normalement, elle n’aurait pas déverrouillé l’appareil pour consulter des informations ne lui étant pas destinées, mais les mots suivants attirèrent son attention : « Anne Olivier False Identity » [traduction : Anne Olivier Fausse identité].

Sentant la nervosité déferler en elle, Anne n’hésita pas et entra le mot de passe de la tablette sur l’écran d’accueil, à savoir « gato » ce qui signifiait « chat » en espagnol. Le jeune Javier n’avait pas eu beaucoup d’imagination lorsqu’il avait nommé son premier animal de compagnie… Se rendant aussitôt dans l’application courriel de l’appareil, elle vit une dizaine de messages la concernant provenant de l’entreprise de Javier, mais aussi d’une autre compagnie dont le logo avait quelque chose de familier. Malgré sa mémoire visuelle impressionnante, Anne ne trouva pas immédiatement à qui appartenait ce design. Elle se concentra plutôt sur le contenu des courriels et à force de Google Traduction pour les messages strictement rédigés en espagnol, elle comprit qu’elle était vraiment, mais vraiment dans la merde. L’un des messages, celui-là écrit en anglais, disait :

[…] Je sais que vous êtes opposé à l’analyse génétique de votre partenaire, mais nos règles stipulent clairement que toute personne ayant une relation sérieuse avec l’un de nos employés ou de nos sous-traitants (ce qui est le cas de l’entreprise pour laquelle vous travaillez) doit se soumettre à cet examen. […]

Votre laboratoire a procédé aux analyses ADN des échantillons de cheveux de votre partenaire que vous leur avez transmis. Après vérification de notre part, nous vous informons que la femme que vous fréquentez n’est pas totalement humaine et est donc une menace pour nous. Nos agents s’occuperont d’elle bientôt.

Merci de confirmer la réception de ce courriel dans les plus brefs délais.


Le sang d’Anne ne fit qu’un tour dans ses veines. Elle chercha plus profondément dans sa mémoire pour retrouver la provenance de ce logo. Et là, elle réalisa avec horreur que la compagnie avec des politiques aussi bizarres était la W.E.F. ! Sentant son cœur manquer des battements, elle refusa de croire à cette éventualité. Non, ce n’était pas possible ! Javier ne pouvait travailler pour l’ennemi ! Désespérée, elle se laissa glisser le long d’un mur de l’appartement et éclata en sanglots. Il lui fallut une bonne heure et demie pour être capable de bouger à nouveau. Toujours assise par terre, un plan d’action se dessina doucement dans sa tête.

Selon le programme de voyage prévu, Javier ne devait pas revenir à Genèvre avant cinq jours au moins. Toutefois, dès qu’il prendrait connaissance des messages de ses supérieurs et/ou de celui de la W.E.F., il changerait assurément son horaire de déplacement, ce qui voulait dire qu’il pourrait être de retour d’ici le 24 ou 36 heures maximum. Ce délai laissait tout juste le temps à Anne de partir de la ville. En investissant bien les 24 prochaines heures, elle devrait être en mesure d’effacer complètement ou presque ses traces numériques et physiques… C’est pourquoi, après s’être ressaisie, elle envoya d’abord une réponse extrêmement succincte en anglais au courriel du membre de la W.E.F. afin de lui faire croire que Javier avait pris connaissance des messages.

Ensuite, elle contacta avec son cellulaire le propriétaire de son logement. Elle l’avisa que son employeur venait de la dépêcher dans un autre pays et qu’elle devait donc quitter Genèvre cette nuit. Compréhensif, après tout la plupart de ses locataires ne louaient ses appartements que pour de courtes périodes en moyenne, le propriétaire lui confirma qu’une équipe de ménage se présenterait dès 20 h le jour même afin de rendre le logement propre et prêt pour le prochain locataire temporaire. La Sorcière le remerciant, puis se dirigea vers une des garde-robes de Javier, celle contenant ses équipements de sport, et y vola un grand sac de toile. Ne possédant qu’une brosse à dents dans le logement de l’Espagnol, elle l’attrapa et la fourra dans le sac de toile. La Sorcière partit également avec la tablette électronique, notamment dans le but de surveiller les autres courriels qui pourraient être envoyés. Finalement, elle se mit en route vers chez elle et appela mentalement Iliana une fois arrivé.

*Iliana ? Iliana, tu es là ?* N’ayant pas de réponse, Anne recommença son appel télépathique à quatre reprises. Ce fut la voix mentale ensommeillée de son adjointe qui lui répondit : *B’jour Joëlann, non Anne… Qu’est-ce que…* Coupant court aux politesses de base, la cheffe des Sorciers annonça : *J’ai été découverte par la W.E.F. Il me faut une extraction d’urgence.*

*Quoi ?!* Iliana devait être complètement réveillée au ton de sa voix mentale. *Est-ce que tu peux changer de pays dans l’immédiat ?*

Anne répondit par la négative en expliquant : *L’identité d’Anne Oliver est compromise. Il faut la supprimer complètement du web. Je vais de m’occuper de la destruction de mon ordinateur portable et de mon cellulaire sous peu, mais il faut que l’informatique prenne le reste en charge dès maintenant.*

*Comment la W.E.F…*

*Javier, enfin son entreprise, travaille pour eux…*

*QUOI ?!* Il eut un silence, puis : *Je fais le lien avec l’informatique dans les prochaines minutes et je te reviens pour l’extraction dès que je peux.*

Une fois la communication coupée, Anne/Joëlann se lança dans la suppression des données, factices certes, mais associées à son identité temporaire, de son ordinateur en téléchargeant un super virus produit par la C.A.T. pour des situations du genre et retira la carte SIM de son téléphone jetable prépayé. Par la suite, elle fourra tout le matériel informatique et téléphonique dans le grand sac de toile volé chez Javier et y ajouta le peu d’effets personnels qu’elle possédait dans ce minuscule trois pièces et demie, soit sa brosse à dents, sa brosse à cheveux, tous les vêtements (sauf un t-shirt) et chaussures qu’elle ne portait pas actuellement entre autres choses. L’appartement étant complètement meublé et décoré, l’équipe de nettoyage s’occuperait de la literie et compagnie lors de son passage dans les prochaines heures. Avant de quitter son logement, la quadragénaire désactiva le système de localisation de la tablette électronique de Javier et la déconnecta d’Internet. Elle l’enveloppa précautionneusement dans le t-shirt qu’elle avait initialement mis de côté et la rangea dans son sac à dos de voyage. Puisque la tablette électronique recevait les courriels professionnels de l’entreprise de Javier, Anne/Joëlann songea que la C.A.T. pourrait peut-être pirater l’appareil pour obtenir des informations additionnelles sur la W.E.F. Elle ignorait par contre si c’était une bonne ou une mauvaise idée, mais elle n’avait pas le temps d’y réfléchir.

Au moment où elle sortit pour la dernière fois de son appartement de Genèvre, elle croisa l’équipe de nettoyage. Elle les salua, échangea rapidement des banalités avec eux et laissa les clés de son logement dans la boîte prévue à cet effet dans l’entrée de l’édifice. Puis, elle héla un taxi. Elle demanda au chauffeur de se rendre dans un quartier plus industriel (et plus défavorisé) de la ville. Après avoir réglé la course, Anne/Joëlann marcha un peu et trouva l’emplacement parfait pour la suite.

De vieilles poubelles, d’où émanait du feu, trônaient au milieu d’un groupe de gens, des sans-abris probablement. Elle s’y dirigea d’un pas qui se voulait nonchalant, mais un homme l’arrêta soudainement affirmant qu’une fille comme elle ferait mieux de retourner d’où elle venait, que les gens comme lui ne fréquentaient pas les gens comme elle d’habitude. La Sorcière lui sourit sans malice et énonça une phrase qui se révéla être un code. L’homme hocha alors la tête et l’invita à rejoindre les autres. Elle le remercia sincèrement et se dirigea vers une poubelle où il n’y avait presque personne; le feu à l’intérieur étant pratiquement consumé.

« Beauté, tu ferais mieux d’aller dans le groupe de Riley. Le feu y est bien mieux qu’ici. » Une femme édentée lui fit cette remarque tout en pointant un autre groupe entourant un feu bien nourri.

« Je suis là pour le raviver un peu. » Répondit la quadragénaire en lui faisant un clin d’œil.

Intriguées, les quelques personnes autour de la cheffe des Sorciers la regardèrent poser son sac de toile volé au sol et en sortir son contenu. Tout fut déposé dans la poubelle, sac de toile inclus, en dépit des protestations de certains sans-abris : « C’est beau ça ! Ça pourrait servir à quelqu’un ! »

La femme édentée ne demanda pas à Anne/Joëlann pourquoi elle brûlait toutes ces choses. Elle s’en doutait trop bien. Ce coin de la ville était réputé, du moins dans les milieux underground, comme étant un bon endroit pour se débarrasser par le feu d’objets problématiques… En outre, puisque le gardien de leur groupe avait laissé passer la nouvelle, il était quasi certain qu’elle était là pour ça.

Anne/Joëlann regarda brûler ses effets personnels, ne conservant que son sac à dos contenant la tablette électronique de Javier, sur ses épaules. Elle s’excusa néanmoins à quelques reprises pour l’odeur dégagée par le mélange de fibres de tissus naturelles et synthétiques, de dérivés du pétrole et de métal. La femme édentée la rassura en lui disant qu’ils étaient habitués. La Sorcière songea que ce n’était pas une raison pour ne pas s’excuser, mais bon…

Elle attendit patiemment avec les sans-abris qu’Iliana la contacte par télépathie. L’endroit où elle se trouvait actuellement lui offrait étonnamment un peu plus de protection que son appartement dans le cœur de la ville. Elle refusa toutefois de dormir; préférant faire nuit blanche. La cheffe adjointe des Sorciers se manifesta finalement au petit matin (heure de Genèvre). L’équipe d’extraction serait en mesure de la récupérer d’ici 4 heures. Les deux femmes convinrent de l’endroit du rendez-vous et mirent fin à la conversation.

Lorsque l’heure prévue de l’extraction fut proche, Anne/Joëlann s’assura que la tablette électronique était toujours bien emballée dans son « tissu protecteur » et dans son sac à dos. Avant de quitter son groupe de sans-abris, elle prit la peine de les remercier et de les saluer, ce qui laissa perplexes certains par tant de bonnes manières à leurs égards, et fit de même avec le gardien du groupe. Puis, elle se dirigea d’un pas rapide vers le l’endroit convenu le matin même. Elle n’était qu’à quelques pâtés de maisons du lieu d’extraction lorsqu’une voix qu’elle ne connaissait trop bien la figea sur place.

« Où vas-tu Anne ? » C’était Javier. Il ne semblait pas en colère, mais il n’avait pas non plus son ton doux habituel.

Anne/Joëlann se retourna lentement et lui fit face. Au même moment, elle vit une dizaine d’agents de la W.E.F. former un large demi-cercle autour d’elle et maintenir par le fait même les curieux à distance. Le groupe la mit en joue avec leurs armes sans attendre et sans avertissement. Échapper à l’ennemi serait probablement compliqué; hormis la télépathie, elle n’avait pas utilisé ses capacités de Sorcière depuis au moins trois ans, soit depuis le début de son arrêt de travail en 2018. Elle ignorait si elle serait en mesure de produire quoi que ce soit pour se défendre et/ou se protéger… Pendant qu’elle doutait d’elle-même, la dangerosité de la situation sembla éveiller quelque chose chez la Sorcière élémentaire d’air et elle sentit des fourmillements familiers dans l’intégralité de son corps. La magie dont elle croyait s’être coupée par la force des choses au cours des dernières années n’attendait vraisemblablement qu’un commandement de sa part pour se manifester. Elle était là, vivace et sauvage.

« Les mains derrière la tête et à genoux ! » Ordonna sèchement l’un des agents ennemis. En même temps, elle entendit une voix familière dans sa tête : *Générale Tsuki, ici Nadjia, vous m’entendez ? À vous.*

Anne/Joëlann sourit intérieurement; si Nadjia s’adressait à elle de la sorte, c’est parce qu’elle parlait par la pensée à tout le groupe d’intervention. Ignorant superbement l’ordre de l’ennemi, la cheffe des Sorciers répondit à sa subordonnée toujours par la pensée *Affirmatif Nadjia. Je ne suis pas loin du point d’extraction, mais en charmante compagnie de la W.E.F.*

Nadjia voulut soumettre une idée pour aider : *Générale, nous pouvons intervenir pour faire diversion et…*, mais sa supérieure refusa.

*Négatif. Donnez-moi 15 minutes environ pour me débarrer d’eux et 10 minutes supplémentaires pour me rendre au point de rendez-vous. Tenez-vous prêts à partir dès que j’arrive.*

Nadjia se contenta d’un *À vos ordres !* et mit fin à leur conversation. La W.E.F. n’étant pas vraiment du genre patiente, ses agents n’apprécièrent pas le refus d’obtempérer d’Anne/Joëlann. Rapidement, elle entendit quelqu’un dire « Abattez-la ! ». Contre toute attente, Javier s’interposa arguant que ce n’était pas ce qui était convenu. Il en profita pour l’interroger sur sa nature.

« Au fait, tu es quoi ? » Elle le regarda sans comprendre. « Je veux dire, tu n’es pas une Fée — tu n’as pas d’ailes — ou une Vampire — tu supportes le soleil — et probablement pas une Elfe non plus vu que tu n’as pas d’animal domestique avec toi tout le temps… » La Sorcière se retint pour ne pas corriger Javier; les Totems n’étaient pas des animaux domestiques… et les Fées en avaient aussi et les Vampires pouvaient éventuellement supporter la lumière de l’astre solaire. « Alors tu es une Ange ou une Sorcière ? » Il semblait réellement curieux de sa réponse même s’ils étaient ennemis.

« Voilà qui est intéressant. Ton entreprise a été capable de détecter que je ne suis pas une humaine normale, mais n’est pas en mesure de savoir exactement ce que je suis. » Elle allait ajouter quelque chose à l’intention de Javier, mais n’eut pas le temps. Excédés, les agents de la W.E.F. ouvrirent le feu sans autre sommation. Ce fut plus inconsciemment que consciemment que la Sorcière dirigea la paume de sa main droite vers les balles et que son bouclier se déploya juste assez grand pour la couvrir de la tête aux pieds. OK, elle était vraiment rouillée côté magie… Javier venait d’avoir sa réponse.

En parlant de Javier, il était à une relative courte distance d’elle et Anne/Joëlann s’inquiéta pendant un instant qu’une balle perdue l’ait touché. Elle restait amoureuse de lui malgré sa « trahison ». Réalisant que ce n’était pas le cas, elle soupira de soulagement, mais grogna aussi de douleur en s’apercevant que l’une des balles tirées par la W.E.F. l’avait atteinte. Une tache de sang se forma au niveau de son épaule gauche et la douleur irradia. Toutes les autres balles, qui n’avaient pas été arrêtées pas son bouclier, s’étaient logées dans le bâtiment qui s’élevait dans son dos.

Devant elle, certains agents de la W.E.F., de même que les badauds, avaient des airs d’ahuris. Ce n’était quand même pas la première fois que ces employés [de la W.E.F.] côtoyaient des non humains, si ? Quoique certains d’entre eux avaient l’air d’avoir début vingtaine. Anne/Joëlann les imagina en train de se demander s’ils étaient dans la Matrice (au lieu du monde réel) avec elle à la place de Néo… La situation aurait presque pu être comique, mais on parlait de la W.E.F. là donc… La deuxième slave de balles ne tarda pas et fut à son tour bloquée soit par le bouclier bleu outremer de la Sorcière soit par le pauvre mûr du bâtiment qui n’avait rien demandé à personne. Elle n’attendit pas la troisième attaque; de toute manière son délai de 15 minutes pour se débarrasser de ses ennemis tirait à sa fin. Difficilement capable de lever son bras gauche, elle se contenta de concentrer son énergie élémentaire du côté indemne de son corps, créant un tourbillon de vent autour d’elle et faisant voler ses cheveux dans tous les sens. Elle désengagea son bouclier de protection et projeta son élément devant elle; il prit la forme d’une lame (ou d’une vague de vent selon le point de vue) et renversa tout sur son passage. Cette explosion de puissance la fit reculer contre le mur du bâtiment derrière elle et elle manqua de près de s’écraser au sol; la majorité de son énergie magique et non magique avait été utilisée. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et sa lutte pour rester debout et éveillée était rude, mais, si elle voulait vivre, elle devait se bouger et immédiatement !

Tentant d’ignorer la douleur et la fatigue du mieux qu’elle le pouvait, et tandis que l’attention de ses assaillants était focalisée ailleurs, Anne/Joëlann tourna les talons en direction du point d’extraction et se mit à courir. Cependant, elle n’alla pas très loin; Javier la poursuivait et il avait vraisemblablement récupéré une arme appartenant à un agent de la W.E.F., à moins que ce ne soit la sienne… ? Il lui somma de se rendre et la mit en joue à son tour.

Anne/Joëlann se contenta de lui parler par télépathie (*N’y pense même pas.*). Cela sembla suffisant pour le perturber, car il manqua lâcher son arme de surprise.

« Qui es-tu Anne ?! » S’écria son ancien compagnon. Fièrement, elle lui révéla être la cheffe de la race des Sorciers de son organisation et se remit à courir le laissant sur place complètement hébété.

Quand elle se pointa finalement au lieu de rendez-vous, Anne/Joëlann aperçut une camionnette de couleur sombre non immatriculée. Elle fonça vers le véhicule, mais son corps protesta vivement et la Sorcière élémentaire chancela. Elle s’effondra dans les bras de Nadjia qui était sortie en trombe du véhicule en voyant son état.

« Elle saigne ! » Constata la Russe.

Anne/Joëlann sentit vaguement une autre paire de bras l’attraper du côté opposé à sa subordonnée et la conduire dans la fourgonnette. À peine furent-ils tous dans la camionnette que quelqu’un cria « Démarre ! ». La cheffe des Sorciers de la C.A.T. essaya de leur expliquer qu’elle avait volé la tablette électronique de Javier pour qu’elle soit piratée, mais son esprit était de plus en plus embrouillé et elle perdit connaissance.

Retour au bercail
Joëlann n’eut même pas connaissance qu’on la déplaçait de la camionnette vers un avion appartenant à la C.A.T. ni qu’on la sanglait sur une civière. Pendant tout le trajet routier, puis aérien, l’équipe d’extraction s’assura que la perte de sang provenant de sa blessure restait sous contrôle. Elle ne reprit connaissance que bien après son arrivée à l’infirmerie de la base.

Entre son retour physique à la C.A.T. et son réveil, les médecins l’opérèrent à l’épaule afin de retirer le projectile contenu dans sa chair. Il ne s’agissait pas d’une intervention de grande ampleur, mais la cheffe de race avait perdu une bonne quantité de sang; on lui fit donc une transfusion sanguine pour plus de sécurité. Après l’opération chirurgicale, quelqu’un analysa la balle récupérée dans le but de s’assurer que leur ennemi n’avait pas utilisé l’une de leurs armes dévastatrices sur la Sorcière. Le technicien conclut qu’il s’agissait d’une balle de pistolet bien ordinaire. Tous furent soulagés de l’entendre. La W.E.F., avec ses méthodes discutables, aurait bien pu empoisonner la balle…

Joëlann émergea en début d’après-midi. D’abord perdue, elle comprit au bout d’un moment qu’elle se trouvait à l’infirmerie. À son chevet, Iliana et Nadjia discutaient à voix basse, sans doute pour ne pas la déranger.

« Oh, tu es réveillée ! Comment te sens-tu ? » Demanda son adjointe administrative.

« Douloureusement en vie ? » La quadragénaire avait l’impression que sa voix sonnait un peu pâteuse. « Combien de temps ai-je été inconsciente ? »

« Environ 5 jours à partir du moment où nous vous avons récupérée à Genèvre. » Répondit sa seconde sur le terrain.

Pensive, la Sorcière élémentaire resta silencieuse. Iliana en profita pour l’informer que les vêtements qu’elle portait lors de son arrivée à la C.A.T. étaient foutus. Le sang de sa blessure avait imbibé son t-shirt vert du film Les Minions représentant Kevin, Bob et Stuart et ses jeans bleu foncé troués aux genoux. Seules ses espadrilles en avaient réchappé. La responsable de race fut déçue de devoir se séparer de ses vêtements, enfin surtout de son t-shirt; elle aimait beaucoup, mais bon c’était la vie. La cheffe adjointe préféra par contre s’abstenir d’émettre un commentaire sur le style vestimentaire de sa supérieure au moment de son extraction, même si ce dernier contrastait fortement avec celui de la Joëlann d’avant, soit un style d’apparence beaucoup plus professionnel.

Nadjia indiqua aussi à sa cheffe de race que la tablette électronique qui avait été volée chez Javier avait été confiée aux gens de l’informatique de la C.A.T. pour voir ce qu’ils pourraient en tirer. Une fois l’analyse terminée, un rapport serait produit et transmis aux autorités. Elle voulut ajouter quelque chose, mais fut brusquement coupée par une infirmière.

« Vous croyez que nous l’avons placée en salle d’isolement pour le plaisir ?! Elle est considérée comme une menace potentielle, je vous rappelle, et vous ne devriez même pas être ici à lui parler ! » Pesta la sympathique et agréable l’infirmière.

« Heu, bonjour, je suis là en passant… » Signifia Joëlann agacée par si peu de considération envers elle. Si cette femme se comportait comme cela avec tous les patients, il faudrait penser à un recadrage… « Et, je peux savoir pourquoi je suis en isolement au moins. »

L’infirmière soupira bruyamment avant de daigner répondre légèrement hautaine. « Ai-je vraiment besoin de vous faire un dessin ? Vous avez eu une relation intime avec l’ENNEMI ! Tous vos accès, permissions et accréditations vous ont été retirés. Personne n’a le droit de venir vous visiter sauf le personnel médical autorisé. Vous pensiez à quoi en vous comportant de la sorte !? »

Même si Joëlann songea fortement à répliquer (« Vous devriez essayer. Ça vous rendrait peut-être plus aimable… »), elle ne le fit pas et s’adressa plutôt à nouveau à ses deux adjointes pour savoir comment elles avaient eu le droit de lui parler étant son statut de « menace potentielle ». Les Sorcières répondirent qu’elles avaient un peu forcé les choses afin que leur cheffe ne soit pas trop perdue lors de son réveil à la base.

Pendant la guérison de sa blessure à l’épaule, sur ordre d’Onoma, la Sorcière d’air mit par écrit tout ce qui s’était passé depuis sa fuite de la base deux ans plus tôt. Le grand chef des Catiens avait insisté pour qu’elle inscrive le plus d’informations précises possible dans son rapport. Elle se plia à volonté d’Onoma sans protester, mais s’abstient tout de même d’indiquer toutes les relations sexuelles qu’elle avait eues avec Javier, se contentant de ne mentionner que la fois initiale seulement. D’abord, elle ne se souvenait pas de tout et, ensuite, son patron n’apprécierait certainement pas ce niveau de détails… Le rapport fut transmis à Onoma, évidemment, mais aussi à chacun des chefs de race de la C.A.T. afin qu’ils en prennent connaissance en vue d’une éventuelle rencontre de suivi.

Par la suite, la phase d’examens commença. Joëlann eut droit à de multiples tests psychologiques visant notamment à déterminer si elle était encore amoureuse de Janvier, si, malgré ses sentiments à l’égard de son ancien amant, elle méritait toujours la confiance de la C.A.T. et si elle risquait de se retourner contre l’organisation à l’avenir. Les résultats de cette série d’examens semblèrent suffisants puisqu’on l’autorisa à passer à l’étape suivante. Elle fut donc soumise aux tests physiques généraux que tous Catiens se devaient de réussir de même qu’aux tests physiques plus approfondis destinés aux personnes souhaitant faire des missions. Monsieur Anderson supervisa cette partie, car il était reconnu comme étant impartial et n’avait pas une personnalité « polémique » principalement, contrairement à d’autres. Quant à ses capacités particulières de Sorcière, elle réussit également à satisfaire les critères sans toutefois exceller sur le coup. Il lui faudrait se pratiquer assidûment si elle souhaitait un jour revenir à son niveau antérieur.

Finalement, au bout d'un mois et demi environ, la quadragénaire quitta définitivement l’isolement de l’infirmerie et put enfin regagner sa chambre pour de bon. La première fois qu’elle y mit les pieds, Joëlann remarqua que rien n’avait changé pendant son absence et, clairement, Iliana s’était arrangé pour que le ménage y soit fait régulièrement. En outre, tout ce qui avait été révoqué lui fut rendu, y compris son titre officiel de cheffe de la race des Sorciers de la C.A.T.

Étant donné le retour en bonne et due forme de Joëlann, Onoma retira l’affectation de cheffe adjointe des Sorciers à Iliana, comme annoncé précédemment, et la barra pour les 10 prochaines années de tous les postes de la base de type gestionnaire ou décisionnel. Iliana put néanmoins conserver son rôle d’adjointe administrative.

Caractère : Pendant cette période, Joëlann a délaissé les facettes plus intransigeante, stricte et impulsive de sa personnalité. Elle a commencé à suivre les conseils de son père afin de se débarrasser des carcans psychologiques qui la retiennent. Elle est devenue plus joyeuse, zen et rieuse aussi.

Amours/ami(e)s : Pendant cette période, ses relations amicales se sont particulièrement concentrées sur son lien avec Iliana. Joëlann est toutefois follement tombée amoureuse de Javier Garcia, un humain totalement dépourvu de capacités spéciales qui l’a aimé autant en retour. Grâce à lui, elle a redécouvert le plaisir de vivre et d’être aimée. Jusqu’à ce qu’elle découvre que son entreprise était sous-traitante pour la W.E.F., ils ont filé un parfait bonheur.

Physique : Pendant cette période, Joëlann a fait couper ses cheveux au-dessus de ses épaules, conservant une coupe dite « au carré », et a fait teindre sa chevelure en blond doré. Elle a choisi de retirer tous ses piercings. Au fil du temps, les trous des piercings dans sa peau se sont refermés complètement. Une personne lambda portant une attention vraiment particulière au visage de Joëlann pourrait potentiellement détecter la trace passée de piercings, mais ce n’est pas marqué non plus… En termes de maquillage, à moins de circonstances particulières (comme lors des obsèques de son père), elle a choisi de ne plus se maquiller et de rester au naturel, peu importe l’avis des autres. Par ailleurs, de petites rides sont visibles dans le coin de ses yeux (les fameuses pattes d’oie). Côté vestimentaire, au contact de Javier, elle s’est « relâché » un peu, adoptant un style moins formel et plus décontracté au quotidien.

Signes particuliers : Pendant cette période, afin de passer inaperçue dans la société extérieure, Joëlann a complètement cessé l’utilisation de ses pouvoirs de Sorcière, à l’exception de la télépathie dont elle s’est servi parfois pour communiquer avec Iliana. Elle a aussi mis le dessin de côté. En outre, au contact de Javier, elle a élargi ses horizons télévisuels et cinématographes, visionnant des classiques qu’elle n’avait jamais vu ou dont le visionnage remontait à avant son arrivée à la C.A.T., comme des nouveautés populaires. Musicalement parlant, bien qu’elle consomme toujours une grande variété de styles musicaux, elle a écouté beaucoup plus de Rock alternatif étant le genre préféré de Javier. Quant à ses allergies aux chats, tout est exactement comme avant.
Joëlann
Chef des Sorciers

Joëlann

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MessageSujet: Re: Joëlann Tsuki - Sorcière   Joëlann Tsuki - Sorcière EmptyJeu 27 Juin - 21:41

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Nom : Tsuki (signifie « lune » en japonais)

Prénom : Joëlann

Surnom : Joël (uniquement utilisé par Ajartiel et Genevieve)

Âge : 42 ans (née le 1er août 1979)

Sexe : Femme

Race : Sorcière

Pouvoir spécifique : Sorcière élémentaire maîtrisant l’air

Totem : n/a

Histoire : Au cours des semaines suivants sa « réinvestiture » à titre de cheffe des Sorciers, Joëlann eut de nombreuses rencontres plus ou moins formelles concernant le transfert et la mise à jour des dossiers traités pendant son absence ou toujours en cours avec Iliana certes, mais aussi avec Luìza, une vieille Sorcière qui avait rejoint la CA.T. en 2006.

Lors de leur première réunion à trois, la Sorcière des rêves voulut dissiper tout malentendu potentiel auprès de sa cheffe. Elle lui expliqua donc qu’elle avait proposé, en tout respect, à Iliana de la remplacer dans son rôle de gestionnaire de race pour qu’elle puisse souffler un peu, et ce, malgré la décision de Joëlann d’avoir nommé provisoirement la Sorcière élémentaire de feu au poste de cheffe adjointe. Luìza et Iliana en avaient discuté à quelques reprises et les deux femmes avaient jugé qu’il était préférable qu’elles se partagent les tâches entre elles en fin de compte. Iliana ajouta aussi à l’intention de Joëlann qu’elle avait fortement recommandé à Onoma de désigner officiellement Luìza comme cheffe intérimaire afin qu’il n’y ait plus de flou parmi les Catiens quant à l’administration de leur race. Dans les faits, bien que la Sorcière de feu appréciât vraiment son rôle de cheffe adjointe, cela ne la dérangeait pas que Luìza devienne sa supérieure temporairement. Iliana s’excusa par contre à la quadragénaire de ne pas lui en avoir parlé plutôt et, surtout, de ne pas lui en avoir fait mention lors de leurs conversations télépathiques avant son retour à la base.

Aucunement fâchée, Joëlann rassura les deux Sorcières avec un grand sourire et une voix chaleureuse. « Vous avez agi exactement comme un chef l’aurait fait. Je suis très fière de pouvoir compter sur vous deux. Par ailleurs, même si je suis vraiment de retour, je ne serai pas capable de tout faire seule comme c’était le cas auparavant. » La responsable des Sorciers fit une brève pause avant de poursuivre. « Puisque je n’ai entendu que de bons commentaires sur votre dynamique de travail, j’aimerais beaucoup la conserver si vous êtes d’accord bien évidemment. »

Puis, se tournant spécifiquement vers Luìza, la cheffe ajouta : « Peu importe la décision que tu prendras quant à ma proposition, je souhaite sincèrement que tu continues d’assister aux rencontres des chefs, lorsque cela est possible pour toi et/ou que ton expérience peut nous aider à prendre de meilleures décisions. Et, pour être complètement honnête, je vais avoir besoin de ton aide au moins jusqu’à ce que je sois entièrement en possession de mes dossiers. En outre, quoi que les autres pensent ou disent, tu es absolument apte à conserver et à exercer ce rôle important de cheffe adjointe des Sorciers. Ultimement, j’espère que tu deviendras pour moi ce qu’Émilienne est pour Léanne. »

« Et que vas-tu répondre à ceux qui prétendent qu’elle n’a pas assez de mordant ? » Demanda Iliana curieuse.

« Que nous sommes maintenant deux à mordre sur trois ! J’ose espérer que les gens comprendront le message avant que nous ne soyons obligées de passer à l’action. » Répliqua la Sorcière d’air en riant.

Étant donné que le volet « gestion de race » semblait maintenant réglé, la quadragénaire s’attaqua à son prochain dossier, soit de remercier, à titre personnel et comme il se devait, les Catiens l’ayant sortie du pétrin à Genèvre. Elle avait déjà transmis ses remerciements à Nadjia, qui était repartie en mission depuis, et cette dernière avait fourni à sa supérieure la liste des autres personnes concernées par sa mission d’extraction. Il y avait un Sorcier du nom d’Allan et un Vampire prénommé August qui avaient accompagné Nadjia dans la camionnette et l’Ange pilotant l’avion s’appelait Calahan. La cheffe des Sorciers prit le temps de discuter avec chacun d’eux un par un; elle leur était réellement reconnaissante pour leur aide.

Finalement, il ne resta plus à Joëlann qu’une chose à faire avant de se lancer pleinement dans son rôle de cheffe de la C.A.T. Elle se rendit donc au cloître extérieur du 2e sous-sol de la base et, plus précisément, dans la section consacrée à la classe pratique des Elfes et des Fées. Restant en retrait en attendant que le cours commun de communication avec les totems se termine, la Sorcière élémentaire observa attentivement les élèves elfiques et féériques de même que leurs totems. Environ huit minutes plus tard, les professeurs et aides-professeurs signalèrent la fin de la classe. Dans le brouhaha, les élèves se dispersèrent en abandonnant leurs surveillants sur place. Les responsables se saluèrent et se séparèrent également. Ce fut à ce moment que Flitz, un furet, sauta subitement de l’épaule de son Elfe pour se diriger derrière elle.

« Flitz, qu’est-ce que… » Suivant la trajectoire de son totem, l’Elfe réalisa soudainement pourquoi ce dernier s’était emballé. « Joël ?! »

« Salut Gen. Comment ça va ? » Questionna Joëlann tout en essayant tant bien que mal de contrôler l’enthousiasme du furet à sa vue. « Et toi, Flitz, tu as l’air en pleine forme ! »

La surprise passée de revoir son amie après tout ce temps, Genevieve serra la Sorcière dans ses bras. Flitz eut tout juste le temps de sauter sur la tête de l’Elfe pour ne pas se retrouver pris en sandwich entre les deux femmes. L’ancienne cheffe des Elfes conduisit Joëlann à sa cabane afin qu’elles puissent parler en toute tranquillité. Une fois installées confortablement, l’Elfe lança la discussion en taquinant son amie d’emblée sur son look général très (trop) relax et surtout sur ses cheveux encore en partie blonds. L’humaine rigola en disant que, heureusement, sa chevelure poussait vite et qu’elle retrouverait bientôt sa couleur rousse naturelle. Délaissant les plaisanteries, Genevieve dirigea la conversation vers un sujet plus sérieux, en l’occurrence l’absence prolongée de son amie.

« Quand j’ai su que tu avais… que tu étais partie, » Elle avait failli dire « avait fui la C.A.T. ». « j’ai eu peur que tu ne reviennes pas… comme Azari. » Gen démontrait rarement de la vulnérabilité, sauf avec ses amis très proches et c’était le cas avec la Sorcière élémentaire d’air. « J’espérais vraiment qu’il ne t’arrive rien et lorsqu’on m’a dit que tu étais de retour… »

Joëlann fut sincèrement touchée par l’inquiétude de l’Elfe, mais avant d’essayer de lui expliquer pourquoi elle avait agi de la sorte, une question importante surgit dans son esprit. Seuls Onoma, les chefs et chefs par intérim ainsi que Luìza et Iliana connaissaient la véritable raison de son absence ou pour être plus exact de sa fuite. Pour tous les autres Catiens, elle était partie en mission selon la version officielle. Luìza lui avait toutefois fait part des rumeurs à son sujet à savoir que plusieurs habitants de la C.A.T., si ce n’est la majorité d’entre eux, croyaient que la cheffe des Sorciers avait temporairement quitté la base pour se faire soigner ailleurs. Selon certains, elle était partie dans le vrai monde alors que, pour d’autres, elle avait été déplacée dans un avant-poste pour plus de calme… Dans tous les cas, comment se faisait-il que Genevieve, qui était considérée et traitée comme n’importe quel Catien régulier, soit au courant de ça ? La Sorcière n’eut pas le temps d’émettre à voix haute sa réflexion, car l’Elfe la devança :

« Gustave m’a avisé, sans entrer dans les détails évidemment. Après qu’il a su que tu étais partie et lors de ton retour. »

« Pardon ?! » S’exclama Joëlann interloquée. Gustave, le roi de l’application et du respect des règles de la base (entre autres choses), avait enfreint le règlement ? C’était impossible !

« Il connaît notre grande amitié. Je crois qu’il a seulement voulu m’informer et me rassurer. » La Sorcière élémentaire voulut répliquer, mais Gen ne lui laissa pas le temps. « Écoute Joël, Gustave est peut-être rigide, non il est rigide comme type, mais il n’est pas là pour se faire chier. Je veux dire, il a pris le poste de chef parce qu’on lui a demandé et que j’étais aux mains de la W.E.F. Après mon sauvetage et ma démission, il a accepté de continuer à diriger les nôtres sans rien dire. Il sait très bien qu’il peut se faire tasser n’importe quand; il n’est pas con. Je pense qu’il essaie juste que tout soit en ordre lorsqu’on va le remplacer pour de bon. »

Joëlann prit un instant pour digérer et réfléchir à ces paroles. Il est vrai que Gustave, avec son caractère et sa manière de se comporter, avait tendance à énerver les autres, voire à se les mettre à dos parfois, que cela soit des responsables de races comme des Catiens lambda. Par contre, il était tout aussi vrai que le travail accompli par le chef des Elfes par intérim était impeccable en tout point. Sortant de son silence, la quadragénaire demanda suspicieusement :

« Depuis quand t’es aussi sage, toi ? »

L’Elfe se mit à rire et expliqua que, postérieurement à son retrait de la vie de cheffe de race, elle avait eu pas mal de temps pour penser et, surtout, pour analyser les autres d’un point de vue différent. Les deux femmes parlèrent encore un moment avant de se séparer. Joëlann promit à Genevieve de venir la voir plus souvent désormais et elle lui jura aussi de garder le secret concernant Gustave; personne d’autre n’était au courant de cette confidence.

À la suite de cette révélation, la cheffe des Sorciers de la C.A.T. retourna enfin au boulot, faisant du mieux qu’elle le pouvait et comptant sur toute l’aide à sa disposition. Elle avait beaucoup à faire, mais Joëlann se savait bien entourée, alors elle n’avait pas de raison de s’inquiéter pour l’avenir.

Caractère : Même si au cours de la dernière année et demie Joëlann a joué le personnage d’Anne Olivier, sa véritable personnalité n’a jamais disparue; elle était simplement cachée sous la surface de son identité temporaire. Ainsi, depuis son retour à la C.A.T., la Sorcière retrouve peu à peu son comportement d’antan, ses qualités (notamment sa sincérité et sa volonté d’aider et de protéger les autres Catiens actuels et futurs) et ses défauts (comme sa promptitude à réagir à chaud sur certains sujets qui lui tiennent à cœur). Elle essaie toutefois de faire plus attention à ses réactions (manière d’agir et intensité) et de mieux les contrôler, du moins autant que possible.

En outre, la cheffe de race a perdu un peu de confiance en elle depuis les décès successifs des membres de sa famille et sa dépression. Ces évènements lui ont causé des remises en question et ont brisé son assurance généralisée antérieure. Cela se traduit parfois par de l’incertitude manifeste dans ses actions ou ses paroles.

Malgré tout ce qui précède, elle souhaite vraiment conserver les aspects plus joyeux, zen, relaxe et compréhensif (comprendre être moins intransigeante) du caractère d’Anne Olivier et finir de se départir complètement des carcans psychologiques résiduels accrochés à sa personne, comme conseillé par son père.

Amours/ami(e)s : Il ne reste pas beaucoup de famille à Joëlann. En fait, hormis sa tante Hélène qui est à l’extérieur de la C.A.T., elle n’a plus qu’Ajartiel et Genevieve comme frère et sœur d’adoption de sa famille d’accueil catienne. Cette réalité reste dure à accepter pour la Sorcière élémentaire, même si cette dernière fait ce qu’elle peut pour se faire à l’idée. En conséquence, elle chérit davantage ses relations avec ces personnes.

Évidemment, Joëlann conserve et affectionne grandement ses liens plus profonds avec les autres Catiens qui sont devenus ses ami(e)s et maintient également ses rapports professionnels et cordiaux avec toute autre personne moins proche d’elle.

En termes d’amours, la Sorcière a encore des sentiments pour Javier, mais elle est bien consciente que cette relation est impossible et très dangereuse pour elle comme pour la C.A.T. Elle a donc accepté la situation bien qu’il lui faudra du temps pour ne plus rien ressentir à l’égard de Javier. Elle lui sera par contre éternellement reconnaissante de l’avoir aidée à se reconstruire. Même si cela est compliqué d’avoir une vie amoureuse quand on est une cheffe de race, elle espère sincèrement trouver un Catien qui acceptera de partager sa vie; elle ne veut plus rester seule.

Physique : Strictement parlant, à l’exception de sa chevelure, le reste de son physique n’a pas changé (même taille, même poids, même couleur d’yeux, etc.). Pendant un certain temps à la suite de son retour à la C.A.T., Joëlann a eu les cheveux deux couleurs, soit roux — qui est sa couleur naturelle — sur la partie supérieure de sa tête et blond — qui est la couleur de la chevelure de son personnage d’Anne Olivier — sur la partie inférieure. Étant donné que ses cheveux poussent plutôt rapidement, la Sorcière n’a fort heureusement pas eu besoin de garder cette apparence trop longtemps.

Joëlann conserve maintenant ses cheveux dégradés juste en bas de ses épaules. Par ailleurs, sa chevelure ayant légèrement pâli, elle est passée du roux-rouge au roux plus « normal » et on y retrouve également des cheveux blancs. Elle ne souhaite pas les cacher et, de toute manière, ils ne sont observables que si l’on est très près d’elle. Par habitude, elle traîne systématiquement à son poignet gauche au moins 2 élastiques de couleur différente (parce que la couleur c’est amusant) afin de pouvoir s’attacher les cheveux rapidement au besoin.

Même avec son retour « à titre de Joëlann Tsuki », la responsable de race n’a pas remis ses piercings et les trous qu’elle avait dans la peau de son visage sont complètement refermés et guéris. Côté maquillage, elle a choisi de poursuivre au naturel comme lorsqu’elle était Anne Olivier. Si les gens jugent son apparence non agréable à regarder, tant pis pour eux ! Les petites rides au coin de ses yeux (les pattes d’oie) sont bien sûr toujours visibles.

En ce qui concerne son style vestimentaire, Joëlann a vraiment adopté le look d’Anne Olivier qui est décontracté au quotidien et moins formel, à moins de circonstances particulières.

Signes particuliers : Puisqu’elle est de retour pour de bon à la C.A.T., Joëlann a abandonné son fort accent français qu’elle utilisait sous l’identité d’Anne Olivier qu’elle parle anglais ou français. Ainsi, lorsqu’elle s’exprime, c’est plutôt un accent léger qu’on entend.

Malgré le fait qu’elle ait passé avec succès les divers examens requis afin de retrouver son poste de cheffe de race, la Sorcière ne maîtrise plus aussi bien ses capacités élémentaires. Toutefois, ce n’est qu’une question de temps et de pratique avant que cela ne revienne à la normale. Son bouclier a néanmoins conservé sa couleur bleu outremer.

Côté passe-temps, Joëlann recommence petit à petit à dessiner, renouant avec sa passion des portraits, ses médiums de prédilection et l’art en noir et blanc. Elle ne peut plus réellement regarder des séries télévisées et des films alors, à la place, elle écoute beaucoup plus de musique qu’avant. Les styles musicaux sont divers, mais la quadragénaire a développé une nette préférence pour le Rock alternatif, autre legs de Javier.

Finalement, ses allergies (et ses réactions allergiques) aux chats persistent et sa mémoire visuelle est encore très bonne.
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Joëlann Tsuki - Sorcière

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